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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 19:30
Les célébrations de la Sainte-Geneviève, patronne de la gendarmerie, contraires à la laïcité ?

À la demande de la Fédération ardéchoise et drômoise de Libre Pensée, le 19 mars 2025, le Tribunal Administratif de Lyon a jugé que « la décision du colonel commandant le groupement départemental de gendarmerie de l’Ardèche d’organiser une célébration de la Sainte-Geneviève le 30 novembre 2022 est annulée en tant que cette célébration comporte un office religieux au sein d’une église ».

Le tribunal a, en effet, estimé que la tenue de cette messe ne respectait pas l’article 1er de la Constitution, prévoyant que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». 

Dorénavant la gendarmerie va-t-elle, vraiment, être « interdite de messe », comme s’en réjouissent déjà certains… ? Rien n’est moins certain si on prend le temps de lire attentivement les délibérations du tribunal administratif de Lyon. Reprenons ses arguments : par sa requête, la Libre Pensée demandait au tribunal « d’annuler la décision par laquelle le colonel commandant le groupement de gendarmerie de l’Ardèche a organisé, le 30 novembre 2022, à Privas, une journée de célébration de la Sainte-Geneviève, comportant notamment un office religieux auquel ont assisté les militaires, en tenue et sur le temps de service ».  C’était la journée de célébration, tout entière, qui était donc mise en cause.

Or, le jugement du Tribunal Administratif a constaté que cette cérémonie, « en tant qu’elle comportait l’organisation d’un vin d’honneur et de discours des autorités, revêtait le caractère d’un évènement collectif, traditionnel et festif de type fête patronale annuelle », ne présentait aucun inconvénient.

Puis, il poursuit en précisant que « la présence en tenue de cérémonie des personnels militaires du groupement de gendarmerie de l’Ardèche à cet événement visant à célébrer la Sainte-Geneviève en tant que symbole traditionnel présente un caractère de tradition participant à la cohésion de l’institution, sans lien avec l’expression d’un culte ou d’une préférence religieuse ».

Plus particulièrement, le jugement a visé la tenue d’« une haie d’honneur composée de plusieurs militaires (…) organisée sur le parvis de l’église », et le fait que « les autorités ont été accueillies et placées dans l’église par les représentants du commandement de la gendarmerie ».

« Donnez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César »

Ce jugement ne fait que confirmer une jurisprudence déjà bien ancrée. En effet, le 19 février 2021, le Tribunal Administratif de Nîmes avait déjà admis que le fait, pour des militaires, d’assister à un office religieux organisé par la compagnie de gendarmerie en uniforme et pendant leur service, ne constituait pas une atteinte au principe de laïcité.

La Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) a pris acte de la décision du Tribunal Administratif de Lyon en date du 19 mars 2025.

Dans celle-ci, le juge administratif rappelle que les cérémonies de la Sainte-Geneviève ne portent pas atteinte aux principes de neutralité et de laïcité.

Ce sont les modalités d'organisation de la célébration de l'office religieux, qui s'est déroulée le 30 novembre 2022, en particulier certaines dispositions de la note de service du groupement, qui ont conduit à cette décision d'annulation a posteriori.

Sur la question de l'appel de cette décision, la DGGN a saisi la direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur.

La DGGN diffusera prochainement des recommandations d'organisation aux commandants de groupement de gendarmerie départementale et de gendarmerie mobile.

La Sainte Geneviève continuera d'être célébrée en gendarmerie, car elle demeure un moment important pour la cohésion, un temps fort lié à notre état militaire et aux traditions de notre institution.

Commentaire sur Alateïa

Les pompiers qui se réunissent à la Sainte-Barbe, les vignerons qui célèbrent Saint-Vincent ou les parachutistes qui fêtent la Saint-Michel ne sont pas tous des piliers d’église, des grenouilles de bénitiers. Ils ont en commun cette joie de partager un moment d’unité, de camaraderie ou d’esprit de corps. Ils sont heureux d’avoir un saint protecteur, non pas toujours pour le prier mais pour symboliser leurs valeurs, leurs engagements à donner plus et bien, à s’investir pour exercer leur métier avec grandeur.

La réponse de la prière

Casser la possibilité de célébrer une fête patronale va bien au-delà d’un aspect religieux et c’est grave, très grave. Un gendarme témoigne : "C’est un moment qui nous permet de nous rassembler, quelle que soit notre religion ou même si l’on n’a pas de religion…" L’unité, les valeurs de don, de travail bien fait, le savoir-faire et le partage ont besoin d’être magnifiés, célébrées avec respect, loyauté et un sens spirituel parce que l’on dépasse les simples valeurs matérielles. Si le pompier, le gendarme, le vigneron ou le marin qui se confie à saint Pierre et saint Paul n’était que préoccupé de l’argent qu’il reçoit en échange de son travail, il n’exercerait pas sa fonction de la même façon, avec autant de cœur et de passion.

Il faut du spirituel dans cette vie matérielle, depuis la nuit des temps, l’homme a mis son travail sous la protection d’une puissance supérieure et cela n’a gêné personne, nuit à aucun. Pour répondre à la bassesse des libres penseurs, oui, bassesse car il y a tant de combats positifs à mener, pourquoi se réjouir de contrer des pratiques qui grandissent l’âme par la rencontre ou la prière des saints protecteurs ? Est-ce que cela fait du mal ?

La meilleure réponse est alors dans la prière et la célébration. Prier un saint, lui demander son intercession auprès de Notre Seigneur, aucun militant de l’athéisme ne pourra le contrer. Célébrer est une autre réponse. Si l’on attaque les représentants de l’État ou les manifestations publiques comme une crèche sur une place de village, on ne pourra interdire aux menuisiers de célébrer saint Joseph ni aux charcutiers de vénérer saint Antoine.

Toutes les professions n’ont pas de saint protecteur ? qu’à cela ne tienne. L’exemple d’Isidore de Séville et formidable. Ce saint, mort au VIIe siècle et docteur de l’Église depuis le XVIIIe siècle est devenu le patron des informaticiens en 2002, grâce à son ouvrage Étymologies, dont la structure rappelle celle des bases de données et préfigure les inventions futures du classement alphabétiqueInformaticiens, utilisateurs de l'informatique et de l'Internet, vous avez un saint qui vous protège !

La fête des métiers

Pour répondre à ces donneurs de leçons de tristesse, donnons de la joie à travers les métiers, les professions de tous. Pourquoi ne pas instaurer une célébration annuelle de tous les métiers exercés dans une ville, un village, une région ?

Imaginons les bannières des agriculteurs, des comptables, des divers artisans et autres professions marchant dans une même procession, réunies dans une église, pour fêter ensemble le saint qui leur est dédié et partager leurs valeurs, leur sens du travail bien fait, leur volonté de transmettre aux jeunes des savoirs et des gestes et aider les chômeurs.

Une belle assemblée se retrouverait, quelles que soient les croyances, parce que se réunir autour du beau, d’un élan spirituel et dans une communauté unie fait du bien dans ce monde de tensions et de solitudes.

La fête des métiers… une idée qui ne va pas dans le sens des progressistes autoproclamés, mais qui ne fait que reprendre les célébrations d’antan.

La cérémonie dans une cathédrale telle que filmée dans la vidéo ne pourra plus être organisée de la même façon avec drapeaux à l'intérieur de l'église, haie d'honneur etc. Quelle misérabilisme au nom de la laïcité. Autant la fêter dans un centre commercial!

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