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À la fin de sa vie, Lanza del Vasto dira à ses compagnons : « Mes enfants, je vous laisse la spiritualité des mages », c’est-à-dire l'élan "stellaire" des religions païennes vers le Verbe fait chair. Dans une langue poétique et riche de symboles, La Marche des rois illustre l'odyssée des mages, chargés du « poids de tout l'espoir humain », vers celui qui « germe en grand mystère... comme soleil sous terre ». En eux tout homme peut se découvrir attiré par cet enfant « qu'ignorent toutes gens » et invité à lui offrir ce qu'il a de plus précieux. Mais ici Lanza del Vasto suggère plus qu’il n’explique, et jusque dans sa mort, nous donne à méditer.
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Epiphanie
par Lanza del Vasto
La tradition et les images nous montrent les Bergers et les Mages dans un même tableau, mais ils se présentent dans l'Evangile en des tableaux différents, puisque saint Matthieu au chapitre 11 parle des Mages et non des Bergers, et saint Luc (11, 8) des Bergers et non des Mages. Deux problèmes se posent d'abord : Qui étaient les Mages ? Qui étaient les Bergers ? Pourquoi les Bergers et les Mages furent-ils avertis de la naissance de l'Enfant ? Il va de soi que nous ne saurons pas qui sont les Bergers et qui sont les Mages si nous ne savons pas qui est l'Enfant.
Ce qui frappe dans ce récit de l'Evangile c'est que cet événement qui va bousculer l'histoire et bouleverser le monde se passe dans un pareil silence. Personne ne s'en aperçoit. C'est de nuit au fond d'une grotte qu'il se passe et le sujet de l'événement est un petit enfant pauvre couché sur la paille. C'est l'heure où les maisons sont fermées, où il n'y a plus de place dans les hôtelleries.
Les hommes ordinaires, les hommes qui travaillent, les hommes de profit et de gain, les puissants, les riches, les repus, les endormis, toute la ville ignore l'événement, chacun est couché dans son lit, fenêtres closes et portes bien verrouillées, et la nuit froide et belle est dehors. Dans les hôtelleries ! c'est-à-dire dans les lieux de passage, dans les lieux si semblables à ce lieu que l'homme ordinaire est lui-même, puisque l'homme ordinaire n'est qu'un lieu de passage, une hôtellerie où entrent et où sortent des inconnus, et où il n'y a pas de place pour l'Enfant Inconnu.
Personne ne sait que l'Enfant est né, à personne cela n'est annoncé hormis aux Mages et aux Bergers, Qu'est-ce que les Mages ? que veut dire magie ? La magie c'est la puissance de l'autorité, je crois que c'est là une définition correcte. C'est le pouvoir du savoir de vie : autorité est un mot qui vient de auctor, de augere qui veut dire augmenter, faire croître. Il a autorité celui qui fait croître, qui fait grandir ce qui est en sa garde, celui qui a le pouvoir de faire germer les semences autour de lui.
Les hommes possèdent tous une graine de vie spirituelle très cachée et qui, sèche, pourrit avec le temps, parce que celui qui la porte l'ignore, parce que celui qui la porte s'occupe de tout excepté d'elle et par tout ce qu'il fait, et par tout ce qu'il désire, et par tout ce qu'il aime en arrive à étouffer cette graine. A autorité celui qui a le pouvoir de faire découvrir cette graine à qui la porte et de la faire lever. Mage, maître de magie, est le sage puissant.
Le concept même de magie nous est difficile à apercevoir dans notre siècle qui est le siècle de la séparation. La magie c'est la puissance spirituelle non séparée. En elle savoir et pouvoir sont une seule chose ; penser et agir sont une seule chose ; connaître et vivre sont une seule chose. Toutes ces choses sont séparées pour nous et contraires : elles se développent dans des personnes distinctes, se manifestent par courants opposés.
Nous avons une science qui ignore la vie et qui refuse et nie l'esprit. La magie est une science qui connaît et favorise la vie et qui affirme la puissance de l'esprit. Notre science est une connaissance de la surface, de la forme des choses et des rapports extérieurs des corps et des objets séparés et soumis à la loi du choc. Ce qui est séparé peut être réuni dans l'abstrait par des lois, les lois mécaniques. Les seules lois que l'intellect connaisse sont les lois des choses qui, se poussant les unes les autres, se définissent en s'opposant les unes aux autres. Partout où les choses se présentent comme unies et comme fondues, là l'intellect ne pénètre pas. Il n'y pénètre que par l'analyse, c'est-à-dire en dissociant, en séparant, bref en tuant.
C'est pourquoi la Science peut être définie une science de mort, une science qui mène à la mort ; elle développe une puissance considérable. une puissance considérable de disjonction et de destruction, et toutes les œuvres de paix et d'intense production qui en résultent vont tout droit à la guerre et prolongent la guerre dans la paix, et la destruction de la vie, de la vie naturelle et animale, et la destruction plus acharnée encore de la vie secrète et spirituelle.
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Pourquoi Lanza del Vasto est-il mort un 5 janvier ?
Il s'est éteint la veille de l'Épiphanie, fête du Baptême du Christ dans l'Orient chrétien, fête de l'Adoration des Mages en Occident. Comme s'il avait voulu terminer sa course au seuil de ce...
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