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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 20:30

Sur l’icône, on assiste en fait à un immense rendez-vous. Rendez-vous entre Dieu et l’homme, au sein du peuple juif, d’un côté annoncé et promis par Dieu par la bouche des prophètes, et espéré et attendu par les hommes.

L’icône de la Nativité est comme un « arrêt sur image », qui fixe l’instant T où tout se rencontre, et c’est le Christ qui en est le centre.

On assiste à une grande union des contraires, des opposés : l’union du Ciel et de la terre, de l’éternité et du temps, de Dieu et de l’humanité, de la virginité et de la maternité, des anges et des hommes, etc.

On assiste donc à quelque chose de tout à fait inédit, inouï, totalement nouveau, qui nous percute, comme un grand koan. L’impossible, l’inimaginable advient ! Dieu vient au cœur de notre monde.

Mais qui sont présents au rendez-vous de Dieu ? Marie et Joseph, qui ont dit oui à l’aventure, chacun de leur côté, des bergers, rebut du peuple, mais qui savent veiller, et qui se déplacent pour aller voir ce que les anges leur ont annoncé, des mages, astrologues étrangers et païens, qui savent scruter le ciel, étudier patiemment, et qui n’ont pas peur de se risquer dans un grand voyage vers l’inconnu, des femmes attentionnées qui viennent pour servir, des animaux qui savent reconnaître ou qui accompagnent, et enfin la création entière qui se réjouit !

Mais qui manquent ? Absents les religieux, les scrutateurs (aveugles) de la Loi, les bien- pensants, les « sachant », les puissants de ce monde, qui non seulement ne se doutent de rien, mais sont même inquiets de l’annonce des mages.

Hérode voudra même se débarrasser de ce bébé gêneur, et pour cela, n’hésitera pas à tuer tous les nourrissons des environs !

Dès sa naissance, le Christ provoque et entraîne le rejet et la mort innocente.

Et ces puissants finiront bien par le tuer, tuer Dieu lui-même qu’ils étaient supposés
 
servir. Que d’inconscience et d’incompréhension ! « Ils ne savent pas ce qu’ils font »… C'est donc en marge de ce monde, que le Christ vient faire irruption en s'incarnant.

Il naît à l’écart, dans une grotte parce qu’il n’y a pas de place à l’hôtellerie, et dans le dénuement le plus complet.
Il se donne entièrement là, définitivement. Il est don total, parce que tout Amour, et il reflète ainsi dans notre monde l’essence même de Dieu.

A prendre ou à laisser.

« Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction » proclame Syméon en le prenant dans ses bras.

Il est l’Epée qui pénètre et tranche jusqu’à la jointure des os !

Comme  tous  les  temps  et  fêtes  liturgiques,  il  ne  s’agit  pas  de commémorer  un événement passé, mais de nous rappeler l’aujourd’hui de ce qui est fêté.

Dieu nous donne toujours rendez-vous ! Il ne cesse d’advenir ! C’est ce que nous rappelle aussi ce temps de l’Avent. C’est un temps où nous sommes particulièrement appelés à veiller, à scruter, à désirer…

L’Avent interroge notre désir, quel est notre désir ? N’est-il pas finalement celui d’être aimé et d’aimer infiniment, absolument ? Et de vivre éternellement de et dans cet amour ?

Jésus, en nous regardant sur l’icône, nous associe à ce rendez-vous de toute éternité, et nous dit cela encore maintenant, tout de suite : je Suis l’Amour venu pour toi, pour te remplir à déborder.

Ne crains pas, accueille-moi juste en toi, comme tu es, avec tes ténèbres, maintenant. Rien de plus simple et de plus révolutionnaire ! Nous sommes uniquement invités à accueillir celui qui vient, qui ne cesse d’advenir. S’ouvrir à lui, dire oui.

Et si nous acceptons de l’accueillir et le laissons vivre et grandir en nous, l’icône nous montre aussi ce qui se passera : nous serons dans la louange comme les anges, nous nous mettrons au service de nos frères et sœurs, avec une attention aimante, comme les sages-femmes, nous serons des êtres de désir, déterminés, courageux et généreux comme les mages, nous serons des témoins joyeux et émerveillés, comme les bergers, nous saurons écouter comme l’âne, puiser notre force dans l’amour reconnu comme le bœuf, nous saurons obéir humblement comme St Joseph, enfin, nous serons capables de répandre l’amour, de consoler, d’encourager, parce que nous habiterons sans cesse notre cœur, qui sera devenu le sanctuaire même de Dieu, comme Marie.
Et alors, toute la création se réjouira, elle qui est en attente de la révélation des fils de Dieu, comme l’a dit St Paul !

Alors prions encore et toujours l’Esprit-Saint : qu’il vienne former le Christ en nous, le Fils du Père, afin que nous devenions fils par Lui et en Lui.

C’est ce qui nous est offert aujourd’hui.


Agnès Glichitch
Iconographe

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