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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 20:30
Les anges et la Bible

Les anges ne sont pas l’apanage unique des grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam. On les trouve bien avant dans les traditions animistes et chamaniques anciennes. La figure de ces êtres célestes se retrouve aussi, sous différentes formes, dans l’hindouisme et la mythologie grecque. Mais ce sont les peuples sémites établis en Mésopotamie qui contribueront à façonner la figure de l’ange biblique que nous connaissons. La nature et les fonctions des anges se préciseront tout au long de l’histoire d’Israël. 

L’ange biblique

On a déjà répertorié 549 versets bibliques concernant les anges dans l’Ancien Testament et 203 dans le Nouveau Testament (sans compter les références aux démons ou esprits mauvais). Ces saints messagers, que Dieu envoie pour faire connaître sa volonté aux hommes, traversent la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse. Au jardin d’Éden, ils gardent « l’accès de l’arbre de vie » (Gn 3, 24); avec Jésus, ils sont envoyés aux différentes églises : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. Moi, je suis le rejeton, le descendant de David, l’étoile resplendissante du matin. » (Ap 22, 16) 

Dans la Bible, l’ange est présenté comme un être personnel, différent de Dieu et des hommes. Il habite dans les cieux, entoure le trône de Dieu, apparaît aux hommes sous une forme visible, lumineuse, pour les guider et les protéger. Il est souvent vêtu d’un vêtement blanc, symbole de la pureté. Bien que n’ayant pas de sexe, étant entièrement dégagé de la matière, il prend parfois l’apparence d’un enfant ou d’un jeune homme, signe de son immortalité. 

En 787, le concile de Nicée II a autorisé la représentation des anges sous forme humaine. Dans l’imagerie populaire, on les dépeint avec des ailes pour souligner qu’ils sont de purs esprits, prompts à obéir à Dieu. 

L’Ancien Testament 

Dans l’Ancien Testament, les anges servent à la réalisation du dessein de Dieu. Ils protègent Lot (Gn 19), sauvent Agar et son enfant Ismaël (Gn 21, 17), retiennent la main d’Abraham qui s’apprête à sacrifier son fils Isaac (Gn 22, 11). Ils apparaissent à Jacob sur l’échelle mystérieuse qui inspirera bien des peintres et des mystiques (Gn 28, 12). Jésus s’y réfère indirectement : « vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jn 1, 51) 

Les anges conduisent aussi le peuple de Dieu : « Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé. Respecte sa présence, écoute sa voix. Ne lui résiste pas : il ne te pardonnerait pas ta révolte, car mon nom est en lui. » (Ex 23, 20-21). Ils annoncent des naissances prodigieuses (Jg 13, 3-7), assistent les prophètes Élie (1 R 19, 4-8), Isaïe (Is 6, 1-4), Ézéchiel (Ez 10), Daniel (Dn 6, 23), pour ne nommer que ceux-là. Ils sont présents dans le livre de Job et occupent une place centrale dans le livre de Tobie, surtout l’archange Raphaël, qui livre un message de paix : « Ne craignez pas ! La paix soit avec vous ! Bénissez Dieu à jamais ! » (Tb 12, 7). 

Enfin, les anges, cités à plusieurs reprises dans les Psaumes, participent à la louange du cosmos : « Vous, tous ses anges, louez-le, louez-le, tous les univers. » (Ps 148, 2) Ils bénissent le Seigneur, inspirent le peuple à goûter sa bonté et sa protection.

Le Nouveau Testament

annonciation

Les anges sont moins évoqués dans le Nouveau Testament que dans l’Ancien. Ils s’effacent lorsqu’apparaît Jésus, puisqu’il est au-dessus d’eux; il est le centre et le sommet de la Révélation : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14). Présents au début de sa vie terrestre, les anges réapparaissent à son agonie et au matin de Pâques, retrouvant ainsi leur fonction de messagers de Dieu.

Luc, par exemple, commence son évangile par deux apparitions : celle d’un ange annonçant à Zacharie la naissance de Jean Baptiste (Lc 1, 11-20); celle de l’archange Gabriel annonçant à Marie la naissance du Sauveur (Lc 1, 26-38). Dieu entre charnellement dans notre histoire par l’Esprit qui prend Marie sous son ombre. Pour l’évangéliste Matthieu, un ange apparaît, en songe, à Joseph, et lui demande de prendre avec lui son épouse et l’enfant. Il accepte ce mystère « tenu caché depuis les siècles en Dieu » (Ep 3, 9). Il s’en remet librement à Dieu, comme Marie l’avait fait à l’Annonciation. L’ange lui ordonne aussi de fuir en Égypte avec Marie et Jésus, puis de rentrer en Palestine à la mort d’Hérode (Mt 2, 13-23). La victoire du Messie ne se fera que par l’humilité et l’anéantissement, non par la force et la guerre.

« Le Verbe s’est fait chair, et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su! », écrivait Bernanos dans son Journal d’un curé de campagne. Sauf les anges. Dans le silence de la nuit, un ange annonce aux bergers l’heureuse nouvelle : 

Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. (Lc 2, 11-14) 

Ce chant des anges ne cessera jamais de résonner dans la louange de l’Église. 

Jésus et les anges

À son entrée dans la vie publique, les anges servent Jésus au désert, après qu’il a subi les assauts de Satan et triomphé des tentations : « Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. » (Mt 4, 11) Ils le réconfortent dans son agonie (Lc 22, 43), même s’il aurait pu être sauvé par eux : « Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ? Il mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges. » (Mt 26, 53) 

Les anges roulent la pierre du tombeau et apparaissent aux femmes leur annonçant la Bonne Nouvelle de la Résurrection (Mt 28, 1-3; Mc 16, 5; Lc 23, 4-6). Ils témoignent du Premier-né d’entre les morts à Marie Madeleine, tout en pleurs, près du tombeau : « Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. » (Jn 20, 12) Quand Jésus remonte vers le Père, ils réconfortent les disciples en ravivant l'espérance de son retour en gloire. « 

Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » (Ac 1, 11) 

Quand il parlait de la fin des temps et de la résurrection des morts, Jésus disait qu’on ne prenait ni femme ni mari, « mais on est comme des anges dans le ciel » (Mt 22, 39). Il montre dans une parabole que le royaume des cieux est comparable à un filet qu’on jette dans la mer et qui ramène toutes sortes de choses. Les pêcheurs font alors le tri de ce qui est bon ou non. « Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes » (Mt 13, 49). Dans la parabole de l’ivraie, semée par le diable, et du bon grain, semé par le Fils de l’homme, il explique que la moisson signifie la fin du monde et que les moissonneurs sont les anges. 

De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (Mt 13, 40-43)  

Les débuts de l’Église

Dans les Actes des Apôtres, l’Église naissante expérimente le ministère défenseur et protecteur des anges. Pendant la nuit, un ange ouvre les portes de la prison et fait sortir les Apôtres (Ac 5, 19). Un autre s’adresse à Philippe et lui dit de prendre la route qui descend de Jérusalem à Gaza (Ac 8, 26). Un ange entre dans la maison de Corneille et lui demande d’envoyer des hommes à Jaffa et de faire venir Pierre (Ac 10, 3-8). Ce même Pierre expérimente la protection de l’ange, le libérant de ses chaînes dans la prison (Ac 12, 7-11).

Un ange apparaîtra aussi à Paul pour lui dire qu’il ne périra pas en mer (Ac 27, 23). Ce même Paul écrira : « J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. » (2 Co 13, 1) Ce qui ne l’empêchera pas de s’extasier devant le grand mystère de l’Incarnation : « Assurément, il est grand, le mystère de notre religion : c’est le Christ, manifesté dans la chair, justifié dans l’Esprit, apparu aux anges, proclamé dans les nations, cru dans le monde, enlevé dans la gloire ! » (1 Tm 3, 16)

Tout au long de son histoire, l’Église vénérera ces esprits célestes qui la défendent contre le mal et la conduisent au cœur même du mystère de la Croix. Elle sollicite leur intercession, alors que ses membres marchent « vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades d’anges en fête. » (He 12, 22) Ce sont eux qui portent nos prières vers Dieu.

Et j’ai vu les sept anges qui se tiennent devant Dieu : il leur fut donné sept trompettes. Un autre ange vint se placer près de l’autel ; il portait un encensoir d’or ; il lui fut donné quantité de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le Trône. Et par la main de l’ange monta devant Dieu la fumée des parfums, avec les prières des saints. (Ap 8, 2-4)

Ce texte est tiré en partie du chapitre 3 de mon livre En présence des anges (Emmanuel / Novalis).
Lire aussi cet article du blogue: En présence des anges.

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10 janvier 2025 5 10 /01 /janvier /2025 20:30
L’histoire rocambolesque de l’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours

La basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours, dans le 11e arrondissement de Paris, célèbre ce 8 novembre les 150 ans de la vénération de l’icône à Paris. Une icône que la tradition attribue à saint Luc

Parmi les six basiliques parisiennes se trouve Notre-Dame du Perpétuel Secours, boulevard de Ménilmontant, dans le 11e.

L’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours y a été installée le 8 novembre 1874, bien avant que ce sanctuaire soit élevée au rang de basilique mineure par Paul VI en 1966 au titre de sanctuaire marial. Cette année, la paroisse prévoit trois jours de célébrations pour célébrer les 150 ans de la vénération de l’icône à Paris.

Mais l’histoire originelle de l’icône, pleine de péripéties, remonte à des temps bien plus anciens.

Traditionnellement, elle est attribuée à saint Luc, cet évangéliste auquel nous devons tant. Découvrant l’œuvre achevée, la Vierge Marie lui aurait dit : "Mon aide accompagnera toujours cette image". Les lettres au-dessus de la tête de la Vierge la proclament "Mère de Dieu" (Théotokos en grec), un vocable attribué à Marie en 431, par le Concile d’Éphèse, qui professe les deux natures humaine et divine de Jésus et affirme que Marie est la "Théotokos".

Dès 444, une icône réputée miraculeuse venant de Jérusalem et représentant la Mère de Dieu est offerte à l’empereur romain Théodose II.

En 451, à Constantinople, sa sœur sainte Pulchérie fait construire une église pour la proposer à la vénération des fidèles. L’icône est alors l’objet d’une procession hebdomadaire et obtient de nombreuses grâces.

Elle est vénérée à Constantinople jusqu’à la chute de l’empire romain byzantin, en 1453.

A la faveur des miracles qui lui sont attribués, l’icône est largement copiée, notamment par le moine Lazare au IXe siècle.

C'est lui qui aurait ajouté les deux Archanges Michel et Gabriel, de part et d'autre de la Vierge, présentant au Christ les instruments de la Passion. La représentation de style byzantin que nous connaissons aujourd'hui remonte, selon les historiens, entre le Xe et le XIVe siècle.

L'original est perdu mais une copie, volée, fait perdurer la dévotion.

En 1453, l’église où l’icône est vénérée est incendiée et l’original est définitivement perdu. Mais un rebondissement inattendu va faire perdurer la dévotion.

En 1496, un marchand génois en route pour Rome dérobe en Crète une copie de l’icône miraculeuse.

Les marins attribuent à l'icône d’avoir réchappé à un naufrage.

C'est de là que lui vient son nom de Notre-Dame du Perpétuel Secours.

En tout cas, le tableau est resté dans la maison de ce marchand romain pendant plusieurs années jusqu’en 1499 où on la retrouve dans l’église Saint-Mathieu à Rome située Via Merulana.

Selon les annales de cette église, c’est grâce à la demande à son père – le fameux marchand – de sa petite fille de six ans. Elle aurait entendu dans un rêve Marie lui dire qu’il fallait transporter l’icône vers l’église Saint-Mathieu à Rome.

Elle est confiée aux Frères Augustins responsables de l’église Saint-Matthieu.

Elle y est vénérée jusqu’à la destruction de l’église en 1798 par l’armée de Bonaparte, période pendant laquelle elle est cachée dans la chapelle du Monastère Sainte-Marie in Posturela.

En 1864, elle est offerte par le pape Pie IX à la congrégation des rédemptoristes et placée dans l’église Saint-Alphonse, reconstruite à l’emplacement de l’église Saint-Matthieu.

En mai 1866, Pie IX vient prier au nouveau sanctuaire et charge les rédemptoristes de diffuser le culte de cette image dans le monde entier.

Saint Charles de Foucault contribue à faire rayonner la dévotion puisqu'il baptise la cabane de jardinier qu’il habite à Nazareth dès 1897 l'"Ermitage Notre-Dame du Perpétuel Secours".

Prière à Notre-Dame du Perpétuel Secours
"Ô sainte Vierge Marie, qui pour nous inspirer une confiance sans bornes, avez voulu prendre le nom si doux de Mère du Perpétuel Secours, nous vous supplions de nous secourir en tout temps et en tout lieu, dans nos tentations, après nos chutes, dans nos difficultés, dans toutes les misères de la vie et surtout au moment de notre mort.

Donnez-nous, ô charitable Mère, la pensée et l’habitude de recourir toujours à vous, car nous sommes sûrs que si nous vous invoquons fidèlement, vous serez fidèle à nous secourir.

Procurez-nous donc cette grâce des grâces, la grâce de vous prier sans cesse et avec la confiance d’un enfant, afin que, par la vertu de cette prière fidèle, nous obtenions votre perpétuel secours et la persévérance finale.

Bénissez-nous, ô tendre et secourable Mère, priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.
"

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 20:30
Apparition de Séraphin de Sarov à Penza

À Penza, une apparition de Séraphin de Sarov s’est produite : il a guéri une femme malade qui ne l’a reconnu dans l’église qu’en regardant son icône !

- Un vieil homme est venu à moi. Ses cheveux sont blonds et gris, ses yeux sont bleu-bleu. Il tendit la main, la posa sur ma tête, une chaleur indescriptible sortit de sa main et je me réveillais. Je me sentais légère et si heureuse dans mon âme que je n’ai pas ouvert les yeux.

À la fin de janvier ou février 1992, une femme gravement malade a été admise au 4e service de l’hôpital municipal n°3 pour un traitement hospitalier.

Elle a été placée dans une chambre double au 2ème étage. Elle a été couchée sur une civière. Le médecin en chef, les médecins étaient très préoccupés par son état.

La patiente était la comptable en chef de notre hôpital, mais à l’époque je ne la connaissais pas, car l’hôpital municipal n° 4 (où je travaillais) et l’hôpital municipal n° 3 ont été fusionnés le 02.01.1992.

Je travaillais comme préposée au vestiaire.

Deux jours plus tard, l’état de la patiente ne s’est pas amélioré. Moi, sachant que le malade était malade, j’entrai dans la salle avec la pensée de l’aide de Dieu.

Sur la gauche gisait la malade Alevtina Grigorievna Kataeva. Je l’ai saluée et lui ai demandé de ne pas s’inquiéter, mais d’écouter ce que j’avais à dire.

Elle a dit : « Je suis en train de mourir. »

— Alevtina Grigorievna, ce qui est impossible pour les gens est possible pour Dieu. Tournons-nous vers les saints pour obtenir de l’aide si vous croyez en Dieu », ai-je dit.

Elle a répondu qu’elle n’était pas une adversaire de Dieu mais qu’elle était rarement à l’église, seulement lors du service funéraire.

Je lui ai conseillé de se calmer, de penser à la vie, pas à la mort, de demander aux saints la guérison.

— Et à quels saints devrions-nous nous adresser ? a-t-elle demandé.
« Tournons-nous vers saint Serge de Radonège et saint Séraphin de Sarov », fut ma réponse.

« Comment dois-je appeler le deuxième, je me souviens du nom, et ensuite ? » demanda la malade.

« Saint Séraphin de Sarov », répondis-je.

Deux jours plus tard, à 7 heures du matin, je suis arrivé dans le service, la patiente pleurait, disait qu'elle allait mourir parce que son lit était monté et descendu pendant la nuit et que cela devait rester un secret entre nous, sinon on penserait du mal d'elle.

- Avez-vous prié ?
- Je demandais : - Oui, - fut la réponse -

Je lui ai conseillé de ne pas pleurer, je lui ai dit que sa prière avait été entendue, qu'elle avait reçu un signe de guérison et que, pour s'élever vers Dieu, elle devait vivre, prier et aller à l'église.

Cette pensée m'avait traversé l'esprit soudainement.

Elle est devenue notre secret. Deux jours plus tard, Alevtina Grigorievna m'a dit que Ludmila connaissait notre secret, parce qu'elle avait vu comment le lit montait et descendait - le lit d'Alevtina Grigorievna et le sien aussi. Ainsi, notre secret a été révélé.

« Tout va bien, vous allez bien tous les deux, priez simplement, au revoir », ai-je dit et je suis parti.

Trois jours ont passé, je suis arrivée au service le matin, j’ai vu un prodige : Alevtina Grigorievna était assise, souriante, levant alternativement les bras et les jambes et disant :
« Raïssa Ivanovna, ce soir, j’ai été guérie par un bon vieillard ! »

Elle a dit que dans un rêve coloré, un vieil homme marchait vers elle sur la belle herbe verte et soyeuse. Il s’est approché, a regardé dans les yeux avec la question : « De quoi, es-tu malade ? »

Ses cheveux sont blonds et gris, ses yeux sont bleu-bleu. Il tendit la main, la posa sur sa tête, une chaleur indescriptible sortit de sa main, et elle se réveilla. Elle se sentait si légère et si heureuse dans
son âme qu'elle n'a pas ouvert les yeux.

Puis il passa sa main sur tout son corps. Alors qu’il la caressait, la chaleur se répandait dans son corps et la légèreté la gagnait, elle sentait que quelqu’un se tenait à côté d’elle et lui apportait de l’aide.

Mais elle n’ouvrit pas les yeux. Puis il se retourna et se dirigea vers la porte, l’ouvrit et s’éloigna.

Je lui conseillai de se coucher, au cas où le médecin de garde entrerait, et lui demandai : « Quels vêtements portait votre guérisseur ? »
« Tout en blanc », fut la réponse.

J’ai parlé à Alevtina Grigorievna du saint, que c’était apparemment le père Séraphin de Sarov, et quand elle visitera les églises après avoir été guérie, elle reconnaîtrait certainement son sauveur sur
son icône.

Le temps a passé, j’ai rencontré Alevtina Grigorievna à l’église de la cathédrale de l’Assomption à Penza.

Elle marchait toute en noir, avec des roses, avec un cortège funèbre. Ils enterraient, semble-t-il, un parent de son mari.

Nous nous sommes salués, elle a dit que dans l’église elle avait reconnu  son guérisseur sur l’icône, qu’elle viendrait à l’hôpital et dirait que c'était lui qui lui avait rendu visite.

Puis je l’ai vue à l’hôpital, où elle a été admise en prévention sur les conseils des médecins.

Elle attendait dans le couloir le matin et est descendue pour dire qu’elle était allée à l’église et avait reconnu son guérisseur sur l’icône de saint Séraphin de Sarov.

« Maintenant, va dans les églises, fais des prières, à lui, ton guérisseur », ai-je répondu.

Avec mon amour pour tous,

Dieu merci pour tout !

Raisa.
 

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