Or donc, oyez le précepte que Dieu même nous intime :
comment de toutes nos forces
et de toute notre âme nous devons l’aimer.
Cette âme, il faut qu’elle soit arrachée par l’amour à son être propre
et lancée dans l’abîme d’en-haut,
agrandie, libérée de ses limites, élevée
par le sentier ténébreux à l’être de la grâce.
…
La noble clarté se manifeste selon qu’il lui plaît :
rien ne sert ici recherche, intention ni raison :
ce sont choses qu’il faut bannir pour demeurer
à l’intérieur dans un silence nu, pur et sans vouloir :
c’est ainsi que l’on reçoit
la noblesse que langue humaine ne saurait exprimer,
et cette connaissance qui jaillit toujours nouvelle de sa source intacte.
Oui ! toujours nouvellement, ô noble intelligence, cette Source est vôtre
en qui vous êtes anéantie et captive de votre désir.
Demeurez-y sans crainte aucune, car telle est votre part :
soyez heureuse éternellement dans votre Principe.
Hadewijch d’Anvers, poème extrait de : Écrits mystiques des béguines, Point Sagesse, Seuil, 1954, p. 164-165.
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