Se déconnecter. Eteindre son téléphone portable. Ne plus ouvrir sa boite mail. Respirer... Combien sommes-nous aujourd‘hui à vouloir ainsi larguer les amarres‘? Radio. télé, Internet, presse écrite... Un bombardement continuel d'informations nous submerge 24 heures sur 24. Au skite Sainte-Foy, monastère orthodoxe, le silence est une thérapie.
Une libération. L'intelligence apprend a écouter de nouveau, dans la tête, le corps dans le corps. L'intelligence apprend à écouter de nouveau à s‘ ouvrir à l’autre. Ce petit ermitage orthodoxe dépendant de l‘ evêché russe d'Europe occidentale, est une adresse que célébrités des arts et des lettres victimes de burn-out se passent en secret dans le plus strict anonymat. Situé au cœur du national des Cevennes (classé au patrimoine mondial de l'Unesco) cet ancien prieuré du XVIeme siècle est un nid daigle surplombant la vallée du Gardon à 25 kilomètres de l'ex-ville minière dAlès Pour y accéder la route est sinueuse et traverse une épaisse foret de châtaigniers de chênes verts et de pins.
Soudain il apparaît, scintillant dans le ciel. Frère Jean le fondateur du skite, nous y attend. avec sa grande barbe tout droit sorti des "Récits d‘un pèlerin russe".
«On donne une trop grande place aux êtres mesquins regrettait Jean Giono et |’on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers » Frère Jean est de ceux-là.
Dense et vibrant. A ses cotés on a le sentiment que tout est à sa juste place, arbres, collines, vent, torrents, cerfs de passage dont il nous révèle la psychologie tellurique. végétale et animale. Où est passée la fureur du monde? Déjà en 1685 les huguenots étaient venus trouver refuge dans cette forêt persécutés par Louis XIV après la révocation de l'édit de Nantes. Un siècle et demi plus tard les républicains traqués par la police de Napoléon avaient emprunté les mêmes chemins pour se cacher autour du prieuré. Puis ce fut le tour des communards massacrés par Adolphe Thiers en 1871.
Sous l'occupation, juifs et résistants vécurent également tapis dans les innombrables grottes qu’abrite cette contrée aux allures préhistoriques. Aujourd'hui ce sont les blessés de la vie moderne qui demandent asile. A ceux-ci frère Jean accorde volontiers l'hospitalité "laissez vos soucis à la porte du monastère" dit-il en souriant. N'ayez crainte, vous les retrouverez à la sortie... » Pour ce robuste Cevenol aux mains de bûcheron l'enceinte du skite (du grec byzantin «skiti» qui désigne les ascètes) n'est pas en dehors mais au cœur du monde, dans une dimension plus intime. C‘est à l'exploration de cette dimension qu’il invite chacun de ses hôtes...
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http://eocf.free.fr/compression/frere_jean.pdf
http://www.seraphim-marc-elie.fr/
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