La vie du corps, quelque précieuse et désirable qu'elle soit, n'est pas le but dernier de notre existence. Elle est une voie et un moyen pour arriver, par la connaissance du vrai et l'amour du bien, à la perfection de la vie de l'âme. C'est l'âme qui porte gravée en elle-même l'image et la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). C'est en elle que réside cette souveraineté dont l'homme a été investi quand il a reçu l'ordre de soumettre la nature et de mettre à son service les terres et les mers (Gn 1,28)...
De ce point de vue, tous les hommes sont égaux ; il n'y a pas de différence entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets : « Ils n'ont tous qu'un même Seigneur » (Rm 10,12).
Il n'est permis à personne de violer impunément cette dignité de l'homme que Dieu lui-même honore avec un grand respect, ni d'entraver la marche de l'homme vers cette perfection qui correspond à la vie éternelle et céleste...
C'est de là que découle la nécessité du repos et de la cessation du travail le jour du Seigneur. Le repos, d'ailleurs, ne doit pas être entendu comme une plus large part faite à une oisiveté stérile, ou encore moins comme un désœuvrement qui provoque l'immoralité et dissipe les salaires, mais bien comme un repos sanctifié par la religion...
Tel est surtout le caractère et la raison de ce repos du septième jour dont Dieu avait fait déjà un des principaux articles de la Loi : « Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat » (Ex 20,8), et dont il avait lui-même donné l'exemple par ce mystérieux repos pris aussitôt après la création de l'homme : « Il se reposa le septième jour de tout le travail qu'il avait fait » (Gn 2,2).
Léon XIII, pape de 1878 à 1903
Encyclique « Rerum novarum », 32
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