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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 22:47

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Dans toute la chrétienté, les Eglises apostoliques d’orient et d’occident célèbrent le 8 septembre une des plus anciennes fêtes du calendrier liturgique : la Nativité de la Vierge Marie.

En occident la tradition rapporte qu’en 430 un an avant le concile d’Ephèse qui décrètera Marie, Théotokos, mère de Dieu, cette dernière apparut à l’évêque Maurille d’Angers et lui demanda d’instituer cette fête qui prit localement le nom de « l’Angevine ».

Une autre tradition raconte qu’un ermite qui entendait des chants célestes chaque année à la même date, le 8 septembre, interrogea Dieu à ce sujet et il lui fut répondu que c’était en l’honneur de la naissance de la Vierge Marie et qu’il en était « averti car Marie étant née pour les hommes, il devait faire en sorte que cette fête fût aussi célébrée sur terre ».

Et dés le 7ième siècle on trouve trace de cette fête en orient en particulier dans des textes de Saint André de Crête.

La fête de la Nativité de la Mère de Dieu ouvre le cycle des fêtes liturgiques qui étape par étape nous fait entrer dans le mystère du salut. De fête en fête nous vivons en raccourci le développement de notre devenir spirituel et nous prenons peu à peu conscience année après année dans notre être le plus profond de l’incroyable projet de Dieu pour nous libérer de la mort. Et Marie se tient là, à nos côtés comme elle est aux côtés de son Fils, pour nous soutenir dans l’épreuve et nous aider à accomplir notre destin.

La solennité de l’exaltation de la croix suit immédiatement la fête de la Nativité et la fête de la Dormition clôt le cycle. Marie au début, Marie à la fin et la croix au centre.

La croix, ce bois planté dans la terre morte de nos péchés et qui portera Jésus, c’est aussi Marie, le dernier rameau de l’arbre de Jessé, symbole de la généalogie du Christ, dont la fleur est le Christ lui-même selon la prophétie d’Isaïe « un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. Sur Lui reposera l’esprit du Seigneur». [1]  Ce que l’évêque Fulbert de Chartres traduit poétiquement avec un jeux de mot « La souche de Jessé a engendré la tige et la tige la fleur.[…] La tige (Virga en latin ) est la Vierge (Virgo) mère de Dieu, la fleur son fils. »

Oui Marie est présente dans tout le cycle des fêtes liturgiques : Marie , « porte du salut » par laquelle Dieu entra dans notre humanité, Marie témoin de son fils jusqu’à sa mort et sa résurrection et Marie née au ciel et ressuscitée.

En s’incarnant Dieu unit sa nature divine à notre nature humaine en Jésus-Ieshouah. En ressuscitant, Jésus-Ieshouah glorifie notre nature humaine et en montant au ciel il l’établit au sein de la sainte Trinité.

Mais si Jésus-Ieshouah est le premier né d’entre les morts dans sa nature humaine il est est néanmoins une personne divine. Marie, elle, la plus parfaite représentante de notre race est une personne humaine. Après son endormissement elle devient la première personne humaine ressuscitée, installée dans la gloire divine et participante du Royaume.

Elle est pour toutes les générations, d’Adam jusqu’au dernier homme, le prototype témoin du destin qui nous est proposé : la résurrection en Dieu dans le Christ.

Et c’est cette assurance de résurrection qui nous comble de joie à l’occasion de la fête de sa naissance.

Ainsi Saint Bernard le proclame-t-il : « La sainte Eglise ne se trompe pas quand elle considère ce jour saint et le célèbre chaque année à la joie de toute la terre ». et le tropaire de la fête nous le fait chanter « Ta naissance, Ô Mère de Dieu, a annoncé la joie à toute la création. Car de toi s’est levé le Soleil de Justice, Christ notre Dieu. En nous délivrant de la malédiction, il nous a donné la bénédiction. En triomphant de la mort, il nous a fait don de la vie éternelle » .

Oui nous pouvons être joyeux, joyeux de savoir que la mort est vaincue et que sur le chemin du Royaume nous ne sommes pas seuls car « Marie chemine avec nous » . [2]

Marie est notre guide, notre modèle, notre Mère du Ciel et notre avocate auprès de son fils. Notre cheminement spirituel peut s’inspirer de ce que nous savons de Marie.

Le chercheur de Dieu est comme le peuple hébreu, entendant l’appel divin  il quitte la terre païenne où il vit et se dirige vers la terre promise de tribulation en tribulation, travaillé par sa relation à Dieu souvent en conflit ouvert avec ses passions, ses doutes et ses interrogations.

Il est une pâte que la main du Seigneur transforme, purifie et façonne pour la préparer à être digne de Le recevoir comme a été préparé le peuple hébreu de génération en génération jusqu’au jour où apparut Marie qui était la première femme digne de recevoir la semence divine.

Du sein stérile d’Anne la « Sagesse a bâti sa maison », elle a suscité Marie l’ « arche d’or », « le temple du Verbe », non pas un temple de pierre et de bois qui ne peut contenir Dieu mais un temple de chair, un temple vivant qui annonce la fin de la stérilité spirituelle de l’homme.

De la terre stérile et souillée de notre âme vouée au néant de la mort Dieu a fait une terre féconde et vierge qui arrosée par l’Esprit pourra enfanter l’enfant-Dieu.

Car notre vocation est d’être à notre tour le temple du Dieu-vivant, pour que comme le dit l’apôtre Paul «  ce n'est plus moi qui vis, mais c'est Christ qui vit en moi » .[3]

Et pour devenir ce temple nous devons dire avec Marie « oui » à Dieu, dire avec elle « Me voici, je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole  »[4] , aimer le Seigneur comme elle l’aima, écouter ses paroles, les garder, les repasser dans le cœur et les mettre en pratique.

Comme il est difficile de suivre l’exemple de Marie, alors implorons là de nous aider avec une belle prière anonyme et une supplique de Saint Jean Damascène :

« Ô Marie,
Vierge heureuse et bénie,
permettez-moi de m'approcher de votre berceau,
et de joindre mes louanges
à celles que vous rendent les anges
[...]
Agenouillé devant vous,
je vous fais l'offrande de mon coeur ;
Reine du ciel et de la terre,
recevez-moi et gardez-moi.
[...]
Que vos saintes mains, O Marie,
répandent dans mon coeur avec profusion
l'humilité, l'innocence, la simplicité,
la douceur et la charité :

que ces vertus de votre coeur saisissent le mien
pour que j'appartienne avec vous au Christ,
mon Seigneur,
et qu'en lui je sache offrir le bien que je fais
et le mal que je souffre… »

« Délivrez-moi du fardeau de mes péchés,
dissipez les ténèbres amoncelées autour de mon esprit,
débarrassez-moi de mon épaisse fange,
réprimez les tentations,
gouvernez heureusement ma vie,
afin que je sois conduit par vous à la béatitude céleste,
et accordez la paix au monde. » [5]

A Lui, le Fils de Marie,

soit la Puissance, l’Honneur et la Gloire, aux siècles des siècles. Amen !

 

Diacre Marc

 

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[1] Is 11,1 à 2

[2] Extrait de la Prière aux Saints Archanges donnée à Rachel Goettmann animatrice du Centre spirituel Béthanie ( http://www.centre-bethanie.org )

[3] Gal 2, 20

[4] Luc 1, 38

[5] Homélie de Saint Jean de Damas, pour la fête de la Nativité de la Très Sainte Vierge

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