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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 23:55

 

Dans « Au-delà », Clint Eastwood filme trois personnages aux prises avec la mort et le travail du deuil.

Résultat : une œuvre au noir somptueux qui dynamite les figures imposées. Chapeau bas, encore une fois.

Cherche-t-il à concurrencer son quasi-contemporain Woody Allen (75 ans) sur son propre terrain prolifique ? Même s'il doit se soucier comme de sa première bière de ce genre de considération, le constat… est incontestable : Clint Eastwood (80 piges) fonctionne désormais comme un métronome : à chaque année son film. En règle générale, par chance, un excellent film.

Il y a deux ans, le cinéaste signait l'un de ses meilleurs titres de la décennie écoulée : « Gran Torino » où il incarnait un vieillard aigri et raciste, in fine frappé par une sorte de grâce humaniste. L'an passé, il dirigeait son acolyte Morgan Freeman et l'excellent Matt Damon dans « Invictus », un biopic (un rien académique) consacré à Mandela.

Alors qu'il s'apprête à tourner « Hoover », une fiction sur celui, qui, 48 années durant, régna sur le F.B.I, Clint Eastwood présente aujourd'hui son cru 2011 : « Au-delà », un film d'une audace folle qu'il était probablement le seul à pouvoir tourner sans foncer droit dans le mur du ridicule et du grand-guignol. (Voir la bande-annonce)

Trois bonnes raisons d'être mal

Paris. Une journaliste-star de la télévision (baptisée, on ne rit pas, Marie Lelay) ne parvient plus à être à la hauteur de sa réputation et de son ego depuis qu'elle a échappé de peu à la mort dans l'Asie ravagée par le tsunami. L'héroïne (Cécile De France) est rongée par une obsession : comprendre ce qui s'est passé dans son âme quand elle a cru sa dernière heure venue.

Londres. Un gamin, inconsolable depuis que son frère-jumeau est passé de vie à trépas, refuse l'évidence et cohabite avec l'ombre du défunt chaque minute de son existence morose.

San Francisco. George (Matt Damon) gagne sa vie depuis des lustres en exploitant la misère des autres. Doté de mystérieux pouvoirs de médium, il ne supporte plus ses « talents » occultes et s'enferme dans la solitude et la dépression.

« Au-delà » raconte les histoires de ces trois personnages fâchés avec les autres, la socialisation, l'existence…

Réel et surnaturel : le match

Sur le papier, le projet eastwoodien ne promettait rien de palpitant. Toutes les mauvaises conditions semblaient même réunies pour un défilé de poncifs pseudos new-age, de considérations pesantes sur « la vie après la mort » (bâillements) et de surenchères visuelles overdosées de revenants anxiogènes et de visions psychédéliques.

Eastwood, même s'il s'autorise quelques écarts assez maladroits dans le segment français de son triptyque (le moins convaincant), dynamite toutes ces figures mal imposées. L'homme de « Bird » et d'« Impitoyable », entre autres monuments, ne cherche pas à fureter dans les régions obscures de l'« au-delà » qui donne son titre au film, mais reste obstinément campé sur le passionnant plancher des vaches. Au plus près de ses trois personnages qui, tant mal, que bien doivent composer avec le deuil, la solitude, un mal-être du genre conséquent.

Les seuls fantômes du film sont intérieurs et, ce faisant, bien plus sournois. Eastwood, plus sobre et crépusculaire que jamais, met en scène les non-arrangements de ses protagonistes avec la vie et la mort et invite à une méditation à la fois douce et anxieuse sur la résilience.

Maîtrise totale

Un tantinet embarrassé quand il s'agit de mettre en scène (de surcroît en français) les déambulations de sa journaliste dans le microcosme des médias parisiens, le cinéaste filme par contre avec une élégance suprême ses protagonistes anglais et américains.

Quand il suit à la trace le gamin londonien affligé par la perte de son frère, Eastwood, toujours à bonne distance, évite le pathos, la sensiblerie et enregistre l'obstination butée de celui qui n'accepte pas l'inacceptable.

Filmer les enfants est l'un des exercices cinématographiques les plus périlleux. Chez Eastwood, pas de grands discours ou d'essorage de mouchoirs, mais des images où se mêlent discrétion et évidence. Ainsi ce plan récurrent sur la casquette du défunt, sorte d'objet transitionnel qui raconte l'indicible. Le portrait du gosse n'en est que plus sensible, à la fois bouleversant et cocasse quand ledit gamin doit affronter toute la cavalerie des charlatans (dont des curés) qui lui promettent un meilleur destin à leurs côtés.

Même élégance quand Eastwood filme son médium fâché avec le monde à San Francisco. Dans les cours de cuisine où il drague maladroitement une fille tout aussi perdue que lui où dans son appartement de célibataire où il se noie dans sa solitude, George, mutique, fragile, flotte à la surface des vivants et pense à autre chose.

Les personnages entrecroiseront (peut-être) leurs parcours respectifs à l'heure du final, mais finalement quelle importance ? Pendant deux heures, Eastwood, fidèle à sa manière elliptique et « fordienne », comme on a raison de le dire, aura déambulé dans des zones indécises et profondément humaines que le cinéma n'arpente que très rarement. Vite, un autre film.

 Au-delà de Clint Eastwood - avec Cécile de France et Matt Damon - sortie le 19 janvier.

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 23:24

 

sumi_jo_250x220.jpgSumi Jo est une soprano sud-coréenne née à Séoul le 22 novembre 1962.

Après avoir obtenu des diplômes de chant et de piano dans son pays, elle vient en 1983 en Italie pour étudier le chant à l’Accademia di Santa Cecilia de Rome, notamment avec le ténor Carlo Bergonzi. Elle fait ses débuts au Teatro Verdi de Trieste en 1986 dans le rôle de Gilda de Rigoletto. En 1988, elle se produit pour la première fois au Festival de Salzbourg dans le petit rôle de Barberine des Noces de Figaro puis elle y chante le rôle d’Oscar du Bal masqué et la Reine de la Nuit de la Flûte enchantée. Depuis lors, elle a chanté tous les grands rôles du répertoire de colorature comme Lucia, Zerbinetta, Fiorilla, Amina, Elvira etc. sous la conduite de chefs célèbres tels que Georg Solti, Zubin Mehta, Lorin Maazel et Richard Bonynge.

Loin de se cantonner à la Reine de la Nuit qu’elle a chanté pratiquement dans tous les opéras du monde ainsi que dans nombre d’enregistrements, elle aborde avec succès d’autres genres comme l’opéra français, qu’il soit léger (Auber, Adam, Offenbach) ou plus profond (Massenet, Gounod, Charpentier), qui convient particulièrement bien à sa voix.[1] .

Dotée d’une voix colorature exceptionnelle dont elle use apparemment sans effort, Sumi Jo sait également caractériser ses personnages alliant un timbre brillant avec une grande précision dans l’interprétation et elle porte notamment beaucoup d'attention au dessin de la mélodie.

Sumi Jo prête également sa voix à la musique originale du film La Neuvième Porte de Roman Polanski, composée par le polonais Wojciech Kilar. Sa voix y est particulièrement mise en valeur dans le sublime thème principal, Vocalises.

Ave Maria de Caccini est un pastiche composé par Vladimir Vavilov en 1970 et publié par ses soins. Il l’a enregistré sous le label Melodia en 1972.

On ne sait pas d’où vient l’attribution à Giulio Caccini car Vavilov a édité et enregistré sa composition comme une œuvre anonyme. L’attribution à Caccini (1551-1618) est d’autant plus étonnante que cet Ave Maria est totalement étranger au style du compositeur italien et à celui de son époque. Un compositeur de la Renaissance aurait en effet composé sa musique sur l'intégralité de la prière à la Vierge et non sur les deux seuls mots « Ave Maria ».

Le succès de cette œuvre doit beaucoup à la soprano lettone Inessa Galante qui a enregistré l’Ave Maria en 1995. Cette chanteuse, ayant entendu l’oeuvre en tournée (probablement en Russie), l’aurait transcrite afin de pouvoir l’interpréter dans ses propres concerts.

Elle a obtenu un immense succès, dans les pays baltes et en Russie d’abord, puis dans le reste du monde. L’œuvre a été également popularisée par Andrea Bocelli, Sumi Jo, Charlotte Church, Luciano Pavarotti, les Petits chanteurs de Saint-Marc, Vyatcheslaf Kagan-Paley, José Carreras, Lesley Garrett, et dans une version pour violoncelle de Andrew Lloyd Webber. Elle a par ailleurs été utilisée en 2001 dans une scène centrale du film Donnie Darko.

Cette pièce musicale célèbre devrait donc être intitulée, dans un souci d'exactitude : Ave Maria (dit de Caccini) par Vladimir Vavilov (1925-1973).

En mars 2008, est sorti le quatrième album studio de Era intitulé Reborn dont la chanson Sinfoni Deo s'inspire de l'Ave Maria de Caccini.

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 23:05

 

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