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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 08:30



Pour qui observe la création, l'art divin ne se manifeste pas seulement dans ces immensités où il se joue : le ciel, le soleil, la lune et les étoiles; même sur la terre - matière des plus ordinaires - la moindre bestiole est faite de main d'ouvrier. A plus forte raison les vies qui animent ces corps : elles ont reçu chacune sa caractéristique, et l'être sans raison porte en lui la semence d'où dépend le salut de l'espèce. Même ce qui germe de la terre : en chaque pousse l'artiste se révèle, depuis la racine jusqu'aux feuilles; on le devine dans les fruits, et dans l'échelle des êtres.


Nous faisons les mêmes réflexions devant tous ces livres écrits au souffle de l'Esprit Saint : la divine Providence a voulu donner à la race des hommes, par l'Ecriture, cette sagesse qui dépasse l'homme; et elle a répandu largement la semence des "paroles de salut", au point que sur chaque lettre la Sagesse divine a pour ainsi dire laissé l'empreinte de ses pas.


A partir du moment où l'on admet que le Créateur du monde est aussi l'auteur des Ecritures, il faut croire qu'autant l'intelligence de l'homme trouve de réponses dans le monde créé quand elle y scrute le pourquoi des choses, autant elle en découvrira dans l'Ecriture quand elle demandera aux Livres Saints leurs secrets. Et comme dans l'univers, tout va par couple, ciel et terre, ame et chair, esprit et corps, eh bien l'Ecriture Sainte comporte le même jumelage entre les réalités visibles et les réalités invisibles mais intelligibles. Le texte sacré se trouve composé pour ainsi dire d'un corps qui se voit, d'une âme intelligible et saisissable en lui, et d'un esprit qui pénètre les signes et les ombres des réalités célestes.


Prions Celui qui a fait le corps de l'Ecriture, son ame, et son esprit - le corps pour ceux qui sont venus avant nous, l'âme pour nous, et l'esprit pour ceux qui dans le futur hériteront la vie éternelle et atteindront les réalités célestes, la vérité dernière - et appliquons-nous à chercher non pas la lettre mais l'âme, pour le moment: qui sait? peut-être nous sera-t-il donné de nous élever jusqu'à l'esprit! Même si nous ne pouvons tout expliquer, nous comprenons au moins que tout est chargé de mystère, car tout ce qui arrive, arrive en signe et sacrement de la réalité dernière.

 

Origène

Commentaires sur l' Ecriture Sainte

cité dans La Bible de Saint Savin Ed.Zodiaque

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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 08:15
Or, il se trouve que je sais, par extraordinaire, la vérité sur la plus disputée des causes et le plus ancien des procès : Dieu existe. Je l'ai rencontré.

Je l'ai rencontré fortuitement - je dirais : par hasard, s'il entrait du hasard dans cette sorte d'aventure - avec l'étonnement du passant qui, au détour d'une rue de Paris , verrait, au lieu de la place ou du carrefourfamiliers, une mer inattendue battre le pied des maisons et s'étendre à l'infini devant lui. Ce fut un moment de stupeur, qui dure encore. Je ne me suis jamais habitué à l'existence de Dieu.

Entré à dix-sept heures dix dans une chapelle du Quartier latin à la recherche d'un ami, j'en suis sorti à dix-sept heures quinze en compagnie d'une amitié qui n'était pas de la terre. Entré là sceptique et athée d'extrème gauche, et plus encore qu'athée, indifférent et occupé de bien autre chose que d'un Dieu que je ne songeais même plus à nier, tant il me semblait passé depuis longtemps au compte des profits et pertes de l'inquiétude et de l'ignorance humaines, je suis ressorti quelques minutes plus tard "catholique, apostolique, romain" porté, soulevé, repris et roulé par la vague d'une joie inépuisable.

J'avais vingt ans en entrant. En sortant, j'étais un enfant prêt au baptême et qui regardait autour de lui, les yeux écarquillés, ce ciel habité, cette ville qui ne se savait pas suspendue dans les airs, ces êtres en plein soleil qui semblaient marcher dans l'obscurité, sans voir l'immense déchirure qui venait de se faire dans la toile de ce monde. Mes sentiments, mes paysages intérieurs, les constructions intellectuelles dans lesquelles j'avais pris mes aises n'existaient plus; mes habitudes elles-mêmes avaient disparu, et mes goûts étaient changés.

Je ne me dissimule pas ce qu'une conversion de ce genre, par son caractère impromptu, peut avoir de choquant et même d'inadmissible pour les esprits contemporains qui préfèrent les cheminements rationnels aux coups de foudre mystiques, et qui apprécient de moins en moins les interventions du divin dans la vie quotidienne. Pourtant, si désireux que je sois de me mettre en règle avec l'esprit de mon temps, je ne peux fournir les repères d'une élaboration lente où il y a eu changement brusque; je ne peux donner les raisons psychologiques, immédiates ou lointaines, de ce changement, parce que ces raisons n'existent pas; il m'est impossible de décrire la voie qui m'a conduit à la foi, parce que je me trouvais sur un tout autre chemin et que je pensais à tout autre chose lorsque je suis tombé dans une sorte d'embuscade[...]

Je ne dis pas que le ciel s'ouvre; il ne s'ouvre pas, il s'élance, il s'élève soudain, fulguration silencieuse, de cette insoupçonnable chapelle dans laquelle il se trouvait mystérieusement inclus.

Comment le décrire [...]? C'est un cristal indestructible, d'une transparence infinie, d'une luminosité presque insoutenable (un degré de plus m'anéantirait) et plutôt bleue, un monde, un autre monde d'un éclat et d'une densité qui renvoient le nôtre aux ombres fragiles des rêves inachevés. Il est la réalité, il est la vérité, je la vois du rivage obscur où je suis encore retenu. Il y a un ordre dans l'univers, et à son sommet, pardelà ce voile de brume resplendissante, l'évidence de Dieu, l'évidence faite présence et l'évidence faite personne de celui-là même que j'aurais nié un instant auparavant, que les chrétiens appellent notre père, et de qui j'apprends qu'il est doux, d'une douceur à nulle autre pareille, qui n'est pas la qualité passive que l'on désigne parfois sous ce nom, mais une douceur active, brisante, surpassant toute violence, capable de faire éclater la pierre la plus dure et, plus dur que la pierre, le coeur humain. Son irruption déferlante, plénière, s'accompagne d'une joie, qui n'est autre que l'exultation du sauvé, la joie du naufragé recueilli à temps, avec cette différence toute fois que c'est au mome,nt où je suis hissé vers le salut que je prends conscience de la boue dans laquelle j'étais sans le savoir englouti, et je me demande, me voyant par elle encore saisi à mi-corps, comment j'ai pu vivre et y respirer. [...]

Toutes ces sensations que je peine à traduire dans le langage inadéquat des idées et des images sont simultanées, comprises les unes dans les autres, et après des années je n'en aurai pas épuisé le contenu. Tout est dominé par la présence, au-delà et à travers une immense assemblée, de celui dont je ne pourrai plus jamais écrire le nom sans que me vienne la crainte de blesser sa tendresse, devant qui j'ai le bonheur d'être un enfant pardonné, qui s'éveille pour apprendre que tout est don. [...]

Dieu existe et tout est vrai. [...]

Les débris de mes constructions intérieures jonchaient le sol. Je regardais les passants qui allaient sans voir, et je pensais à l'émerveillement qui serait le leur, quand ils feraient à leur tour la rencontre que je venais de faire. Sûr que la même aventure leur arriverait tôt ou tard, je m'amusais par avance de la surprise des incroyants, et de ceux qui doutaient sans se douter.


Dieu existe. Je L'ai rencontré.
André Frossard

http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Frossard
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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 10:29
Un vieil indien Cherokee initiait son petit-fils à propos de la vie.



Il disait à l'enfant :
Une lutte est en cours à l'intérieur de moi. C'est une lutte terrible entre deux loups.
L'un est plein d'envie, de colère, d'avarice, d'arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté.

L'autre est bon, il est paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai et rempli de compassion. Cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant et en chaque personne.

Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père :
Lequel de ces deux loups va gagner la lutte?

Le viel indien répondit simplement  :

Celui que tu nourris !
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