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6 novembre 2025 4 06 /11 /novembre /2025 22:59
L'histoire de l'adoration du Saint Sacrement dans l'Eglise catholique

Dès les premiers siècles, le pain consacré lors de la célébration eucharistique fut conservé pour que les mourants et les malades puissent communier, sans oublier d’autres fidèles qui n’avaient pu communier pendant la messe.

L’Eucharistie était gardée dignement dans la Sainte Réserve (un placard au début) en dehors de la messe. Le pain consacré pouvait aussi être emporté sur soi pour implorer la protection divine pendant un voyage.

L’Eucharistie partagée était enfin le signe de l’unité entre évêques : après avoir communié, un évêque envoyait l’autre partie du pain consacré à un autre évêque. Lorsque ce dernier communiait, il exprimait sa communion avec le premier évêque…

Dans les catacombes, “une lampe avec de l’huile véritable et pure” brillait en permanence devant le tabernacle comme dans le Temple du Seigneur dans la première alliance (cf Lv 24, 2-4). Cette lampe rappelle que le Christ est la vraie lumière des hommes.

Le tabernacle est l’accomplissement de la présence de Dieu au milieu de son peuple comme la tente du Rendez-vous le préfigurait au temps de Moïse… (cf. Ex 33, 7-11, Ex 34, 33-35).

“Par l’approfondissement de la foi en la présence réelle du Christ dans son Eucharistie, l’Église a pris conscience du sens de l’adoration silencieuse du Seigneur présent sous les espèces eucharistiques. Catéchisme de l’Église Catholique, n°1379

Les diacres prendront les restes des Saintes Espèces et les mettront dans le tabernacle.Constitutions apostoliques (vers 370)

On prit l’habitude de s’agenouiller en signe d’adoration devant le Tabernacle.

Cette coutume de s’agenouiller vient du temps des Empereurs et des Rois devant lesquels on s’agenouillait en signe de respect : il convient à plus forte raison de s’agenouiller devant Dieu qui est plus grand que tout.

Au IIIème siècle apparaît des tabernacles en forme de colombe surélevée avec un jeu de poulie, puis mobiles et posés sur l’autel au XIIIème et fixes au XVème siècle.

Au IVème siècle, le synode de Verdun prescrit : “Que l’endroit où l’on garde le précieux dépôt de l’Eucharistie soit un lieu éminemment digne.”

Au Vème siècle, on note une évolution du mystère : le prêtre baisse la voix pendant la consécration pour donner plus de sens au mystère.

Dans les églises orientales apparaît l’iconostase. C’est une cloison à trois portes décorée d’icônes, fermant le chœur où officie le prêtre à la consécration…

Dès le VIIème siècle, dans quelques églises, il existait des processions dans lesquelles on transportait le Saint-Sacrement enfermé dans un tabernacle.

Ce n’était pas le Saint-Sacrement que l’on voulait honorer spécialement, mais Notre-Seigneur considéré dans quelqu’une des circonstances de sa vie terrestre.

Par exemple, on portait le Saint-Sacrement en procession destinée à honorer l’entrée triomphale de Notre-Seigneur à Jérusalem, le jour des Rameaux.

Au moyen âge, le relâchement du pouvoir central de l’Église aux Xème et XIème siècles causa de sérieuses attaques contre la Présence réelle comme celle du moine Béranger de Tours qui a commencé à enseigner que le pain et le vin dans la célébration de l’Eucharistie ne pouvaient pas changer physiquement dans le corps et le sang de Jésus-Christ.

Le pape Grégoire VII a exigé une rétractation de Berengar en disant que le corps et le sang du Christ étaient vraiment présents dans l’Eucharistie.

Il sera condamné par trois conciles. Les grands théologiens St Bonaventure, St Thomas d’Aquin réagissent et développent la théologie de la transsubstantiation.

En réponse, la dévotion eucharistique a éclaté dans toute l’Europe: les processions, les visites au Saint-Sacrement et d’autres prières axées sur le sacrement réservé sont devenues partie intégrante de la Vie Catholique.

Aux XIIIème et XIVème siècles, en réponse aux hérésies contre la présence réelle, au climat de tiédeur et à la rareté de la communion eucharistique, les fidèles demandèrent à voir le Corps du Christ.

Ils voulaient fixer les yeux sur l’Hostie en guise de profession de foi bien concrète.

Les paroissiens ont demandé que l’on élève l’Hostie.

C’est à Paris, à Notre-Dame, que l’Hostie fut élevée pour la première fois.

Les évêques encouragèrent alors les célébrants à lever l’Hostie après la Consécration.

Plus tard les fidèles diront “Mon Seigneur et mon Dieu” pendant l’élévation.

Saint François d’Assise (1182-1226) passait des nuits entières devant le tabernacle en prière.

La nuit, il priait ; le jour il reconstruisait les chapelles en l’honneur du divin hôte.

Contemplant la grandeur de cet amour caché dans l’Eucharistie si souvent ignoré et méprisé, il disait : “L’amour n’est pas aimé”… “Admirable grandeur et stupéfiante bonté ! Ô humilité sublime ! Le maître de toutes choses, Dieu, Fils de Dieu, s’humilie à ce point que, pour notre salut, sous une modique parcelle de pain, il se cache.”

Des confréries du Saint-Sacrement s’organisent pour adorer le Saint-Sacrement tout en continuant leurs œuvres de miséricorde habituelles.

La première confrérie est établie en Avignon en 1226. Celle-ci sera gratifiée d’un prodige eucharistique en 1433.

La fête du Corpus Christi s’est développée aux XIIIe et XIVe siècles. Les Processions sont devenues traditionnelles ce jour-là et d’autres dévotions, y compris l’adoration, ont gagné en popularité.

Les femmes “recluses” s’installent, à la demande de communautés paroissiales, dans des maisons tout contre les églises.

On perce une ouverture dans le mur de l’église commun avec leur maison de sorte qu’elles puissent voir en permanence le Saint-Sacrement de chez elle à l’intérieur de l’église…

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5 novembre 2025 3 05 /11 /novembre /2025 22:30
L'adoration des saints dons dans l'Eglise orthodoxe

L'Église orthodoxe ne pratique pas l'adoration du Saint-Sacrement comme l'Église catholique, mais elle a une compréhension unique de l'adoration liée à la communion des saints Dons.

L'adoration dans l'orthodoxie est donc intimement liée à la communion et à l'offrande, plutôt qu'à une adoration isolée du Saint-Sacrement.

Les fidèles participent activement à la liturgie et à la communion, reconnaissant la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, tout en respectant les traditions et les pratiques qui leur sont propres.

Cette approche souligne l'importance de la relation personnelle avec le Christ et la communauté des croyants dans le cadre de la foi orthodoxe.

Le saint Sacremen

Dans l’Église orthodoxe, on se prosterne devant les saints Dons (Corps et Sang du Christ) avant d’y communier.

L’adoration conduit à la communion.

C’est le cas, au cours de la divine Liturgie (sauf le dimanche parce qu’on ne se prosterne pas jusqu’à terre ce jour-là): ceux qui sont dans le sanctuaire (évêque, prêtre, diacre) se prosternent avant de communier; et les fidèles, lorsque le calice est porté à l’extérieur du sanctuaire avec les paroles “avec crainte de Dieu, Foi et Amour, approchez!”, se prosternent et viennent ensuite communier.

En semaine, on se prosterne alors front contre terre.

L’adoration s’adresse évidemment à la Personne du Sauveur, qui transcende son humanité divinisée.

Le temps de Carême

Il y a un autre cas d’adoration des saints Dons avant la sainte communion, c’est la divine Liturgie des Dons présanctifiés, dite également Liturgie de saint Grégoire, parce qu’elle est attribuée à un saint archevêque de Rome entré dans son repos le 12 mars 604.

Cette liturgie est célébrée, comme le savent tous les fidèles orthodoxes, chaque semaine du grand Carême.

Au moment de la grande Entrée, les dons consacrés à la précédente célébration dominicale sont portés solennellement par le prêtre depuis la table de préparation (proscomédie ou prothèse) : le Christ en personne, présent dans son Corps et son Sang précieux, passe au milieu de son Peuple pour aller jusqu’à l’autel en franchissant les Portes saintes.

Pendant cette belle procession, tous se prosternent, et restent front contre terre jusqu’à ce que les saints Dons soient passés.

L’adoration du Seigneur

Cette adoration adressée au Christ présent dans son Corps et dans son Sang très précieux précède le moment où tous, après une journée de jeûne, viennent communier.

Elle est liée au fait que nous communion beaucoup plus pendant le grand Carême que pendant toutes les autres périodes de l’année.

Suivant les divers exemples donnés ici, on comprend que l’adoration des saints Dons est liée étroitement au fait de communier à l’humanité divinisée du Sauveur et, grâce aux énergies incréées, à sa divinité incarnée.

Simultanément, les croyants communient au saint Esprit dont le Christ est habité et par lequel Il est rendu invisiblement présent.

Par le saint Esprit, les fidèles, inspirés par une profonde adoration, voient le Christ présent dans la transparence de son Corps et de son Sang.

La conscience eucharistique s’exprime par l’adoration et aboutit aussitôt à la consommation du banquet de l’amour divin!

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4 novembre 2025 2 04 /11 /novembre /2025 20:00
Le concile de Nicée

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