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20 juin 2025 5 20 /06 /juin /2025 22:27
MICROCOSMOS : Stage de Calligraphie et d'illustration

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20 juin 2025 5 20 /06 /juin /2025 22:24
Humour
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18 juin 2025 3 18 /06 /juin /2025 19:33
La Lettre de Béthanie : Trinité

Nous venons de vivre le premier dimanche du temps après la Pentecôte où la tradition occidentale nous propose de prier et de contempler le mystère, car c’en est un, de la Sainte Trinité.

Mais comment aborder le mystère de la Sainte Trinité ? Vous me direz peut-être que cette conception de Dieu est absurde, que c’est trois ou que c’est un, mais qu’il faut choisir !

Et bien non, justement, il ne faut pas choisir ! il faut sortir de notre mentalité binaire car nous sommes face à un paradoxe, comme dit Jean-Yves Leloup, un paradoxe qu’il faut embrasser de tout son être, un « koan » diraient les amis japonais de Graf Dürckheim, en tous cas un dépassement radical des catégories du mental !  

Contemplation, passage à un autre niveau de connaissance, Karlfried Graf Dürckheim disait qu’il n’existe pas de religion sans Trinité. Il voulait dire par là que des préfigures de la Trinité sont présentes partout.

Les triades sont innombrables car si l’homme est créé à l’image de Dieu, le reste du monde aussi est à l’image de Dieu.

Ne sommes-nous pas un microcosme autant qu’un macrocosme ? Alors les images de la Trinité, les triades se multiplient. Regardons les grandes traditions du monde :

Dans le bouddhisme par exemple, on parle de Bouddha, Dharma, Sangha. Dans l’hindouisme vous avez ce qu’on appelle la Trimurti : Brahma le Dieu créateur, Vishnou le préservateur du monde créé et  Shiva le dieu de la procréation.

Dans le judaïsme, pourtant farouchement monothéiste, vous avez, et là on se rapproche non plus seulement de la triade mais de la Trinité elle-même : Adonaï, le créateur, la Thora, c’est-à-dire la loi, le principe, le Verbe d’Adonaï et la Ruah le souffle divin…  

Au 11e siècle un kabbaliste nommé Slomo Ibn Gabirol dont les livres font autorité et dont un poème est encore chanté le jour de Yom Kippour, écrivait : « l’unité n’est pas la racine, trois est la racine de tout. »

Dans le livre de la Genèse le premier livre de la Bible hébraïque, Abraham reçoit la visite de trois hommes auxquels Abraham s’adresse en disant : « Monseigneur » au singulier, puis il parle de Lui au pluriel.

Eux-mêmes dans le texte prennent la parole et parlent d’une seule voix et la révélation trinitaire fait un pas de plus quand le texte relate : “YHVH dit : je reviendrai vers toi.”

Le sol se dérobe sous nos pieds, le texte se dérobe sous notre bon sens, l’entendement ici est crucifié !

C’est un ou c’est trois ? Ce sont trois hommes ou c’est YHVH, Dieu lui-même !

Mais c’est un et c’est trois. Trois personnes, un seul Dieu, tout à la fois !

La Sainte Trinité est vraiment un paradoxe, un “koan” mais elle est plus connue comme étant… un dogme !

Là j’utilise un « gros mot », un de ceux qui aujourd’hui font peur ou même qui fâche ! Je vous invite à profiter de l’occasion qui nous est donné pour faire le point, et peut-être pour faire la paix avec ce mot « dogme », pour l’apprivoiser si ce n’est déjà fait.

Non, un dogme ce n’est pas une vérité à croire, à comprendre, quelque chose que l’autorité supérieure, et c’est plutôt mal vécu la plupart du temps, vous impose sous peine d’excommunication !

Non, un dogme c’est simplement un paradoxe, une antinomie comme dit la théologie orthodoxe, quelque chose qui ne relève pas du mental mais de la Vie avec un grand V.

J’aime voir dans ce mot paradoxe une étymologie que me contesteront peut-être les spécialistes : « doxa » veut dire opinion, mais veut dire surtout « louange » et « para » qui veut dire « à côté », veut dire aussi « au-delà ».

C’est donc une louange au-delà de ce que nous pouvons concevoir.

Remarquez bien que ce n’est jamais un intellect, un mental qui énonce un dogme, mais que c’est toujours une longue contemplation collective qui le révèle.

Ce n’est jamais une opinion qui triomphe sur une autre mais c’est, dans la louange, le dépassement des contraires, le dépassement de la raison raisonnante, pour se retrouver non pas pour ou contre, mais au-delà, dans un devenir, un approfondissement, une intériorité.

Dépasser les contraires pour les intégrer et nourrir notre contemplation.

Voilà ce qu’est, en fait, un dogme !

icône de la Ste Trinité, ou l'hospitalité d'Abraham

 

Pour nourrir cette contemplation en arrêtant de cogiter, regardons, contemplons l’icône dite de la Trinité.

Elle a été peinte en se référant à ce passage de la Genèse dont je viens de parler. Je vous invite à la regarder. Non ! pas à la regarder mais à vous laisser regarder par elle, longuement, sans à priori, sans réfléchir.

Vous verrez que de loin on dirait une seule et unique flamme, puis en s’approchant les couleurs, les lignes nous font découvrir peu à peu la différenciation, les trois personnes. Vous verrez l’unité, vous verrez les personnes et la relation entre elles !

Contemplons, faisons l’expérience de Dieu comme Trinité, c’est-à-dire comme relation.

Non pas un face à face, mais une relation dans l’ouverture : ouverture à l’autre, ouverture à Dieu, ouverture du deux au trois.  

J’ai tenté de balbutier quelques paroles avec maladresse à propos de la Divine Trinité et je vous en demande pardon comme je Lui demande pardon. Elle est au-delà de tout !

 

Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !

 

Père Pascal†

 
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