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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 23:09

croix_ravenne.jpeg.jpg

 

Que personne donc ne rougisse des signes de notre salut, qui sont si dignes de vénération et d'adoration ; la croix du Christ est la source de tout bien.

 

C'est par elle que nous vivons, que nous sommes régénérés et sauvés. Portons donc la croix comme une couronne de gloire.

 

Elle met son sceau à tout ce qui nos conduit au salut : quand nous sommes régénérés par les eaux du baptême, la croix est là ; quand nous nous approchons de la table sainte pour y recevoir le Corps et le Sang du Sauveur, elle est là ; quand nous imposons les mains sur les élus du Seigneur, elle est là.

 

Quoi que nous fassions, elle se dresse là, signe de victoire pour nous. C'est pourquoi nous la mettons dans nos maisons, sur nos murs, sur nos portes ; nous la traçons sur notre front et notre poitrine ; nous la portons dans notre cœur.

 

Car elle est le symbole de notre rédemption et de notre libération et de la miséricorde infinie de notre Seigneur.

 

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n°54

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 23:23

confession.jpg

 

 

Tout chrétien doit suivre le Maître en renonçant à lui-même, en portant sa croix et en participant aux souffrances du Christ (Mt 16,24). Ainsi, transfiguré en image de sa mort, il devient capable de méditer la gloire de la résurrection.

 

Il suivra également le Maître en vivant non plus pour lui, mais pour celui qui l'a aimé et s'est donné lui-même pour lui, et aussi pour ses frères, en complétant « dans sa chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son corps qui est l'Église » (Ga 2,20; Col 1,24).

En outre, l'Église étant intimement liée au Christ, la pénitence de chaque chrétien a également une relation propre et intime avec toute la communauté ecclésiale.

 

En effet, ce n'est pas seulement au sein de l'Église que, par le baptême, il reçoit le don fondamental de la metanoia, c'est-à-dire le changement et le renouvellement de l'homme tout entier, mais ce don est restauré et raffermi par le sacrement de pénitence chez les membres du Corps du Christ qui sont tombés dans le péché.

 

« Ceux qui s'approchent du sacrement de pénitence y reçoivent de la miséricorde de Dieu le pardon de l'offense qu'ils lui ont faite, et du même coup ils sont réconciliés avec l'Église que leur péché a blessée et qui, par la charité, l'exemple, les prières, travaille à leur conversion » (Vatican II : LG 11).

 

C'est dans l'Église enfin que la petite œuvre de pénitence imposée à chaque pénitent dans le sacrement participe d'une façon spéciale à l'expiation infinie du Christ.

 

Paul VI, pape de 1963-1978
Constitution apostolique « Paenitemini » (trad. DC, n° 1466 6/3/1966, p.387 © Libreria Editrice Vaticana)

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 23:37
Gorze, mars 2011


Photos Aurore (cliquer pour agrandir)

 

Chers Amis,


Nous voici à nouveau à l’entrée dans le Grand Carême: quarante jours pour dresser le bilan du « vieil homme » que je suis encore et naître à « l’homme nouveau » qui sommeille en moi. Pâques est vraiment le moteur de ma vie personnelle: mort et résurrection, « passer » de plan de conscience en plan de conscience vers l’irruption d’une dimension radicalement nouvelle. Celle-ci est le mystère de mon identité profonde, là où « Je Suis » enraciné en Dieu lui-même, l’Etre, le grand « Je Suis ». Saint Paul nous le rappelle: « Vous entrerez par votre profondeur dans toute la profondeur de Dieu » ( Eph. 3 ).

 

On comprend alors comment Saint Augustin a pu écrire cette phrase inouïe: « Dieu est plus intime à moi que moi-même! » Donc expérimenter l’homme dans toute sa dimension, c’est expérimenter Dieu! L’homme n’a pas d’yeux ni d’oreilles, il ne vivote qu’à la surface existentielle, tant qu’il n’a pas atteint un certain niveau d’approfondissement et de silence.


La conversion, à laquelle nous invite le Carême, c’est comprendre que je suis appelé à parcourir une distance vertigineuse à l’intérieur de mon être. Une hymne primitive, d’un dynamisme explosif, dit: « Eveille-toi, oh toi qui dors, et tu toucheras le Christ! » Ce « passage » de l’état de mort à l’état de vie, de l’enfer au Royaume, définit exactement l’itinéraire du retournement, de la conversion. Celle-ci n’est en aucun cas un changement moral, une amélioration de soi, mais une réelle mutation de l’être humain tout entier, corps-âme-esprit, le devenir d’une « nouvelle créature ».


Cet appel sourd en chacun de nous, c’est une attirance vers une toute autre vie; il est pour celui qui l’écoute, le thème spirituel personnel, toujours identique à lui-même. Il accompagne chacun depuis sa naissance, il est la question de chacun et sa mise en question. Déjà les Anciens philosophes appelaient cela « entéléchie »; pour l’Evangile, il s’agit de la croix personnelle à tout homme, échelle par laquelle il développe sa croissance à travers les difficultés que lui offre sa nature, chacun a les siennes.


Comprendre sa croix, c’est pressentir les données de son destin, déchiffrer son sens, c’est se comprendre…, détecter en soi les promesses enfouies originellement par le Créateur. Et quand je découvre cela, alors la conversion m’appelle avec force. D’un coup je commence à entrevoir l’insuffisance du présent inconsistant et une lucarne vers un autre monde possible s’ouvre brutalement.


Là, cette amorce suggère et me met devant un retournement décisif, un engagement de tout mon être. J’entre peu à peu dans la vision du mal et du péché, qui me fait vivre comme si Dieu n’existait pas. C’est le Démon qui tire les ficelles de la marionnette que je suis… C’est précisément là que Dieu m’attend, non comme un gendarme ou un juge, mais comme le Fiancé. Croisée de Chemin où un choix s’impose et personne ne peut le faire à ma place! Ce choix est une mort réelle, chaque jour à recommencer. Il opère une irruption de l’éternité dans le temps, car au sein de ma vie conditionnée, ma décision pour Dieu est une rencontre avec Lui. C’est cela l’Alliance, les fiançailles ou les épousailles mystiques qui sont au cœur de la Bible. Chaque seconde qui passe, parce qu’elle est portée par cette décision, porte en elle la Présence absolue, pour peu que nous descendions assez profondément dans notre silence intérieur.


L’inverse de cette attitude de conversion, c’est le péché. Il n’y a qu’un péché, dit Isaac Le Syrien, « c’est d’être insensible au Christ Ressuscité ». La joie, en effet, est le grand Fruit de l’Esprit. L’authenticité d’une vie convertie se mesure au degré de joie qui l’habite. Sans cette joie, tout est projeté à l’extérieur, plus rien n’est habité. L’homme devient alors un possédé, il n’est obsédé que de lui-même, il s’autolâtre et perd la dimension verticale, celle de l’Esprit Saint. Pour être vraiment « Heureux » en toutes circonstances, comme suggère Jésus dans les Béatitudes, il faut être humble, c’est-à-dire avoir son axe en Dieu seul et prendre une conscience de plus en plus aigüe de l’Amour fou de Dieu.


Dans ce sens l’humilité est la plus grande puissance, car elle supprime radicalement tout esprit de ressentiment et elle est la seule à venir à bout de l’orgueil. Nous sommes ici à la source de toute ascèse et travail sur soi: briser l’orgueil et faire de l’humilité, grâce à la joie intérieure, le fondement de l’être humain restauré. Se convertir c’est entrer dans un autre style de vie, la vie même du Christ, laisser vivre le Christ en soi. Le Carême nous rappelle que cela ne s’obtient que par une prière prolongée, par le jeûne et la sobriété, le combat des passions et le parti pris de l’Amour au cœur de toutes nos relations…


A chaque instant: « Que ferait le Christ à ma place? », c’est la Règle d’Or!


Avec toute notre affection, à bientôt !

Père Alphonse et Rachel

 

http://www.centre-bethanie.org

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