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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 23:51

A la fin de sa vie, Baden-Powell s'était retiré au Kenya et fit parvenir aux scouts du monde entier son dernier message :

Ceci est juste un petit mot d'adieu, pour vous rappeler, quand j'aurai disparu, que vous devez tâcher dans la vie d'être heureux et de rendre les autres heureux. Que cela paraît facile et agréable, n'est-ce pas ? C'est tout d'abord par la bonne action quotidienne que vous apprendrez à apporter le bonheur aux autres. La meilleure manière d'atteindre le bonheur est de le répandre autour de vous.

J'ai eu une vie très heureuse, et j'aimerais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous. Je crois que Dieu vous a placé dans ce monde pour y être heureux et jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni l'indulgence envers soi-même qui créent le bonheur.

L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre.

Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait de votre mieux .

Soyez prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre promesse même quand vous serez adultes.

Que Dieu vous aide.

Votre ami

Baden-Powell

"A la fin de ma carrière militaire, je me mis à l'oeuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires."

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 10:30


Nous devons confesser trois étapes de la vie pour l'homme .

Première étape : l'esprit est uni au corps, c'est la vie sur la terre. Deuxième étape : notre esprit est séparé de notre corps, c'est ce qu'on appelle la survie. Troisième étape : la résurrection universelle où l'esprit et le corps seront réunis par le Saint-Esprit.

Le Christ n'a pas dit « Celui qui croit en moi je le ressusciterai », il a dit : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle et je le ressusciterai le dernier jour »(cf Jn 6/40). Il distingue deux choses : la vie éternelle qui est "survie" et la Résurrection universelle quand le corps sera entré dans la vie éternelle.

Le Christ dit encore « Celui qui croit en moi vivra même s'il est mort » (Jn 11/25) ;

Ainsi la Christ est la source de la survie autant que de la Résurrection éternelle. Si nous avons la vie dans le Christ, même si nous sommes morts charnellement, nous ne pouvons pas dormir ni être assoupis, ni être seulement dans l'attente. Celui qui vit, agit. Celui qui vit et qui a reçu la vie en Christ, après la mort est actif. Il est vivant.

C'est pourquoi les Saints agissent dans l'histoire autant que s'ils étaient sur la terre, si ce n'est plus.

Monseigneur Jean de Saint-Denis (Eugraph Kovalesky)

 

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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 18:42

L’actualité, c’est une femme. Une seule. Plus de dix jours que cela dure. Que l’on ne peut s’abstraire de son destin, de ses paroles, de son message de joie et de foi. De son visage amaigri et radieux.

[...]

Mais il y eut Ingrid Betancourt, sortie comme un ange d’une boîte.


Énergie

Elle fut durant des années, et jusqu’à l’année dernière, une icône au sens pictu­ral : image sans voix, visage sans parole. On passait devant ses photos d’« avant ». On mé­ditait, on s’interrogeait, on s’inquiétait. Puis il y eut cette lettre à sa mère, texte admira­ble déjà loué ici (lire La Croix du 8 décembre 2007) , bouteille réchappée de l’océan vert de la jungle colombienne, testament de vie, d’espoir et de peurs. Témoignage d’amour et, déjà, de foi. Force de l’écriture qui la rendait à la vie en même temps que, partiellement, à ses proches. Et montrait à ceux qui dou­taient de sa grandeur autant qu’ils doutaient parfois de sa souffrance – l’estimant exces­sivement médiatisée par rapport à d’autres souffrances – qu’on n’anéantit pas ainsi la dignité d’un être humain, sa liberté de conscience et même d’expression. Que nul n’a le pouvoir, si brutal soit-il dans ses méthodes, de tuer une âme qui a décidé d’affronter le mal en face.

Et voici que, il y a dix jours, dans des circonstances qui ont elles aussi leur part de mystère, voici l’icône, que l’on disait à l’agonie depuis des mois, rendue à la pa­role, à la visibilité, à la joie de vivre et à la force d’être.

Au fond, le premier cadeau que nous fit à tous cette libération inoubliable, très mé­diatisée (mais pourquoi se plaindrait-on que les médias nous fassent vivre de tels événements, voudrait-on qu’ils se limitent au funèbre et à l’horreur ?), ce cadeau ce furent ce visage, ces larmes de joie, cet agenouillement sur le tarmac de l’aéroport de Bogota, ces embrassades renouvelées d’aéroport en aéroport, ces mains tendues, données, prises et reprises. Le cadeau, ce furent ces paroles constamment répétées sur le thème du pardon, du bonheur, de l’amour, de la prière, ce chapelet autour du poignet droit, ces remerciements aux hommes mais aussi à Dieu, à la Vierge… Et, immédiate­ment, malgré le soulagement libérateur, les pensées pour les autres, ceux qui restaient, par centaines, dans la jungle, détenus par des bandes à l’idéologie confuse.


Embarras

Déjà, il s’en trouva pour juger qu’on en faisait trop. Qu’elle en faisait trop. Qu’elle allait craquer, à ce rythme. À courir d’un avion à un autre, d’un studio à l’autre. Mul­tipliant les entretiens, les déclarations, les sourires. La diva du malheur retourné en liesse, il fallait lui conseiller de se reposer. Mais se reposer de quoi ? De la liberté ? Du bonheur ?

On s’interrogeait. D’où tire-t-elle cette vitalité ? Quelle est sa ressource énergéti­que ? D’où lui vient cet allant, cette force ? Alors naquit l’embarras du médiatiquement correct qui n’aime pas que ces choses-là se manifestent : elle tirait tout cela de sa foi. Foi en Dieu, en Jésus-Christ, en l’Esprit Saint et en la Vierge Marie. À l’écouter, tous les saints du paradis s’étaient ligués pour concourir à sa délivrance, et déguisés en soldats colombiens. Elle irait à Rome, ren­contrer le pape (au passage : on veut croire qu’il ne sermonnera pas cette catholique fervente, divorcée et remariée…). Elle irait à Lourdes pour remercier la Vierge. On la verrait prier à Saint-Sulpice et assister à la messe au Sacré-Cœur, en mémoire de son père. Elle expliquerait à nos confrères de Pèlerin que durant sa captivité la lecture de l’Évangile lui avait appris à ne pas maudire son ennemi mais à le bénir. Et qu’au plus profond de l’humiliation, ce qui la fit tenir ce fut sa foi, renforcée, approfondie, entre­tenue de l’intérieur. Elle était habitée.

C’était donc ça, le carburant étonnant et mystérieux qui nous valait cette leçon de dynamisme, de positivité ! On sentit du dépit dans l’air. Il y eut des sarcasmes. On commença à lire, ici ou là, qu’elle était de­venue « bigote », que cela pouvait s’excuser mais que cela, espérait-on, finirait par lui passer. On comprenait que la captivité lui fût montée à la tête et que la libération l’eût placée dans une situation euphorique telle qu’elle ne pouvait aussitôt reprendre pied sur terre. Mais elle atterrirait, bien sûr. Plus tard. Une fois évaporée l’eau bénite. Quand elle reviendrait aux choses sérieuses, à la politique.

On n’en sait rien. Ce que l’on comprend, c’est qu’Ingrid Betancourt a vécu l’expé­rience d’une abolition de toute dignité ( « On m’a traitée comme je n’aurais pas traité une plante » ). Et que, dans cette déréliction, dans ce chemin, dans cette passion, elle a rencontré la source de toute dignité hu­maine. De toute vraie libération. De tout bonheur. Et vous auriez voulu qu’elle nous en épargne le témoignage ? Pour ne pas choquer les esprits forts ? Au contraire : gratitude, Ingrid.

Bruno FRAPPAT.

Dans « La Croix » du Samedi-Dimanche 12-13/07/2008

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