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5 septembre 2005 1 05 /09 /septembre /2005 23:00

 

Cette année, Latins et Orientaux ont célébré Pâques à un mois de distance. D'un certain point de vue, on peut le regretter. Ce « On » concerne plus les Occidentaux qui, cartésiens, aiment bien l'uniformité. Les Orientaux savent qu'ils sont divers. Parfois, cette diversité les oppose les uns aux autres ; parfois, elle permet de manifester la richesse multiforme des traditions qui portent la foi de l'Eglise. Ce serait dommage qu'au nom de l'unité, on perde cette richesse. L'année dernière, les pèlerins de l'OEuvre d'Orient ont perçu ce que j'essaie de dire, notamment au Saint-Sépulcre où chacun s'exprimait en même temps dans sa langue et sa liturgie. Quelle cacophonie ! Après tout, me suis-je dit, à la première Pentecôte, ce devait être comme ça. On sait qu'il arrive à l'Esprit Saint de mettre la pagaille. Je vous choque ? Relisez le récit des Actes des Apôtres.

En réalité, il existe un peu d'ordre dans le désordre. Depuis longtemps, les chrétiens des différentes confessions se sont aperçus qu'il était scandaleux que les uns exultent de joie en célébrant la Résurrection du Seigneur tandis que les autres jeûnent parce qu'ils sont en plein Carême. C'est pourquoi il arrive, plus souvent qu'on ne le croit, que les pasteurs, évêques et curés, se mettent d'accord pour que la grande fête de Pâques soit célébrée le même jour dans les différentes églises du même village. Si la majorité est latine, les Orientaux suivront les Latins. Si la majorité est orthodoxe, les Orientaux catholiques suivront le calendrier julien. Je ne connais pas de Latins qui se règlent sur les Orthodoxes. Le Pape s'est prononcé en faveur d'une date de Pâques commune à toutes les Eglises. Pas si simple à réaliser.

La célébration de Pâques est importante. C'est la Solennité des solennités. Pour le christianisme oriental, la façon juste de célébrer la Divine Liturgie est inséparable de la manière juste de proclamer sa foi et de vivre en chrétien. Très souvent, en Orient, le culte est la seule manière d'annoncer la bonne nouvelle du salut en Jésus mort et ressuscité. Nous, Latins, occidentaux, retenons notre critique facile du formalisme liturgique. Il n'est pas si sûr que nous soyons si bien immergés dans le mystère pascal, que nous sachions lire dans les évènements du monde sa transformation par la résurrection du Seigneur. Je m'explique. Les évènements au Proche-Orient sont tragiques. On entend dire : c'est la guerre ; il n'y aura jamais la paix ; c'est la fin ; les chrétiens n'ont plus qu'à partir. Un tel diagnostic non seulement anéantit l'espoir mais ne fait pas une lecture chrétienne de ce qui se passe.

Une lecture chrétienne des évènements, de l'Histoire, consiste à lire ces évènements et cette Histoire à la lumière du mystère pascal de mort et de résurrection. Ce que Jésus a vécu en lui-même, « si le grain ne meurt, il reste seul ; s'il meurt, il porte beaucoup de fruits... », et il l'a réellement vécu dans sa chair, chaque personne qui vient au monde le vit aussi. Chaque chrétien, s'il réfléchit tant soit peut, s'il pose l'acte de foi de la remise de soi à Dieu, fait l'expérience mystique du grain qui meurt. Parce qu'il vit cette expérience en communion avec le Christ au sein de l'Eglise, il est capable de porter un regard prophétique sur ce qui se passe et de voir au-delà du factuel. De même que Jésus est passé par la mort pour ressusciter, de même les Eglises et leurs fidèles subissent l'épreuve de mort dans la foi mais, dans la foi aussi, attendent la résurrection. La Pâque est actuelle. Le mystère pascal est le moteur de la transfiguration de l'humanité parce qu'il est le moteur du salut.

Alors, qu'on célèbre Pâques maintenant ou trente jours plus tard n'est, certes pas, sans importance. Mais, le plus important, c'est qu'il se trouve des Eglises et des fidèles, attentifs à l'Esprit Saint, qui vivent et témoignent dans leur chair que, ce qu'on célèbre dans la liturgie, s'accomplit maintenant au Proche-Orient comme en France et partout dans le monde. Et, heureusement, l'Esprit Saint ne souffle pas que le jour de la Pentecôte. Depuis Pâques, il a été répandu. Ne lui résistons pas.

Mgr Philippe BRIZARD Directeur général

Oeuvre d'Orient
N° 739 avri-mai-juin 2005

20, rue du Regard 75278 Paris Cedex 06
Tél. 01 45 48 54 46
Abonnement au Bulletin 4 fois par an  3€ 
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2 septembre 2005 5 02 /09 /septembre /2005 23:00

Qui peut aider un homme à mourir ?

La mort finit par écarter tous ceux qui veulent défendre sa victime. On ne fait que jouer les Simon de Cyrène, et on ne porte de l'autre que le poids de sa souffrance. C'est lui qui avance devant nous et, quand il tombe, il faut tomber avec lui. Accompagner un mourant, c'est l'encourager à monter le sentier où les pierres roulent sous ses pieds, et finir par le laisser seul en haut du chemin.

Jean-Pierre Nortel

Extrait de Saltimbanque de Dieu
Presses de la Renaissance

 
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1 septembre 2005 4 01 /09 /septembre /2005 23:00

Bonjour,

L’été est à peine terminé, que l’on a déjà reçu tous les catalogues de Ventes Par Correspondance de la prochaine saison ; et nous voilà aujourd’hui sous un soleil radieux à contempler les manteaux et autres bottes fourrées de cet hiver.

En tournant le pages, je me dis : quelle évolution !

Non, non, je ne parle pas de la mode …

Non, je parle de la plastique des mannequins …

Il y a quelques années, on ne pouvait y voir que des femmes, enfants, hommes à peau blanche et à mensurations parfaites ; voilà que ces catalogues affichent désormais de jolies personnes « typées », des corps plus fluets, des rondeurs à la Rubens, voire … des femmes enceintes ! ouf, la mode est enfin à la portée de tous les corps, bravo la tolérance !

A tous les corps ?! Enfin, presque …

N’en a t’on pas oublié un ? Réfléchissez bien …

Il n’est pas non plus « dans les normes » ; oui, vous avez peut-être trouvé : c’est celui … de l’handicapé(e)…

Pourquoi ne voit-on pas, par exemple, un homme, une femme, un enfant dans un fauteuil roulant présentant une jolie tenue, de belles chaussures ? et oui, les handicapés font partie de notre environnement comme les petits, les gros, les femmes enceintes et les gens de couleur, et comme eux, ils s’habillent … aussi !

Comment peut-on parler d’intégration si d’emblée on les occulte volontairement (ou pas ?!)dans ces gros catalogues qui se distribuent pas milliers et que chacun aime compulser, regarder (comme notre fille Anne-Lorène … polyhandicapée) ?

Pourquoi ne sont-ils pas représentés également en devanture des magasins de confection, de sports etc. … ?

Et oui, tout le monde aime se sentir beau … les handicapés AUSSI !

Bonne rentrée,

Annick Perroux, maman d’Anne-Lorène, 15 ans, syndrome d’Aicardi

www.aicardi.info

 

 

 
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