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18 octobre 2005 2 18 /10 /octobre /2005 23:00

Etant en oraison, je me trouvai en un instant, sans savoir de quelle manière, transportée dans l'Enfer. Je compris que Dieu voulait me faire voir la place que les démons m'y avaient préparée, et que j'avais méritée par mes péchés. Cela dura très peu, mais quand je vivrais encore de longues années, il me serait impossible d'en perdre le souvenir.

Je demeurai épouvantée, et quoique six ans à peu près se soient écoulés depuis cette vision, je suis en cet instant saisie d'un tel effroi en l'écrivant, que mon sang se glace dans mes veines. Au milieu des épreuves et des douleurs, j'évoque ce souvenir, et dès lors tout ce qu'on peut endurer ici-bas ne me semble plus rien, je trouve même que nous nous plaignons sans sujet.

Je le répète, cette vision est à mes yeux, une des plus grandes grâces que Dieu m'ait faite, elle a contribué admirablement à m'enlever la crainte des tribulations et des contradictions de cette vie, elle m'a donné du courage pour les souffrir, enfin, elle a mis dans mon coeur la plus vive reconnaissance envers Dieu qui m'a délivrée, comme j'ai maintenant sujet de le croire, de maux si terribles dont la durée doit être éternelle.

Je m'arrête souvent à cette pensée ; nous sommes naturellement touchés de compassion quand nous voyons souffrir une personne qui nous est chère, et nous ne pouvons nous empêcher de ressentir vivement sa douleur quand elle est grande. Qui pourrait donc soutenir la vue d'une âme en proie pour une éternité à un tourment qui surpasse tous les tourments ? Quel coeur n'en serait déchiré ? Emus d'une commisération si grande pour des souffrances qui finiront avec la vie, que devons-nous sentir pour des douleurs sans terme ? Et pouvons-nous prendre un moment de repos, en voyant la perte éternelle de tant d'âmes que le démon entraîne chaque jour avec lui dans l'Enfer ?

Sainte Thérèse d'Avila

 

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17 octobre 2005 1 17 /10 /octobre /2005 23:00

Je suis à vous

de sainte Thérèse d'Avila

Je suis vôtre, puisque vous m'avez créée,

Vôtre, puisque vous m'avez rachetée,

Vôtre, puisque vous m'avez supportée,

Vôtre, puisque vous m'avez appelée,

Vôtre, puisque vous m'avez attendue,

Vôtre, puisque je ne me suis pas perdue,

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Qu'ordonnez-vous donc, bon Seigneur,

Que fasse un si vil serviteur?

Quelle fonction avez-vous donné

À cet esclave pécheur?

Vous me voyez ici, mon doux Amour,

Amour doux, vous me voyez ici

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Vous voyez ici mon coeur,

Je dépose sur la paume de votre main

Mon corps, ma vie et mon âme,

Mes entrailles et mes affections;

Doux époux, ma rédemption

Puisque je me suis offerte à vous

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Donnez-moi la mort, donnez-moi la vie :

Donnez-moi santé ou maladie,

Honneur ou déshonneur donnez-moi

Donnez-moi la guerre, ou une paix accrue

La faiblesse, ou la force accomplie,

Puisque à tout je dis oui.

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Donnez moi la richesse ou la pauvreté,

Donnez consolation ou désolation,

Donnez-moi allégresse ou tristesse,

Donnez-moi l'enfer, ou donnez-moi le ciel.

Douce vie, soleil sans voile,

Puisque je me suis rendue à merci,

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Si vous le voulez donnez-moi l'oraison,

Sinon, donnez moi la sécheresse,

L'abondance et la dévotion,

Sinon, la stérilité.

Souveraine majesté,

Je ne trouve la paix qu'ici

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Si vous voulez mon repos,

Je veux, par amour, me reposer,

Si vous m'ordonnez de travailler,

Je veux mourir en travaillant

Dites-moi où, comment et quand?

Dites, doux amour, dites

Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi?

Ste Thérèse d'Avila
Oeuvres complètes, trad. Marcelle Auclair,
Desclée de Brouwer, 1964, pp.1071 et 1073

http://jesuscr.free.fr/sainte_therese.htm
http://missel.free.fr/Sanctoral/10/15.php

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16 octobre 2005 7 16 /10 /octobre /2005 23:00

" Un homme, c'est celui qui sait ce qu'il veut et qui l'accomplit coûte que coûte.
Ne soyez pas ces ombres d'hommes qui vont devant eux, au hasard...
La valeur spirituelle est le propre de l'homme.
Notre situation financière, sociale peut changer, notre valeur personnelle, intellectuelle et morale demeure et demeurera.
Ayez à coeur de développer en vous cette personnalité, ce don que Dieu vous a donné."

Père Brottier

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