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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 22:00
Lettre ouverte à Amélie Nothomb

Le dernier livre d'Amélie Nothomb, Soif, m'a mis très mal à l'aise.

Je suis un farouche défenseur de la liberté de créer et je ne remets pas en cause cette liberté de s'exprimer même si, dans cette circonstance elle me blesse dans ma sensibilité de croyant.

Ce qui m'indigne et que je ne supporte pas c'est que l'autrice qui donne une image complètement fausse de Jésus puisse être encensée dans des médias chrétiens sans critique opposée d'égale vigueur et qui acceptent en plus des placards de publicité sur le dit ouvrage!

De façon très insidieuse ces médias sous couvert de liberté d'opinion et de liberté de commercer valident ainsi dans l'esprit des lecteurs chrétiens à la foi fragile un Jésus qui n'est plus leur Sauveur mais un homme qui subit la volonté d'un père pervers.

Dans ce contexte chrétien Amélie Nothomb devient par la grâce de ces "intellectuels et marchands de soupe chrétiens" sans foi ni loi ce dont Jésus nous avait mis en garde : un faux prophète, un loup qui se fait agneau et qui participe ainsi activement à la déchristianisation de la société.

Mon ami Michel Saint-Dizier m'a envoyé le texte d'une lettre ouverte à Amélie Nothomb (dont il est par ailleurs un fervent lecteur) qui m'enlève les mots de la bouche et que je publie in extenso dans cet article.

Si vous partagez notre analyse n'hésitez pas à diffuser cet article largement à vous contacts.

Madame,

Vous proclamez  à tous vents de médias complaisants et confits en béatitude à votre égard,  que « Soif » est le livre de votre vie mais sur RCF vous avez proféré la perle de votre vie :
"Si  Jésus avait connu le Champagne, il ne serait pas monté sur la croix" .

J’espère que c’est un humour de mauvais goût, mais, hélas, j’en doute beaucoup !

Vous n’avez rien compris au sens du  Sacrifice  consenti par le Christ, de toute son âme et de tout son corps.

Il accepte totalement ce qui le dépasse par amour du Père.

Il en connait tout l’enjeu et il est libre de l’accepter ou non.

Il n’est pas le jouet du Père. Il le fait par pur amour. 

Apparemment cette notion vous dépasse. Pour vous l’amour c’est avec un a minuscule. C’est un Jésus horizontal, hédoniste, jouisseur.

Si Mère Térésa avait bu du Champagne elle n’aurait pas recueilli les mourants sur les trottoirs de Calcutta ? 

Si François d’Assise s’était bourré au Chianti , il ne serait pas devenu le saint de la pauvreté absolue ? etc…

Qu’il ait fait les miracles avec ennui, à contrecœur est une idée basse : il faisait tout par amour.

Un Christ méprisant !! Impensable !  Le méprisant n’est pas dans l’amour.

Autre aberration : si tous les gens qui ont éprouvé une grande jouissance en étanchant  leur soif, étaient devenus mystiques, cela se saurait !

L’humanité n’en serait pas là où elle en est !

Vous dites que vous avez la foi, je n’en doute pas, mais elle semble si mal informée, si mal structurée, qu’elle en reste au niveau d’une affectivité fantaisiste.

Non, Jésus n’est pas un  « héros de tragédie grec », un mythe parmi d’autres mythes !

Il est justement venu pour rompre l’antique fatalité . C’est un total retournement : c’est l’espoir du Salut et de la Vie éternelle. La sainte Famille ce n’est pas les Atrides !

Quant au vieux poncif éculé d’une relation « amoureuse » entre Jésus et Marie-Madeleine vous ne pouviez  qu’y tomber à pieds joints.

Le Christ n’est pas un joujou littéraire : vous dites que le roman est un genre « vulgaire ».

Vous n’êtes pas vulgaire, mais grossière dans votre prétention inconséquente.

Et pour finir, ce fameux « Aime ton prochain comme toi-même » qui vous torture tant : il me semble que l’on peut l’interpréter par : fais à l’autre ce que tu voudrais qu’il te fasse.

Voilà, dormez tranquille !

Je vous en prie retournez à votre production habituelle, que j’ai toujours appréciée, d’ailleurs.

Je vous conseille le livre de Khalil Gibran : « Jésus, Fils de l’homme » : peut-être alors comprendrez-vous à quel niveau on peut élever le sujet.

Prenez ceci comme une « fraternelle correction » ainsi qu’elle se pratique entre moines.

Quand on estime que son frère, ou sa sœur, s’égare on le lui fait entendre.

Ainsi  je m’autorise à le faire envers  vous. Et avec toute mon affection…

Michel Saint-Dizier

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18 octobre 2019 5 18 /10 /octobre /2019 22:55
Les saints ne sont pas des surhommes

 

Il y a en ce moment, dans le monde, au fond de quelque église perdue, ou même dans une maison quelconque, ou encore au tournant d’un chemin désert, tel pauvre homme qui joint les mains et du fond de sa misère, sans bien savoir ce qu’il dit, ou sans rien dire, remercie le bon Dieu de l’avoir fait libre, de l’avoir fait capable d’aimer.

Il y a quelque part ailleurs, je ne sais où, une maman qui cache pour la dernière fois son visage au creux d’une petite poitrine qui ne battra plus, une mère près de son enfant mort qui offre à Dieu le gémissement d’une résignation exté­nuée, comme si la Voix qui a jeté les soleils dans l’étendue ainsi qu’une main jette le grain, la Voix qui fait trembler les mondes, venait de lui murmurer dou­cement à l’oreille : « Pardonne-moi. Un jour, tu sauras, tu comprendras, tu me rendras grâce. Mais maintenant, ce que j’attends de toi, c’est ton pardon, pardonne. »

Ceux-là, cette femme harassée, ce pauvre homme, se trouvent au cœur du mystère, au cœur de la création universelle et dans le secret même de Dieu.

[...]

C’est bien joli de dire : « J’aimerais mieux voir autre chose que ce que je vois. » Oh! bien sûr, si le monde était le chef-d’œuvre d’un architecte soucieux de symétrie, ou d’un professeur de logique, d’un Dieu déiste, en un mot, l’Église offrirait le spectacle de la perfection, de l’ordre, la sainteté y serait le premier privilège du commandement, chaque grade dans la hiérarchie correspondant à un grade supérieur de sainteté, jusqu’au plus saint de tous, Notre Saint- Père le pape, bien entendu.

Allons! vous voudriez d’une Église telle que celle-ci? Vous vous y sentiriez à l’aise?

Laissez-moi rire, loin de vous y sentir à l’aise, vous resteriez au seuil de cette Congrégation de surhommes, tournant votre casquette entre les mains, comme un pauvre clochard à la porte du Ritz ou du Claridge.

L’Église est une maison de famille, une maison pater­nelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons- là, les chaises ont parfois un pied de moins, les tables sont tachées d’encre, et les pots de confitures se vident tout seuls dans les armoires, je connais ça, j’ai l’expé­rience...

La maison de Dieu est une maison d’hommes et non de surhommes.

Les chrétiens ne sont pas des surhommes. Les saints pas davantage, ou moins encore, puisqu’ils sont les plus humains des humains.

Les saints ne sont pas sublimes, ils n’ont pas besoin du sublime, c’est le sublime qui aurait plutôt besoin d’eux.

Les saints ne sont pas des héros, à la manière des héros de Plutarque.

Un héros nous donne l’illusion de dépasser l’humanité, le saint ne la dépasse pas, il l’assume, il s’efforce de la réaliser le mieux possible, comprenez-vous la différence?

Il s’efforce d’approcher le plus près possible de son modèle Jésus-Christ, c’est-à-dire de Celui qui a été parfaitement homme, avec une simplicité parfaite, au point, précisément, de déconcerter les héros en rassurant les autres, car le Christ n’est pas mort seulement pour les héros, il est mort aussi pour les lâches. Lorsque ses amis l’oublient, ses ennemis, eux, ne l’oublient pas.

Vous savez que les nazis n’ont cessé d’opposer à la Très Sainte Agonie du Christ au jardin des Oliviers la mort joyeuse de tant de jeunes héros hitlériens.

C’est que le Christ veut bien ouvrir à ses martyrs la voie glorieuse d’un trépas sans peur, mais il veut aussi précéder chacun de nous dans les ténèbres de l’angoisse mortelle.

La main ferme, impavide, peut au dernier pas chercher appui sur son épaule, mais la main qui tremble est sûre de ren­contrer la sienne...

Oh!... je voudrais que nous finissions sur une pensée qui n’a cessé de m’accompagner tout au long de cette causerie ainsi que le fil du tisserand qui court sous la trame.

Ceux qui ont tant de mal à comprendre notre foi sont ceux qui se font une idée trop imparfaite de l’éminente dignité de l’homme dans la création, qui ne le mettent pas à sa place dans la création, à la place où Dieu l’a élevé afin de pouvoir y descendre.

Nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, parce que nous sommes capables d’aimer.

Les saints ont le génie de l’amour. Oh! remarquez-le, il n’en est pas de ce génie-là comme de celui de l’artiste, par exemple, qui est le privilège d’un très petit nombre.

Il serait plus exact de dire que le saint est l’homme qui sait trouver en lui, faire jaillir des profondeurs de son être, l’eau dont le Christ parlait à la Samaritaine : « Ceux qui en boivent n’ont jamais soif... »

Elle est là en chacun de nous, la citerne profonde ouverte sous le ciel. Sans doute, la surface en est encombrée de débris, de branches brisées, de feuilles mortes, d’où monte une odeur de mort.

Sur elle brille une sorte de lumière froide et dure, qui est celle de l’intelligence raisonneuse.

Mais au-dessous de cette couche malsaine, l’eau est tout de suite si limpide et si pure!

Encore un peu plus profond, et l’âme se retrouve dans son élément natal, infiniment plus pur que l’eau la plus pure, cette lumière incréée qui baigne la création tout entière - en Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes - in ipso vita erat et vita erat lux hominum.

La foi que quelques-uns d’entre vous se plaignent de ne pas connaître, elle est en eux, elle remplit leur vie intérieure, elle est cette vie intérieure même par quoi tout homme, riche ou pauvre, ignorant ou savant, peut prendre contact avec le divin, c’est-à-dire avec l’amour universel, dont la création tout entière n’est que le jaillissement inépuisable.

Cette vie intérieure contre laquelle conspire notre civilisation inhumaine avec son activité délirante, son furieux besoin de distraction et cette abominable dissipation d’énergies spirituelles dégradées, par quoi s’écoule la substance même de l’humanité.

Au commencement je vous disais que le scandale de la création n’était pas la souffrance mais la liberté. J’aurais pu aussi bien dire l’Amour.

[...]

Le malheur de Martin Luther fut de prétendre réformer. Que l’on veuille bien saisir la nuance. Je voudrais ne rien écrire dans ces pages qui ne soit directement accessible à n’importe quel homme de bonne foi, croyant ou incroyant, qu’importe!

Lorsque je parle du mystère de l’Église, je veux dire qu’il y a certaines particularités dans la vie intérieure de ce grand corps que croyants ou incroyants peuvent interpréter de manière différente, mais qui sont des faits d’expérience.

C’est, par exemple, un fait d’expérience qu’on ne réforme rien dans l’Église par les moyens ordinaires.

Qui prétend réformer l’Église par ces moyens, par les mêmes moyens qu’on réforme une société temporelle, non seulement échoue dans son entreprise, mais finit infailliblement par se trouver hors de l’Église.

Je dis qu’il se trouve hors de l’Église avant que personne ait pris la peine de l’en exclure, je dis qu’il s’en exclut lui-même, par une sorte de fatalité tragique.

Il en renonce l’esprit, il en renonce les dogmes, il en devient l’ennemi presque à son insu, et s’il tente de revenir en arrière, chaque pas l’en écarte davantage, il semble que sa bonne volonté elle-même soit maudite.

C’est là, je le répète, un fait d’expérience, que chacun peut vérifier s’il prend seulement la peine d’étudier la vie des hérésiarques, grands ou petits.

On ne réforme l’Église qu’en souffrant pour elle, on ne réforme l’Église visible qu’en souffrant pour l’Église invisible.

On ne réforme les vices de l’Église qu’en prodiguant l’exemple de ses vertus les plus héroïques.

Il est possible que saint François d’Assise n’ait pas été moins révolté que Luther par la débauche et la simonie des prélats. Il est même certain qu’il en a plus cruelle­ment souffert, car sa nature était bien différente de celle du moine de Weimar.

Mais il n’a pas défié l’iniquité, il n’a pas tenté de lui faire front, il s’est jeté dans la pauvreté, il s’y est enfoncé le plus avant qu’il a pu, avec les siens, comme dans la source de toute rémission, de toute pureté.

Au lieu d’essayer d’arracher à l’Église les biens mal acquis, il l’a comblée de trésors invisibles, et sous la douce main de ce mendiant le tas d’or et de luxure s’est mis à fleurir comme une haie d’avril.

Oh! je sais qu’en de tels sujets, les comparaisons ne valent pas grand-chose, surtout lorsqu’elles ne sont pas exemptes d’une pointe d’humour.

Me serait-il permis de dire pour­tant, afin d’être mieux compris par certains lecteurs, que l’Église n’a pas besoin de critiques, mais d’artistes?...

En pleine crise de la poésie, ce qui importe n’est pas de dénoncer les mauvais poètes, ou même de les pendre, c’est d’écrire de beaux vers, de rouvrir les sources sacrées.

Georges Bernanos
Les prédestinés

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16 octobre 2019 3 16 /10 /octobre /2019 22:55
Saint Silouane et la création

PENSEES DU STARETS SUR LES PLANTES ET LES ANIMAUX

Le bienheureux Starets a été pour nous un grand don reçu d’en haut, une rencontre exceptionnelle. C’est l’image parfaite du véritable chrétien qui nous frappait surtout en lui ; on pouvait voir en lui l’union étonnamment harmonieuse de dispositions apparemment incompatibles.

Ainsi, on trouvait en lui, d’une part, une grande compassion pour tout être vivant, pour toute créature, trait peu commun chez des hommes aussi virils que lui. Cette compassion prenait de telles proportions qu’elle pouvait facilement être prise pour une sensibilité pathologique.

Mais, par ailleurs, d’autres aspects de sa vie démontraient aussitôt que cette compassion n'était nullement un phénomène pathologique, mais bien l’expression d’une grandeur d’âme proprement surnaturelle et d’une bonté produite par la grâce.

Le Starets avait une attitude pleine de douceur, même pour les plantes. Il considérait tout geste brutal leur causant du dommage comme contraire à l’enseignement de la grâce.

Je me souviens qu’une fois je marchais avec lui sur le chemin menant du Monastère à la «kalyba» où j’ai vécu pendant un an. Cette « kalyba » se trouvait à la distance d’un kilomètre du Monastère. Le Starets venait voir mon habitation.

Nous avions à la main des cannes, comme c’est l’habitude dans les endroits montagneux. De part et d’autre du sentier poussaient quelques rares touffes de hautes herbes sauvages.

Voulant empêcher que le sentier ne soit envahi par ces herbes, je frappai avec ma canne le haut d’une tige pour empêcher les graines de se former. Ce geste parut brutal au Starets, et il hocha légèrement la tête avec étonnement. Je compris ce que cela voulait dire et me sentis pris de honte.

Le Starets disait que l’Esprit de Dieu enseigne de compatir à toute créature, si bien que, «sans nécessité», on ne désire pas faire de mal même aux feuilles d’un arbre.

« La feuille était verte sur l’arbre et tu l’as arrachée sans nécessité. Il est vrai que cela n’est pas un péché, mais le cœur qui a appris aimer compatit à toute créature, même à une petite feuille. »

Cette pitié pour la feuille verte d’un arbre ou pour la fleur des champs foulée aux pieds s’unissait en lui à une attitude parfaitement réaliste envers toute chose existant dans le monde.

En tant que chrétien, il était conscient que tout a été créé pour servir l’homme ; aussi, quand c’est « nécessaire », l’homme peut-il user de tout. Lui-même, il fauchait l’herbe, abattait des arbres, se préparait une provision de bois pour l’hiver, mangeait du poisson.

En lisant les écrits du Starets, il convient de prêter attention à ses pensées et à ses sentiments concernant les animaux.

Ici on est vraiment frappé par sa compassion à l’égard de toute créature ; on peut s’en Faire une idée en lisant le récit dans lequel il raconte combien longtemps il déplora « sa cruauté envers les êtres créés », pour avoir « sans nécessité » tué une mouche ou pour avoir versé de l’eau bouillante sur une chauve-souris qui s’était installée sur le balcon de son dépôt, ou encore « de quelle compassion il fut pris pour toute créature et pour tout être qui souffre », quand il vit sur un chemin un serpent coupé en morceaux.

Mais, d’autre part, son ardent élan vers Dieu le détachait de toute créature.

Il pensait que les animaux sont de la « terre » et que l’esprit de l’homme ne devrait pas s’y attacher, car il faut aimer Dieu de toute son intelligence, de tout son cœur, de toute sa force, c’est-à-dire de tout notre être, et en oubliant la terre.

On observe souvent que des gens s’attachent à des animaux, allant parfois jusqu’à avoir une « amitié » avec eux.

 Le Starets estimait que c’est une perversion de l’ordre établi par Dieu et contraire à la condition normale de l’homme (Gen. 2,20).

Caresser un chat en disant « minet, minet », ou bien jouer et parler avec un chien en oubliant Dieu, ou bien encore se soucier des animaux au point d’oublier la souffrance du prochain, ou bien, à cause d’eux, se disputer avec les gens, tout cela était pour le Starets une violation des commandements divins qui, si on les observe fidèlement, conduisent l’homme à la perfection.

Dans tout le Nouveau Testament, nous ne trouvons aucun passage où il est dit que le Seigneur aurait arrêté son attention sur toute la création.

Parvenir à cette humanité parfaite, à l’image du Christ-Homme, est notre vocation, conformément à notre nature créée à l’image de Dieu. Aussi le starets considérait-il un attachement intérieur et une passion pour  les animaux comme un abaissement de la condition humaine.

Voici et qu’il écrit à ce sujet :

« Certains s’attachent aux animaux, mais cela offense le Créateur car l’homme est appelé à vivre éternellement avec le Seigneur, régner, avec lui et n’aimer que Dieu seul. Il ne faut pas avoir d’attachement pour les animaux, mais il faut seulement avoir un cœur bienveillant pour toute créature... »

Il disait que tout a été créé pour servir l’homme ; aussi, en cas de besoin, peut-on user de tout ce qui est créé. Mais, en même temps, l’homme a le devoir de prendre soin de toute créature ; c’est pourquoi tout mal causé sans nécessité à un animal ou même à une plante contredit la loi de la grâce.

Mais tout attachement passionnel pour des animaux est, lui aussi, contraire aux commandements de Dieu, parce qu’il diminue l’amour envers Dieu et le prochain.

Celui qui aime vraiment les hommes et, dans ses prières, pleure pour le monde entier, ne peut pas s’attacher à des animaux.

DE LA BEAUTE DU MONDE

La beauté du monde visible transportait de joie l’âme du Starets. Il ne manifestait cette admiration ni par des attitudes ni par des gestes ; elle ne transparaissait que dans l’expression de son visage et l’intonation de sa voix. Cette discrète réserve ne faisait que souligner davantage l’authenticité d’une profonde émotion.

Toujours concentré sur sa vie intérieure, il ne regardait pas beaucoup le monde extérieur, mais quand son regard se tournait vers la beauté visible du monde, il y trouvait une nouvelle occasion de contempler la gloire divine et de tourner à nouveau son cœur vers Dieu.

A cet égard, il était comme un enfant : tout l’émerveillait. Dans ses écrits, il observe, très justement que l’homme qui a perdu la grâce ne sait pas percevoir la beauté du monde et que rien ne l’étonne.

Toute l’inexprimable splendeur de la création de Dieu ne le touche pas. En revanche, quand la grâce de Dieu est avec l’homme, tout ce qui existe dans le monde apporte à son âme un inconcevable émerveille- , nient, et, en contemplant la beauté visible, l’âme prend conscience de l’admirable présence de Dieu en toutes choses.

Avec un sens aigu de la beauté, le Starets regardait les nuages, la mer, les montagnes, les bois, les prés, un arbre isolé... Il disait que la gloire du Créateur resplendit même dans ce monde visible, mais contempler la gloire du Seigneur dans le Saint-Esprit, ajoutait-il, est une vision qui dépasse infiniment toute pensée humaine.

Observant un jour le jeu des nuages sur le ciel intensément bleu de Grèce, il dit :

« Je pense : comme notre Seigneur est plein de majesté ! Quelle beauté il a créée pour sa gloire, pour le bien de son peuple, afin que les peuples glorifient dans la joie leur Créateur... O Reine des Cieux, rends ton peuple digne de voir la gloire du Seigneur. »

Ainsi, après s’être laissé aller pour un bref instant à la contemplation de la beauté visible et de la gloire de Dieu qui s’y manifeste, il revenait aussitôt à la prière pour le monde.

Vie et enseignement du Starets Silouane
Père Sophrony

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