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11 novembre 2020 3 11 /11 /novembre /2020 20:30

Aujourd'hui 11 novembre, mémoire de l'un des plus grands saints de l'occident : saint Martin de Tours.

Vénéré dans toute l'Europe, combien de villages portent son nom !

Je vous propose une petite vie de saint Martin, celle que propose le synaxaire du père Macaire du Mont-Athos, et une homélie de notre père saint Jean de Saint-Denis.

Prions saint Martin et demandons lui cette foi extraordinaire qu'il avait, cette miséricorde qui le caractérisait, ainsi que cette audace en Christ qui nous manque tant en notre époque... mais surtout le feu divin du Saint-Esprit !

Que par sa prière Dieu nous bénisse et nous garde !

+ Pascal

Communauté de Béthanie

 

Vie de notre Père saint Martin de Tours

Fils d’un officier des légions romaines, saint Martin naquit en 316 à Sabaria en Pannonie (Hongrie), où son père était en garnison. Il fut cependant élevé dans la patrie de sa famille, à Pavie (Italie), et il était, selon l’usage en vigueur, destiné lui aussi à servir dans les armes.

Dès l’âge de dix ans, bien que ses parents fussent païens, le jeune garçon demanda à être reçu comme catéchumène.

Deux ans plus tard, ayant entendu parler des exploits des solitaires d’Orient, il rêvait de partir loin des troubles du monde pour mener la vie monastique, mais il dut se soumettre à la volonté de ses parents et fut enrôlé dans l’armée.

Sa profession ne l’empêchait pourtant pas de pratiquer les saintes vertus évangéliques. À l’âge de dix-huit ans, alors qu’il était en garnison à Amiens en Gaule, il rencontra, un jour d’hiver, un pauvre nu et grelottant de froid aux portes de la ville.

Comme personne n’était touché de compassion à ce spectacle, et bien qu’il n’eût sur lui que son manteau, parce qu’il avait déjà distribué ce qu’il possédait en aumônes, le serviteur de Dieu saisit son épée, coupa son manteau par le milieu, en donna une partie au pauvre et se couvrit du reste, malgré les railleries de ceux qui l’entouraient.

La nuit suivante, il vit le Christ lui apparaître, vêtu de la partie du manteau dont il avait recouvert le pauvre, et il l’entendit dire à la multitude des anges qui l’entouraient : « Martin, encore catéchumène, m’a couvert de ce vêtement. »

Martin fut baptisé peu après cet événement, et voulut aussitôt quitter l’armée pour devenir moine. Il dut cependant céder aux instances de son tribun et resta dans le monde, tout en étant moine au fond de lui-même. Il n’obtint son congé que bien des années après, alors qu’il était devenu officier de la garde impériale (juillet 356).

Il se précipita alors à Poitiers, pour s’attacher à la personne du grand saint Hilaire [13 janv.], l’homologue de saint Athanase pour l’Occident, qui, avant d’être envoyé en exil en Phrygie, lui conféra le ministère d’exorciste, et lui donna sa bénédiction pour aller vivre seul dans un endroit retiré.

Avant de mettre son projet à exécution, Martin partit pour la Pannonie, afin de convertir ses vieux parents. Il amena sa mère à la foi et, trouvant ces régions de l’Illyricum agitées par les séquelles de l’arianisme, il engagea presque seul la lutte contre les hérétiques, en fidèle disciple de son père spirituel Hilaire.

Après avoir souffert bien des mauvais traitements, il revint en Italie, à Milan, où il apprit que l’Église des Gaules était également dans le trouble depuis l’exil de saint Hilaire.

Aussi décida-t-il de rester sur place, dans une cellule solitaire , pour se livrer enfin à la vie contemplative, à laquelle il aspirait depuis tant d’années.

Mais, là encore, il se trouva en butte aux ariens et, chassé par l’évêque hérétique de Milan, Auxence, il partit se réfugier dans une petite île de la côte Ligure, Gallinaria.

Dès qu’il apprit que saint Hilaire avait regagné Poitiers, Martin courut le rejoindre et s’installa dans une étroite cellule, à Ligugé, situé à huit kilomètres de la ville.

La vie monastique était alors à ses débuts en Gaule, et saint Martin en fut presque l’initiateur. Mais son zèle pour les œuvres saintes et pour la prière lui permit d’acquérir rapidement la science des moines les plus expérimentés d’Orient, et d’autres aspirants à la vie angélique ne tardèrent pas à se joindre à lui pour devenir ses disciples.

Au bout d’une dizaine d’années, le siège épiscopal de Tours étant vacant, le clergé et les fidèles de la ville parvinrent, à l’aide d’un stratagème, à arracher le serviteur de Dieu à sa solitude et à le faire consacrer évêque malgré lui (371).

Ce changement d’état ne lui fit en rien modifier sa manière de vivre : même humilité de ’âme, même pauvreté dans les vêtements et la nourriture. « Il avait toute la dignité d’un évêque, sans abandonner le genre de vie et la vertu d’un moine », écrit son biographe, Sulpice Sévère. Saint Martin renonça même à loger dans la riche demeure épiscopale, et il s’installa dans une cellule proche de l’église.

Mais, comme il était constamment dérangé par les visiteurs dans ses saintes occupations, il se retira dans un ermitage situé dans un lieu désert, à deux milles de la cité.

Ce lieu allait devenir le célèbre monastère de Marmoutier. L’évêque habitait une cellule en bois, et les nombreux frères qui vinrent se joindre à lui établirent leurs demeures dans des grottes de la montagne qui surplombait l’endroit.

Il y avait là environ quatre-vingts moines qui vivaient dans une parfaite pauvreté évangélique. Ne possédant rien en propre, ils étaient unis par la charité fraternelle, ne travaillant que le temps qui était nécessaire pour subvenir à leurs besoins, car ils consacraient leurs jours et leurs nuits à la prière et à la méditation, sous la direction paternelle de saint Martin.

Épris de solitude, le serviteur de Dieu n’en était pas moins un évêque conscient de sa mission apostolique dans cette Gaule encore partiellement christianisée.

Si l’Évangile avait pénétré dans les villes, les campagnes étaient encore livrées aux cultes idolâtres et aux superstitions.

Ce fut Martin qui organisa le premier des paroisses rurales dans son diocèse. Il parcourait les campagnes en proclamant le message du salut, confirmant la vérité de ses paroles par de nombreux miracles, et amenant les populations païennes à détruire d’elles-mêmes les temples des idoles pour les remplacer par des églises.

La réputation de thaumaturge de l’évêque de Tours s’étendit bien au-delà des limites de son diocèse, si bien qu’on a pu l’appeler « l’Apôtre des campagnes ».

Partout où il passait, les miracles abondaient, les malades guérissaient, les morts ressuscitaient, les incrédules trouvaient la foi, comme si le Christ lui-même était présent à nouveau dans la personne du saint évêque.

Sa réputation était si grande que son autorité s’imposait même aux plus hauts personnages.

À trois reprises, il se rendit à Trèves, résidence de l’empereur d’Occident, pour intercéder en faveur de son peuple ou pour obtenir de l’empereur Maxime – qui usurpa le pouvoir de 383 à 388 – la grâce pour certains hérétiques du parti de Priscillien, lesquels avaient été condamnés à mort.

Le saint prélat gardait à la cour la même attitude noble et assurée qui témoignait partout de sa familiarité avec Dieu, et il ne craignit pas de manifester à l’empereur la prééminence de la dignité épiscopale sur le pouvoir temporel, ce qui provoqua une telle admiration chez l’impératrice qu’elle insista pour le servir à table comme une humble servante.

Dans les campagnes auprès des paysans comme à la cour, dans la solitude de son monastère comme dans son évêché, saint Martin faisait toujours preuve d’une humilité et d’une charité exemplaires. Persévérant toute sa vie dans le jeûne et la veille, « l’élande son âme était sans cesse tourné vers le ciel ».

« Jamais Martin n’a laissé passer une heure, un moment sans se livrer à la prière ou sans s’absorber dans la lecture. Que ce soit en lisant ou en s’adonnant à toute autre occupation, il ne cessait de prier Dieu...

Jamais personne ne le vit s’irriter, ni s’émouvoir, ni s’affliger, ni rire. Toujours un, toujours le même, le visage resplendissant d’une joie pour ainsi dire céleste, il semblait échapper aux lois de la nature humaine. Dans sa bouche, rien d’autre que le Nom du Christ ; dans son âme, rien que l’amour, la paix et la miséricorde ».

Comme le Christ et tous ses fidèles disciples, le saint dut ce pendant subir des épreuves de la part de certains de ses collègues dans l’épiscopat, qui étaient jaloux de ses faveurs auprès des grands et parmi le peuple.

Martin endura calomnies, mépris, injustes accusations, même de la part de ses proches, mais jamais il ne se départit de sa sérénité et de sa charité.

S’étant rendu un jour, malgré ses quatre-vingt-un ans, dans une de ses parois ses rurales pour en réconcilier les clercs, le saint évêque tomba malade.

Il rassembla alors ses disciples et leur annonça sa mort prochaine. Comme ceux-ci se lamentaient et le suppliaient de ne pas les laisser orphelins, Martin leur répondit en se tournant vers le Seigneur : « Seigneur, si je suis encore nécessaire à ton Église, je ne me dérobe point à la peine. Que ta volonté soit faite ! »

Refusant tout réconfort, il persévéra jusqu’à la fin dans la prière.

Allongé sur un lit de cendre, couvert d’un cilice, il disait : « Il ne convient pas qu’un chrétien meure autrement que sur la cendre.

Si je vous laissais un autre exemple, j’aurais péché. » Comme le diable lui apparaissait pour le tenter une dernière fois, le saint le railla, en disant : « Tu ne trouveras rien en moi qui t’appartienne, maudit ! C’est le sein d’Abraham qui va me recevoir. »

C’est en prononçant ces paroles qu’il rendit son âme à Dieu. Son visage s’illumina alors comme le visage d’un ange. « Son aspect était tel qu’il semblait se montrer dans la gloire de la résurrection future et dans la nature d’une chair transfigurée.»

Le saint évêque remit son âme à Dieu le 8 novembre 397. Son corps fut aussitôt transféré à Tours, où ses funérailles eurent lieu, le 11 novembre, en présence d’une multitude de fidèles accourus des villes et des campagnes environnantes.

Saint Martin fut le premier confesseur (non martyr) objet d’un culte public en Occident.

Ses reliques attirèrent à Tours, pendant de nombreux siècles, des foules de pèlerins. Il est considéré comme le saint protecteur de la France.

Homélie du 11 novembre par Saint Jean de Saint-Denis

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! Amen !

Je m’arrêterai, aujourd’hui, au miracle de l’eucharistie de saint Martin. On connaît l’acte de charité qu’il accomplit, étant encore catéchumène et officier romain, lorsqu’il partagea son manteau en deux pour couvrir un pauvre, mais le miracle de l’eucharistie n’est guère raconté.

Pourtant, il est significatif : durant une eucharistie - il célébrait à Tours - , après avoir prononcé les paroles du Christ : "ceci est Mon Corps et ceci est Mon Sang", il se mit à invoquer le Saint-Esprit - ce passage de la messe est appelé "épiclèse" - et voici, une boule de feu descendit sur sa tête, le pénétra et sortit de sa main bénissante pour transformer les dons.

Ce miracle, la descente du Saint-Esprit sous forme de feu pendant l’Eucharistie, n’est pas propre à saint Martin. Dans le livre que mon frère vient d’écrire sur saint Serge, vous pourrez lire exactement le même miracle.

Mais ce phénomène du feu, toujours invisiblement présent sur l’autel, se manifestant parfois au regard des témoins, nous donne un enseignement sur l’appel que l’on doit adresser, pendant l’eucharistie, au Saint-Esprit.

Sans appel de l’Esprit-Saint, point d’épiclèse authentique. Cet enseignement se rapporte aussi à notre vie, à celle du peuple de France, à l’Église elle-même.

C’est celui du Feu Sacré que le Christ a tant désiré voir descendre sur terre. Souvenez-vous, l’apôtre Pierre demande à Notre Seigneur : "Maître, combien de fois dois-je pardonner ?".

Le Christ lui répond : "Septante fois sept fois", c’est-à-dire sans limites.

Puis, comme s’Il était blessé par ce désir de l’Apôtre de savoir combien de fois il faut pardonner ou ne pas pardonner, comme si la question de Pierre Le choquait profondément et Lui déplaisait en une certaine manière, comme s’il lui répondait : "Oui, Je te réponds, pardonne", Il ajoute dans une exclamation : "Combien Je voudrais que le feu descende sur terre et l’embrase !"

Cette opposition entre la phrase de Pierre et le cri de l’âme de Notre Seigneur, Son désir ardent de voir le Feu descendre sur terre - ce qui arrivera le jour de Pentecôte - , cette nostalgie de l’Esprit-Saint, Feu, Flamme, ce contraste, cette rencontre, ce dialogue entre le disciple et le Christ, nous ouvre une partie de la pensée divine. Qu’est-ce qui, dans Pierre, déplaît au Christ ?

Pierre est bon, son esprit est large, il veut sincèrement pardonner, mais que cherche-t-il ? Que réclame-t-il, en réalité, de son Maître ? Il demande une constitution, une organisation définitive.

Tu es notre Maître, peut-être partiras-Tu tandis que nous resterons ici-bas, je veux savoir, alors, comment me conduire en toute circonstance de la vie.

Une fois pour toutes, ô Maître, résous mes problèmes. Comment dois-je organiser la société, l’Église, notre vie, et ceci de telle sorte que nous n’ayons plus besoin de nous préoccuper si nous devons pardonner ou non, agir d’une manière ou d’une autre ? 

Le Sauveur dit : "Pardonne septante fois sept fois". C’est la plénitude. Néanmoins, insatisfait de cette société, même bien organisée, qui pardonnera toujours - et nous en sommes loin - , Son Être est troublé et Il S’écrie : "Comme Je veux que le Feu descende sur terre".

Deux conceptions de la vie, de l’éthique, de la société, de l’Église et de la connaissance humaine ; l’Église, pour les uns, est bienfaisante parce qu’admirablement ordonnée, que tout y est prévu.

Si, par hasard, quelque chose d’imprévu surgit inopinément, on a le recours d’expliquer que c’est une défaillance à laquelle elle devra remédier.

L’Église est une constitution, un ordre. Une carence au sein de cette architecture parfaite est un accident.

Nous nous installons en son sein, nous sommes tranquilles, possesseurs d’une certaine paix. - Je dis : certaine paix, car il existe différentes paix... - L’esprit aimanté par l’ordonnance autoritaire et bien construite, tendu vers cette pyramide terminée par une pointe, n’a plus besoin d’exceptionnel, d’inattendu et surtout du "risque" de l’impalpable. Tout est là !

Cette paix ne plaît pas à Notre Seigneur. L’Église peut être basée sur une autre conception.

L’ordonnance, minute après minute, ne sera pas son centre de gravitation.

Le Christ prévient tous les Pierre et tous les Simon du monde. Vous voulez l’ordre ? D’accord, Mais, attention ! là n’est pas le cœur de Mon Église. Son cœur, mes enfants, est le Feu qui doit brûler en vous, le Feu sacré, le Feu d’amour.

Elle est Église-constitution et Église-feu. Quel est le rôle de cette dernière ? Vis-à-vis du pays, par exemple, doit-elle lui offrir une constitution ? Apporter des précisions sur tel ou tel point, indiquer comment il faut agir ? Oui, si vous voulez.

Mais son but primordial est d’enflammer l’humanité, toutes les parcelles de l’univers, afin que la flamme de l’Esprit-Saint les dirige. L’accent est mis sur le Feu divin et non sur l’ordre. Pour quelle raison ?

Parce que le corps parfait qui n’a pas de sang, sans flamme, sans Esprit-Saint en lui, est un cadavre. Il est statique, frigorifié.

Voici les deux conceptions.

Et si l’on vous demande ce qu’est l’Orthodoxie, répondez que sa mission est d’être le feu et non une organisation bien engrenée, ou une machine à recettes de conduite prévoyant tout détail de la naissance à la mort, personnellement, socialement, intellectuellement, économiquement, professionnellement, internationalement. Les plus délicates et subtiles méthodes de dirigisme tournent le dos à cette angoisse de notre Sauveur : Je veux l’Église-Feu !

Et l’apôtre Paul qui affirme que le Dieu de l’ordre n’est pas le Dieu du désordre, affirme aussi : "N’éteignez pas l’Esprit !".

Et si l’on vous demande quel est celui qui écrit les encycliques chez nous, répondez : le Feu du Saint-Esprit. En tant qu’Il est présent et qu’Il enflamme, c’est Lui Qui alimente, vivifie, éclaire, réchauffe, pousse, fait éclater.

Mais, répliquera-t-on, opposer une société bien construite à ce feu, n’est-ce pas opposer l’ordre au désordre, l’harmonie à l’inspiration échevelée ?

Le problème n’est pas là. Il va sans dire que notre Dieu est le Dieu de l’ordre, de la clarté des pensées, Lui, le Logos, l’harmonie par excellence.

Poursuivez l’ordonnance, établissez vos règles, mais n’en faites pas vos idoles. Que votre maison solidement bâtie ouvre sa porte sur l’Esprit-Saint.

Que votre vie bien organisée laisse une place à l’inattendu, au nouveau et au renouveau, à l’impossible ; qu’elle leur donne la possibilité d’entrer, parce que la porte est ouverte.

Enlevez à vos organisations minutieuses les formes de pyramide et les couvercles en coupole, ouvrez, ouvrez-les en coupes susceptibles d’accueillir cette boule de feu qui descendit sur saint Martin.

Mes amis, repoussez l’aberration humaine de vouloir, non point organiser au mieux, mais organiser définitivement.

Tout règlement n’est qu’un marchepied et l’inclination de l’homme à vouloir stabiliser est une inclination vers la mort, contre la vie. L’homme est enclin à la mort. Il désire mourir plutôt que de vivre.

L’Évangile d’aujourd’hui est redoutable. Le mauvais serviteur ayant la responsabilité des affaires de son Maître, et voyant que ce dernier tarde à venir, introduit alors l’ordonnance - l’Inquisition -. Il se met à commander comme si le Maître était à jamais parti. Il arrange, il classe le monde. Dieu est loin.

Le Feu de l’Esprit est loin. Nous sommes sur terre, organisons, organisons. Inévitablement, l’organisation battra les serviteurs.

Et le Christ, de retour, lui dira, parce qu’il n’a pas été "vigilant" au Feu sacré Qui peut descendre à toute seconde, parce qu’il n’a même pas langui après Son retour : "Mauvais serviteur, tu seras jeté là où il y a des grincements de dents. Tu es un hypocrite".

Je résume : Il est nécessaire de rechercher l’ordre dans sa vie, son métier, de mettre la clarté dans ses conceptions, mais point comme quelque chose de définitif, porteur en soi de notre salut.

Soyons vigilants, cultivons notre cœur afin qu’il aspire surtout au Feu de vie de l’Esprit-Saint.

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1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 20:44
Le 17 mai 1925, la canonisation de sainte Thérèse de Lisieux

« C’est certes un fait unique que, deux ans après sa béatification, la Carmélite de Lisieux puisse être mise au nombre des saints, mais qui s’en étonnera à la pensée de la multitude des grâces et prodiges obtenus en ces deux ans par son intercession ?

Il faut vraiment dire que, exauçant la prière formulée par son épouse avec une tendresse confiante d’enfant, le Christ a voulu réaliser la promesse que sur son lit de souffrance et tout près de rendre l’âme, elle avait faite de répandre sur la terre une pluie mystique de roses dès qu’elle serait parvenue au séjour céleste.

On peut voir comment depuis lors s’est répandue dans l’univers entier la renommée de celle qui avait passé sa vie obscure, cachée, ignorée du monde. Le livre que Sœur Thérèse, sur l’ordre de sa supérieure et sa sœur, avait composé sur sa propre vie dans la claire beauté de sa langue maternelle, pour décrire sa voie d’enfance spirituelle, n’est pas seulement entre toutes les mains, mais pénètre de sa suavité les cœurs des hommes les plus éloignés de la perfection chrétienne. Nombre d’entre eux ont été convertis par cette lecture et sont restés fixés dans la charité du Christ. »

Mgr Sébastiani au nom du Pape Pie XI

S. S. Pie XI assis, mitre en tête, docteur de l’Église universelle, prononça la formule rituelle :

« Pour l’honneur de la Sainte Trinité et de chacune des Personnes divines, pour l’exaltation de la foi catholique et le progrès de la religion chrétienne, par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, après avoir mûrement délibéré et avoir plus d’une fois imploré Ie secours divin, ayant pris conseil de Nos vénérables Frères les cardinaux de la Sainte Église Romaine, des patriarches, archevêques et évêques présents dans la ville, Nous déclarons sainte la bienheureuse Thérèse de l’Enfant-Jésus, Nous la définissons telle, Nous l’inscrivons au catalogue des saints et Nous décidons que chaque année. Le jour de sa naissance (au ciel), c’est-à-dire le 30 septembre, sa mémoire sera, devra être pieusement rappelée par l’Église universelle. Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. »

Puis dans son homélie « Il a donc plu à la divine bonté, poursuivit-il, de la doter et l’enrichir d’un don de sagesse vraiment exceptionnel. »  « car Notre prédécesseur immédiat l’atteste, la science des choses d’en haut fut si consommée en Thérèse, qu’elle a pu tracer aux autres une voie certaine du salut. »
« Si cette voie de l’enfance spirituelle se vulgarise conclut -il, on voit sans peine combien sera facilitée la réforme de la société humaine que, dès le début de Notre Pontificat, et surtout en promulguant le jubilé Nous Nous sommes donnés pour programme. Nous faisons donc Nôtre la prière par laquelle sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a clos le précieux livre de sa vie : « Nous te supplions, ô bon Jésus, d’abaisser ton regard divin sur un grand nombre de petites âmes et de te choisir une petite légion d’âmes victimes sur la terre dignes de ton amour. »

 

  • François VEUILLOT (le 19 mai 1925)

La Croix

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6 octobre 2020 2 06 /10 /octobre /2020 19:30

L’Amour sans qualificatif

Dans les conversations de Bénarès, un nom revient sans cesse : celui de Kabir, saint qui vécut au XVe siècle dans la Ville sainte. Chaque année, des concerts interprètent ses compositions pour le plus grand plaisir des auditeurs.

Pour attirer l’attention des passants, les mendiants ont toujours en réserve quelques-uns de ses bons mots. Dans les écoles, on grandit avec ses poésies et, au soir de la vie, on meurt accompagné par sa sagesse inaltérable.

En un sens, Bénarès, c’est Kabir.

Si la mémoire de cet homme est restée très vivante, c’est parce qu’il est un pont jeté sur les fractures religieuses de l’Inde. Fils adultérin de brahmanes hindous, il fut recueilli par un couple musulman.

Étant ainsi à la fois enfant de Rama – l’avatar de Vishnu – et d’Allah, il pouvait interpeller avec une souveraine liberté les tenants de l’orthodoxie en dénonçant leur fanatique hypocrisie :

« Si Allah est uniquement dans la mosquée, à qui appartient le reste du monde ?

Si Rama est seulement dans la statue que tu découvres au terme du pèlerinage, alors qui adores-tu là où il n’y a pas d’effigies ?

Cherche-le dans ton cœur, cherche-le dans tous les cœurs :

là est sa demeure et sa résidence ! »

Kabir était tisserand, membre d’un groupe social qui reste l’un des plus défavorisés de Bénarès. Dans ses poèmes, il fut l’indomptable défenseur des pauvres qui le reconnaissent encore comme leur meilleur avocat.

Kabir était aussi convaincu du lien amical qu’il faut patiemment tisser entre les différentes communautés religieuses.

À l’image du va-et-vient de la navette sur l’écheveau, il savait que toute quête spirituelle nécessite du temps avant de plonger définitivement en Celui qui est l’Amour sans qualificatif car Dieu n’appartient à personne – ni aux hindous, ni aux musulmans. Au contraire, c’est à nous de lui appartenir tout entier !

« Nulle part on ne voit de plaie : d’où vient donc la douleur.

En vain on examine le corps : la blessure est invisible !

Celui-là seul comprend ce mal, qui l’a éprouvé :

L’amour de Rama est un dard acéré ! », chantait ce pèlerin de l’Absolu.

En Inde, la voix de Kabir ne s’est jamais tue. Elle résonne toujours dans la prière des Sikhs car nombre de ses vers furent incorporés au Guru Granth Sahib – le livre saint de la nouvelle tradition religieuse apparue à la même époque.

De plus, quelques-uns de ses disciples ont créé la lignée spirituelle des Kabir panthis afin de transmettre la sagesse inaltérable du Maître.

À Bénarès, on les rencontre au monastère de Kabir Chaura où j’ai eu le privilège de me lier d’amitié avec de talentueux jeunes moines d’une grande ouverture spirituelle.

L’un d’eux, Umesh Pratap Singh, a récemment créé un groupe de musique qui se produit sur les scènes fréquentées par la jeunesse.

Ainsi, grâce à son lointain héritier, le divin tisserand continue de former les cœurs d’une nouvelle génération en enseignant à dépasser les haines ancestrales qui font toujours rage entre l’hindouisme et l’islam.

Pour cela, il n’est pas d’autre chemin que de reconnaître en l’autre croyant son propre frère car

« il n’y a qu’un seul Nom, infini, insondable :

là se tient Kabir, inébranlablement ».

Par Yann VagneuxPrêtre des Missions étrangères de Paris vivant en Inde (1)

(1) Il a raconté son expérience dans Prêtre à Bénarès, Lessius, 304 p., 27 €.

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