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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 21:13

Avant sa naissance, dit le Tamud, l'homme est un pur esprit et sait tout ; mais au moment où il voit le jour, un ange lui met un doigt sur le bouche et il oublie la Torah.

La petite rigole que nous avons entre le nez et la bouche est la trace du doigt que l'ange posa sur notre lèvre de nourrisson pour que nous taisions les secrets divins - et qui nous les fit oublier ...

Alix de Saint-André
Archives des anges

Talmud : Nida (16 a, par. 30 b)
Traité nida du Talmud de Babylone: traite des règles de pureté, en particulier féminines mais aussi de la filiation.

Le Talmud traité de Nida nous dit que le fœtus dans le ventre de sa mère a une lumière sur la tête. Grâce à cette lumière, il peut voir du début jusqu'à la fin du monde, et toute la Torah lui est enseignée. Au moment de la naissance, vient un ange qui fait oublier au bébé toute la Torah. Plusieurs questions se posent sur cette approche du texte talmudique :
- Pourquoi le fœtus a-t-il ce privilège d'avoir cette lumière qu'un adulte n'a pas en général ?
- Comment un fœtus peut-il apprendre toute la Torah ?
- Pourquoi fait-on oublier la Torah au bébé lors de sa naissance ?

Pour répondre à ces questions, il faut tout d'abord savoir que dans la tradition des cabalistes juifs, l'âme d'un juif est une parcelle de lumière divine, et que la Torah est également la lumière divine. Donc, l'âme de chaque juif est assimilée à la connaissance de la Torah. Le seul problème est qu'il n'y a pas de communication entre l'âme et le corps car autour de l'âme il y a une enveloppe appelée «ange du mal» ou encore « l'autre côté » qui se trouve dans chaque individu. Mais le Talmud traité Bera'hot nous enseigne que l'ange du mal ne pénètre l'individu qu'à la naissance et non pas au moment de la conception. Par ailleurs, les cabalistes nous enseignent que chez le fœtus, l'âme est essentiellement au-dessus de sa tête et non pas dans le corps. Grâce à cela, on comprend le Talmud traité Nida : que chez le fœtus l'âme peut communiquer avec le corps puisque « l'ange du mal » n'est pas présent autour de l'âme, et que la lumière qui permet de voir du début jusqu'à la fin du monde c'est l'âme du fœtus qui est une partie de la lumière divine. Cette même lumière est la connaissance de la Torah. Dès qu'il reçoit son âme (au moment de la conception), il aurait accès à la Torah, et au moment de la naissance, « l'ange du mal » rentre dans l'enfant, et c'est pour cela qu'il oublie la Torah.

Alors, voilà donc notre travail : Si pendant sa vie, un homme arrive à changer l'ange du mal en ange du bien, son âme lui permettra de voir du début du monde jusqu'à la fin, et également de connaître toute la Torah. Comme le signale le Midrash, de façon symbolique, ce fut le cas d'Abraham, qui connaissait la Torah sans que personne ne lui ait enseigné. Ce fut aussi le cas du peuple d'Israël lorsqu'il arriva devant le Mont Sinaï, et s'il n'avait pas fait la faute du veau d'or il serait resté ainsi. Ce fut le cas de Rabbi Meir, à propos duquel le Talmud traité Erouvine nous dit que le nom Meir n'est pas son nom original, mais le nom qui lui a été donné pas les rabbis de sa génération car il a éclairé le peuple d'Israël par sa Torah.

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7 janvier 2008 1 07 /01 /janvier /2008 21:51

« Je suis le pain vivant qui vient du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra. Et le pain que je donnerai pour que vive le monde, c’est ma chair ».

L'idée que le Christ nous donne sa « chair » à manger me gêne. Qu'est-ce que cela signifie ?
Micheline

Vous n'êtes pas la seule, chère Micheline, à vous poser cette question. Je connais des jeunes qui viennent pour la première fois à une messe et s'interrogent sur le sens de ce rite bizarre.

C'est un enfant du catéchisme qui m'a éclairé. J'étais jeune prêtre, des enfants se préparaient à la communion. Comment faire comprendre que le pain devient le corps du Christ ? À bout d'arguments, une animatrice interroge les enfants : « Que dit le prêtre à la messe ? » Au lieu de répondre : « Jésus a pris du pain et a dit "prenez et mangez, ceci est mon corps donné pour vous"» , un enfant se trompe et dit « Jésus a pris son corps et a dit "prenez et mangez, ceci est mon pain donné pour vous" ».

Cet enfant avait raison : il faut renverser la phrase de Jésus pour la comprendre ! Il faut avoir compris que Jésus a fait de sa vie du pain pour pouvoir dire que le pain devient le corps du Christ. Jésus n'avait pas arrêté de donner sa vie. Le même soir, il avait dit : « Ma vie, nul ne la prend, c'est moi qui la donne. » Il prend dans ses mains toute sa vie, sa vie de chair et de sang, toute sa personne, sa façon unique d'entrer en relation avec les gens, son énergie de vie et de communion avec celui qu'il appelait son Père.

En disant « ceci est mon corps », c'est tout cela qu'il « met sur la table ». Et il le donne à ses disciples. Et il nous le donne. Le pain qu'il nous donne, qu'il nous partage pour que nous puissions nous en nourrir et être en communion, c'est toute sa vie. Nous pouvons alors comprendre cette parole mystérieuse : « De même que moi, je vis par le Père, de même celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57).

Micheline, je me permets un conseil : à la communion, avant de dire « Seigneur, je ne suis pas digne... », dites dans votre cœur : « Le Christ Jésus a fait de sa vie du pain pour nos vies. » Cela changera votre façon de vivre l'eucharistie. Et vous découvrirez qu'ensemble, grâce à lui, nous pouvons devenir du « bon pain » pour les autres.

Père Dominique Fontaine
Panorama janvier 2008

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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 15:56

BERTRAND REVILLION : D'où vous est venu ce désir de bâtir un spectacle autour de Mère Teresa de Calcutta?

MAURICE BEJART : Cette femme me fascine. Ce qui me touche, c'est à la fois sa profonde chrétienté et son ouverture à toutes les religions. Le premier texte d'elle, que l'on entend en début de spectacle, affirme cette chose merveilleuse : « Il faut travailler à ce qu'un musulman soit un bon musulman, un hindou, un bon hindou, et un chrétien, un bon chrétien... » Je suis touché qu'une femme comme elle, totalement inscrite dans sa tradition chrétienne, totalement fidèle à l'enseignement de son Église, ait cette liberté de cœur et d'esprit vis-à-vis des autres religions, des autres voies culturelles, mystiques, religieuses, qui mènent, elles aussi,à Dieu...

Ce questionnement spirituel, l'avez-vous toujours eu?

J'ai été élevé dans un pensionnat catholique, le Sacré-Cœur, à Marseille. J'y suis entré à quatre ans et j'en suis sorti après mon bac ! J'ai donc effectivement baigné fortement dans une culture chrétienne qui a nourri premiers regards sur l'existence. Mon père, le philosophe Gaston Berger, se passionnait pour les questions spirituelles. J'ai donc bénéficié d'une double influence : le catholicisme classique transmis à l'école (j’allais à la messe presque tous les matins et j'étais même enfant de chœur!) et cette fenêtre ouverte par mon père sur les autres religions et les spiritualités orientales. J'ai su, très tôt, qu'il y a plusieurs chemins qui mènent à Dieu...

Qu'avez-vous trouvé dans le soufisme ?

Le soufisme, nourri de la tradition de l'islam, est aussi ouvert à toutes les religions. C'est tout le contraire d'une religion fermée, sectaire, violente... C'est une tradition mystique. Lorsque je l'ai rencontré, je me suis retrouvé comme chez moi car, depuis l'adolescence, j'étais un fervent lecteur de Jean de la Croix, le grand mystique chrétien espagnol.

Avez-vous des temps de prière quotidiens ?

Oui. Il y a, bien sûr, des moments dans la journée réservés à la prière et à la méditation. J'ai absolument besoin de silence et de solitude. Mais attention à ne pas voir, dans cette attitude, une sorte de dichotomie entre ces moments de prière et le reste de la journée. La Présence est constante...

L'unité, c'est pour vous le maître mot ?

S'unifier, c'est se donner les moyens de se trouver... Le chemin spirituel authentique est, je crois, celui qui nous fait passer de la dispersion à l'unité. Il nous faut sortir de Babel et des eaux du Déluge pour retrouver le Paradis, c'est-à-dire l'unité perdue avec Dieu..

S'il faut un mot pour essayer d'approcher Dieu...

Ce mot, c'est évidemment le mot « amour ». C'est le seul, je crois, qui ne travestit pas l'image de Dieu. Mère Teresa savait, elle, ce que ce mot veut dire ! «Si tu veux être libre, soit captif de l'amour», dit une sentence soufie...

Panorama
Janvier 2008

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