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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 23:34
La résurrection des corps

« Je crois à la résurrection de la chair » proclament les catholiques dans le Credo. Un acte de foi qui soulève de nombreuses incompréhensions.

Que dit le catéchisme de l’Église catholique ?

Pour le Catéchisme de l’Église catholique, le Credo chrétien, c’est-à-dire la profession de foi en Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et dans son action créatrice, salvatrice et sanctificatrice,« culmine en la proclamation de la résurrection des morts à la fin des temps, et en la vie éternelle » (paragraphe 988).

« Nous croyons fermement, et ainsi nous espérons, que de même que le Christ est vraiment ressuscité des morts, et qu’il vit pour toujours, de même après leur mort les justes vivront pour toujours avec le Christ ressuscité et qu’il les ressuscitera au dernier jour (cf Jean 6, 39-40) », poursuit le texte.

Une résurrection qui, comme celle du Christ, sera l’œuvre de la Trinité, ainsi que l’exprime saint Paul dans ses lettres :« Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous » (lettre de saint Paul aux Romains 8, 11).

Quant au terme« chair », il« désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité ».« La ”résurrection de la chair” signifie qu’il n’y aura pas seulement, après la mort, la vie de l’âme immortelle, mais que même nos “corps mortels” (lettre de saint Paul aux Romains 8, 11) reprendront vie. »

« La résurrection concerne toute la personne, explicite le P. Jean-Pierre Brice Olivier, dominicain et auteur de Oser la chair (1).La chair telle que le christianisme la conçoit est la personne tout entière, corps, âme, esprit, tout ce qu’elle a bâti, souffert, aimé, toute sa vie. »

La croyance dans la résurrection des morts est, depuis le début, un élément essentiel de la foi chrétienne. Tertullien, théologien chrétien du IIIe siècle, écrit ainsi que la résurrection des morts est« une conviction des chrétiens » et que« cette croyance nous fait vivre ».

Déjà, dans sa première lettre aux Corinthiens, saint Paul s’interrogeait :« Comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi. » (1 Co 15, 12-14).

Quelles difficultés cet article de foi soulève-t-il ?

Si cet article de foi est un élément essentiel du christianisme, il suscite néanmoins « incompréhensions et oppositions », reconnaît leCatéchisme de l’Église catholique (paragraphe 996).

« Sur aucun point, la foi chrétienne ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la chair », écrit saint Augustin.

L’idée qu’après la mort corporelle, l’âme de la personne continue à vivre est beaucoup plus facilement admise que la croyance en la résurrection d’un corps si manifestement mortel.

L’importance donnée à la chair dans le christianisme est sans équivalent dans aucune autre religion : religion de l’incarnation de Dieu, lequel se donne à manger dans l’eucharistie et se montre ressuscité à ses disciples dans un corps glorifié qui porte les stigmates de sa Passion.

Pour la foi chrétienne, lors de la mort, séparation de l’âme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption.

Son âme, elle, va à la rencontre de Dieu,« tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié, explique encore le Catéchisme de l’Église catholique.

Dieu dans sa toute-puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la Résurrection de Jésus ».

Devant l’incrédulité de ses contemporains face à cette question de la résurrection de la chair, Tertullien s’enflamme :« Cette chair que Dieu assembla de ses mains à l’image de Dieu, qu’il anima de son souffle à la ressemblance de sa puissance de vie (…) cette chair-là ne ressusciterait pas après avoir été tant de fois la chose de Dieu ? Arrière, arrière, la pensée que Dieu puisse abandonner à une destruction éternelle l’œuvre de ses mains, l’objet des soins de son intelligence (…), la sœur de son Christ. Dieu (…) aime la chair qui est son prochain à tant de titres. »

« Notre ”chair” est la sœur du Christ. Elle sera sauvée dans la résurrection comme la sienne, au même titre que tout ce qui fait notre condition concrète (…) », explique le théologien Bernard Sesboüé, analysant les propos de Tertullien (2).

Quand et comment se passera la résurrection des corps ?

« Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ?, s’interroge saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens (15, 35-37. 42).Avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, mais un grain tout nu (…). On sème de la corruption, il ressuscite de l’incorruption ; (…) les morts ressusciteront incorruptibles. »

Tous ressusciteront, dit en effet saint Jean :« Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation » (Jn 5, 29).

Une résurrection qui devrait avoir lieu« au dernier jour » (Jn 6, 39-40), car« intimement associée à la Parousie du Christ », explique le Catéchisme de l’Église catholique qui précise :« S’il est vrai que le Christ nous ressuscitera “au dernier jour”, il est vrai aussi que, d’une certaine façon, nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. En effet, grâce à l’Esprit Saint, la vie chrétienne est, dès maintenant sur terre, une participation à la mort et à la Résurrection du Christ. »

En quoi la résurrection de la chair est-elle différente de la réincarnation ?

La réincarnation suppose la dualité de l’âme et du corps, une même âme habitant successivement plusieurs enveloppes corporelles. Au contraire, le christianisme suppose l’unité profonde qui existe chez l’homme entre son corps et son âme.

« C’est la personne entière, avec sa personnalité, avec tout ce qu’elle a vécu dans sa vie qui va ressusciter, glorifiée », explique le P. Jean-Pierre Brice Olivier.

« Le corps humain n’est pas une prison dont l’homme doit se libérer au plus tôt, un vêtement qu’il doit quitter au plus vite, explique de son côté le P. Pierre Descouvemont (3). (…)Le fils de Dieu lui-même s’est uni pour toujours à un corps de chair, né de la Vierge Marie », et non à un corps qui ne l’aurait accueilli que temporairement.

Clémence Houdaille

(1) Oser la chair, méditations sur l’incarnation, Jean-Pierre Brice Olivier, Éd. du Cerf, 2015. (2) Croire, invitation à la foi catholique pour les femmes et les hommes du XXIe siècle, Bernard Sesboüé, Éd. Droguet & Ardant, 2001. (3) Guide des difficultés de la foi catholique, Abbé Pierre Descouvemont, Éd. du Cerf, 1989.

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14 novembre 2016 1 14 /11 /novembre /2016 23:59
On a la Vie devant soi

Quand j’étais enfant, il n’était pas rare qu’on oubliât de me souhaiter ma fête.

Il faut dire qu’elle est cachée sous l’armistice du 11 novembre.

Elle est comme le saint qu’on y célèbre : discrète. Car saint Martin de Tours, qu’on représente monté sur un cheval, dans la large cape que son épée fend en deux, a surtout été un pauvre pour les pauvres.

Il accepta les charges ecclésiastiques moins comme un honneur que comme une charge, justement.

C’est heureux qu’il soit, en cette année de son anniversaire, mis à l’honneur : il y a 1 700 ans, loin de notre pays, Martin voyait le jour.

On raconte qu’au terme de sa vie, fatigué d’avoir œuvré pour le Christ et son Église, l’évêque de Tours fit cette prière : « Mon Dieu, si tu as encore besoin de moi, je suis ton homme. Mais si tu estimes que j’ai accompli mon devoir, alors, s’il te plaît, relève-moi de mes fonctions. »

Le jour où j’ai eu vent de cette prière se sont envolées quelques idées sombres.

Petit cadeau de mon saint patron, cette prière m’a soulagé un peu de la peur de mourir.

Car cette prière nous dit ceci : la mesure de notre vie, ce n’est pas le compte inquiet de nos années, c’est l’épanouissement en nous de Dieu.

L’aventure terrestre dure autant que Dieu prononce notre nom en le mêlant à l’histoire du monde.

Elle cessera comme s’éteint l’écho d’un appel. Nulle crainte à avoir pour qui consent à être l’outil dans la main de Dieu : « le Dieu, non des morts mais des vivants », ainsi que l’Évangile de ce dimanche le nomme, n’ôte la vie à son disciple ni avant, ni après, ni trop tôt, ni trop tard.

Quand on marche à la suite de Jésus, on n’a plus 40 ans, on n’a plus 60 ni 80 ans : on a le temps qu’on prend pour rendre un service.

On a l’âge incalculable d’une histoire d’amitié.

On a la Vie devant soi.

Martin Steffens

 

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13 novembre 2016 7 13 /11 /novembre /2016 23:05
Le monde moderne, un monde incrédule

Un texte magnifique de Charles Péguy

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