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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 23:43

champ-de-fleurs.jpg
          

 

          Je ne vais faire qu'une seule chose : commencer à chanter ce que je dois redire éternellement -- « les miséricordes du Seigneur ! » (Ps 88,1)... Ouvrant le Saint Évangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : « Jésus étant monté sur une montagne, il appela à lui ceux qu'il lui plut ; et ils vinrent à lui ».

 

           Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme. Il n'appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu'il lui plaît, ou comme le dit saint Paul : « Dieu a pitié de qui il veut et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Rm 9,15-16).

           Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m'étonnais en le voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux saints qui l'avaient offensé, comme saint Paul, saint Augustin, et qu'il forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces, ou bien en lisant la vie de saints que Notre Seigneur s'est plu à caresser du berceau à la tombe, sans laisser sur leur passage aucun obstacle qui les empêchât de s'élever vers lui...

 

            Jésus a daigné m'instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j'ai compris que toutes les fleurs qu'il a créées sont belles... Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d'être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu'il les abaisse à ses pieds.

 

            La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'il veut que nous soyons.

 

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église
MS A, 2 r°-v°

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 23:30

      sainte_faustine.jpgJésus, Vérité éternelle, notre Vie, j'implore et je mendie ta miséricorde pour les pauvres pécheurs. Très doux Cœur de mon Seigneur, rempli de pitié et de miséricorde inexprimable, je te supplie pour les pauvres pécheurs. Ô Cœur Sacré, source de miséricorde dont les rayons de grâces inconcevables se répandent sur tout le genre humain, je t'en supplie, donne la lumière aux pauvres pécheurs. Ô Jésus, souviens-toi de ta Passion amère et ne permets pas que périssent les âmes rachetées au prix de ton sang très saint.

      Jésus, lorsque je contemple le don de ton sang, je me réjouis de sa valeur inestimable, car une goutte aurait suffi pour tous les pécheurs. Bien que le péché soit un abîme du mal et de l'ingratitude, le prix donné pour nous est sans commune mesure –- c'est pourquoi, que chaque âme ait confiance en la Passion du Seigneur, qu'elle mette son espérance dans sa miséricorde. Dieu ne refusera à personne sa miséricorde. Le ciel et la terre peuvent changer, mais la miséricorde de Dieu ne s'épuisera jamais (cf Mt 24,35). Oh, quelle joie brûle dans mon cœur, quand je vois ta bonté inconcevable, ô mon Jésus. Je désire amener tous les pécheurs à tes pieds, pour qu'ils louent ton amour infini, pendant les siècles sans fin.

 

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
Petit journal, § 72 (trad. Éds. Parole et dialogue 2002, p. 54)


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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 23:55

 

Dans « Au-delà », Clint Eastwood filme trois personnages aux prises avec la mort et le travail du deuil.

Résultat : une œuvre au noir somptueux qui dynamite les figures imposées. Chapeau bas, encore une fois.

Cherche-t-il à concurrencer son quasi-contemporain Woody Allen (75 ans) sur son propre terrain prolifique ? Même s'il doit se soucier comme de sa première bière de ce genre de considération, le constat… est incontestable : Clint Eastwood (80 piges) fonctionne désormais comme un métronome : à chaque année son film. En règle générale, par chance, un excellent film.

Il y a deux ans, le cinéaste signait l'un de ses meilleurs titres de la décennie écoulée : « Gran Torino » où il incarnait un vieillard aigri et raciste, in fine frappé par une sorte de grâce humaniste. L'an passé, il dirigeait son acolyte Morgan Freeman et l'excellent Matt Damon dans « Invictus », un biopic (un rien académique) consacré à Mandela.

Alors qu'il s'apprête à tourner « Hoover », une fiction sur celui, qui, 48 années durant, régna sur le F.B.I, Clint Eastwood présente aujourd'hui son cru 2011 : « Au-delà », un film d'une audace folle qu'il était probablement le seul à pouvoir tourner sans foncer droit dans le mur du ridicule et du grand-guignol. (Voir la bande-annonce)

Trois bonnes raisons d'être mal

Paris. Une journaliste-star de la télévision (baptisée, on ne rit pas, Marie Lelay) ne parvient plus à être à la hauteur de sa réputation et de son ego depuis qu'elle a échappé de peu à la mort dans l'Asie ravagée par le tsunami. L'héroïne (Cécile De France) est rongée par une obsession : comprendre ce qui s'est passé dans son âme quand elle a cru sa dernière heure venue.

Londres. Un gamin, inconsolable depuis que son frère-jumeau est passé de vie à trépas, refuse l'évidence et cohabite avec l'ombre du défunt chaque minute de son existence morose.

San Francisco. George (Matt Damon) gagne sa vie depuis des lustres en exploitant la misère des autres. Doté de mystérieux pouvoirs de médium, il ne supporte plus ses « talents » occultes et s'enferme dans la solitude et la dépression.

« Au-delà » raconte les histoires de ces trois personnages fâchés avec les autres, la socialisation, l'existence…

Réel et surnaturel : le match

Sur le papier, le projet eastwoodien ne promettait rien de palpitant. Toutes les mauvaises conditions semblaient même réunies pour un défilé de poncifs pseudos new-age, de considérations pesantes sur « la vie après la mort » (bâillements) et de surenchères visuelles overdosées de revenants anxiogènes et de visions psychédéliques.

Eastwood, même s'il s'autorise quelques écarts assez maladroits dans le segment français de son triptyque (le moins convaincant), dynamite toutes ces figures mal imposées. L'homme de « Bird » et d'« Impitoyable », entre autres monuments, ne cherche pas à fureter dans les régions obscures de l'« au-delà » qui donne son titre au film, mais reste obstinément campé sur le passionnant plancher des vaches. Au plus près de ses trois personnages qui, tant mal, que bien doivent composer avec le deuil, la solitude, un mal-être du genre conséquent.

Les seuls fantômes du film sont intérieurs et, ce faisant, bien plus sournois. Eastwood, plus sobre et crépusculaire que jamais, met en scène les non-arrangements de ses protagonistes avec la vie et la mort et invite à une méditation à la fois douce et anxieuse sur la résilience.

Maîtrise totale

Un tantinet embarrassé quand il s'agit de mettre en scène (de surcroît en français) les déambulations de sa journaliste dans le microcosme des médias parisiens, le cinéaste filme par contre avec une élégance suprême ses protagonistes anglais et américains.

Quand il suit à la trace le gamin londonien affligé par la perte de son frère, Eastwood, toujours à bonne distance, évite le pathos, la sensiblerie et enregistre l'obstination butée de celui qui n'accepte pas l'inacceptable.

Filmer les enfants est l'un des exercices cinématographiques les plus périlleux. Chez Eastwood, pas de grands discours ou d'essorage de mouchoirs, mais des images où se mêlent discrétion et évidence. Ainsi ce plan récurrent sur la casquette du défunt, sorte d'objet transitionnel qui raconte l'indicible. Le portrait du gosse n'en est que plus sensible, à la fois bouleversant et cocasse quand ledit gamin doit affronter toute la cavalerie des charlatans (dont des curés) qui lui promettent un meilleur destin à leurs côtés.

Même élégance quand Eastwood filme son médium fâché avec le monde à San Francisco. Dans les cours de cuisine où il drague maladroitement une fille tout aussi perdue que lui où dans son appartement de célibataire où il se noie dans sa solitude, George, mutique, fragile, flotte à la surface des vivants et pense à autre chose.

Les personnages entrecroiseront (peut-être) leurs parcours respectifs à l'heure du final, mais finalement quelle importance ? Pendant deux heures, Eastwood, fidèle à sa manière elliptique et « fordienne », comme on a raison de le dire, aura déambulé dans des zones indécises et profondément humaines que le cinéma n'arpente que très rarement. Vite, un autre film.

 Au-delà de Clint Eastwood - avec Cécile de France et Matt Damon - sortie le 19 janvier.

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