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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 22:30

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Toi, tu es déjà guéri, c'est pourquoi tu ne dois pas douter.

C'est pour cela qu'on t'a déjà dit de ne pas croire seulement ce que tu voyais en t'approchant du baptistère, de peur que tu ne dises : « "C'est là le grand mystère que l'œil n'a pas vu ni l'oreille entendu et qui n'est pas monté au cœur de l'homme "? (1Co 2,9)

 

Je vois de l'eau, que je voyais tous les jours ; peuvent-elles me purifier, ces eaux dans lesquelles je suis souvent descendu sans être jamais purifié ? »

 

Apprends par là que l'eau ne purifie pas sans l'Esprit. C'est pour cela que tu as lu que « trois témoins au baptême ne font qu'un : l'eau, le sang et l'Esprit » (1Jn 5,7-8).

 

Car si tu en retires un, il n'y a plus de sacrement du baptême.

 

En effet, qu'est-ce que l'eau sans la croix du Christ ? Un élément ordinaire sans aucun effet sacramentel. Et de même, sans eau il n'y a pas de mystère de la régénération.  « A moins d'être né de nouveau de l'eau et de l'Esprit, on ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3,5).

 

Le catéchumène croit en la croix du Seigneur Jésus dont il est marqué ; mais s'il n'a pas été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, il ne peut pas recevoir la rémission de ses péchés ni puiser le don de la grâce spirituelle.

(...) toi, tu as été baptisé au nom de la Trinité. Tu as confessé le Père..., tu as confessé le Fils, tu as confessé l'Esprit Saint... Tu es mort au monde et ressuscité pour Dieu et, en quelque sorte, enseveli en même temps dans cet élément du monde ; mort au péché, tu es ressuscité pour la vie éternelle (Rm 6,4).

 

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Les Mystères, § 16-21 (trad. SC 25, p. 112)

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 21:54
cathedrales arte

la révolution gothique décryptée sur Arte

Dans un remarquable documentaire, Christine Le Goff et Gary Glassman présentent l'apport des dernières recherches sur les joyaux du gothique français. Du grand art pour tout public

Le choeur de la cathédrale de Saint-Denis bâtie entre 1140 et 1144 (Arte).

Elles veillent sur le paysage français depuis tant de siècles, que l'on croit tout savoir d'elles. Et pourtant, les cathédrales gothiques, ces vaisseaux de pierre édifiés entre le XIIe et le XIIIe siècle, sont loin d'avoir livré tous leurs secrets.

En s'appuyant sur les développements récents de la recherche internationale, Christine Le Goff et Gary Glassman éclairent cette épopée d'un jour nouveau, démontant nombre d'a priori sur les techniques et les matériaux ayant permis ces prouesses architecturales (1).

« La rencontre avec l'Américain Stephen Murray, professeur à l'université de Columbia, qui scanne au laser ces cathédrales, nous a donné l'idée de ce documentaire », raconte Christine Le Goff. Puis l'approche a été largement enrichie au contact de nombreux autres chercheurs, historiens, géologues, spécialistes du vitrail médiéval, du fer, tous animés d'une passion communicative.

« Il y a aujourd'hui une véritable archéologie de ces monuments, mobilisant différentes disciplines », s'enthousiasme la réalisatrice, à qui l'on doit déjà, avec son complice Gary Glassman, des films sur le Parthénon et le Sphinx de Gizeh.
Un modèle d'érudition vivante à la portée de tous

Le duo s'est concentré cette fois sur cinq grands monuments du gothique où la recherche est particulièrement active. Profitant de chantiers de restauration comme à Chartres, leurs caméras hissées sur les échafaudages ont livré des vues vertigineuses. Le chour de Beauvais qui s'élève à 49 mètres n'est-il pas le plus haut du monde ?

À Amiens et à Paris, les réalisateurs ont même fait venir des grues à l'intérieur des cathédrales. « Dans tous ces lieux, on nous a quasiment donné les clés pour tourner nos images, par exemple, depuis le triforium, ce passage ouvert dans les parties hautes de la nef », raconte Catherine Le Goff qui, après deux ans de tournage, avait réuni près de cent heures de rushes.

Le résultat, d'une beauté souvent spectaculaire, est un modèle d'érudition vivante, mise à la portée d'un large public, enfants compris. On y découvre l'apport des nouveaux outils du gothique - le « marteau taillant bretté » pour la pierre, le marteau hydraulique pour le fer, qui ont accéléré les chantiers et l'ampleur des édifices - mais aussi les vertus d'un certain calcaire très dense d'où sont nées les audacieuses rosaces de Notre-Dame de Paris.

Reconstituées au scanner, les images en relief des monuments livrent des mesures instructives sur la déformation des piliers des nefs. À Noyon (Oise), où celle-ci est impressionnante, les chercheurs ont pu démontrer ainsi que les arcs-boutants avaient été ajoutés cent cinquante ans après la construction de la cathédrale, justement pour empêcher son effondrement.
Sous les voûtes, des renforts en fer

Une révolution dans l'étude de ces cathédrales alors que l'on avait toujours considéré jusque-là les arcs-boutants comme des éléments clés du gothique, présents dès l'origine.

Dans la croisée du transept de Beauvais où de larges fissures sont visibles, la démonstration est encore plus éloquente. Les chercheurs ont même reconstitué en images de synthèse l'écroulement qui aurait dû se produire dans cette cathédrale si les arcs-boutants n'avaient pas été considérablement renforcés au XVe siècle et l'édifice cerclé, au niveau du triforium, par un long chaînage de fer.

Une intervention pas si novatrice : à Saint-Pierre de Beauvais, une rénovation récente a révélé sous un badigeon l'existence de voûtes en croisées d'ogives, elles-mêmes armées de barres de fers qui pourraient dater du XIIIe siècle...

Mais la révélation la plus surprenante attend les amoureux du patrimoine à Chartres. Là, depuis deux ans, le nettoyage des murs de chapelles et du chour a exhumé le décor d'origine datant du XIIIe siècle : un enduit ocre orné de traits blancs imitant un appareillage de pierres, qui vient d'être restauré.

Si l'on y ajoute la rénovation des vitraux rendus à leur clarté première, c'est toute la physionomie de cette cathédrale noircie au fil des siècles qui s'en trouve transformée, pour redevenir, selon le mot de l'historien Jean-Paul Deremble, une « expérience de lumière », comme la Jérusalem céleste.

Sabine GIGNOUX

 

http://www.arte.tv/fr/Echappees-culturelles/Les-cathedrales-devoilees/3817960.html

http://www.artevod.com/cathedrales_devoilees

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 22:27

Recherche sur l'embryon : deux points de vue

 

 

 

La recherche scientifique

sur les embryons est légitime

Jamais l'Eglise catholique n'a caché qu'elle entendait " peser sur les débats " relatifs à la révision de la loi de bioéthique de 2004, en ce qui concerne les recherches sur l'embryon plus particulièrement. La tribune de l'archevêque de Rennes, Pierre d'Ornellas (Le Monde du 7 avril) et celle de Jérôme Beau directeur du Collège des Bernardins (avec Brice de Malherbe), parue le 8 avril sur Lemonde.fr, sont des expressions de cet engagement.

Avec la diffusion de l'imagerie médicale et de films montrant le développement de l'enfant conçu depuis l'embryon jusqu'à la naissance, une certaine sensibilité au sort des entités anténatales s'est répandue, même parmi les défenseurs les plus radicaux du droit d'avorter. La connaissance de faits concernant la continuité biologique entre l'embryon et l'enfant né a renforcé, chez certains, la conviction qu'il fallait traiter les deux avec le même respect. La notion de " personne potentielle " a été mise en avant pour justifier l'idée que le droit d'avorter n'impliquait pas que l'embryon puisse être traité comme un objet qu'on peut utiliser à sa guise.

Pourtant, aucun de ces changements importants des connaissances, de la sensibilité et même de l'ontologie (avec l'apparition des " personnes potentielles ") n'a réussi à donner un statut moral clair à l'embryon. Les attributions de personnalité aux entités prénatales, comme on peut les appeler, ont des conséquences que personne n'est prêt à accepter. Ainsi, l'idée qu'un embryon pourrait subir le même genre de préjudice qu'un enfant déjà né aurait l'implication peu attrayante que la destruction intentionnelle d'une éprouvette contenant un embryon devrait être considérée comme un meurtre ou, pire encore, comme un meurtre commis sur un mineur. Qui serait prêt à endosser ce genre de conclusion ?

En réalité, le passage de la connaissance des faits scientifiques aux décisions morales a toujours posé un problème logique. A partir des mêmes faits concernant l'embryon, on peut lui accorder des statuts juridiques et moraux complètement différents (de la non-personne à la personne, en passant par la " personne potentielle ").

Quant à l'argument de la dignité humaine, il est ambigu. Il permet de justifier des positions morales opposées. Au nom de la dignité de la personne humaine, on peut justifier à la fois l'interdiction absolue de l'euthanasie (nous n'avons pas le droit de " disposer de notre humanité ", toutes les vies sont " dignes d'être vécues ", etc.) et sa liberté complète (nous avons le " droit de mourir dans la dignité ").

L'ambiguïté de l'argument

On peut soutenir à la fois la criminalisation de tout commerce du corps et la liberté de faire ce qu'on veut de son propre corps, y compris contre de l'argent. Dans le débat public sur la gestation pour autrui, l'ambiguïté de l'argument de la dignité humaine est flagrante. Est-il plus conforme à la dignité de la personne humaine de laisser aux femmes la liberté de se servir de leurs capacités procréatives comme elles l'entendent ou de leur interdire de le faire par la loi ? L'argument de la dignité humaine ne le dit pas.

De la même façon, l'argument de la dignité humaine peut, certes, servir à justifier l'interdit sur la recherche et l'utilisation de l'embryon. Mais on peut aussi, à partir de ce même argument, justifier la liberté de la recherche scientifique qui est l'honneur de l'esprit humain, surtout lorsque son but principal est de diminuer la quantité de souffrances dues aux maladies. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi même les représentants des grandes religions font appel aux deux arguments de l'état des connaissances scientifiques et de la dignité humaine. Ce sont des arguments neutres, qui ne sont pas spécialement religieux. Mais ils ne suffisent certainement pas à fonder une position claire et incontestable dans le débat bioéthique.

Ruwen Ogien

Philosophe et directeur

de recherche au CNRS

 

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