6 décembre 2008
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Une crise surmontée, c'est aussi une crise dont on doit tirer des enseignements. Une crise dont, une fois sorti, on peut se dire : cela, nous ne devrons plus le laisser faire ou le laisser dire. Ces égoïsmes, ces mécanismes de finance folle, ces emballements de la virtualité qui saccage le réel, ces paradis fiscaux qui sont des enfers du sens, ce primat donné à la finance sur l'industrie ou sur le commerce, cette idéologie du court terme qui abolit l'avenir, tout cela il ne faudra pas le laisser revenir. Ni tolérer qu'on nous rebatte demain les oreilles avec la « mondialisation heureuse ». Le monde aura pris, certes, conscience de son unité économique et financière. Mais il aura également connu les faiblesses de sa division politique, de la voracité des intérêts, des excès suicidaires de la sphère financière. La crise d'aujourd'hui prépare une révolution culturelle au sens d'une réévaluation des valeurs, d'une nouvelle hiérarchie des priorités, d'un reclassement des objectifs du « vivre ensemble ». Si tout cela devait se produire, elle n'aurait pas été entièrement négative, cette crise.
Et pendant ce temps, des enfants naissent partout sur terre. Dans la nuit, des étoiles brillent partout aussi. Il faut bien qu'il fasse nuit pour qu'on puisse voir briller les étoiles. La nuit est une crise, à sa manière. Une crise de la vision. Sentiment d'abandon. Sensation que rien ne vaut et que cela ne finira jamais. Que le silence est définitif. Nuit des malades, des souffrants, des éperdus d'anxiété. Et pourtant, depuis que le monde est monde, il y a toujours des nuits où s'affirment les étoiles, où naissent les enfants poussant leurs premiers cris. Des nuits où germent des espérances d'aubes qui font se redresser les volontés, les ardeurs et la joie.
Vive la nuit ! Vive l'aube incroyable qu'elle annonce !
Brunot Frappat
Panorama Décembre 2007
4 décembre 2008
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Reprenons ces trois mots.
D'abord « le Règne ».
En contemplant la croix du « roi des juifs » devant nous dans l' église, nous comprenons que ce Règne est d'entrer à la suite du Fils dans l'intimité du Père, lequel « a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique ».
Pour comprendre « la Puissance », rappelons-nous que nous disons : « Je crois en Dieu le Père tout puissant, créateur... » La puissance de Dieu est donc liée à son rôle de père et de créateur. A l'inverse du mot impuissant, le mot puissant signifie ici : celui qui peut donner la vie et faire exister ce qui n'existait pas. Découvrir la puissance du Père, c'est donc exprimer notre émerveillement d'exister, d'avoir été aimés par lui de toute éternité, d'avoir été tirés du néant, d'avoir reçu la vie et la capacité d'aimer à notre tour.
Et « la Gloire ? » j'ai trouvé récemment une parole de saint Augustin qui écrivait : « La Gloire, c'est la capacité d'aimer sans limites. » Si la Gloire de Dieu c'est sa capacité d'aimer sans limites, les trois mots prennent alors tout leur sens et nous plongent dans l'amour du Père. Oui, vraiment, laissons-nous aller à dire avec l'assemblée cette finale du Notre Père, elle va peu à peu entrer en nous... au-delà des mots.
Père Dominique Fontaine
Panorama Décembre 2008
3 décembre 2008
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« Croire, c'est naviguer de nuit » dit Frère François Cassingena-Trévedy
Autrefois, dans nos campagnes, ne disait-on pas d'un garçon qui fréquentait une fille qu'il lui avait « donné sa foi » ? Confiant, il l'avait, en quelque sorte, laissée s'installer en lui. Il l'avait intériorisée. Même en son absence, elle lui était présente. Il l'aimait, quoi ! Il la portait en lui. N'en va-t-il pas de même pour la foi en Dieu ? De ce fait, je ne peux comprendre cette foi que comme une relation d'amour, une présence intérieure, ce qui ne l'empêche pas d'être un... chemin nocturne.
Jean Payen de la Garanderie