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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 13:36
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À tous, [...] répétons : Dieu vient Et dans notre voix passe, en ce moment, quelque chose de nouveau.

Une telle affirmation, à chaque minute au long de l'année nous pouvons la faire nôtre. Mais voici que nous sommes tous saisis, interpellés par la proximité de Noël, voici que nous prenons une conscience plus vive de la descente de Dieu au sein de la destinée humaine.

Si le grand écrivain et romancier Julien Green a pu dire d'une assemblée eucharistique : « Tout le monde croyait... mais personne ne criait d'étonnement, de bonheur ou d'effroi », en ce temps de l'Avent nous ne pouvons pas ne pas crier aux autres, sans effroi, et avec plus que de l'étonnement, avec l'émerveillement d'un bonheur tout neuf: Dieu vient.

Dieu vient parce que Dieu commence toujours.

Dans chacune de nos vies, l'initiative lui appartient [...]. Le Seigneur « se tient à la porte et il frappe » (cf. Ap 3,20).

Plutôt que de le chercher, il nous est demandé de le trouver, c'est-à-dire d'ouvrir cette porte qui sépare le visible de l'invisible, pour identifier alors Jésus comme le Maître de la vie, pour l'identifier ou, plus exactement, le reconnaître.


Le Père Carré
« Demeurez en ma Parole » (Cerf 1980, p. 15-16)
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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 12:20

Comme le dit un terrible verset de l'Apocalypse, les hommes passent pour vivants (cf. Ap 3, 1), ils ont l'air éveillés, ils parlent, ils travaillent, ils font grand bruit. Mais en fait ils dorment.

ils-ne-samusent-pas-ils-dormentOr ils n'ont plus le droit de dormir. Hier, avant-hier, peut-être avaient-ils des excuses. Maintenant il leur faut ouvrir les yeux, s'arracher aux rêves, bons ou mauvais. « La nuit est bientôt finie, explique saint Paul, le jour est tout proche. » Debout ! Voici le jour de Dieu, la lumière de Dieu. Car Dieu vient.

Des excuses ? Oui, ils se donnent des excuses. Certains mettent en avant (comme tout le monde peut le faire) l'accaparement des soucis, l'usure des tâches quotidiennes, l'engrenage où l'on se trouve pris du matin au soir, l'impossibilité de penser à l'essentiel.

D'autres s'abritent derrière cette existence bousculée, mais ce n'est qu'un alibi. Nous l'avons déjà remarqué, ils sont attachés à ce qui les distrait de Dieu, ils n'ont pas envie de voir le jour se lever, ils tiennent à leurs ténèbres, c'est-à-dire à leur tranquillité, à leurs petits bonheurs égoïstes.


Le père Carré
« Demeurez en ma Parole » (Cerf 1980, p. 14-15)
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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 18:29
jacques compostelleQui est St. Jacques ?

A Compostelle est vénéré l'Apôtre Jacques le Majeur, l'aîné des 2 fils de Zébédé dont le plus jeune est Jean l'évangéliste. Jésus les a appelés "fils du tonnerre" sans doute pour leur caractère fougueux. Leur mère avait demandé à Jésus de les faire siéger à sa gauche et à sa droit dans son royaume. Jacques accompagné de son frère Jean et de Pierre a assisté à la transfiguration de Jésus sur le mont Thabor. Jacques a été décapité à Jérusalem en l'an 44 par le roi Hérode Agrippa..
L'autre Jacques dit le Mineur (le plus jeune) et son frère  Jude étaient les fils d'Alphée, frère de Joseph, époux de Marie, donc cousins de Jésus. Jacques le Mineur fut le premier évêque de Jérusalem où il est mort martyre en l'an 62.

La tradition de Saint Jacques de Compostelle.

Après la mort - résurrection et ascension de Jésus et la Pentecôte, Jacques serait parti avec des compagnons en Espagne évangéliser la Galice mais sans grand succès. Après son martyre à Jérusalem, ses compagnons auraient déposé son corps dans une barque qu'un ange guida jusque sur la côte de Galice à Padron. Ses compagnons placèrent son corps sur une pierre qui se façonna en sarcophage. Ils enterrèrent celui-ci en un lieu secret qui tomba dans l'oubli.
    Au IXème siècle, un ermite, Pelayo, est instruit par en songe de l'endroit où repose le saint. Une étoile le guida et s'arrêta dans un champ (campus stellae qui donna son nom à Compostelle) où il trouva le sarcophage. L'évêque du lieu, Teodemi, authentifia le cops de St. Jacques et son tombeau commença à attirer les pèlerins.

Le pèlerinage.

Un document historique datant d'avant 875 fait état "des saintes reliques de Jacques déposées aux confins de la terre d'Espagne". L'évêque du Puy en Velay, Godescale fut le premier pèlerin  connu à se rendre de France à Compostelle en 950. A sa suite la noblesse française mit en honneur ce pèlerinage au même titre que les grands pèlerinages à Jérusalem et à Rome. Un moine poitevin, Aymery Picard détailla les divers itinéraires dans un guide rédigé entre 1130 et 1150.

Le message de Saint Jacques.

L'appellation "fils du tonnerre" de Jacques et de Jean par Jésus, peut être rapprochée symboliquement de leur vocation spirituelle: le tonnerre est l'écho sonore de la foudre, de la lumière du ciel, souvent interprété comme voix des dieux. Jacques et Jean chacun avec son charisme propre, se sont fait l'écho du feu du ciel, témoins de l'Amour de Dieu.
Jean, l'introverti, est l'apôtre de l'amour mystique, de la manifestation brûlante de Dieu au fond du cœur de l'homme qui se cherche et s'exprime dans la prière et  dans la contemplation.
Jacques, l'extraverti, est témoin de l'amour de Dieu dans la création, à travers les autres, dans les œuvres de l'homme, comme il l'exprimera si fortement dans son Epître. Il a pour charisme la consécration de la création à travers la liturgie et l'eucharistie et par les œuvres collectives. D'où toutes ces églises, abbayes, monastères chapelles qui ont fleuri le long des chemins de Compostelle et aussi les œuvres d'entraide et de protection des pèlerins créées. Si le chemin de St Jacques est, comme tout pèlerinage d'abord pour le pèlerin l'expérimentation d'un chemin intérieur, qui par un effort physique marque et transforme celui qui s'y engage, c'est aussi un chemin collectif marqué par la liturgie et les œuvres de la foi que sont les églises, abbayes et hospices visités et occasion d'exercer l'amour fraternel. L'objectif ultime du pèlerin est de découvrir que "Jésus est le Chemin" comme le dit Jean dans son Evangile.(J. 14,6)

                                                                                                     
Alain Chenal, mai 2003
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