Vous trouverez ici des textes extraits de mes écoutes et lectures "spirituelles". Si un mot, une phrase, une
pensée, touche votre coeur c'est que Dieu vous a fait signe par les mots de ceux qu'Il inspire.
Si ton cœur souffre trop de sa vieille blessure Et si le cher regret des gais hiers t'oppresse, Oublie un peu ta peine et songe à la détresse Des errants, égarés sur les routes mal sûres.
Penche-toi sur les inconnus qui vont, sans guide, Glissant et trébuchant par les routes obscures, D'un à l'autre fossé, d'une à l'autre torture, Fouillant d'un regard fixe et fiévreux le ciel vide.
Contemple la souffrance anonyme des foules, Abandonne ton " moi ", songe aux " ils " innombrables, A l'énorme troupeau des hommes misérables Que le Destin, pour ses vendanges, presse et foule.
Echo multiplié des plaintes de ton cœur, Entend les longs sanglots éperdus, qui s'élèvent Du peuple piétiné, dont la vieille rancœur Un jour explosera, comme un volcan qui crève.
Quel que soit son passé, quel que soit son Credo, Tends ta main fraternelle au vaincu qui défaille : Console sa douleur, allège son fardeau, Puis poursuis ton chemin sans bruit, vaille que vaille !
Bien avant, bien avant d'agir ou de parler, Recueille-toi longtemps, ami, pour contempler Ton but et pour prier, de ton mieux, en silence, L'Esprit de vérité, de force et de science.
Fais taire, alors, les voix de la chair et du sang, Pour entendre la voix de Celui qui descend Dans l'âme du disciple, en terrestre agonie, Pour la ressusciter à sa gloire infinie ;
Mais ne te méprends pas ; avant de recueillir La mystique moisson, épure tes désirs, Sublime tes élans, demeure humble et sincère Si tu veux que le Ciel entende ta prière.
Laisse les faux savants, laisse les mauvais guides Sur le rocher d'orgueil dresser leurs tours d'ivoire : Tu ne t'exileras vers nulle Thébaïde ; La coupe d'amertume est pleine, il faut la boire !
Si tu ne descends pas, toi-même, vers tes frères, Comment le Dieu d'amour descendrait-il vers toi ? Les dédains, le mépris, les affronts, la colère, Ne rebutent que ceux dont chancelle la foi !