20 mars 2008
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Je suis comme l'eau qui s'écoule et tous mes os se séparent
Mon coeur est comme la cire, il se fond dans mes entrailles.
Ma force se dessèche comme l'argile
et ma langue s'attache à mon palais
Tu me réduis à la poussière de la mort.
Car des chiens m'environnent,
une bande de scélérats rôde autour de moi
Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Je pourrais compter tous mes os
Eux, ils observent, ils me regardent.
Ils se partagent mes vêtements
Ils tirent au sort ma tunique.
Et Toi, Seigneur, ne t'éloigne pas
Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours.
Protège mon âme contre le glaive
Ma vie contre le pouvoir des chiens.
Sauve-moi de la gueule du lion
Délivre-moi des cornes du buffle
Psaume 22 (15 - 32)
16 mars 2008
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15:08
Le sonnet de Chançay
Soit une multiplicité vectorielle,
Un corps opère seul, abstrait, commutatif.
Le dual reste loin, solitaire et plaintif,
Cherchant l'isomorphie et la trouvant rebelle.
Soudain bilinéaire a jailli l'étincelle
D'où naît l'opérateur deux fois distributif.
Dans les rêts du produit tous les vecteurs captifs
Vont célébrer sans fin la structure plus belle.
Mais la base a troublé cet hymne aérien :
Les vecteurs éperdus ont des coordonnées.
Cartan ne sait que faire et n'y comprend plus rien.
Et c'est la fin. Opérateurs, vecteurs, foutus.
Une matrice immonde expire. Le corps nu
Fuit en lui-même au sein des lois qu'il s'est données.
Pastiche magnifique qui fait entendre comme une musique de l'infini mathématique ...
Ce sonnet composé par André Weil, résume, paraît-il, les discussions du congrès de Chançay tenu en septembre 1937. André Weil était la cheville ouvrière de Nicolas Bourbaki et le frère de la philosophe Simone Weil. Bourbaki était/est une association de mathématiciens qui ont réformé la mathématique (le singulier est bourbachique) au XXième. Avec le mathématicien allemand Hilbert, Bourbaki pose les bases d’une école de pensée dite formaliste.
23 février 2008
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15:50
Quand j'appelle, Tu réponds,
Dieu, ma justice, écoute ma prière.
Psaume 4
Mes appels
mes détresses
mes râles
mes angoisses
mes gerbes noires
C'est tout pour Toi
Mes vides
mes absences
mes déroutes
mes écarts
mes mots évanouis
C'est tout en Toi
Ma joie
mon blé
mon vin de feu
mon feu sans fin
mon seul
C'est Toi
Chants du silence
Les Psaumes pour aujourd'hui
Alain Lerbret