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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 22:32

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Nous sommes tous confrontés à un gros problème, décider de ce qui est vraiment important, et de ce qui est accessoire, dans notre vie, apprendre à faire la différence entre ce qui passe et ce qui demeure. Comme le notait Jean de Salisbury, un auteur anglais du Moyen Âge :

Il est impossible à une personne qui cherche la vérité de tout son cœur de cultiver ce qui est vide.

Voilà la difficulté pour chacun d’entre nous : ne pas cultiver ce qui est vide parce que nous cherchons la vérité, l’amour, de tout notre cœur.

La méditation est très importante parce que nous vivons dans une société qui risque réellement de perdre sa santé mentale. Un esprit humain en bonne santé demande à s’élargir. Nous avons tous besoin d’espace pour respirer, pour nous dilater, pour remplir notre vie de vérité, d’amour. Et si nous sommes en bonne santé, nous savons que nous devons traverser toutes les frontières pour aller au-delà.

L’esprit qui est en bonne santé est un esprit d’explorateur : il n’est pas effrayé par l’au-delà, il n’est pas trop fatigué pour chercher ce qui est devant lui. L’esprit qui est vraiment en bonne santé sait qu’il n’y pas d’avenir pour lui s’il ne s’y engage pas sans réserve.

La méditation est un simple moyen pour parvenir à cette santé fondamentale de l’esprit, un état où l’esprit a de la place pour respirer, où il n’est pas assailli et alourdi par des futilités ou des choses simplement matérielles, un état où, parce que nous sommes ouverts à la vérité suprême et à l’amour suprême, nous sommes appelés à dépasser tout ce qui est futile. Nous sommes appelés à vivre la vie non pour des choses superficielles, mais à sa source.

La frontière suprême que nous sommes tous appelés à traverser est celle de notre identité, la frontière, en d’autres termes, de nos limites. Pour être un avec tout, un avec le Tout. Pour mettre en pratique dans les profondeurs de notre être ce que Jésus nous appelle à faire : qui veut trouver sa vie doit la perdre.

La discipline du mot de prière et la discipline du retour quotidien à la prière n’est que cet engagement à se détourner de tout ce qui passe pour vivre depuis la source de tout être. C’est pourquoi nous devons abandonner toutes les images, toutes les pensées, toutes les idées et imaginations ; et nous devons être silencieux, aussi profondément silencieux que nous le pouvons, dans la présence de l’auteur de la vie, l’auteur de l’amour.

 

John Main osb, « La santé de l’esprit » extrait de Fully Alive, Meditatio Talk Series 2011-D, oct-déc, Londres, WCCM, 2011, p. 9-10.

 

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 23:16

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Photo Aurore

 

Chers Amis

Par les trois sacrements de l’initiation chrétienne, baptême, chrismation, eucharistie, Jésus Christ a tout accompli en nous, il reste à nous de tout accomplir en Lui. C’est notre Chemin et sur ce Chemin, comme dit le Christ lui-même, nous tombons sept fois par jour, c’est-à-dire sans arrêt. Alors nous faisons vraiment l’expérience jour après jour, dans l’abîme de nos chutes, de ce que cela veut dire être séparé de Dieu, de trahir constamment l’amour fou de Dieu pour nous, et de voir, malgré tout, ses bras toujours ouverts pour nous accueillir à nouveau.

Pour cet immense travail de regard clair sur soi, d’éveil et d’approfondissement de notre conscience, de pardon et d’enracinement toujours plus décisif en Dieu, le Christ nous a donné le sacrement dit du pardon, au sens propre : de retour ou retournement. Avec Lui, le chemin spirituel, dans ses heurs et ses malheurs, l’instant présent dans l’épaisseur du quotidien, l’ascèse et la mystique deviennent sacrement : c’est-à-dire que nous avons toujours sur ce Chemin le maître spirituel avec nous, compagnon invisible sur notre route. Chemin faisant, nous mettons nos pas dans les siens, chaque chute nous fait tomber dans ses bras ouverts sur la croix et Il nous sauve à l’intérieur même de nos défaillances. Il n’y a pas d’enfer dans lequel Il ne soit descendu, si nous acceptons d’ouvrir nos yeux pour Le voir, et il n’y a pas de situation de laquelle Il ne cherche pas à nous tirer, si nous voulons bien Lui donner la main. Le « sacrement du pardon » n’est rien d’autre que cela, toujours et encore le retour au Christ, dans lequel nous a définitivement plongés le baptême, mais que nous trahissons sans cesse. Le Chemin est long, douloureux, et il est impossible à vivre si nous sommes seuls.

Le péché étant rupture avec Dieu-Source-de-Vie, est une maladie caractéristique de la mort de l’âme. Seul Dieu peut nous en guérir en nous redonnant la Vie. Par le sacrement, l’Esprit Saint infuse en nous le Christ Sauveur qui recrée l’âme, la vivifie, et la « restaure » pleinement, au double sens de ce mot, dans l’eucharistie.

Contrairement à ce que l’on croit souvent, la confession n’est pas un acte ponctuel, un sacrement que l’on reçoit quelque fois par an. Tout commence pour la confession, qui est un aboutissement et un nouveau départ, par un regard clair sur soi, précis et quotidien, devenant peu à peu un état de vigilance permanente. Il n’y a pas de vie spirituelle sans ce temps fort où l’on regarde tous les soirs la vie que l’on mène, pour l’apprécier sous la lumière du Christ. Non pas une analyse, mais une orientation de tout l’être vers l’unique nécessaire : comment le Christ est-Il présent dans ma vie ? Où penche mon cœur continument, mon désir profond ? Ma vie mène-t-elle quelque part ?

Au fond, il n’y a qu’une seule question : c’est celle de l’amour : C’est à l’amour qu’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples (Jn 15).

Ainsi, ce qui est au début un exercice ponctuel peut devenir ensuite un état presque continu que l’on appelle vigilance ou « la garde du cœur ». Elle est le tout du Chemin et l’une des plus grandes grâces que Dieu nous fasse en cette vie.

Dans ce cheminement, qui est un combat souvent douloureux, vient l’acte de la confession elle-même. Elle rend toute la démarche sacramentelle, c’est-à-dire accompagnée par la Présence et la Force divines. Avouer maintenant sa plus grande faiblesse, son péché, à Dieu par l’intermédiaire d’un prêtre, témoin du Christ et de la Communauté ecclésiale tout entière, c’est faire « une véritable opération chirurgicale ». S’arracher quelque chose, une passion à laquelle on s’était identifié, est vraiment une mort, une réelle mise en croix, impossible à réaliser tout seul. Tous ceux qui en appellent aux psychothérapeutes le savent bien… Cela échappe aux pouvoirs de l’homme, et voilà pourquoi c’est un sacrement où intervient la puissance de l’Esprit Saint. Celui qui dit son péché en confession, monte sur la croix avec le Christ par une mort volontaire.

Mort à la mort, cet homme ne meurt plus : il est déjà ressuscité. La seule façon pour nous de ne pas mourir, c’est d’accepter, de vivre ici et maintenant la mort librement, comme le Christ nous l’a montré. La confession devient ici un événement spirituel d’une portée insoupçonnée : ce qui pouvait être la fin de l’homme, définitive, se métamorphose en Vie définitive, éternelle, par la puissance de résurrection du Christ, sa folie d’amour. Le péché nous sépare de tout : de Dieu, de nos frères, de nous-mêmes, du monde et de la vie elle-même ; maintenant, parce que j’ai pu en parler au sein du sacrement, la Parole, le Christ mort et ressuscité, fait que la séparation devient communion.

Cet amour du Christ s’applique concrètement dans la vie de celui qui se confesse par les remèdes que le prêtre lui donne alors pour la guérison de son âme. Face à son mal, le prêtre lui conseille une attitude de vie nouvelle. Ce sera un instrument précieux pour son regard quotidien et la garde du cœur. Puis, à la fin de la confession, l’homme saisi par le désir de pardon et de repentir, reçoit du prêtre l’imposition des mains, geste du Christ et descente de l’Esprit. A ce moment-là, le pécheur est délivré de ses péchés, ils sont totalement anéantis et absorbés par la passion du Christ.

L’homme qui se relève de cet acte créateur n’est plus le même, il sent à nouveau couler les énergies divines en lui, il est entré dans la joie de son Maître (Mt 25,21) et tout le ciel se réjouit avec lui. Sa vie est redevenue une fête et il peut laisser jaillir l’action de grâce qui remet toujours le chrétien dans sa véritable tonalité. Il était désaccordé par la tristesse du péché, la joie de ressuscité le remet dans sa dimension « normale ». Seule la louange peut le maintenir dans cet accord juste, car elle prend appui en Dieu seul et fait taire toutes les fausses notes du péché…

Allez dire aux chrétiens qu’ils n’ont qu’un devoir au monde : la Joie ! (P.Claudel).

Que, grâce à notre démarche, Pâque nous accorde à nouveau à la Joie de Dieu !

Avec toute notre affection, à bientôt !

Père Alphonse et Rachel

Animateurs du Centre Béthanie

http://www.centre-bethanie.org

 

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 23:49

andreas_Kritis.jpg

 

Le 27 février, le patriarche orthodoxe Daniel de Roumanie, après avoir lu le Grand canon de saint André de Crète en la cathédrale patriarcale de Bucarest, a prononcé l’homélie suivante :

« Ce canon riche et beau constitue en même temps une méditation biblique et une prière de pénitence.

 

Le canon de saint André de Crète est un dialogue de l’homme pécheur avec sa propre conscience éclairée par la lecture de la sainte Écriture.

 

L’âme qui se repent pleure car elle n’a pas suivi l’exemple radieux des justes vertueux, mais l’esclavage des passions, présent chez de nombreux pécheurs qui ne se sont pas repentis, tandis que d’autres se sont sauvés uniquement pour avoir fait pénitence.

 

La prière du publicain « Dieu, aie pitié de moi pécheur » devient, dans le canon de saint André de Crète, le rythme et le souffle du repentir dans le verset insistant : « Aie pitié de moi, aie pitié de moi ! »

 

« Le Grand canon est chanté dans l’Église au début du Carême, pour montrer que tout le monde a besoin de repentir (…) Baptisés au nom de la sainte Trinité, les chrétiens renouvellent le sacrement du baptême par les larmes du repentir. Ils meurent au péché et ressuscitent spirituellement pour le Christ.

 

Le témoignage de la foi droite par la doxologie est intimement liée à la redécouverte de la vie droite par le repentir. La miséricorde de la sainte Trinité, Une en essence, vivifiante et indivisible est le fondement et la puissance qui aide les portes du repentir à devenir les portes du Royaume des cieux dans les cœurs de ceux qui veulent le salut et la vie éternelle.
 

 

Lu pendant les quatre premiers jours de la première semaine du Carême et en entier le jeudi de la cinquième semaine, le Grand canon, en raison des pensées édifiantes qu’il transmet et des thèmes nécessaires à la vie de chacun (humilité, repentir, contrition du cœur) et de sa profondeur, devient un manuel et un guide pour notre vie.

 

Le contenu du Grand canon est spirituel, un dialogue profond du pécheur avec sa propre conscience, qui attire son attention sur les péchés commis. On peut noter l’alternance de deux niveaux : l’âme pécheresse qui pleure ses péchés parce qu’elle n’a pas suivi la voie des justes, mais la voie large de l’égarement et qui crie depuis les profondeurs du cœur : « Pardonne-moi, j’ai  péché contre le ciel et devant Toi ! » et celui des êtres qui ont atteint la déification par le repentir ».


Publié par http://www.orthodoxie.com/

 

Texte du Canon
http://www.diocesedegeneve.net/images/pdf/canon%20de%20st%20andre%20de%20crete.pdf


 

Ecouter un extrait en slavon du Grand canon 


Le 1er hirmos du Grand canon de saint André de Crète, chanté par la chorale des chœurs des cathédrales de Montréal.
Ce canon est divisé en quatres parties réparties sur les quatre premiers jours du carême lors des grandes complies ; il est lu de nouveau en entier lors des matines du jeudi de la cinquième semaine de carême.
 

 

Ecouter en ligne (ne fonctionne pas sur IPad)

 

pour écouter cliquer la flèche verte 

Ecouter en ligne (fonctionne sur Ipad et sur certains navigateurs)
 

 

ou télécharger http://kliros.ru/audio/andros_pomoshnik.mp3

 

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