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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 23:31

guru nanak 

 

La théologie de Nânak gurû fondateur de la religion des sikhs après avoir vécu une expérience mystique rejoint de façon étonnante certains aspects de l'expérience spirituelle des mystiques chrétiens (sans bien entendu la révélation proprement  chrétienne de la Trinité et de l'Incarnation qui éclaire cette expérience).

 

Au coeur de son enseignement (celui de Nânak) est la foi en un Dieu unique révélé par sa création. Ce Dieu est le vrai Gurû tout-puissant, infini, éternel, sans forme ni attributs, inconnaissable, ineffable et omniprésent.

 

À la fois extérieur à l'homme et présent en lui, il peut lui manifester sa grâce et le fait ainsi accéder à la Vérité qui seule subsistera à la fin des temps. Sans cette grâce, l'homme s'égare dans la quête des biens de ce monde ou la recherche du salut sous la conduite de mauvais maîtres. Avec cette grâce, un être humain peut se défaire de son illusion sur le monde, et se mettre sur la voie de la délivrance en écoutant en son coeur la voix du Seigneur - appelée gurû (maître), par Nânak - murmurer le " Mot "

 

Ce dernier lui révèle l'« Ordre divin », l'enseignement de Dieu qui est tout à la fois le principe de l'harmonie universelle et l'indication d'un salut possible. - Pour entendre cet Ordre, l'homme doit purifier son essence spirituelle, éliminer ce que (certains textes poétiques)  appellent ses "arriérés", car son ego est prisonnier de la vie, matérielle et de ses fautes.

 

Aussi Nânak lui propose-t-il une discipline, qui consiste principalement en la remémoration et la répétition du Nom divin.

 

L'homme peut ainsi obéir à l'Ordre et s'élever jusqu'au royaume de la Vérité lorsqu'il y accède, son essence régénérée se fond en Dieu dans une suprême béatitude.

Denis Matringe directeur de
recherche au CNRS, auteur, entre autres des Sikhs, histoire et tradition des lions du Poniab (Albin Michel,:2008)

Extrait de l'article L'Âdi Granth et Gurû Nânak dans Sagesse de l'Inde Le Point Références Mars - Avril 2012

 

Plus sur Nânak

Une sentence bien connue de Nanak est : « Il n'y a ni hindou et ni musulman. » À ceux qui demandent alors qui ils sont s'ils ne sont ni hindous, ni musulmans, il répond : « vous êtes des disciples ». C'est ainsi que le mot Sikh (disciple), se répand.


http://consciencesansobjet.blogspot.com/2011/01/guru-nanak.html

 

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 23:47

addiction_boisson.jpg

Les Pères du Désert, qui avaient lu et compris l’Évangile, avaient compris également que c’est toujours la relation qui guérit. La solitude le leur avait appris et les soutenait dans leur vie communautaire. Ils savaient que la relation croît par l’écoute. Ils savaient aussi ce que sont les démons…

 

L’addiction n’est que la conséquence tragique d’une erreur d’identification. Nous pensions que cette substance ou cette activité allait nous aider à trouver ce que nous cherchions. En réalité, elle s’est avérée être un démon déguisé en ange de lumière et maintenant, nous sommes captifs. Notre soif de Dieu a été déviée et nous buvons du poison.

 

Lorsque Cortez, l’envahisseur espagnol du XVIe siècle, arriva sur la côte mexicaine, les Aztèques crurent qu’il était l’accomplissement de leurs prophéties religieuses. Ils l’embrassèrent et l’accueillirent avant de découvrir au prix de leur culture tout entière qu’ils s’étaient trompés.

 

On s’agrippe toujours à ses sauveurs imaginaires sans se rendre compte qu’aucun sauveur véritable ne permet qu’on s’agrippe à lui. « Ne me retiens pas… Je ne suis pas encore monté vers le Père. » Le vrai guérisseur laisse le lien se nouer, mais ne le laisse pas dévier dans l’addiction.

 

Pour les chrétiens, Jésus était un médecin de l’âme humaine plutôt que le fondateur d’une nouvelle religion. Son sens profond – et tous ces niveaux d’identité ouverts par sa question « Qui dites-vous que je suis ? » – ne se laissaient découvrir que dans la liberté qu’il offrait à ceux qui apprenaient de sa douceur et de son humilité. Ceux surtout qui acceptaient le joug léger de son amitié.

 

Abandonner cette liberté pour une autre dépendance, c’est manquer le reconnaître. « Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. » C’est un avertissement qui nous est adressé, à nous aujourd’hui, autant qu’une description de ce qu’il lui advint durant sa vie temporelle. Et il vise davantage les chrétiens qui en font un autre dieu ou idole que les vrais chercheurs qui ne savent pas encore comment le comprendre.

 

Il ne pouvait pas être plus clair : il s’offre lui-même comme un chemin qui, à son niveau le plus profond, se comprend comme étant identique au but lui-même. « Qui croit en moi, croit, non pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ; et qui me voit, voit celui qui m’a envoyé » (Jn 12, 44).

 

On écarte facilement le paradoxe contenu dans ces paroles. On préfère les certitudes rationnelles, définissables. Il est facile également de rire de ce qui semble remettre en question nos façons habituelles de penser et de percevoir la réalité. Et si ces modes de perception familiers inversaient la réalité en fin de compte ? Et si ce que nous appelons liberté n’était qu’addiction ?...

 

Les Pères du Désert avaient compris que pour affronter les dures vérités de notre illusion et de nos dépendances, il faut vaincre de multiples tentations. C’est aussi en grande partie le sens de cette joyeuse période.... Ils y voyaient une lutte avec les démons, mais ils savaient que ceux-ci sont à l’intérieur de nous. C’est se dérober au combat que de les projeter à l’extérieur. L’intégrité de la personne, la liberté d’être soi et d’aimer les autres, se perfectionne dans la mise à l’épreuve volontiers acceptée chaque fois que nous nous asseyons pour accomplir l’œuvre du silence.

 

Extrait de Laurence Freeman osb, Bulletin trimestriel, Vol 30, n°1, mars 2006


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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 23:28

mediter_desert.jpg

Toute la tradition chrétienne nous apprend que, pour devenir sages, il faut nous faire à l’idée que nous n’avons pas ici-bas de « cité permanente » (He 13, 14)…, mais la grande illusion qui anime l’esprit de ce monde procède d’un point de vue diamétralement opposé… [L]a sagesse de notre tradition enseigne que la conscience de notre faiblesse physique nous permet de voir aussi notre fragilité spirituelle.

Il y a en nous tous une profonde connaissance, si profonde en vérité qu’elle est la plupart du temps ensevelie, qu’il nous faut établir le contact avec la plénitude de vie et avec la source de vie. Il nous faut établir le contact avec la puissance de Dieu et, d’une manière ou d’une autre, ouvrir les fragiles « vases de terre » que nous sommes à l’amour éternel de Dieu…

La méditation est une voie qui donne de la force parce qu’elle est le moyen de comprendre notre nature mortelle. C’est le moyen d’avoir clairement conscience de notre propre mort. Ceci parce qu’elle est la voie qui transcende notre mortalité. Elle est la voie, au-delà de la mort, vers la résurrection, vers une vie nouvelle et éternelle, la vie qui jaillit de notre union avec Dieu. Dans son essence, l’Évangile chrétien proclame que nous sommes invités maintenant, aujourd’hui, à faire cette expérience. Nous sommes tous invités à mourir à notre vanité, à notre égoïsme, à nos limites. Nous sommes invités à mourir à notre exclusivisme. Nous sommes invités à tout ceci parce que Jésus nous a précédés dans la mort et a ressuscité des morts. Cette invitation à mourir est aussi une invitation à naître à une vie nouvelle, à une communauté, à une communion, à une vie pleine et sans peur. Il serait difficile, je présume, de déterminer ce qui fait le plus peur, la mort ou la résurrection. Mais, dans la méditation, nous nous défaisons de nos peurs parce que nous prenons conscience que la mort est mort à la peur et que la résurrection est naissance à une vie nouvelle.

Chaque fois que nous nous asseyons pour méditer, nous entrons dans cet axe de mort et de résurrection. Ceci parce que, dans notre méditation, nous dépassons notre vie et toutes ses limitations pour entrer dans le mystère de Dieu. Nous découvrons, chacun d’entre nous par sa propre expérience, que le mystère de Dieu est le mystère de l’amour, de l’amour infini, de l’amour qui dissipe toute peur. Telle est la résurrection, l’accession à la pleine liberté qui se lève en nous une fois que nos propres vies, mort et résurrection sont bien présentes à l’esprit.

La méditation est le grand moyen de centrer notre vie sur la réalité éternelle qu’est Dieu, réalité éternelle qui est à découvrir dans notre cœur. La discipline de la récitation du mot de prière, la discipline du retour quotidien, matin et soir, à la méditation n’a que ce seul et suprême but : nous centrer totalement sur le Christ avec une acuité de vision qui permette de nous voir, de voir toute réalité, telle qu’elle est. Écoutons saint Paul s’adressant aux Romains (14, 7-8) :

Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. 

John Main o.s.b., extrait de Le Chemin de la méditation, « Mort et Résurrection », Bellarmin, 2001, p. 117-119.

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