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14 septembre 2020 1 14 /09 /septembre /2020 19:30
Le contenu théologique caché dans les films E.T. et La soupe aux choux

Il y a peu, France 3 diffusait « La Soupe aux Choux », suivi immédiatement de « E.T. ». Je vous livre, un peu en retard, mon petit bilan de cette soirée Soucoupes Volantes.

Mettons les pieds dans le plat : c’est une soirée placée sous le signe du sacré. Mais pour mieux exposer mon propos, on va d’abord parler de E.T., pour mieux lire le contenu théologique qui traverse également la Soupe aux Choux.

1. E.T. débarque dans un monde déserté par le Père. Les enfants n’ont pas de père, il est parti quelque part « au Mexique ». La mère des enfants s’appelle Mary.

2. Le film est presque intégralement filmé à hauteur d’enfant, ce qui constitue un parti narratif extrêmement puissant, et assez unique au cinéma il me semble. Hormis la mère, les adultes n’ont quasiment jamais de visage. Les visages des adultes sont hors-cadre, ou dans l’ombre, ou masqués. Les adultes forment un monde hostile.

3. Le monde d’Elliott est également un monde de querelle : lorsque Elliott, souvent en conflit avec sa fratrie ou ses camarades de classe, fait la connaissance de E.T., il lui présente ses jouets : des figurines qui se battent et s’entretuent. Mais E.T. apprend à Elliott la concorde avec ses frères. E.T. est un artisan de paix.

4. E.T. est invisible aux adultes. Il ne se révèle qu’aux enfants ou aux âmes d’enfants. Même sous le nez de Mary, E.T. n’est jamais vu par elle, trop occupée qu’elle est à ses tâches ou à ses problèmes de grande personne.

5. E.T. opère des miracles : il guérit les blessures, ressuscite les plantes, fait voler les jouets, fait voler les enfants. Le contact des mains d’Elliott et de E.T. lors de la guérison est une citation explicite des mains de Dieu et d’Adam peintes par Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine. E.T. est Maître de la Vie.

ET fingers

6. E.T. devient malade à partir du moment où il parvient à « phone home ». Elliott s’endort comme les disciples à Gethsémani. Lorsqu’il se réveille, il trouve E.T. mourrant au bord de la rivière. Il l’a abandonné au lieu de veiller sur lui.

7. E.T. est finalement capturé par les Adultes. Ils s’acharnent à le sauver de la mort. La vie d’Elliott et de E.T. sont liées par la même force, leurs vies sont tenues ensemble sur le même électrocardiogramme. Il y a une communion surnaturelle.

8. E.T. meurt. Il est mis au tombeau. Au moments de sa mort, le rideau transparent du bloc opératoire est déchiré comme tombe le voile du Temple lorsque le Christ expire. À ce moment, un des Adultes révèle son visage qui s’éclaire. Il prononce le mot de miracle pour qualifier la venue de E.T. sur Terre, même si le voici mort. Il a exactement l’attitude du soldat romain au pied de la Croix, qui était l’ennemi du Christ mais qui se convertit en disant « vraiment, celui-là était le Fils de Dieu ».
Elliott parle à E.T. mort à travers le hublot du tombeau, comme le Vrai Corps est exposé à travers le hublot de l’ostensoir.

9. E.T. resuscite dans le secret de son tombeau. Il se révèle à Elliott, vivant. Fun fact : E.T. est botaniste, tout comme le Christ ressuscité est pris pour un jardinier au sortir de son tombeau. Il est vêtu d’un linge blanc, il apparaît dans une lumière de paradis, son cœur est visible, il est enflammé, palpitant, lumineux, rouge sang.
E.T. est vainqueur de la Mort.

ET heart

19. E.T. quitte la Terre dans une Ascension vers le Ciel, sous les yeux de Mary qui s’agenouille. Il prononce un commandement d’amour : « Be good ». Son vaisseau trace dans le ciel une Arche d’Alliance. Fin du film.

ET rainbow

20. Elliott est clairement le Jean-Baptiste de l’histoire, l’annonciateur, le révélateur, celui qui l’a d’ailleurs baptisé. Son nom contient le nom d’E.T. E-lliot-T, comme les noms hébreux contiennent les attributs du Logos divin.

Les références christologiques sont innombrables, je ne vous fais que les plus explicites. J’aurais pu aussi vous parler de sa venue sur Terre à bord d’un vaisseau qui ressemble à un sapin de Noël, ou encore de sa première apparition à Elliott dans une cabane qui ressemble à s’y méprendre à une crèche de Bethléem.

+++

Okay, alors maintenant on va parler de la Soupe aux Choux. Ça va être plus court. La théologie vient, mais après quelques développements.

Très intéressant. La Soupe aux Choux, c’est à peu près le contraire de E.T., en tout.

Si E.T. est filmé à hauteur d’enfant, La Soupe aux Choux est entièrement filmé à hauteur de vieux.
E.T. filme des enfants querelleurs qui découvre la concorde, la Soupe aux Choux filme des vieux camarades que l’arrivée de l’extra-terrestre va risquer de séparer par un suicide. L’extra-terrestre va même arriver à séparer un couple pourtant marié par-delà la mort.

E.T. c’est le Monde païen nocturne qui découvre la lumière, La Soupe aux Choux c’est le Vieux Monde rural de la camaraderie et de la joyeuse crasse, foutu en l’air par l’arrivée d’un Monde d’Après obnubilé par la religion du progrès et le culte de « l’expansion économique » comme dit le Maire.

E.T. est l’être qui va tirer les humains de l’ignorance du vrai et du bon, la Soupe aux Choux ce sont les humains qui enseignent à l’extra-terrestre, issu d’un monde bureaucratique qui condamne le principe du Plaisir, en quoi consiste la vraie vie.

E.T. c’est le monde ancien qui attend le Messie, la Soupe aux Choux c’est le monde d’après qui se débarrasse du Messie.

La Soupe aux Choux, c’est le désarroi des enracinés, attachés à la mystique de la terre, à la générosité du potager, à l’immensité de l’ici, faisant face à une mystique de l’efficience économique, à la stérilité des loisirs et de la consommation, au nulle part des parkings et des lotissements.

Et Dieu ?

Le Glaude et le Bombé savent très bien où est Dieu. Il est dans le pain et dans le vin. Parce que « boire un canon, c’est de l’amitié ». Le Glaude et la Denrée, c’est le Petit Prince et le Renard de St-Ex : c’est en s’apprivoisant que l’on peut s’aimer en vérité. C’est en tissant du particulier, en instaurant des rites, en instaurant la Divine Soupe aux Choux qui transforme la société des robots Oxiens en civilisation de la saveur. C’est l’eucharistie, leur secret. Le sel de la terre. La mesure de levain dans la pâte à pain.

La Soupe aux Choux, c’est apporter littéralement la Terre des Gourdiflots au cosmos glacial, c’est la supériorité du Terroir aussi petit qu’un grain de sénevé sur l’Infini Intersidéral sans qualité.

Le Glaude et le Bombé sont des missionnaires, des apôtres. Leur monde les raille désormais, ils sont des débris, des vestiges, des reliques ringardes, des bêtes de foire égarées dans le Parc de Loisirs Mondial. Le désert spirituel d’Oxo leur tend les bras. Ils y seront considérés à leur juste valeur : des créateurs d’amitié. Une amitié qui déborde, qui tache, qui ne s’encombre pas de la pureté des hypocrites, une amitié qui fait des prouts et qui se fait des tapes dans le dos.

La Soupe aux Choux, film ultra-réactionnaire qui glorifie la paysannerie, condamne le stupide progrès, sait l’inanité de « l’expansion économique », se désole des jeunes filles qui ne connaissent plus la pudeur et la tenue, se navre des rêves parisiens qui échouent en cauchemars de serveuses parce que « la campagne c’est juste bon pour les ploucs », réhabilite la crasse qui sent le lard et célèbre l’eau fraîche des puits parce qu’elle transfigure le perniflard.

La Soupe aux Choux, c’est le Glaude qui fait le choix de pardonner à sa Francine et à son Bombé de l’avoir fait cocu, mais de ne jamais pardonner au Maire de vouloir l’exproprier.

La Soupe aux Choux est la victoire cosmique des Saintes Espèces.

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13 septembre 2020 7 13 /09 /septembre /2020 19:30

 

Soeur Elisabeth du monastère Saint-Michel de Bois-Aubry, iconographe depuis plus 25 ans est une ancienne élève de Léonide Ouspensky.

Elle a animé des sessions d'initiation et de perfectionnement à l'écriture d'icônes dans son monastère et au centre Béthanie.

Victime d'un AVC elle a perdu une partie de ses facultés de mémorisation et de déplacement dans l'espace et donc elle n'écrit plus d'icône et ne nous charme plus de ses conseils spirituels.

Ces vidéos d'archive sont un témoignage d'amour de ses ancien.nes élèves. Si vous souhaitez lui transmettre un message n'hésitez pas à mettre des commentaires que nous lui remettrons.

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 19:22
La multiplication des masques ou la parabole des grenouilles

Cette homélie a été attribuée par erreur à Mgr Aupetit. L'homélie sera remise en ligne bientôt mais sans cette mauvaise attribution.

« Le soir venu, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : l’endroit est désert et l’heure est avancée. Renvoie cette foule qui ne respecte pas les consignes sanitaires, de peur qu’il n’advienne un nouveau cluster. Mais Jésus leur dit : ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur ce qui est nécessaire. Alors ils lui disent : mais nous n’avons là que cinq masques jetables et un tout petit peu de gel hydro alcoolique ! Alors Jésus ordonna à la foule de s’asseoir sur l’herbe en respectant les distances et les gestes barrières, les disciples distribuèrent le gel et les masques, et chacun rentra chez soi se faire tester, et tous les tests étaient négatifs… »

Vous croyez que je plaisante ? Pas du tout. Je me prépare pour le jour où le Comité de Salut Public nous demandera de réécrire l’Evangile conformément aux consignes sanitaires : cela ne saurait tarder. Allons, direz-vous, ne plaisantez pas avec ces choses. Il faut bien être attentifs, « le virus circule toujours » … Nous ne risquons pas de l’oublier, les slogans officiels nous le répètent à satiété, avec les consignes infantilisantes qui les accompagnent : « lavez-vous les mains », comme à la maternelle.

– Oui, mais rendez-vous compte : le danger, la protection des personnes fragiles … Que les personnes fragiles se protègent, bien entendu. Qu’il faille les protéger, c’est entendu. Est-ce une raison pour maintenir tout un pays dans la psychose et dans la peur ? Le journal publie : Recrudescence de l’épidémie dans la Loire. Lisez l’article : deux cas en réanimation. Que cherche-t-on à faire ? À tuer toute vie sociale ? À transformer la population en zombies dociles, qui ne se déplaceront que si on leur donne la permission ? Qui y trouve son compte ? Pourquoi n’entendons-nous jamais les voix discordantes, celles qui donnent des informations pertinentes et mesurées, sans entretenir le délire alarmiste des médias et des réseaux sociaux ? Non, l’épidémie ne reprend pas, et pour maintenir la pression on en est réduit, faute de pouvoir asséner quotidiennement le nombre des morts, qui est infime, de parler des « clusters » – pourquoi « clusters » et non « cas d’infection » ? Pour effrayer davantage ? J’ai lu quelque part les propos d’un pontife médiatique qui disait que nous vivons « une stabilité dangereuse », propos qui n’auraient pas déparé dans la bouche du docteur Knock : « Vous vous portez bien ? C’est très inquiétant ! Tout bien portant est un malade qui s’ignore ! ».

Qui a intérêt à nous faire peur ? L’Etat, qui peut assouvir sa passion habituelle pour le jacobinisme répressif ? Le masque partout pour tout le monde, à Montarcher (lire, par exemple, les propos de l’anthropologue suisse Jean-Dominique Michel ou du professeur Freund, urgentiste à la Pitié Salpêtrière, sur le site « Benoît et moi », le 20 juillet dernier) comme à Sarcelles, au Crêt de l’Oeillon comme dans le métro, à l’église comme en discothèque, et 135 € d’amende ? Un journaliste italien, il y a quelques semaines, avait écrit un éditorial qui s’intitulait Dalla mascherine alla museruola : du masque à la muselière. Les Italiens ont toutes les raisons de le dire, puisque le ministère de Giuseppe Conte, sans légitimité démocratique, reposant sur une alliance improbable gialla-rossa a mis, à la faveur de la crise, le parlement hors-jeu depuis six mois et gouverne uniquement par décrets du Premier Ministre, l’équivalent de nos ordonnances … Circulez, il n’y a rien à voir !

Faut-il rappeler que cette semaine, par une prolongation extraordinaire de la session parlementaire, sans vrai débat et toutes affaires cessantes, a été votée la loi de bioéthique dont notre évêque nous disait si justement la semaine dernière qu’elle n’était ni bio ni éthique, dangereuse pour les plus faibles, ouvrant la porte à de nouvelles dérives qui ne manqueront pas d’arriver ? Qui en a parlé ? C’était bien plus important de dénombrer les « clusters » ! Et le tour est joué … C’est le principe du cliquet : une fois que l’on a franchi un cran, on ne revient plus en arrière, et on prépare le cran suivant. La loi PACS ? On nous a juré que c’était pour ne pas avoir à toucher au mariage. Ce cran-là franchi, le « mariage pour tous » est arrivé – oui, mais cette fois on a promis qu’on n’irait pas plus loin, qu’il n’était pas question d’aller à la PMA, à la GPA … Et passez muscade, une loi au Parlement en plein été et en pleine crise, et le cran est passé. C’est quoi, le prochain ? Le tri sélectif avant la naissance ? Les bébés proposés sur catalogue ?

Vous connaissez la parabole de la grenouille bouillie : si vous jetez la grenouille dans l’eau bouillante, elle saute aussitôt de la casserole. Alors il faut la mettre dans l’eau légèrement tiède, pour qu’elle s’y trouve bien, et faire monter la température tout doucement. Et quand la grenouille s’en aperçoit, elle est cuite. Frères et sœurs, allons-nous nous laisser faire, ou écouter aujourd’hui la parole de l’apôtre Paul : « J’en ai la certitude. Ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l’avenir, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ notre Seigneur ». Rien, entendez-vous, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. Et nous nous laissons gagner par la peur, par l’hésitation, par la « servitude volontaire », pour reprendre l’expression de Montaigne et La Boetie ? Préférons-nous nous laisser bercer par la providence d’Etat et le ministère du bien-être, qui nous garantira de tout, et qui nous permettra même d’aller à l’église, si nous suivons bien les consignes, et si nous portons bien notre masque, comme en 1790 il fallait porter une cocarde tricolore à son chapeau pour montrer qu’on était bon patriote ? Nous voulons une vie sans risque, nous aurons une vie sans risque. Mais rappelez-vous quand même de la grenouille, si vous ne voulez pas finir bouillis.

Abbé B. Martin
2 août 2020

Source : ICI

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