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23 juillet 2017 7 23 /07 /juillet /2017 22:25
Deux positions par rapport à la notion de l'existence d'une loi naturelle en l'homme
1. La loi naturelle selon C.S. Lewis

Existe-t-il une morale en dehors des conventions sociales inventées par l’Homme ?

Dans sa démonstration magistrale de l’existence d’une Loi naturelle, l’écrivain C.S. Lewis interpelle le lecteur : « Vous est-il arrivé d’entendre des gens se quereller ? »[1]

Après cette simple question, tout le monde répond « bien sûr » par l’affirmative et se retrouve pris dans le raisonnement de l’auteur : Nous pouvons apprendre une leçon importante en écoutant ce que les gens disent quand ils s’insurgent : « Tu aimerais qu’on te fasse la même chose ? C’est ma chaise, j’y étais avant toi ! Allez, tu l’as promis !” ».[2]

Dans la citation ci-dessus, on remarque immédiatement que le plaignant (et nous le faisons tous) fait toujours appel à quelque chose qui est extérieur à la dispute. *

Il ne fait pas que dire « ton comportement me déplaît ». Non, c’est comme si l’attitude de la personne que l’on a en face de soi contrevenait à une conduite implicite que le vis-à-vis n’est pas censé ignorer.

Et celui qui est accusé se justifie à son tour par rapport à cette règle implicite : « Il prétend que dans ce cas particulier la personne n’avait pas à garder son siège ou qu’un événement fortuit l’a empêché de tenir sa promesse… Manifestement, les deux parties ont à l’esprit une sorte de loi ou règle de franc-jeu ou de bonne conduite sur laquelle ils se basent. »[3]

Agir selon des règles implicites

Lewis en vient à la conclusion que le monde entier agit tout le temps comme si des règles du jeu universelles existaient de manière implicite.

À moins de souffrir d’un dérèglement pathologique grave, personne ne va jamais vouloir faire le mal sciemment.

Tout le monde va toujours essayer de mettre la « règle de franc-jeu » de son côté.

En général personne ne saute à la gorge de son voisin ou de son collègue de manière instinctive, comme un animal dont l’instinct dicte le comportement.

La plupart des gens vont plutôt essayer de montrer qu’ils ont droit à ce qu’ils demandent car l’autre a tort.

Et bien sûr comme la plupart des gens (sinon tous) sont à des degrés divers de mauvaise foi ou se trompent sur la règle, le mal arrive.

Cette règle implicite fut toujours appelée « Loi naturelle » et Lewis de mettre immédiatement en garde contre une fausse idée qu’on pourrait se faire de celle-ci.

Car bien sûr la plupart des gens lorsqu’ils entendent parler de « Loi naturelle » pensent immédiatement aux lois de la physique ou de la biologie.

La différence entre les deux relève du libre arbitre : « Quand les penseurs d’autrefois appelaient Loi naturelle la loi du Bien et du Mal, ils pensaient en fait à la Loi de la nature humaine. L’idée était la suivante : de même que tous les corps sont gouvernés par la loi de la gravitation et les organes par la loi de la biologie, la créature appelé Homme a aussi sa loi. Cette dernière est pourtant très différente : alors qu’un corps ne peut choisir s’il doit obéir ou non à la loi de la gravitation, un homme peut choisir d’obéir ou non à la Loi de la nature humaine. »[4]

D’où vient cette Loi naturelle ?

La question à se poser est bien sûr que s’il y a Loi naturelle, il faut que quelqu’un l’ait écrite.

Cet auteur est sans conteste, pour le chrétien, Dieu. Saint Paul ne disait pas autre chose « Quand des païens, sans avoir la loi, font naturellement ce qu’ordonne la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, eux qui n’ont pas de loi. Ils montrent que l’œuvre voulue par la loi est inscrite dans leur cœur : leur conscience en témoigne également ainsi que leurs jugements intérieurs qui tour à tour les accusent et les défendent. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus Christ le comportement caché des hommes. » (Romains 2, 14 -16).

Chacun, quelque soit sa foi ou qu’il soit croyant ou non est capable de faire le Bien puisque Dieu a placé en chacun la capacité à discerner le Bien du Mal.

La conscience est l’organe permettant de saisir cette Loi universelle et éternelle qui ne dépend ni du temps, ni du lieu.

L’Église Catholique, inspirée par l’Esprit, se fait l’écho au travers de ses prises de position morale de cette Loi naturelle universelle.

Le fidèle catholique fait exactement la même chose.

Ce n’est pas qu’il suit aveuglement et sans réflexion la direction donnée par l’Église mais c’est qu’il s’en nourrit, qu’il l’utilise pour stimuler sa conscience et opérer le discernement entre le Bien et le Mal.

Ce faisant, s’aidant par la prière, le croyant est ouvert au souffle de l’Esprit qui attise la Loi naturelle qui sommeille en son cœur.

Il peut alors porter un jugement moral personnel sur le monde.

Sébastien Morgan

 [1]C.S.Lewis, Les fondements du christianisme, Ed. Aimé Viala, 2013, p. 19.

[2]ibidem p. 19.

[3]ibidem p. 19.

[4]ibidem p. 20.

2. Autre réflexion sur la loi naturelle

Résumé d'un travail collectif d'une commission théologique internationale : 

A la recherche d'une éthique universelle : Nouveau regard sur la loi naturelle, Suivi de Pour lire le document "A la recherche d'une éthique universelle" 

La loi naturelle est la norme de l'éthique que tous les hommes peuvent découvrir en eux, au coeur irréductible de la personne humaine, que nous appelons sa nature.

Ce n'est donc pas seulement la constatation empirique de la convergence des éthiques qui peut motiver l'agir humain, mais la conscience que l'éthique a un fondement dans l'humanité même de l'homme, et qu'elle crée par là même des droits et des devoirs pour tous les hommes.

Puisque nous prétendons que cette loi existe dans l'humanité de l'homme, elle n'est pas à inventer, mais à découvrir, à déceler dans les différentes cultures humaines qui l'expriment chacune d'une manière singulière.

Notre travail tente de discerner dans les grandes traditions philosophiques et religieuses de l'humanité le surgissement de cet universel humain (...).

Nous avons fait le pari que la notion revisitée de loi naturelle n'effrayera pas le lecteur. Notre travail s'adresse en premier lieu aux acteurs de l'Eglise catholique qui pratiquent le dialogue avec la culture contemporaine, dans les domaines qui aujourd'hui demandent des réponses communes aux grands défis de la bioéthique, de l'économie, de l'environnement. Nous souhaitons ainsi contribuer au dialogue interculturel et interreligieux, en poursuivant la recherche éthique, et en invitant les grandes traditions religieuses et philosophiques à opérer cette même maïeutique qui permet de dégager l'universel humain sur lequel nous devons construire nos relations en ce monde.

Roland Minnerath, archevêque de Dijon

Conclusion de cette réflexion

Conclusion

[113] L’Église catholique, consciente de la nécessité pour les hommes de rechercher en commun les règles d’un vivre ensemble dans la justice et la paix, souhaite partager avec les religions, les sagesses et les philosophies de notre temps les ressources du concept de loi naturelle.

Nous appelons loi naturelle le fondement d’une éthique universelle que nous cherchons à dégager de l’observation et de la réflexion sur notre condition humaine commune.

Elle est la loi morale inscrite dans le cœur des hommes et dont l’humanité prend de mieux en mieux conscience au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire.

Cette loi naturelle n’a rien de statique dans son expression. Elle ne consiste pas en une liste de préceptes définitifs et immuables. Elle est une source d’inspiration toujours jaillissante dans la recherche d’un fondement objectif à une éthique universelle.

[114] Notre conviction de foi est que le Christ révèle la plénitude de l’humain en l’accomplissant dans sa personne. Mais cette révélation, pour spécifique qu’elle soit, rejoint et confirme des éléments déjà présents dans la pensée rationnelle des sagesses de l’humanité.

Le concept de loi naturelle est donc d’abord philosophique et, comme tel, il permet un dialogue qui, dans le respect des convictions religieuses de chacun, fait appel à ce qu’il y a d’universellement humain dans chaque être humain.

Un échange sur le plan de la raison est possible lorsqu’il s’agit d’expérimenter et de dire ce qu’il y a de commun à tous les hommes doués de raison et de dégager les exigences de la vie en société.

[115] La découverte de la loi naturelle répond à la quête d’une humanité qui, depuis toujours, cherche à se donner des règles pour la vie morale et la vie en société.

Cette vie en société concerne tout un arc de relations qui va de la cellule familiale jusqu’aux relations internationales, en passant par la vie économique, la société civile, la communauté politique.

Pour pouvoir être reconnues par tous les hommes, dans toutes les cultures, les normes du comportement en société doivent avoir leur source dans la personne humaine elle-même, ses besoins, ses inclinations.

Ces normes, élaborées par la réflexion et soutenues par le droit, peuvent ainsi être intériorisées par tous.

Après la Seconde Guerre mondiale, les nations du monde entier ont su se doter d’une Déclaration universelle des droits de l’homme qui suggère implicitement que la source des droits humains inaliénables se situe dans la dignité de toute personne humaine. La présente contribution n’avait pas d’autre but que d’aider à réfléchir sur cette source de la moralité personnelle et collective.

[116] En apportant notre contribution propre à la recherche d’une éthique universelle, et en en proposant un fondement rationnellement justifiable, nous souhaitons inviter les experts et les porte-parole des grandes traditions religieuses, sapientielles et philosophiques de l’humanité à procéder à un travail analogue à partir de leurs propres sources afin d’aboutir à la reconnaissance commune de normes morales universelles fondées sur une approche rationnelle de la réalité.

Ce travail est nécessaire et urgent. Nous devons parvenir à nous dire, par-delà les divergences de nos convictions religieuses et la diversité de nos présupposés culturels, quelles sont les valeurs fondamentales pour notre commune humanité, de manière à travailler ensemble à promouvoir compréhension, reconnaissance mutuelle et coopération pacifique entre toutes les composantes de la famille humaine.

Le texte complet de ce travail est accessible en cliquant le lien ci-dessous

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22 juillet 2017 6 22 /07 /juillet /2017 22:48
Camilian Demetrescu - Abbraccio cosmico

Camilian Demetrescu - Abbraccio cosmico

Il y a des éléments de la nature avec lesquels nous ne pouvons pas jouer.

Il y a des réalités de la vie de l’homme avec lesquels nous ne pouvons pas jouer ; qui que nous soyons en ce que nous pouvons vivre ou désirer personnellement.

Il y a des lignes rouges que nous ne pouvons pas franchir sans quoi nous en connaîtrions des conséquences désastreuses pour la nature, l’environnement, la création toute entière et tout particulièrement pour l’homme et la femme. 

Les Etats s’engagent en faveur de la planète en demandant à chacun de respecter ce qui est écrit dans la nature.

Mais en même temps, on veut  codifier et défier la nature en brouillant des données naturelles au sujet de l’homme et de la femme dès sa conception.

L’exemple nous en est donné avec la PMA aujourd’hui et la GPA demain.

Elles déracinent l’homme de la nature et crée une fracture jusque dans l’harmonie elle-même entre les hommes : quels liens désormais entre la sexualité et la maternité ? Entre la sexualité et procréation ?

Procréation et filiation ? Entre filiation et paternité ?  

L’amour humain se trouve morcelé, humilié.

La « mère de location » (Commission familiale de l’épiscopat français 1984) peut-elle oublier le lien qu’elle tisse avec l’enfant qu’elle porte en elle ?

« Qu’en est-il pour le père qui donne la semence humaine, portant un patrimoine génétique, sans en assumer la responsabilité de l’éducation future de l’enfant ? » (cf. Commission familiale de l’épiscopat français 1984 )

La « manipulation de la nature que nous déplorons pour l'environnement devient ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. »(Benoit XVI, le 21 décembre 2012)

En effet, « Des processus biogénétiques en viennent à briser la filiation naturelle » (Jean Paul II au Conseil de l’Europe en 1988).

Aussi avec la PMA,

« l’homme n’est plus le résultat d’un amour par le processus si mystérieux de la procréation et de la naissance : il est un produit industriel » Il se trouve ainsi « déshonoré et privé de son propre éclat de créature ». Oui, "Il y a des limites que nous ne pouvons pas franchir sans devenir des destructeurs de la création.

Il est incontournable que la vie humaine doit rester ce dont on ne dispose pas.

Il faut une limite à ce que nous faisons, à ce que nous pouvons, à ce que nous avons le droit de faire, d’expérimenter.

« L’homme n’est pas une chose à notre disposition mais chaque homme particulier représente la présence même de Dieu dans le monde » (Cad Ratzinger, Voici quelle est notre Dieu. Ed Plon Mame p 92-93).

Face à cette logique de véritable rébellion de l’homme contre Dieu-Créateur (Cf Jean Paul II, le 14 mars 1988), nous ne pouvons et devons pas accepter les projets de lois qui s’annoncent au nom même de la vérité sur la personne humaine telle que Dieu Créateur et Père l’a inscrite dans la conscience de chaque personne depuis le matin du monde.

Dans l’Histoire des hommes, des civilisations entières ont disparu pour avoir fait un mauvais usage de la liberté, en avançant la main sur l’arbre de Vie.

C’est pourquoi, nous avons la responsabilité d’aider les jeunes dans leur formation à se préparer à accepter et assumer la responsabilité du don de l’amour et de la vie, dans l’unité de leur être.

Il y va de la survie de l’Humanité.

1er juillet 2017

Abbé Hubert Lelièvre

Délégué épîscopal à la Famille

diocèse Avignon

L'homme en flagrant délit de rébellion contre Dieu

Pour y réfléchir

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21 juillet 2017 5 21 /07 /juillet /2017 22:44
Mahadeva et Gauri les dieux amoureux

Mahadeva et Gauri les dieux amoureux

Les warli, peintres aborigènes de l'Inde
L'arbre de vie

L'arbre de vie

La jungle nourricière

La jungle nourricière

 Le dieu des graines, dans les étoiles, de Sanjay Parhad, 55x46 cm, matières naturelles et acrylique sur toile. Ghodsawari Dev, sur son cheval volant, est le dieu des graines qu’il porte dans un sac à l’épaule et qu’il répand sur le monde pour que celui-ci soit fertile. Il doit finir avant la tombée du jour, c’est pourquoi il porte un fouet dans la main droite pour faire aller sa monture.

Le dieu des graines, dans les étoiles, de Sanjay Parhad, 55x46 cm, matières naturelles et acrylique sur toile. Ghodsawari Dev, sur son cheval volant, est le dieu des graines qu’il porte dans un sac à l’épaule et qu’il répand sur le monde pour que celui-ci soit fertile. Il doit finir avant la tombée du jour, c’est pourquoi il porte un fouet dans la main droite pour faire aller sa monture.

Un art des origines, sensible et poétique
Jungles et villages, petites vaches nourrissant leur veau, divinités protectrices, semailles et récoltes, offrandes propitiatoires, humanité dansante et laborieuse, joyeuse et modeste ... Une contrée hors du temps, une "Arcadie" indienne, telle est la peinture des Warli...

 

Les Warli furent les premiers habitants du sous-continent indien. C'est une tribu dite "adivasi", c'est à dire "aborigène".

 

Leur expression graphique, qui utilise le "dessin archaïque", nous parvient en droite ligne du néolithique.

 

Les peintureswarli étaient, dans un lointain passé, faites sur les parois des grottes, puis, au fur et à mesure de la sédentarisation, elles le furent sur les murs des huttes.

 

Depuis 1970, les Warli, qui sont avant tout de petits paysans, peignent sur des toiles. Expression d'une culture, d'une spiritualité bien vivantes, mais aussi de la vie quotidienne de ce peuple aborigène de l'Inde.

 

L'art warli a fait son entrée dans un grand musée français :Confluences à Lyon

 

Extrait du site

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