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19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 20:30
Icônes présentes dans l’atelier du couple à la retraite.

Icônes présentes dans l’atelier du couple à la retraite.

Témoignage de  Marie-Hélène Coutable élève  de l’ ATELIER SAINT JEAN DAMASCENE" !..

Entrés dans l’Église orthodoxe il y a plus de vingt-cinq ans, Marie-Hélène et Yves Coutable ont très rapidement commencé à écrire des icônes.

Ils expliquent ce qui les y a poussés et exposent sans détour les fruits que ce travail produit sur leur chemin de foi.

Marie-Julie Gascon pour La Croix : Vous vous êtes tous deux tournés vers l’orthodoxie. Quand et pourquoi avez-vous fait cette démarche ?

Yves Coutable : Nous sommes devenus orthodoxes en 1998.

J’étais catholique-romain mais je ne pratiquais plus depuis longtemps.

Marie-Hélène Coutable : J’étais moi aussi catholique, mais j’avais été déçue par certaines attitudes ou certaines réponses à mes questions. Nous nous étions donc éloignés de l’Église. À un moment donné, nous avons éprouvé le besoin de retrouver du sens à nos vies, et nous avons cherché du côté du bouddhisme, de l’Inde, nous avons beaucoup lu…

Un jour, quelqu’un nous a parlé d’un prêtre orthodoxe.

Nous avons lu certains de ses livres, suivi ses conférences, et son enseignement a été pour nous à l’époque une découverte extraordinaire.

Puis, au cours d’un stage, on nous a orientés vers un autre prêtre, un enseignant de l’Institut de théologie orthodoxe Dumitru-Staniloae, qui est encore aujourd’hui notre père spirituel.

Il nous a invités à la liturgie du dimanche qu’il présidait, et nous avons su immédiatement que nous étions au bon endroit.

Qu’est-ce qui vous a touchés ?

M.-H. C. : Les chants, le caractère mystique de la célébration, la ferveur des personnes présentes. Dans la liturgie orthodoxe, on sent que Dieu est là, que les saints sont là, que la Mère de Dieu est là.

Notre père spirituel nous a accompagnés, expliquant ce que nous ne comprenions pas dans la liturgie, dans les fondements de la théologie…

Nous partions de zéro.

Comment et pourquoi vous êtes-vous lancés dans l’écriture d’icônes?

M.-H. C. : Nous sommes allés un jour au monastère Saint-Hilaire-et-Saint-Jean-Damascène à Uchon, en Bourgogne. Nous avons été frappés par les fresques qu’on peut y voir.

Nous avons contacté l’Atelier Saint-Jean-Damascène.

Le père Nicolas Garrigou, à l’époque, nous a conseillé de commencer par les icônes.

Y. C. : L’icône permet d’apprendre la symbolique des visages, des vêtements, des couleurs…

Elle demande tout un chemin d’apprentissage : on commence par un visage du Christ, de face puis de trois-quarts, on apprend à peindre les mains et les pieds…

On pose d’abord les teintes les plus foncées, puis on monte en lumière jusqu’aux dernières touches de blanc.

On passe ainsi de la terre à la lumière. On utilise des pigments minéraux ou végétaux ainsi que du jaune d’œuf. Il y a beaucoup à apprendre.

M.-H. C. : Nous bénéficions aussi d’un enseignement théologique indissociable de la technique. C’est père Jean-Baptiste Garrigou, le chef de l’Atelier Saint-Jean-Damascène, qui est notre maître iconographe.

Quelle place l’icône a-t-elle dans la théologie orthodoxe ?

M.-H. C. : Sa place dans la tradition est très ancienne. Le visage du Christ fut reproduit et la Mère de Dieu peinte dès l’époque des apôtres.

Elle atteste le dogme de l’Incarnation.

L’icône valorise le corps humain et la matière. Le Christ est Dieu fait homme, il a parlé, il s’est rendu visible, on l’a touché.

« La vie a été manifestée, et nous l’avons vue, nous en rendons témoignage », dit saint Jean dans sa première épître.

L’icône, comme la Parole, est révélation. L’icône d’un saint le montre transfiguré, déjà dans la vie éternelle.

C’est pourquoi l’expression des visages ne doit pas traduire d’émotion ou de passion, rien de psychique.

Dans l’histoire, au VIIIe siècle en particulier, la vénération des icônes a été soupçonnée d’idolâtrie…

M.-H. C. : Ce n’est pas de l’idolâtrie : on n’adore pas les icônes, on les vénère.

L’icône, en théologie, illustre le mystère des énergies divines par lesquelles le Saint-Esprit transfigure et sanctifie la matière.

Mais c’est surtout la personne représentée qui est rendue réellement présente par l’Esprit.

La foi en la présence réelle de Dieu et des saints est fondamentale.

Pour cette raison, de nombreux saints ont subi le martyre en défendant les icônes pendant la période iconoclaste.

Y. C. : Les saints dans les icônes sont « invisiblement présents ». C’est pourquoi nous les vénérons.

Devant elles, on fait le signe de croix, on se prosterne, on les embrasse, on les regarde dans les yeux.

Le saint représenté regarde les fidèles, et ce regard est parfois tellement fort que certains ont du mal à le supporter.

Comment choisissez-vous l’icône que vous allez réaliser ?

M.-H. C. : Souvent, nous réalisons des icônes à la demande de quelqu’un.

Cela crée entre nous un lien que je qualifierais « d’éternité ».

Nous prions pour cette personne.

Ou bien un appel intérieur nous invite à travailler sur une scène liée à telle ou telle fête liturgique.

On peut aussi se sentir appelé par un saint.

Yves et moi nous sommes mariés religieusement lors d’un voyage au Sinaï.

Nous devions trouver des alliances, mais il n’y en avait nulle part.

Nous nous sommes rendus en taxi au grand hôtel le plus proche et là, dans une vitrine, il n’y avait que deux alliances, qui avaient juste les bonnes tailles !

La cérémonie s’est tenue un 1er avril, ce qui me gênait un peu.

J’ai donc cherché quel saint on fêtait ce jour-là.

C’était sainte Marie l’Égyptienne, une ancienne prostituée qui s’est retirée quarante ans au désert du Sinaï.

J’ai immédiatement entrepris d’écrire son icône.

Que se passe-t-il quand une icône est terminée ? Y a-t-il une cérémonie particulière ?

Y. C. : Oui, l’icône est consacrée par une prière magnifique. Au milieu du peuple, le prêtre la bénit et la consacre.

Mais c’est ensuite, par la vénération des fidèles qui y reconnaissent leur foi, qu’elle prend toute sa puissance.

Esquisses d’icônes et essais de couleur par Marie-Hélène et Yves Coutable.

Esquisses d’icônes et essais de couleur par Marie-Hélène et Yves Coutable.

M.-H. C. : Certaines icônes guérissent.

Certaines versent des larmes, d’autres dégagent un parfum délicieux, une « odeur de sainteté ».

La tradition orthodoxe rapporte de nombreux miracles.Voilà plus de vingt ans que vous écrivez des icônes.

Quel effet cela a-t-il eu sur votre vie de foi ?

Y. C. : Pour moi, cela a été une révélation de comprendre que la personne que l’on peint est « invisiblement présente ».

Je parle à cette personne présente.

Écrire des icônes nous fait aussi avancer dans la vie intérieure.

Nous apprenons la patience, l’abandon, l’humilité. Plus on s’accroche pour faire une belle icône, moins on y parvient.

M.-H. C. : Il faut se laisser porter par l’Esprit, par Dieu, par le saint que l’on rend présent.

Mais on est toujours confronté à des problèmes techniques, une couleur que l’on ne parvient pas à trouver, nos pensées qui reviennent sans cesse…

L’icône demande une forme de combat spirituel.

Quand on entreprend une icône on a une idée en tête, mais on est confronté à la réalité de la matière que l’on utilise, à soi-même aussi et à ses limites, et finalement c’est l’icône qui décide.

Il m’est arrivé de passer deux jours de stage à pleurer dans ma voiture parce que je ne parvenais pas à ce que je voulais.

Quand vous commencez une icône, ne pouvez-vous pas, si vous estimez qu’elle est ratée, vous dire : je la jette et je recommence ?

M.-H. C. : Il m’est arrivé un jour d’avoir un problème avec la planche de bois sur laquelle je travaillais.

Chaque planche est apprêtée par une toile collée, qui prévient les fissures, puis par une quinzaine de couches d’enduit poncées de telle sorte que l’on arrive à une texture très lisse, semblable à de l’ivoire.

Quand j’ai commencé l’icône de saint Silouane, une réaction chimique – trop de colle dans l’enduit ? – a produit des auréoles. Je voulais arrêter mais notre professeur m’a dit : « Tu veux la mettre à la poubelle ? »

Je l’ai donc terminée malgré les taches.

Elle a une très belle présence, maintenant.Vous avez surmonté vos difficultés ?

M.-H. C. : Peu à peu, en renonçant à vouloir réaliser une belle œuvre d’art, en apprenant à m’abandonner pour laisser Dieu agir, en arrêtant le travail quand je ne suis plus suffisamment dans la prière et dans la véritable humilité.

L’humilité n’est pas un vain mot pour nous.

Avant de commencer une icône, nous prions le psaume 50, qui est le psaume du repentir : « Pitié pour moi, ô Dieu, en ta bonté ; en ta grande tendresse, efface mon péché… »

Y. C. : Ce travail demande un réel abandon de soi, même s’il garde une part de créativité personnelle, pour autant qu’elle soit conforme à l’Évangile : nous ne reproduisons pas des icônes à l’identique.

En ce qui me concerne, je ne parviens toujours pas à peindre les regards. Je laisse encore faire notre professeur.

La pose du regard, c’est un moment particulier ?

M.-H. C. : C’est le regard qui donne la vie à l’icône.

Il faut beaucoup de conditions pour réaliser une icône vraiment priante.

C’est dans la prière que l’on y parvient. En travaillant, nous récitons sans cesse la prière du cœur : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous ! »

Père Jean-Baptiste Garrigou raconte qu’il y avait en Russie un petit village de moines iconographes.

Quand un moine devait poser le regard sur le visage, il toquait à toutes les fenêtres pour que tout le village jeûne ce jour-là. Écrire une icône demande une certaine ascèse.

Trois livres de référence

Léonide Ouspensky, La Théologie de l’icône dans l’Église orthodoxe, Cerf, 2003, 530 p.

Un ouvrage majeur, édité pour la première fois en 1960, par un grand iconographe et théologien orthodoxe du XXe siècle.Tania Velmans, L’Art de l’icône, Citadelles et Mazenod, 2013, 384 p.

Un très beau livre d’art et d’histoire qui présente les plus belles icônes byzantines du VIe au XVe siècle, par une spécialiste, directrice de recherche honoraire au CNRS.

Egon Sendler, Les Mystères du Christ : les icônes de la liturgie, Desclée de Brouwer, 2001, 320 p.

Les fêtes liées à la vie du Christ et leur interprétation dans les icônes. Par le père Sendler, jésuite, hiéromoine de rite byzantin, iconographe et historien de l’art.
 

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17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 20:30
Sainte Gobait

Sainte Gobnait (vers le VIe siècle ?), également connue sous le nom de Gobnat ou Mo Gobnat ou Abigail ou Deborah, est le nom d'une sainte irlandaise du haut Moyen Âge dont l'église était Móin Mór, plus tard Bairnech, dans le village de Ballyvourney (irlandais : Baile Bhuirne), dans le comté de Cork, en Irlande.

Elle est associée aux Múscraige et son église et son couvent se trouvaient à la frontière entre les Múscraige Mittine et les Eóganacht Locha Léin. Sa fête est le 11 février.

Gobnait est née dans le comté de Clare au cinquième ou sixième siècle, et on dit qu'elle était la sœur de Saint Abban. Elle a fui une querelle familiale et s'est réfugiée à Inisheer, dans les îles d'Aran.

Là, un ange lui apparut et lui dit que ce n'était pas « le lieu de sa résurrection » et qu'elle devait chercher un endroit où elle trouverait neuf cerfs blancs en train de paître. Elle trouva les cerfs à l'endroit connu aujourd'hui sous le nom de St. Gobnet's Wood. On dit que Saint Abban a travaillé avec elle à la fondation du couvent et qu'il a placé Saint Gobnait à sa tête en tant qu'abbesse.

Les Celtes tenaient les abeilles en haute estime, car ils croyaient que l'âme quittait le corps sous la forme d'une abeille ou d'un papillon. On dit que Gobnait a ajouté l'apiculture au travail de sa vie, développant une affinité avec elles tout au long de sa vie. Elle a fondé un ordre religieux et consacré ses journées à aider les malades. On a supposé qu'elle utilisait le miel comme moyen de guérison. On lui attribue le mérite d'avoir sauvé les habitants de Ballyvourney de la peste.

Légendes

Une histoire raconte qu'elle a chassé un brigand en envoyant un essaim d'abeilles à ses trousses et en l'obligeant à restituer le bétail qu'il avait volé.

Certaines traditions l'associent à la sainte légendaire Latiaran, patronne d'un puits sacré à Cullen, faisant d'elles deux sœurs sur trois.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Fête : 11 février.

Autres noms : Gobnaid, Gobnad, Abigail et Deborah.

Dans l'ancienne loi Brehon, ils ont rédigé les jugements sur les abeilles ("bechbretha") au septième siècle. Ces jugements couvraient toutes sortes de questions liées aux abeilles.

Par exemple, que faire en cas d'intrusion d'abeilles, comment décider à qui appartiennent les abeilles, comment punir le vol d'abeilles ou de miel, et quelle quantité de miel un apiculteur doit-il offrir pendant ses heures de travail. Il est toujours important d'avoir de bonnes manières.

Dans l'Irlande d'aujourd'hui, il y a plus de 2 000 apiculteurs avec 2 000 colonies d'abeilles !

Dans une version de l'histoire du Co. Kerry, le père de Gobnait était un pirate qui était venu s'échouer à Ventry (Fionntraigh), dans le comté de Kerry. Cependant, il n'y a pas beaucoup de preuves de cette version.

Certains cerfs sont blancs en raison d'un "leucisme", qui fait perdre aux poils et à la peau leur couleur naturelle. Dans certains mythes celtiques, les cerfs blancs étaient considérés comme des messagers de l'Autre Monde.

Le cerf blanc que Gobnait a vu serait en fait une espèce de cerf rouge atteint de leucisme.

Les abeilles goûtent non seulement avec leur langue, leurs mâchoires et leurs antennes, mais aussi avec leurs pattes avant ! Elles battent des ailes environ 11 400 fois par minute, d'où le bourdonnement. En plus de produire du miel et de la cire...

TÂCHE

Des idées pour les abeilles ! Plantez des fleurs que les abeilles apprécient particulièrement, comme la lavande et les tournesols, ou laissez une partie de votre jardin à l'état sauvage pour que les pissenlits puissent pousser (ils constituent une nourriture essentielle pour les abeilles). Pour relever un plus grand défi, construisez un "hôtel à abeilles" pour les abeilles solitaires !

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12 février 2025 3 12 /02 /février /2025 20:59
La femme dans l'Eglise

L'Église, en étudiant l'éventuelle ordination des femmes cherche avant tout à rester cohérente avec la volonté de son Fondateur. Elle se sent dépositaire et non propriétaire d'une vérité et de certains moyens pour distribuer la grâce divine.

Toute autre considération, si intéressante soit-elle, a pour l'Église moins de poids que son désir d'être fidèle à ce que le Seigneur Jésus a voulu en instaurant les sacrements.

Une illustre féministe, Régine Pernoud, écrit par exemple dans le Figaro du 19 novembre 1992

" Parce que je suis féministe, profondément, la décision récemment prise par l'Église anglicane l'accès des femmes au sacerdoce me paraît contraire à l'intérêt même des femmes.

Elle risque en effet de les confirmer dans le sentiment que la promotion consiste pour elles à faire tout ce que font les hommes, et le progrès à tout faire exactement comme eux.

Or, au vu de l'histoire, il y a semble-t-il une double erreur : sur la nature du sacerdoce, mais aussi, et avant tout, quant aux aptitudes de l'homme et de la femme, lesquelles sont également différentes.

Comment peut-on glisser si facilement dans cette confusion simpliste entre égalité et similitude?

Être égaux n'a jamais voulu dire être semblables !

Un monde d'individus en série, même taille, mêmes goûts, même allure: le comble de l'ennui; commode à loger, il est vrai, dans nos architectures de clapiers; mais justement la vie s'y révèle invivable. 

Que l'homme et la femme soient égaux, que chaque personne soit autonome, libre et responsable, possédant les mêmes droits c'est l'Évangile qui nous l'a enseigné.

Et les Apôtres, eux-mêmes, lorsque le Christ annonce l'absolue réciprocité des devoirs entre mari et femme, en ont été offusqués : c'était aller si évidemment à l'encontre de la menta-lité générale de leur temps !

Cela ne rend que plus significative la décision du Christ quand, parmi ceux qui l'entourent, hommes et fem-mes, il choisit douze hommes qui vont recevoir, à la veille de sa mort, le dépôt sacré - au sens profond du mot - la consécration eucharistique lors de la Cène, dans la salle haute, à Jérusalem.

Remarquons que plus tard, dans cette même salle haute, des femmes se trouveront mêlées aux hommes pour recevoir l'Esprit Saint, à la Pentecôte.

Très explicite pour la suite des temps, cette succession de faits que nous transmettent les Évangiles : dans l'égalité des personnes, absolue du point de vue social, il y a différence de fonctions.

Des femmes sont invitées à transmettre la parole : mystiques, théologiennes, quelques-unes docteurs de l'Église.

Presque partout en Europe, la conversion d'un peuple a commencé sous l'action d'une femme : Clotilde en France, Berthe en Angleterre, Olga en Russie, sans parler de Théodosia en Espagne et Théodolinde en Lombardie.

Mais le service sacerdotal est demandé aux hommes.(...)

L'Église, étant elle-même société des baptisés est, et sera d'ailleurs en tous temps, reflet de la société civile, dans laquelle elle est appelée à jouer le rôle de ferment.

Aussi bien, au cours de son second millénaire, a-t-elle été influencée par ce retour à l'Antiquité, qui s'est manifesté à peu près partout en Occident, et notamment en France, avec pour conséquence la réapparition de l'esclavage et l'éloignement de la femme en particulier de ces deux domaines du Savoir et du Pouvoir qu'elle ne retrouve partiellement et péniblement qu'en notre temps.

Le mouvement s'était du reste manifesté très tôt en ce qui concerne le droit canonique, influencé dès le XII° siècle par le droit romain, centralisateur et autoritaire, de surcroît ignorant la femme.

Ainsi, pour prendre un exemple, voit-on naître en 1298 la clôture stricte qui, appliquée aux ordres religieux féminins, deviendra de plus en plus rigoureuse au cours des temps. (...) 

La méfiance envers la femme, manifeste dans le monde classique, a commencé à se dissiper tout récemment, chacun le sait, dans la société religieuse comme dans la société civile.

Ce que l'on peut souhaiter à l'aube du troisième millénaire, c'est que l'équilibre nouveau qu'on en espère s'établisse hors de toute confusion.

On voit aujourd'hui nombre de femmes diriger des aumôneries de lycées ou assumer sur le plan le plus large des tâches d'enseignement.

Ne serait-il pas temps, en effet, de s'en remettre à elles pour tout ce qui répond à leurs possibilités spécifiques : éduquer, transmettre, répartir.

Vastes domaines, à notre époque, et dans lesquels se manifeste de façon criante - et pour cause! - un manque évident.

On se plaint que la conscience religieuse ne soit plus éveillée : aux jeunes générations d'établir les rapports de cause à effet et d'y remédier.

Plutôt que de revendiquer le service sacerdotal, n'y aurait-il pas lieu de rappeler que ce que le Christ a demandé aux femmes c'est d'être porteuses de salut?

Au point de départ de l'Évangile, il y a le oui d'une femme ; au point final, des femmes encore s'empressent d'aller réveiller les apôtres pour leur apprendre l'incroyable nouvelle de la Résurrection qu'at-teste le tombeau vide.

On se prend à penser qu'aujourd'hui encore il y aurait beaucoup de monde à réveiller.

Et certaines femmes n'ont pas attendu pour aller droit où l'on a besoin d'elles.

On pense à Mère Teresa qui n'a sollicité ni autorisation ni décret de quelque assemblée que ce soit, mais qui a provoqué un mouvement dont le rayonnement ne cesse de s'étendre, et qui lui vaut d'ailleurs la considération du monde entier. "


Jean-Paul Savignac
La femme et le sacerdoce
Congrégation pour la doctrine de la foi

La femme dans l'Eglise

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