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11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 20:30
Eleison

Les hymnographes jouent souvent sur les mots "éléon" (accusatif masc.), miséricorde, et "élaion" (neutre), huile, nous avons parfois l'occasion d'imiter le jeu de mots en associant la "grâce" de la clémence à la "grasse" matière de l'huile!

Le mot grec Eleos que l’on traduit par Pitié a la même racine que le mot grec signifiant huile et plus précisément l’huile d’olive, si importante dans le monde méditerranéen, utilisée non seulement comme aliment mais également quelquefois en cure en la buvant et à profusion comme agent apaisant de massage pour les contusions et les blessures superficielles.

On versait l’huile (et encore aujourd’hui avec l’huile sainte des veilleuses ou le myrrhon des icônes miraculeuses) sur les meurtrissures que l’on massait avec douceur, apaisant, soulageant et guérissant ainsi la partie du corps blessée.

Et le mot hébreu Hesed qui signifie aussi à la fois l’huile et la miséricorde est le mot pour amour indéfectible.

On traduit donc partout « Kyrie Eleison » par « Seigneur aie pitié ! » mais il serait préférable à mon humble avis de dire au moins quelque chose comme « Seigneur sois miséricordieux » ou mieux « Seigneur prends (bien) soin de moi (ou de nous) » car il s’agit bien de soins dans le sens de « prendre soin » et de celui de « soigner ».

Jésus est notre médecin (Il a passé sa vie sur terre à soigner les âmes blessées par le péché et les corps outragés par la maladie voire corrompus par la mort) et l’implorer par « Kyrie Eleison » c’est lui demander « Seigneur apaise-moi, soulage-moi, délivre-moi de ma douleur, guéris-moi et montre-moi ton indéfectible amour ».

Ainsi ce sens du mot pitié fait moins référence à la justice du redoutable tribunal et à l’acquittement du condamné selon l’inévitable et si négative interprétation occidentale pur sucre qu’à l’Amour-tendresse infini de Dieu et à sa compassion pour les souffrances de ses enfants dont Il connaît le moindre pas.

La formule de la prière à Jésus que l’on retrouve partout et désormais même chez les mystiques catholiques (comme les icônes de la Sainte famille et de Dieu le Père) « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur » loin de mener à l’humilité et à l’abandon entre les mains du Sauveur dans la certitude d’être sauvé, outre qu'elle se complique à la prononciation au féminin accumule plutôt, à chaque grain de chapelet, les couches d’une culpabilité si chère à la culture de l’Occident « chrétien » autant que déchristianisé c’est à dire « politiquement correct » et qui ne mène nulle part si ce n'est à l'écrasement, au découragement et à l'acédie.

D’ailleurs la formule inscrite et offertes aux pèlerins dans les monastères de la Sainte Montagne se réduit à « Kyrie Issou Christe eleison me ».

Mais si la formule telle quelle a traversé les siècles malgré les traductions concomitantes ce n’est sans doute pas pour rien ; aussi finalement est-il sans doute préférable de ne pas la traduire mais plutôt de la conserver telle quelle comme un don précieux du Saint Esprit dont l’huile sainte oint ainsi plus sûrement nos êtres en profondeur par la répétition des ecténies comme par la prière du coeur.

De toute façon l’Orthodoxie est une « religion » de l’huile, de toutes les saintes onctions jusqu’au suintement des icônes miraculeuses il s’agit toujours d’huile et de lumière et pas tellement de sang, de plaies béantes, de larmes, de condamnation et de réparation et enfin de pitié d’un Dieu qui s’arrangerait pour faire payer à d’autres ce dont Il ferait cadeau à certains par pitié.

Lu sur un forum internet

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7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 20:51
Méditations pour le Carême

L'objectif de renoncer à quelque chose pendant le carême est que, lorsque nous atteignons le week-end de Pâques et que nous nous concentrons sur la croix du Christ, nous ayons une petite idée de ce que c'est que de faire un sacrifice. Mais comprenons-nous vraiment ce que signifie sacrifier quelque chose de nous-mêmes pour Dieu ?

Dans l'Homélie de Cambrai, un écrit irlandais des VIe et VIIe siècles, le passage de l'évangile de Matthieu qui parle de se charger de sa croix (Matthieu 16:24) dit : "Se charger de sa croix signifie accepter la perte et le martyre et souffrir pour l'amour du Christ". Il décrit ensuite trois types différents de martyre : le martyre blanc, le martyre vert (ou bleu) et le martyre rouge.

Le martyre blanc consiste à renoncer à tout ce que l'on aime, qu'il s'agisse du confort de la maison, d'un titre ou d'une position : c'est-à-dire à renoncer au style de vie que l'on connaît. Il s'agit de "mourir" à son ancienne vie et de s'engager dans la vie vers laquelle Dieu nous attire. C'est ce qu'ont fait de nombreux saints celtes en abandonnant leur position sociale, que ce soit dans une maison royale, comme Melangell et Hilda, ou dans une position de noblesse ou dans l'armée, comme Cuthbert et Illtyd, pour devenir moines ou moniales.

Le martyre vert consistait à s'engager dans des disciplines ou des exercices spirituels, tels que le jeûne ou les veillées de prière : renoncer à une forme de confort ou de commodité pour s'engager dans une discipline spirituelle. Il peut s'agir d'une période déterminée ou d'un engagement à vie. Ainsi, par essence, chacun d'entre nous qui renonce à quelque chose pour le Carême pratique cette ancienne idée celtique du martyre vert, au moins pour une courte période.

Le martyre rouge était le fait de donner sa vie physique jusqu'à la mort pour l'amour du Christ et de sa foi : c'est la conception traditionnelle du martyre.

"Ces trois types de martyre, dit l'homélie de Combrai, se produisent chez les personnes qui se repentent bien, qui contrôlent leurs désirs ou qui versent leur sang... pour l'amour du Christ.

La question est de savoir jusqu'où nous sommes prêts à aller au nom de notre foi. Le martyre vert pour le carême est une chose, mais qu'en est-il de l'engagement dans des exercices spirituels pour une période plus longue, voire pour la vie ?
Combien d'entre nous seraient prêts à abandonner tout ce que nous connaissons de notre vie actuelle et à entreprendre une nouvelle vie, peut-être moins privilégiée, au nom d'un appel de Dieu, comme l'ont fait tant de missionnaires au cours des siècles, et comme ils le font encore ?
Enfin, lorsque nous lisons que nous devons nous charger de notre croix - c'est-à-dire nous abandonner au Christ - sommes-nous prêts à prendre le risque de renoncer à notre vie, comme l'ont fait de nombreux saints au cours de l'histoire ?

Nous avons peut-être renoncé à quelque chose pour le carême, mais qu'en est-il au-delà ?

Contemplation

Pensez à ce que vous avez abandonné dans le passé pour Dieu, peut-être même simplement à ce que vous avez abandonné pendant ce carême. Jusqu'à quel point cela a-t-il été un sacrifice ? Regardez à nouveau les descriptions du martyre blanc, vert et rouge. Réfléchissez à ce que vous pourriez être prêt à abandonner pour Dieu à partir de maintenant, au-delà du Carême.
 

Lecture
 

21 Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.

22 Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas.

23 Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.

24 Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.

25 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.

26 Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme? ou, que donnerait un homme en échange de son âme?

27 Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres.


Matthieu 16 21-27

Prière

Seigneur Jésus-Christ, alors que je contemple pendant cette période de Carême le sacrifice que tu as fait à la croix, donne-moi la force de cœur nécessaire pour accepter de renoncer à tout ce que tu veux de moi, qu'il s'agisse de choses simples pendant une courte période, de toute ma vie telle que je la connais, ou même de ma vie tout court, sachant que tu es toujours avec moi. Amen
 

 

Celtic Lent
David Cole
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6 mars 2025 4 06 /03 /mars /2025 21:24
Conseils pour le Carême

Conseils de Jésus-Christ

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.

Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.

Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.

Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes
, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Conseils pour le Carême

Conseils de Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)
évêque de Ravenne, docteur de l'Église

Mes frères, nous commençons aujourd'hui le grand voyage du Carême.

Emportons donc dans notre navire toute notre provision de nourriture et de boisson, en plaçant sur la caisse la miséricorde abondante dont nous aurons besoin.

Car notre jeûne a faim, notre jeûne a soif, s'il ne se nourrit pas de bonté, s'il ne se désaltère pas de miséricorde. Notre jeûne a froid, notre jeûne défaille, si la toison de l'aumône ne le couvre pas, si le vêtement de la compassion ne l'enveloppe pas.

Frères, ce que le printemps est pour les terres, la miséricorde l'est pour le jeûne : le vent doux printanier fait fleurir tous les bourgeons des plaines ; la miséricorde du jeûne fait pousser toutes nos semences jusqu'à la floraison, leur fait porter fruit jusqu'à la récolte céleste.

Ce que l'huile est pour la lampe, la bonté l'est pour le jeûne.

Comme la matière grasse de l'huile allume la lumière de la lampe et, avec une aussi faible nourriture, la fait luire pour le réconfort de toute une nuit, ainsi la bonté fait resplendir le jeûne : il jette des rayons jusqu'à atteindre le plein éclat de la continence.

Ce que le soleil est au jour, l'aumône l'est pour le jeûne : la splendeur du soleil accroît l'éclat du jour, dissipe l'obscurité des nuées ; l'aumône accompagnant le jeûne en sanctifie la sainteté et, grâce à la lumière de la bonté, chasse de nos désirs tout ce qui pourrait être mortifère.

Bref, ce que le corps est pour l'âme, la générosité en tient lieu pour le jeûne : quand l'âme se retire du corps, elle lui apporte la mort ; si la générosité s'éloigne du jeûne, c'est sa mort. (à l'âme)

Sermon 8 ; CCL 24, 59 ; PL 52, 208 (in L'évangile selon Matthieu commenté par les Pères; coll. PdF n°30; trad. B. Landry; Éd. DDB 1985, p. 59 rev.)

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