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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 22:06

anvers.jpg

Or donc, oyez le précepte que Dieu même nous intime :

comment de toutes nos forces

et de toute notre âme nous devons l’aimer.

Cette âme, il faut qu’elle soit arrachée par l’amour à son être propre

et lancée dans l’abîme d’en-haut,

agrandie, libérée de ses limites, élevée

par le sentier ténébreux à l’être de la grâce.

La noble clarté se manifeste selon qu’il lui plaît :

rien ne sert ici recherche, intention ni raison :

ce sont choses qu’il faut bannir pour demeurer

à l’intérieur dans un silence nu, pur et sans vouloir :

c’est ainsi que l’on reçoit

la noblesse que langue humaine ne saurait exprimer,

et cette connaissance qui jaillit toujours nouvelle de sa source intacte.

 

Oui ! toujours nouvellement, ô noble intelligence, cette Source est vôtre 

 en qui vous êtes anéantie et captive de votre désir.

Demeurez-y sans crainte aucune, car telle est votre part :

soyez heureuse éternellement dans votre Principe.

 

Hadewijch d’Anvers, poème extrait de : Écrits mystiques des béguines, Point Sagesse, Seuil, 1954, p. 164-165.

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 22:08

Shakespeare-Company.jpg

 

Shakespeare a créé le monde en sept jours,

Le premier jour, il a fait le ciel, les montagnes et les gouffres de l’âme.

Le deuxième jour, il a fait les fleuves, les mers, les océans

Et tous les autres sentiments.

Et il les a confiés à Hamlet, Jules César, Antoine, Cléopâtre et Ophélie,

À Othello et bien d’autres encore,

Afin qu’ils en jouissent, eux et leurs descendants,

Dans les siècles des siècles.

Le troisième jour, il a réuni tous les êtres humains

Pour leur apprendre les goûts :

Le goût du bonheur, de l’amour, du désespoir,

Le goût de la jalousie, de la gloire, et cetera,

Jusqu’à épuisement de tous les goûts.

Arrivèrent alors quelques individus qui s’étaient attardés.

Le Créateur leur a caressé la tête avec compassion

Et leur a dit qu’il ne leur restait plus qu’à se faire critiques littéraires

Et à contester son œuvre.

Le quatrième et le cinquième jour, il les a consacrés au rire.

Il a donné carte blanche aux clowns

Pour distraire de leurs culbutes

Les empereurs, les rois

Et tous les autres malheureux.

Le sixième jour, il a résolu quelques problèmes administratifs :

Il a monté une tempête,

Et il a appris au roi Lear

À porter couronne de paille.

Avec quelques déchets qu’il avait gardés de la Genèse,

Il a créé Richard III.

Le septième jour, il est allé voir ce qu’il lui restait à faire.

Les directeurs de théâtre avaient déjà couvert la terre d’affiches,

Et Shakespeare s’est dit qu’après pareil labeur

Il mériterait bien d’aller voir un spectacle.

Mais d’abord, comme il était vraiment très épuisé,

Il est allé mourir un peu.

 

Marin Sorescu 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 22:54

Illustration-1-Freres-karamazov.jpg

« Je te dirai encore, mère, que chacun de nous est coupable devant tous pour tous et pour tout, et moi plus que les autres. »

Notre mère à cet instant souriait à travers ses larmes : « Comment peux-tu être plus que tous coupable devant tous ? Il y a des assassins, des brigands ; quels péchés as-tu commis pour t’accuser plus que tous ?

— Ma chère maman, ma joie adorée (il avait de ces mots caressants, inattendus), sache qu’en vérité chacun est coupable devant tous pour tous et pour tout.

Je ne sais comment te l’expliquer, mais je sens que c’est ainsi, cela me tourmente. Comment pouvions-nous vivre sans savoir cela ? »

[...] Sa chambre donnait sur le jardin, planté de vieux arbres ; les bourgeons avaient poussé, les oiseaux étaient arrivés, ils chantaient sous ses fenêtres, lui prenait plaisir à les regarder, et voilà qu’il se mit à leur demander aussi pardon : « Oiseaux du bon Dieu, joyeux oiseaux, pardonnez-moi, car j’ai péché aussi envers vous. »

Aucun de nous ne put alors le comprendre, et il pleurait de joie : « Oui, la gloire de Dieu m’entourait : les oiseaux, les arbres, les prairies, le ciel ; moi seul je vivais dans la honte, déshonorant la création, je n’en remarquais ni la beauté ni la gloire.

— Tu te charges de bien des péchés, soupirait parfois notre mère. — Mère chérie, c’est de joie et non de chagrin que je pleure, j’ai envie d’être coupable envers eux, je ne puis te l’expliquer, car je ne sais comment les aimer. Si j’ai péché envers tous, tous me pardonneront, voilà le paradis. 

Les Frères Karamazov (trad. Henri Mongault)/VI/02

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Fr%C3%A8res_Karamazov_(trad._Henri_Mongault)/VI/02

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