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29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 22:58

La joie qui, à la différence du bonheur, parvient encore à nous rejoindre, même dans les ténèbres, Marie Cénec, pasteure, a voulu l’évoquer au soir du Vendredi saint.

Car, pour elle, l’enjeu est surtout de ne pas séparer mais de jeter des ponts : entre le Vendredi et Pâques, entre la mort et la vie, entre la douleur et la joie.

Les deux sont en nous, dit-elle, nous n’avons pas le choix. Il nous appartient de tenir entre nos mains « la violence des ténèbres et la clarté de la joie ».

Un double apprivoisement qu’elle exprime dans son poème, Le nectar de Pâques, où elle dit en finale :

Un double apprivoisement qu’elle exprime dans son poème, Le nectar de Pâques, où elle dit en finale :

La vie est un bouquet d’ombre et de lumière

à apprivoiser avec l’âme d’une abeille

passant d’une fleur à l’autre,

faisant son miel de chaque heure de souffrance ou de joie.

L’âme d’une abeille
Gabriel Ringlet

Le nectar de Pâques

Tenir entre ses mains
la clarté de la joie et la violence des ténèbres :
les deux appartiennent à l’âme humaine.

Se délecter d’un rayon de soleil comme d’un fruit mûr,
laisser le rire frémir en soi
Dans un même accueil, goûter à l’amertume des heures obscures

Nous n’avons pas le choix
Nous n’avons pas à choisir
entre Vendredi saint et Pâques
Nous n’avons pas à choisir entre le silence de la mort et de l’absence
et les cris de joie que provoquent les retrouvailles avec la vie.

Il nous faut tenir entre nos mains le tout de manière pacifiée,
sortir de l’antagonisme entre la joie jubilante et le grinçant désespoir

Les deux sont en nous, comme nous le rappellent
une larme de tristesse en pleine fête, un sourire au coeur du deuil

Le bonheur est dans l’apprivoisement du tout de notre être,
dans la réconciliation des forces opposées,
le mariage de Vendredi saint et de Pâques.

La vie est un bouquet d’ombres et de lumières
à apprivoiser avec l’âme d’une abeille
passant d’une fleur à l’autre,
faisant son miel de chaque heure de joie ou de souffrance…!

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28 mai 2018 1 28 /05 /mai /2018 22:54

Une créature qui se déploie la nuit, se transforme en animal, se rend au sabbat, se livre à des festins et des orgies, mange des enfants et profane des rites chrétiens : voilà le portrait que l'on peut faire de la sorcière d'après les retranscriptions de procès des 16e et 17e siècles.
Un documentaire de Céline du Chéné et Laurent Paulré

On sait le peu de crédit que l’on peut accorder à des aveux arrachés sous l’effet de la torture mais de nombreuses recherches dont le travail colossal de Carlo Ginzburg, professeur émérite d’histoire à l’université de Pise, permettraient aujourd’hui d’affirmer que tous ces éléments constituent un monde très ancien, présent dans toute l’Eurasie, lié à la nuit et au chamanisme.

Carlo Ginzburg a reconstitué cette histoire. Il raconte cette véritable enquête menée en confrontant l’histoire et l’anthropologie. Son travail est devenu aujourd’hui la référence de toute personne s’intéressant à l’origine de la figure de la sorcière et du magicien.

Je suis née sorcière. J’ai toujours eu un bon lien avec les animaux, extrêmement puissant. Petit à petit, j’ai vu des choses que les autres ne voyaient pas, j’ai cru devenir folle et puis non. (Katell)

Puis, à partir des travaux de Carlo Ginzburg, nous cherchons à voir si aujourd’hui, il existe encore des sorcières dans la lignée de ces femmes de la nuit. Sont-elles les descendantes des sorcières chamaniques et des sorcières décrites par les démonologues du 15e siècle ? 

Essayer de saisir les voix des victimes, c’est très difficile. Je n’ai jamais rencontré de témoignages écrits par les prétendus sorciers ou sorcières. (Carlo Ginzburg)
 

Écouter (55')

 
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27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 22:56
Le psautier de saint Michel en Heidelberg datant du XIe siècle représente l’arche d’alliance avec, en dessous, le roi David entouré de musiciens

Le psautier de saint Michel en Heidelberg datant du XIe siècle représente l’arche d’alliance avec, en dessous, le roi David entouré de musiciens

Qu’est-ce que l’arche d’alliance ?

L’objet, antique, alimente depuis des millénaires les théories les plus passionnées. Mais que sait-on vraiment de l’arche d’alliance (ou Aron ha’Edout, « arche du témoignage », en hébreu), qui aurait disparu dans des circonstances énigmatiques au VIe siècle avant Jésus-Christ ?

Dans l’Ancien Testament, elle désigne le coffret qui aurait renfermé les précieuses tables de la Loi – les Dix Commandements –, taillées par Moïse et gravées par Yahvé lui-même sur le mont ­Sinaï. Sa mention biblique la plus détaillée remonte au Livre de l’Exode, alors que le prophète confie aux artisans nomades le soin de confectionner une caisse pour contenir « la charte » divine (Ex 25, 10-21).

Décrit avec précision, l’objet mesure « deux coudées et demie » – environ un mètre dix – et est assemblé « en bois d’acacia ». Entièrement revêtu d’or pur, il est entouré par une couronne dorée, elle-même munie de quatre anneaux servant à y engager les barres de transport. Deux chérubins ailés fondus reposent enfin sur son propitiatoire.

Selon la Tradition, l’arche d’alliance aurait protégé le peuple hébreu pendant ses quarante années d’errance dans le désert, après sa fuite d’Égypte et avant son arrivée en Israël.

Là, le roi Salomon aurait ensuite fait construire un temple pour l’entreposer. Après sa mise en place dans le sanctuaire, la Bible n’en fait pratiquement plus mention. Elle aurait donc pu être détruite au moment de la prise de Jérusalem par les ­Babyloniens, venus piller la Ville sainte en 586 avant Jésus-Christ. Mais cette hypothèse est loin de faire ­l’unanimité…

Que symbolise-t-elle ?

Trône visible du Dieu invisible, l’arche d’alliance est, selon le Dictionnaire encyclopédique du judaïsme (1), « l’objet rituel le plus sacré de l’ancien Israël ». Elle symboliserait la présence active et mystérieuse de Dieu au milieu même de son peuple, tout en figurant aussi une dimension guerrière. « La tradition biblique associe l’arche avec les anciennes guerres de conquête d’Israël : sa présence devant les hommes était un signe que le Seigneur les précédait dans la bataille » (­Deutéronome 1,30-33), précise encore l’ouvrage.

Comme son origine et son histoire, son contenu prête aussi à de multiples débats. Outre les tables de la Loi, développant les instructions morales et religieuses divines reçues par le peuple élu, elle aurait aussi renfermé, selon l’Épître aux Hébreux (9,4), une urne d’or « contenant la manne (et) le ­bâton d’Aaron ».

« Sans s’imposer comme un absolu univoque, l’une des interprétations possibles consiste à dire que le bâton d’Aaron, qui a permis l’ouverture de la mer Rouge, symbolise la libération d’Égypte. La manne incarne la sollicitude de Dieu, qui nourrit et fortifie son peuple pendant sa marche dans le désert », explique le père Louis-Marie Coudray, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme à la Conférence des évêques de France.

Par la suite, les auteurs du ­Nouveau Testament verront dans la manne – « aliment spirituel » (1 Corinthiens 10,1-4) – une préfiguration de l’Eucharistie et dans l’arche, celle de Marie, qui donne naissance au « médiateur d’une alliance nouvelle » (­Hébreux 12,24), et qui est présentée, « dans la litanie de la sainte Vierge, comme nouvelle arche d’alliance, parce que, en donnant chair au Christ, elle a elle aussi porté la présence de Dieu », précise le père Coudray.

Si elle a existé et n’a pas été détruite, qu’a pu devenir l’arche d’alliance ?

Il y a bel et bien un mystère sur ce que serait devenue l’arche car, après que Salomon l’eut placée dans le Temple de Jérusalem, elle semblerait avoir disparu dans le chaos de l’histoire… Seul le Second Livre des Maccabées évoque, comme une légende, le fait que le prophète Jérémie aurait pu la dissimuler pour la protéger lors de la destruction de ­Jérusalem : « Averti par un oracle (…), ­Jérémie trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit la tente, l’arche, l’autel des parfums, puis il en obstrua l’entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le ­retrouver » (2,4 – 2,8).

« Selon ce texte, l’arche n’est pas perdue. Elle réapparaîtra à un moment eschatologique lorsque Yahvé aura rassemblé son peuple », expliquait le philologue et bibliste Thomas Römer, dans un cycle de cours filmés (2) qu’il a donnés sur le sujet, de février à début avril, au Collège de France.

Au cours de ses huit heures d’intervention au sein de la prestigieuse enceinte, le titulaire de la chaire « Milieux bibliques » a méticuleusement présenté l’origine, l’histoire, le contenu et les fonctions de l’arche, ainsi que les différents mythes qu’elle alimente depuis des millénaires. « Parmi les plus notables, il y a ces idées qu’elle aurait été retrouvée et serait aujourd’hui enfermée dans les caves du Vatican, ou encore qu’elle aurait été ramenée par les Templiers dans les fondations de la cathédrale de Chartres », résume le père Coudray.

Mais on peut aussi chercher sa trace à des milliers de kilomètres de Rome ou de la commune d’Eure-et-Loir… Pour l’Église éthiopienne, l’arche aurait été emportée par Ménélik, fils de Salomon et premier roi d’Éthiopie, lors d’un voyage à Jérusalem, et serait toujours conservée dans une petite chapelle de la ville d’Axoum… où personne, selon la tradition, ne pourrait pénétrer sauf le prêtre gardien.

« Du Premier Livre de Samuel (4,1-7,1), qui évoque sa conception la plus ancienne, au Livre de l’Exode, il y a dans les textes hébraïques toute une évolution du motif de l’arche : mais si ces éléments bibliques semblent former une belle continuité littéraire, celle-ci n’a rien d’historique », affirme Christophe Lemardelé, chercheur au laboratoire des Mondes sémitiques, rattaché au CNRS. Pour ce philologue, spécialiste de l’histoire de l’Israël­ ancien, il « ne s’agit donc pas d’histoire, mais de conceptions religieuses » et l’existence de l’arche d’alliance relèverait du mythe.

Malo Tresca

(1) Publié sous la direction de Geoffrey Wigoder, adapté en français sous la direction de Sylvie Anne Goldberg, paru aux Éditions du Cerf, 1771 p., 1993. (2) L’arche d’alliance : mythes, histoires et histoire, à retrouver en vidéo sur : college-de-france.fr

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