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31 juillet 2018 2 31 /07 /juillet /2018 22:55
Hildegarde de Bingen, une sainte à la mode

Séjour bien-être à l’Institut hildegardien de Baden, près de Vannes

Tisane de fenouil ou café d’épeautre ?

« J’aurais préféré un vrai café », lâche Danièle Krempp, encore ensommeillée, la cuillère dans son bol de bouillie d’épeautre.

La semaine ne s’annonce pas si reposante que cela pour cette retraitée venue de Provence avec Jean-Claude, son compagnon.

En ce début d’été, les voilà à Baden, au cœur du golfe du Morbihan, pour « décompresser » en participant à leur première session autour de Hildegarde de Bingen, bénédictine allemande du XIIe siècle.

Au programme de ce séjour bien-être proposé par l’Institut hildegardien, basé près de Vannes : des repas selon l’alimentation de sainte Hildegarde, des ateliers chants sur des compositions de sainte Hildegarde, des activités recommandées par sainte Hildegarde…

De thalasso en massages avec des pierres, de graines de courge en châtaignes râpées, la dizaine de participants expérimente les bienfaits de l’enseignement de cette naturopathe avant l’heure, considérée comme une pionnière de l’écologie.

Dix heures. La jeune Noémie Piret, naturopathe du XXIe siècle, elle, tient une conférence sur la vie et l’œuvre de la sainte médiévale.

Debout face aux participants, elle parle tout en consultant des livres regorgeant de marque-pages colorés. « Le poireau, la prune, la fraise, la pêche et le porc sont les cinq interdits de Hildegarde », énumère-t-elle en feuilletant l’épais Physica, qui inventorie entre autres 300 espèces de plantes.

«En revanche, Hildegarde aime énormément le fenouil, la châtaigne, le thym serpolet, le pyrèthre d’Afrique… et l’épeautre, bien sûr, à condition qu’il soit non hybridé ! »

Dans l’assistance, les questions fusent, dénotant une certaine connaissance du sujet.

« La graisse d’ours que Hildegarde recommande contre les maux de reins, on la remplace par quoi aujourd’hui ? »

« Je sais que Hildegarde parle des oignons, mais que dit-elle de l’ail cru ? »

Béatrice Bruson, de Moselle, n’en est pas à sa première session du genre.

Elle qui achète son épeautre sur Internet le sait bien : appliquer les préceptes de Hildegarde est contraignant pour la vie quotidienne.

Alors chaque nouveau séjour joue comme une « piqûre de rappel » pour la « remotiver ».

Et quand ses proches lui répètent, sarcastiques, qu’« on va tous mourir un jour », Béatrice rétorque qu’elle préfère mourir en bonne santé !

Après le déjeuner, randonnée sur la côte. Comme stimulés par l’air marin, les participants délient peu à peu leur langue sur la dimension spirituelle des intuitions de Hildegarde.

Le fait qu’elle ait été déclarée sainte et docteur de l’Église en 2012 n’est pas pour rien dans la confiance que certains lui accordent. « Hildegarde n’était pas médecin mais elle connaissait les propriétés des plantes ; elle n’était pas architecte mais elle a construit son abbaye : cette femme avait reçu des dons ! », s’enthousiasme Corinne Benayoun, Réunionnaise de 58 ans venue avec son compagnon et sa mère âgée.

« Contrairement à certains charlatans, Hildegarde avait un lien particulier avec Dieu. C’est un guide pour ma foi », ajoute celle qui s’est convertie au christianisme il y a une dizaine d’années, avant sa rencontre avec Hildegarde.

À l’heure où le souci de l’écologie, l’intolérance au gluten et l’attrait pour les médecines douces concernent un nombre croissant de nos contemporains, souvent loin des Églises, cette figure de sainte détonne dans le monde de la naturopathie. «Hildegarde fait le pont entre le new age, les médecines orientales et la foi chrétienne », résume Emmanuelle de Saint Germain, de la Maison de sainte Hildegarde, une association basée à Reims.

« Ce qu’elle prône n’est pas un bien-être nombriliste : elle nous invite à prendre soin de notre corps pour être en harmonie avec nous-mêmes, les autres et Dieu. »

Ce jeudi de juin, la thérapeute anime un atelier sur « les cinq piliers de la santé selon sainte Hildegarde », dans le 15e arrondissement de Paris : l’alimentation, les remèdes, la détoxination de l’organisme, l’hygiène de vie et… la foi.

Les six femmes qui y participent sont toutes catholiques pratiquantes.

Parmi elles, Isabelle de Tournemire, membre de la communauté de l’Emmanuel, a été séduite par cette journée d’initiation. Elle qui mange bio depuis les années 1980 (« bien avant que cela devienne à la mode ! ») a déjà envie de parler de Hildegarde autour d’elle.

« Pour une catho, elle n’est pas très doloriste ! », se réjouit cette quinquagénaire pour qui l’Église souffre souvent d’une image « rigide » auprès des non-chrétiens, qui l’accusent de nier le corps et de prôner des jeûnes stricts.

« Hildegarde est très incarnée et elle recherche avant tout la joie », renchérit Emmanuelle de Saint Germain. Les « biscuits de la joie » sont ainsi l’un des produits hildegardiens les plus populaires aujourd’hui. On en trouve sur Internet et dans des boutiques spécialisées (lire les repères).

Appréciée pour la dimension holistique de son enseignement (le corps, l’âme et l’esprit sont intrinsèquement liés, disait-elle), Hildegarde insiste sur l’importance de bien s’alimenter pour être apaisé intérieurement.

« Chaque fois que le corps de l’homme agit sans discernement en mangeant ou en buvant, les énergies de l’âme s’en trouvent brisées », écrit-elle dans Le Livre des œuvres divines. Lors de l’atelier des « cinq piliers », les participantes notent avec zèle cette phrase dans leurs carnets.

« Hildegarde m’aide à trouver l’unité en moi », raconte Géraldine Catta, jeune mère de famille formée à la Maison de sainte Hildegarde de Reims, qui accueille l’atelier chez elle ce jour-là.

Venue à cette figure par attrait pour la naturopathie, Géraldine n’a découvert que par la suite ses écrits spirituels et théologiques.

Aujourd’hui « thérapeute selon sainte Hildegarde », la trentenaire considère que l’évangélisation fait partie intégrante de son travail. « Beaucoup de mes patients sont loin de l’Église, tout en ayant une conscience du “tout autre” : certains parlent de “l’Énergie”…

J’essaie de témoigner comme je peux de ma foi dans le Christ, et je prie régulièrement pour eux. »

Mélinée Le Priol

Repères

Bonnes adresses
La Maison de sainte Hildegarde, à Reims (Marne) : retraites, diètes, ateliers… saintehildegarde.com, 06.79.29.26.64.

Centre Hildegarde de Bingen, à Saint-Avé (Morbihan) : séjours, formations, boutique. institut-hildegardien.com, 06.15.40.85.97.

Le Grenier d’épeautre, dans la Sarthe : boutique en ligne de produits hildegardiens. www.epeautre.net, 02.43.00.05.07.

Les Jardins de sainte Hildegarde, en Dordogne : boutique en ligne de produits hildegardiens. lesjardinsdesaintehildegarde.com, 05.53.31.07.07.

Jardinerie Fleurs et Sens, à Muizon (Marne) : vente de plantes hildegardiennes sur place et par correspondance. fleursetsens.com, 03.26.02.91.52.

Crêpe de la Joie, 4 rue du Fer-à-Moulin à Paris (5e arr.) : restaurant autour des produits de sainte Hildegarde. crepedelajoie-restaurant.fr, 01.47.07.84.04.

Rendez-vous

7 -9 septembre : forum sainte Hildegarde, à Neuillé (Maine-et-Loire). Conférences, exposants, restauration. hildegardesaumur.com, 07.69.10.93.22.

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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 22:55
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29 juillet 2018 7 29 /07 /juillet /2018 22:58

Cassien était un maître spirituel spécialiste du jeûne et des privations de nourriture. Il vécut en Provence au 4e siècle. 

Fondateur de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, c’est lui qui enseignait aux moines comment se priver de nourriture. C’est ce qu’on appellerait aujourd’hui la « restriction alimentaire ». 

Il faut réaliser que les moines de l’époque vivaient dans une austérité inimaginable aujourd’hui. Cassien s’était formé auprès des « cénobites » des déserts de Palestine et d’Egypte. 

Les cénobites étaient des moines qui se nourrissaient d’insectes, de miel sauvage quand ils en trouvaient. Ils buvaient à peine, malgré la chaleur, et s’infligeaient des privations extrêmes, qu’ils jugeaient nécessaires à leur perfectionnement spirituel. 

En lisant sur Internet un article au sujet de la « diète très chrétienne » de Cassien, je me suis aperçu que ses conseils sont plus que jamais d’actualité pour résister à la malbouffe. C'est aussi une méthode qui me parait réaliste pour organiser une transition crédible vers un mode de vie sain. 

Conseil n°1 : le régime doit varier selon la santé
Cassien commence par expliquer que chacun doit tenir compte de sa santé : 

« L’énergie de la volonté ne suffit pas, il faut aussi que la santé le permette. Voici la tradition à sujet : le moment du repas, la quantité et la qualité des aliments doivent varier selon la santé, l’âge ou le sexe. »

Ce premier conseil tient de l’évidence. 

Les régimes modernes qui conseillent un certain nombre de calories, ou certains aliments uniquement, mais sans tenir compte de votre sexe, votre âge et votre état de santé, ne sont pas sérieux. 

Conseil n°2 : tout le monde ne peut pas jeûner, même une seule journée

Cassien précise que les régimes très restrictifs ne sont pas réalistes pour tout le monde : 

« Tous ne peuvent pas jeûner une semaine entière, ni même deux ou trois jours. Beaucoup, à cause de leurs infirmités ou de leur vieillesse, ne sauraient sans souffrir attendre, pour manger, le coucher du soleil ; tous ne peuvent se contenter de quelques légumes à l’eau, de quelques plantes sans assaisonnement ou de pain sec. »

Fuyez, donc, les recommandations qui vous paraissent irréalistes et intenables dans votre cas particulier. 

Conseil n°3 : Cesser de manger avant d’être pleinement rassasié

Cassien prône la modération. Il faut cesser de manger avant d’être pleinement rassasié. 

Il met particulièrement en garde contre l’excès de pain, qu’il considère plus dangereux que l’alcool. 

Ce précepte, qui va à l’encontre des recommandations actuelles des Autorités de Santé, sont conformes aux conclusions les plus récentes de la recherche en nutrition. 

Le pain est une « bombe à sucre ». Il est très riche en glucides rapidement assimilés, apporte beaucoup de calories vides, tandis que le vin, riche en polyphénols antioxydants, est protecteur pour les artères : 

« Quels que soient les aliments qu’on prenne, leur abondance est toujours un principe d’impureté (...). Il n’y a pas que l’excès du vin qui enivre ; tout autre abus dans les repas trouble la vue de l’âme et lui fait perdre le bonheur de la contemplation. Ce n’est pas le vin, mais le pain qui fut la cause des crimes et de la ruine de Sodome. (…) La règle est de prendre ce qui suffit pour vivre, et non pas tout ce que demande notre appétit. »

Il faut savoir que Sodome est une ville de Mésopotamie qui, selon la Bible, fut détruite par la colère divine à cause de ses péchés. Or, la Mésopotamie est le berceau de l’agriculture : c’est là que les premières cultures de céréales à grande échelle apparurent. C’est donc là que les hommes, pour la première fois, se mirent à manger du pain en grande quantité. 

Il est très intéressant, pour ne pas dire stupéfiant, que Cassien, tout comme nos modernes spécialistes du régime paléo qui mettent en garde contre le danger des céréales et du gluten, écrive que c’est le pain qui fut la cause profonde de la décadence. Dans la vision traditionnelle, décadence physique et décadences morales vont de pair, ce qui explique cette étonnante remarque. 

Conseil n°4 : Erreur à éviter à la fin d’un jeûne

Il est bon de jeûner, mais il y a une grave erreur à éviter : se goinfrer à la fin. 

En effet, cela déclenche un cycle où l’on va manger plus que de raison (ce qu’il appelle le « vice de gourmandise »). 

Si l’on n’est pas capable de résister à cette tentation, mieux vaut manger un petit peu régulièrement que de jeûner trop longtemps :

« Ceux qui mangent trop après des jeûnes rigoureux, se laissent aller plus facilement au vice de gourmandise. Il vaudrait mieux prendre, tous les jours, un repas raisonnable que de jeûner longuement et avec excès. Une abstinence exagérée, non seulement affaiblit notre esprit, mais nous rend incapables de prier par l’épuisement de notre corps. »

Conseil n°5 : rien entre les repas !

Selon Cassien, vous ne gagnerez votre combat intérieur contre les excès alimentaires que si vous résistez à votre frigidaire, à votre placard aux biscuits. En particulier, surtout ne jamais se lever la nuit pour manger ! 

« Le religieux qui désire livrer ces combats intérieurs doit d’abord s’imposer pour règle de ne pas se laisser aller au plaisir de boire et de manger, et de ne jamais rien prendre hors le réfectoire, avant ou après l’heure des repas de la communauté. Qu’il garde la même règle pour le temps destiné au sommeil. »

Conseil n°6 : Eviter de manger trop tôt, trop, et la « gourmet attitude »

Cassien recommande de fixer une heure stricte pour les repas, et de s’interdire de manger avant qu’elle n’ait sonné. De même à table éviter de manger trop et de mettre de la nourriture trop délicieuse, à laquelle il sera plus difficile de résister : 

« Il y a trois sortes de gourmandises (à éviter). La première nous fait devancer l’heure du repas fixée par la règle ; la seconde nous fait manger avec excès toute sorte de nourriture ; la troisième nous fait rechercher des mets plus délicats et plus nourrissants. »

Conseil n°7 : Il ne faut pas exagérer

Il fait remarquer avec humour que ceux qui se privent le plus ne sont pas forcément à montrer en exemple : 

« Nous avons remarqué, au contraire, que ceux qui dépassent la règle et se privent de pain pour ne manger que des fruits et des légumes, n’étaient pas les religieux les plus recommandables, et n’avaient pas reçu le don de science et de discrétion. »

Conclusion
Regardez l'icône représentant Cassien. Son visage est rigoureux mais bon. Son regard est franc mais doux, plein de bienveillance… et d’intelligence.

Le moine Cassien, qui vécut au 4e siècle, fut un des plus grands spécialistes de la restriction alimentaire dans la tradition spirituelle chrétienne.
Cette bienveillance et cette intelligence sont indispensables quand on se met sur le chemin du changement. 

Réciproquement, osons reconnaître que nous, Occidentaux pressés du 21e siècle, sommes peu raisonnables, et cela peut expliquer nos difficultés à simplement réduire notre consommation de sucreries (je ne parle même pas évidemment de nous faire moines dans le désert !). 

Le sociologue français Jean Baudrillard faisait remarquer dans son célèbre livre, « La société de consommation » (1970), que nous sommes à une époque qui adore torturer notre corps, surtout depuis qu’il a été faussement libéré. 

Nous sommes soumis en permanence à des slogans, des images pour provoquer en nous le désir de nous conformer à certains modèles de beauté. Ces désirs étant aussi irrépressibles qu’irréalistes, les gens n’hésitent plus à s’infliger des régimes punitifs, à porter des accoutrements absurdes, voire à passer sur la table d’opération, pour se rapprocher de ces modèles, de façon bien sûr illusoire. 

A nous de garder notre raison, notre modération, pour trouver le chemin de la santé en vivant sainement, et non pas en succombant nous aussi à la folie. 

La sagesse des Anciens nous apporte un précieux secours. 

JM Dupuis 

La Lettre Santé Nature Innovation 

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