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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 22:58
La « perfection » au cœur de la vie ordinaire
« Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matthieu 5.48
ou de la « perfection » au cœur de la vie ordinaire ….

 

Chers Amis,

La maturité spirituelle ne veut pas dire devenir parfait au sens où nous comprenons habituellement ce mot, mais plutôt devenir entier, entièrement soi-même et entièrement là ici et maintenant. Tendre vers la « perfection » au cœur même de l'imperfection, nous pourrions dire de la « distraction ». !

Il y a une intensité de présence qui est juste ; elle est ce qu'elle doit être pour que la vie « résonne » en nous dans ce qu'elle a de plus parfait ici et maintenant. Sen-Tsang maître zen, enseigne que la perfection ne commence à poindre que lorsque nous sommes sans inquiétude à propos de notre manque de perfection. Sans la compréhension d'une possible perfection au cœur de la vie ordinaire, la spiritualité peut nous décourager. En fait, est « parfait » celui qui est un avec ce qui est...

« Être soi-même maintenant intégralement là. » Karlfried Graf Dürckheim

La vraie pratique est la patience dans l'exercice du « oui » à l'instant présent : ne plus vouloir que quelque chose de spécial ou d'inusité arrive. Dès que je me surprends à m'efforcer et à avoir des attentes, je sais que je me suis écarté de la « grande perfection ». Tout est fondamentalement incertain et changeant....  « Tout passe. » comme dit sainte Thérèse d'Avila.

Invitons donc notre cœur à s'asseoir dans un endroit calme et laissons-le expérimenter le plus tranquillement possible les inévitables allées et venues des émotions et des événements, des luttes et des succès du monde. Au milieu de tout cela, demeurer dans la paix du cœur profond, c'est répondre à notre vocation : devenir artisan de paix.

Cela implique de s'éveiller aux émotions, ce qui signifie les ressentir, ni plus ni moins. Le reste va suivre...Il s'agit de cultiver une présence calme et non pas de changer « héroïquement » notre « climat » intérieur : Je suis le témoin silencieux qui observe le contenu de ma vie à l'instant. Ce contenu n'est pas mon identité, il est en moi, mais il n'est pas moi. Je peux observer une personnalité et un tempérament, un moi conditionné et limité mais en même temps au cœur de ce constat pressentir une dimension qui englobe et transcende ce contenu.

De ce que nous observons de nous-même émerge une dimension non conditionnée que dans le christianisme on appelle l'esprit (pneuma). N'essayons pas de devenir parfait mais laissons la perfection se faire en nous...  Le chemin spirituel est un chemin de guérison et cette guérison est une réunification de notre nature essentielle et de notre moi existentiel car la division règne dans notre cœur depuis que nous nous sommes coupés de notre source intérieure par l'émergence de la conscience conceptuelle. Cette conscience est nécessaire certes mais ne doit pas régner en dictateur sur notre vie.

Re-nourrir le lien avec la Source guérit notre nature. Elle ne change pas fondamentalement cette nature mais la transfigure, la rend « parfaite ». Nous n'avons pas à devenir quelqu'un d'autre. Attention aux identifications et aux projections ! Nous blindons souvent notre cœur (cœur de pierre), et le défendons contre le monde, mais aussi contre nous-mêmes.

Le cœur qui s'éveille devient doux et humble, c'est à dire sans défense. Il autorise toutes les douleurs et les beautés de la vie. « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » dit le Christ. C'est ce cœur ouvert et tendre qui a la capacité de transformer le monde.

Pleurer avec ceux qui pleurent et se réjouir avec ceux qui se réjouissent... Les temples bouddhistes asiatiques sont pleins de représentations de Bouddhas sereins mais aussi de Bouddhas qui pleurent et de Bodhisattvas courroucés représentés avec des épées de feu... On se souvient de Jésus pleurant sur Jérusalem et chassant les marchands du Temple après avoir fait un fouet avec des cordes !

 Le Christ dit aussi : « mon âme est triste », Il ne s'identifie pas à cette émotion qui habite son âme et qu'Il ressent dans son corps. Le composé psychosomatique est l'espace où se déploie nos émotions, et quelquefois « ça pique, ça mord, ça déchire ! »

Alors, dans ces moment-là et dans chaque moment de vague émotionnelle, quel que soit le climat et l'intensité de ces vagues, au lieu de juger et de nous juger, nous « laissons reposer ce cœur fatigué » ; retrouvons notre centre, notre axe et notre souffle.

Dans cette libération du cœur et dans l'ouverture qui en résulte l'action juste devient possible. Lorsque les émotions sont libres d'être ce qu'elles sont, lorsque le cœur peut s'exprimer tranquillement sans se préoccuper de l'opinion des autres, alors cette liberté s'étend à tous les aspects de nous-mêmes.

Un maître zen appelle le point culminant ou le fruit de l'entrainement zen : « Être fidèle à soi-même et à la Vie. » Si nous pensons que « spirituel » signifie être calme et sans agitation, nous risquons fort de nous exercer à devenir un splendide « tartuffe » ....

La tentation est quelquefois grande de se fuir et de s'identifier à un rôle ou à une fonction qui nous sécurise et nous procure une certaine tranquillité. Aller vers l'inconnu de soi-même est un chemin rempli de souffrances de déceptions et de chutes pour notre égo dont le seul souci est de s'assurer une vie sans frottements.

Au lieu de chercher d'abord le royaume des cieux et sa justice, on préfère chercher d'abord son confort ! Toutes les émotions qui nous traversent à chaque instant demandent toute notre attention bienveillante. La sagesse émotionnelle du cœur est simple : accepter nos émotions humaines pour libérer notre énergie qui est dilapidée et comme absorbée par ces trous noirs de notre psychisme quand nous ne sommes plus conscients de ce qui se joue en nous.

Dans la présence à ce qui est, une remarquable transformation peut s'opérer en nous : La tendresse et la sagesse s'élèvent naturellement. Donner de l'espace à nos dépendances et à nos besoins profonds révèle une plénitude cachée.

Le bonheur et l'amour commencent à se déployer en nous et la peur « de ne pas être à la hauteur » des défis de notre vie disparaît. Une qualité de profondeur envahit notre être tout entier, et de cette profondeur jaillit une eau vive qui nous abreuve et qui en même temps creuse notre soif.

La Lettre de Béthanie N° 152

Père Francis

Une version vidéo en anglais de ce texte

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22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 22:55
Un Ramadan éthique et bio

Alors que commence le mois de jeûne, certains musulmans remettent en cause quelques habitudes qui l’accompagnent, comme le gaspillage. Ils appellent de leurs vœux une démarche plus spirituelle.

A chaque coucher du soleil, les familles musulmanes vont se réunir pour l’iftar, le repas de rupture du jeûne. Un grand moment de partage, et souvent un festin. « Les mères de famille ont dix-huit heures pour réfléchir au repas qu’elles vont préparer, alors elles ont tendance à cuisiner beaucoup trop ! », sourit Tasnim Benamor. La jeune femme n’est pas la seule de sa génération à être gênée par cette profusion de nourriture pendant le Ramadan. Ce qui dérange le plus : le gaspillage. « Certaines familles refusent de manger les restes le lendemain et jettent tout ! Il faut vraiment prendre le Ramadan de façon spirituelle, pour faire une véritable détox du corps et de l’esprit. »

Pour Mathilde Bouchiha, convertie en 2008, cette purification était d’emblée une composante essentielle du jeûne. « Durant cette période, nous nous reconnectons avec Dieu. Notre but n’est pas de nous affamer, mais de nous transformer de l’intérieur, nous élever », explique la jeune femme. Son mari, qui a grandi dans une famille où il fait bon festoyer les soirs de Ramadan, constate les bienfaits d’un jeûne plus diététique : son corps ne souffre plus de l’alternance brutale entre journées de diète et repas chargés.

Le Ramadan consisterait donc aussi à consommer moins et mieux. « Il sert à faire la différence entre les réels besoins du corps et les envies », enseigne la chef et pâtissière Laïla Elkerch au groupe de femmes assises autour de la table. Aux assises musulmanes de l’écologie 2018, le 8 mai à Nanterre, elle était venue animer un atelier chrononutrition et Ramadan. 

Pendant que les mains s’activent à confectionner des « boules énergisantes » à base de dattes, elle conseille de bien dormir pendant le Ramadan. Difficile lorsque l’on n’a que six heures pour manger et dormir, font remarquer quelques femmes. Laïla Elkerch suggère de boire le plus possible en amont (puisque c’est prohibé en journée), et surtout d’éviter thé et café, trop diurétiques.

Pour ces adeptes du bio, envisager le Ramadan de cette façon est dans l’essence même de l’islam. Le théologien Nabil Mohamed rappelle que les anciens vivaient le jeûne de façon « écologique et saine » : on cuisinait beaucoup de nourriture, mais c’était pour tout le quartier. On donnait aux pauvres, et les restes étaient laissés aux animaux.

Des pratiques oubliées. « Je suis contre le gaspillage, mais les hommes pensent que si la table n’est pas garnie, ils vont avoir faim ! », se gausse gentiment Djamila Legheraba après avoir écouté les interventions. « N’est-ce pas ? » Assis à côté d’elle, son mari, appuyé sur sa canne, acquiesce en souriant.

Il se sent une âme d’écologiste, mais reconnaît la difficulté de changer les habitudes.Nabil Mohamed, le théologien, rassure, déconseillant de faire la morale aux parents qui ont souvent plus de mal à se détacher des pratiques culturelles.

Pourtant, « comme tous les Français, les musulmans se rendent compte que c’est nécessaire », affirme Hadj Khelil, fondateur de l’entreprise Bionoor, première à avoir décroché un label bio pour sa viande halal. Il reconnaît que la demande est encore assez limitée, mais dénonce une discrimination du bio envers les musulmans. « Quand je me suis lancé, on me répondait toujours catégoriquement qu’avec le halal c’était impossible. En somme, il faut manger bio, mais vous les musulmans, vous n’y avez pas droit ! »

Il lui aura fallu des années de bataille, contre des organisations écologistes qui l’attaquaient, pour parvenir à se faire labelliser, à grand renfort d’études scientifiques. « C’est une gigantesque hypocrisie : on présente le halal et l’abattage sans étourdissement comme le pire du pire, et on oublie que le pire, c’est simplement de tuer les animaux. » Il prône un abattage mesuré et donne son explication éthique du halal : celui qui pratique une telle forme d’abattage a conscience de son acte, contrairement à ceux qui abattent à la chaîne.

Il considère par ailleurs qu’une vraie viande halal est bio. « C’est dit dans le Coran », affirme-t-il, citant un verset de la sourate de La Vache : « Ô gens ! De ce qui existe sur la terre, mangez le licite et le pur (…).»

La Croix
Joséphine Kloeckner

Différences et similitudes entre le Ramadan et le Carême

Il est fréquent d’entendre que le Ramadan est le « Carême des musulmans ». Pourtant, si le principe paraît si proche, la pratique diffère. Alors que le Ramadan doit commencer dans le courant du mois de mai, le point sur les particularités et les distinctions de ces deux temps religieux.

Carême, du latin quadragesima (sous-entendu : dies) signifie quarantième (jour). 40, un nombre symbolique aux nombreuses occurrences dans la Bible. 40 comme les 40 ans du peuple hébreu dans le désert après la sortie d’Égypte. 40 comme les 40 jours de Jésus au désert où il fut mis à l’épreuve par le diable. Le Carême est un passage au désert, un retour sur soi, un cœur à cœur avec Dieu, pour une purification de l’âme, une transformation intérieure et une vie meilleure, par l’aumône, la prière et le jeûne. Dans la tradition chrétienne, le Carême est une préparation à la fête de Pâques, un temps de jeûne et d’abstinence dans le but de se préparer à recevoir une vie nouvelle dans la lumière du Christ ressuscité. L’Église prévoit trois moyens possibles : « Conformément à la tradition ancienne, il y a trois façons principales de satisfaire au précepte divin de la pénitence : la prière, le jeûne et les œuvres de charité, bien qu’elle ait toujours spécialement prôné l’abstinence de viande et le jeûne. » 

Le quatrième pilier de l’islam

Concernant le Ramadan, il convient tout d’abord de tordre le cou à un abus de langage : l’expression couramment employée de « faire le Ramadan ». En effet, le Ramadan désigne le neuvième mois du calendrier lunaire, qui comporte une dizaine de jours de moins que le calendrier solaire. Pendant ce mois du Ramadan, la communauté musulmane pratique le jeûne du lever au coucher du soleil.

Le jeûne du Ramadan est le quatrième pilier de l’islam dont la pratique est précisée dans la sourate 2 du verset 183 à 187 

(Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. (…) Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré, c’est pour lui ; mais il est mieux pour vous de jeûner ; si vous saviez !

Les autres piliers sont la prière, l’aumône (le Zakat), le culte de Dieu et la croyance au jour du jugement dernier. Le jeûne est principalement alimentaire mais il s’étend à l’abstinence sexuelle pour rester pur devant Dieu. Cependant, à la tombée de la nuit, les musulmans peuvent rompre le jeûne pour des repas souvent festifs. Durant cette période, les fidèles sont également invités à prier et lire le Coran de manière approfondie.

« Le verset coranique évoquant le jeûne comme étant un devoir en islam rappelle que Dieu imposa le jeûne aux fidèles même avant l’islam : « On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous ». C’est pourquoi le jeûne est considéré comme étant un des symboles marquants de l’union des gens du Livre : juifs, chrétiens et musulmans, dans la foi en un seul Dieu » expliquait à Aleteia Muhammad Al-Sammak, secrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien au Liban, et membre du Conseil mondial de Religions pour la Paix.

Le jeûne des chrétiens comme celui des musulmans obéit au même principe : s’abstenir de répondre aux désirs et passions corporels durant une période déterminée pour dompter l’âme et l’inciter à se consacrer pleinement à l’adoration de Dieu. Un même principe mais une pratique qui diffère.

Un principe au nom duquel de nombreuses manifestations d’amitié s’observent dans le monde arabe. Selon une tradition centenaire, c’est ainsi un chrétien qui avertit les musulmans de Saint-Jean-d’Acre qu’il est l’heure de rompre le jeûne. Dès que l’horloge marque 2 h du matin, il prend une profonde inspiration, tambourine trois fois et commence à chanter en arabe : « Vous êtes endormis, réveillez-vous, déclarez votre loyauté envers Dieu et levez-vous pour prendre le repas du crépuscule ».

Aleteia

André Candeias

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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 22:58
Fais silence

Silence…

Ouvre ton cœur au silence

Ecoute…

Ne parle pas.

Impose le calme à ton être profond

Reçois le silence…

En lui s’exprime l’Esprit

Comme une lumière

Qui se glisse dans tes pensées

Pour en délier les nœuds.

Comme une source d’eau vive

Qui irrigue tous les replis de ton âme.

Ne parle pas.

Impose le calme à ton être profond

Ecoute le silence…

Et dans ce silence

Accueille l’Ineffable Présence ;

Elle fécondera ta vie.

Claude Caux-Berthoud - "Prier le temps d'une pause" aux éditions Olivétan
 

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