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30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 20:35

Donation de Constantin: Constantin 1er (272-337) dit Constantin le Grand, empereur romain en 306-337, fresque anonyme du 13e siècle (Rome, Basilique des Quatre Saints Couronnes) le représentant accordant l'acte de suprématie de l'Église sur l'Occident au pape Sylvestre (314-335). On découvrit au 15e siècle que la donation était un faux visant à asseoir l'autorité de la papauté au Moyen-Âge contre les Byzantins. Rue des Archives/© Granger NYC/Rue des Archives

Au IVe siècle pendant le célèbre concile de Nicée, saint Sylvestre fut canonisé mais bien vite oublié. Sa destinée, inséparable de celle de Constantin, premier souverain romain à tolérer puis à épouser la foi chrétienne, fut éclipsée par la notoriété de l'empereur.

Que fête-t-on le 31 décembre au soir? La fin d'une année de labeur et le début d'une année de bonheur, hasardera-t-on. Ou la bonne occasion de nocer et de faire la bringue jusqu'au bout de la nuit. Saint Sylvestre, 33e pape de l'Église catholique, pourrait être le saint patron des fêtards. Mais parce qu'il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu, qui était saint Sylvestre?

Saint-Sylvestre, protecteur de Thimotée

Selon la tradition catholique, le citoyen romain Sylvestre brille d'abord en protégeant un certain Timothée, un ardent défenseur de la foi chrétienne qui meurt martyr.

Alors que le préfet romain menace Sylvestre, à son tour, pour avoir caché la dépouille de Timothée, il lui aurait répondu: «Insensé, c'est toi-même qui, cette nuit, vas rendre compte à Dieu».

Le dignitaire romain, frappé du courroux céleste, serait mort dans la nuit, étouffé par une arête de poisson. Un soir de réveillon? Le canon ne le dit pas.

Sylvestre 1er, pape en 314-335, d'après un médaillon en mosaïque de la Basilique Saint Paul Hors Les Murs (Rome) . Rue des Archives/©Rue des Archives/PVDE

Sylvestre est ordonné prêtre par le pape Saint Marcellin. Là encore, sans doute connaît-on plus le petit fromage du Dauphiné que le souverain pontife. En 314, il devient le 33e pape de l'Église.

À cette époque, règne Constantin. La célèbre Légende dorée de Jacques de Voragine, une vie des saints écrite au XIIIe siècle, lui fait l'éloge d'avoir converti l'empereur au christianisme en le guérissant de la lèpre par le baptême.

Selon certains historiens, le souverain aurait bien plutôt épousé la foi chrétienne pour des raisons politiques, sensible au succès grandissant du christianisme.

Le dominicain Jacques de Voragine raconte aussi que Sylvestre aurait aussi dompté un dragon en lui soufflant à l'oreille «les paroles du Saint-Esprit». Il meurt le 31 décembre 335.

Saint-Sylvestre était pontife lors du concile de Nicée

Sylvestre Ier tient les rênes de l'Église au moment d'une époque charnière du christianisme. En 313, Constantin Ier avait promulgué l'édit de Milan qui tolérait le christianisme.

Sous le pontificat de Sylvestre se tient le concile de Nicée, qui réunit à la demande de l'empereur, en 325, les évêques d'Orient et d'Occident. Les canons qui y sont adoptés décrètent notamment que l'arianisme est une hérésie.

La doctrine établissait que le Christ, puisqu'il était créé après le Père, ne pouvait avoir une nature similaire à celui-ci. Et lui était donc inférieur.

Pontife effacé ou fatigué, Sylvestre laisse le soin à Constantin de se rendre au concile à sa place et d'affermir le canon chrétien.

C'est également l'empereur qui entreprend la construction du Saint-Sépulcre de Jérusalem, un vaste complexe bâti sur le lieu présumé du tombeau d'où le Christ aurait ressuscité, d'après les Évangiles.

Les éloges, justifiés ou non, réservés par les traditions chrétiennes à Constantin auront sans doute obscurci la figure de saint Sylvestre.

La fête du Nouvel an viendra mettre en lumière son nom des siècles plus tard, quand Charles IX, établit en 1564 le 1er janvier comme premier jour de la nouvelle année.

 

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28 décembre 2022 3 28 /12 /décembre /2022 20:30

Il y a 150 ans naissait sainte Thérèse de Lisieux, qui dévoila, dans ses écrits, la « petite voie » qu’elle avait choisi d’emprunter.

« Reconnaître son néant, attendre tout du bon Dieu, comme un petit enfant attend tout de son père, c’est ne s’inquiéter de rien. (…)

Être petit, c’est encore ne point s’attribuer à soi-même les vertus qu’on pratique, se croyant capable de quelque chose, mais reconnaître que le bon Dieu pose ce trésor de la vertu dans la main de son petit enfant, pour qu’il s’en serve quand il en a besoin ; mais c’est toujours le trésor du bon Dieu.

Enfin, c’est ne point se décourager de ses fautes, car les enfants tombent souvent, mais ils sont trop petits pour se faire beaucoup de mal. »

Quelques semaines avant sa mort en 1897, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face confie, dans ses derniers entretiens, les clés de sa « petite voie », qui sera ensuite popularisée sous la notion d’« enfance spirituelle ».

Cette spiritualité, qui marie humilité et haute ambition, désir infini et abandon, simplicité et profondeur, n’est pas née avec la carmélite de 24 ans.

Selon l’historienne Sylvie ­Barnay (1), le thème de l’enfance spirituelle remonte au XIIe siècle. Les moines cisterciens sont invités à imiter, en esprit, le nouveau-né de la crèche.

Il s’agit de « jouer à la pieuse simplicité, de gazouiller (…) ou de s’amuser avec le petit enfant Jésus qui rit ». Dans une hagiographie, saint Bernard de Clairvaux est même décrit comme « le nourrisson très familier de Notre-Dame ».

Au XIIIe siècle, les ordres mendiants – franciscains et dominicains – recherchent l’union à Dieu en devenant spirituellement les frères de Jésus enfant.

Les récits médiévaux mettent l’accent sur la « petitesse du Christ », dans laquelle Dieu s’anéantit, et la « petitesse de l’enfant spirituel qui lui ressemble ».

Au XVe siècle, cette théologie symbolique s’incarne dans des objets.

Les jeunes filles entrent au couvent en portant un Jésus en cire dans un berceau, qui inspirera leurs méditations à Noël. La dévotion à Jésus enfant, incarné dans cette figurine, s’étend en Espagne au XVIe et XVIIe siècle.

Ces statuettes sont installées dans les crèches sous une forme miniaturisée – les « santons » ou « petits saints ».

Au XVIIIe siècle, le ­Jésus en cire décore désormais les branches des arbres de Noël.

À la fin du XIXe siècle, on retrouve sous la plume de sainte Thérèse de Lisieux l’esprit des compositions médiévales.

Dans ses Manuscrits autobiographiques, elle s’offre à « l’Enfant-Jésus pour être son petit jouet » ; elle veut « amuser le petit Jésus, lui faire plaisir »… Enfantillages ?

Non, ces images-symboles sont destinées à élever l’âme vers Dieu. «

Mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle, dit celle qui fut proclamée docteur de l’Église en 1997 par Jean-Paul II.

Moi, je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. »

C’est dans les Écritures qu’elle puise son inspiration : « J’ai lu ces mots sortis de la bouche de la ­Sagesse Éternelle : “Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi.” »

En effet, dans les Évangiles, Jésus « exulte de joie » en voyant comment Dieu se révèle « aux tout-­petits », plutôt qu’« aux sages et aux savants » (Luc 10,21). Il rabroue ses disciples qui repoussent les petits.

« Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent », dit-il avant d’ajouter : « Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »

Et l’évangéliste précise : « Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains » (Marc 10,14-16).

Le Christ ne cherche pas à infantiliser le croyant, au contraire, il désire sa pleine croissance humaine et son illumination spirituelle.

Celle-ci passe par une nouvelle naissance.

« À moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu », dit-il à ­Nicodème (Jn 3,3).

Les Béatitudes indiquent la voie à suivre. La pauvreté dont il est question est « synonymed’enfance spirituelle : elle consiste à remettre sa vie entre les mains de Dieu », soulignait ­Gustavo Gutiérrez, le théologien de la libération péruvien, dans un entretien accordé à La Croix (2).

À la différence de l’adulte, le tout-petit accède spontanément à la présence de Dieu.

Nul besoin d’interrompre le tintamarre des pensées, ni de faire le vide, ni de se détacher du passé ou du futur… Le tout-petit est totalement disponible : il vit sereinement, dans le présent, l’absolue dépendance au tout Autre qui se révèle à lui.

« Le sens de la vie pour le petit enfant semble inné, souligne Virginie ­Dhellemmes (3), ancienne responsable du Bureau international catholique de l’enfance. Il semble que l’enfant ressente une évidence de la transcendance. »

Pourquoi devenir comme des petits enfants ? « Pour rien, pour la joie d’être en relation, répond la philosophe et théologienne Lytta Basset (4).

Ce serait donc renouer avec ce sens originel de notre existence terrestre qui semble chevillé au corps des enfants : “être envoyé vers les autres”. Sans nécessairement savoir pourquoi.

Parce que Quelqu’un le sait et nous envoie, Quelqu’un qui nous a révélé l’essentiel, les “choses du royaume”, ne serait-ce qu’une fois, de ­manière fugitive ou à peine ­perceptible. »

Ne pas rejeter les tout-petits, ne pas les regarder du haut de sa pseudo-intelligence, apprendre, à leur suite, à percevoir l’essentiel, conduit, « de façon plus radicale encore, complète-t-elle, à ”recevoir” l’enfant que chacun porte en soi, avec le même respect, la même attention, la même réceptivité. »

Jésus n’a jamais demandé de « redevenir comme des enfants » mais de « devenir enfant ». « La véritable enfance est donc devant nous, disait le père Paul Houix (5), abbé du monastère cistercien de Timadeuc (Morbihan).

Elle est un devenir jamais achevé ; elle est une croissance continuelle.

Cela signifie que nous n’avons pas à revenir en arrière, vers un temps mythique où nous aurions vécu dans la vérité d’une enfance que nous aurions perdue et qu’il nous faudrait retrouver. (…)

Entrer dans le Royaume, c’est justement devenir un enfant vivant dans la simplicité, la confiance, la douceur sous le regard du Père.

Ce devenir exige beaucoup de temps, car il y faut en fait une vie entière. »

Gilles Donada

repères
Le programme du jubilé à Lisieux
En 2023, le sanctuaire normand a programmé divers événements pour célébrer le 150e anniversaire de la naissance de sainte Thérèse.

Lundi 2 janvier 2023
14 h 30. Conférence à la basilique : « Itinéraire d’une vie donnée à Jésus », par le père Olivier Ruffray, recteur.

15 h 30. Messe solennelle à la crypte.

16 h 30. Découverte à la crypte du reliquaire des époux Martin, avec le carme Didier-Marie Golay.

18 heures. Vêpres au Carmel.

20 h 30. Veillée de prière au Carmel avec les carmes et les carmélites.

Dimanche 8 janvier
10 h 30. Messe solennelle à la basilique.

14 h 30. Conférence : « Il y a 150 ans, Thérèse Martin », par le père Loys de Saint Chamas, de l’institut carmélitain Notre-Dame de Vie.

15 h 30. Démarche jubilaire, parcours spirituel dans la basilique, animé par un chapelain.

Les samedis 4 février, 4 mars, 6 mai, 3 juin, 1er juillet, 5 août, 2 septembre, 4 novembre, 2 décembre. À 14 h 30, parcours spirituel dans la basilique, animé par un chapelain.

Sanctuaire de Lisieux : 31 rue du Carmel, 14100 Lisieux. Tél. : 02.31.48.55.08. www.therese-de-lisieux.catholique.fr

(1) « De l’Enfant-Jésus à l’enfance spirituelle, une relecture de l’histoire du christianisme. Enfants et enfance spirituelle », Transversalités 2010/3 (N° 115), une revue éditée par l’Institut catholique de Paris.

(2) La Croix du 24 mars 2012.

(3) « La dignité et les droits de l’enfant : vingt ans d’avancées sur le plan international », Transversalités 2010/3.

(4) « Une spiritualité d’enfant », Transversalités 2010/3.

(5) « L’enfance est toujours devant nous », Christus n° 217, janvier 2008

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27 décembre 2022 2 27 /12 /décembre /2022 20:30

Pourquoi le maillot de l'équipe de foot de l’Argentine est-il bleu et blanc?
Un fil de The Cultural Tutor sur Twitter, traduit par l'Antipresse
Pourquoi l'Argentine porte-t-elle une tenue de football bleu pâle et blanche?
Voici une histoire qui fait intervenir l'Empire byzantin, les peintres de la Renaissance, Napoléon et une révolution...

Dans l'Empire byzantin, qui était la continuation de la moitié orientale de l'Empire romain, la couleur bleue était considérée comme la couleur de la noblesse, de l'empereur et de l'impératrice.
Le bleu était une couleur coûteuse. Il conférait un grand prestige social et symbolisait la majesté.

Et avec l'essor du culte de la Mère de Dieu, Marie, les artistes ont décidé de la représenter vêtue de robes bleues. Elle était une figure importante et vénérée. Quelle meilleure façon de l'élever ?
Les mosaïques byzantines à partir du Ve siècle utilisent un matériau appelé azurite pour représenter ses habits.

 

L'utilisation du bleu pour les vêtements de Marie est rapidement devenue un élément central de la tradition artistique et religieuse.
À la Renaissance, les artistes utilisaient le lapis-lazuli - qui provenait des mines d'Afghanistan et était plus cher que l'or - pour créer la peinture de ses robes.

Comme les commerçants italiens faisaient venir le lapis-lazuli de très loin, le pigment ainsi créé a été baptisé «ultramarinus». En latin, cela signifie «outre-mer».
L'ultramarine était une nuance de bleu profonde et brillante, prisée pour sa beauté et sa rareté.

Quoi qu'il en soit, au XVIIIe siècle, Charles III était roi d'Espagne.
Son fils et héritier, également appelé Charles, était marié depuis cinq ans sans avoir d'enfant...
(N'oubliez pas que l'Empire espagnol régnait sur l'Argentine à ce moment de l'histoire).

Lorsque son fils a finalement eu un enfant, le roi Charles III était ravi.
Il a donc créé l'Ordre de Charles III en 1771 pour marquer l'événement, une sorte de société spéciale pour les Espagnols éminents.

Et chaque ordre doit avoir ses couleurs pour que les membres les portent...

Charles III avait prié Sainte Marie pendant ces nombreuses années d'attente pour que son fils ait un enfant.

Pour les couleurs de son nouvel Ordre, Charles a donc choisi le bleu - la couleur de Marie - et l'a associé au blanc.

Voici Charles IV portant la ceinture de l'Ordre de son père. Cela vous semble familier ?

Vous remarquerez que Charles III avait choisi un bleu nettement plus pâle que les représentations habituelles de Marie.

Eh bien, voici une peinture de la Vierge de 1767 par Giovanni Battista Tiepolo: regardez le bleu clair de ses robes. Cette peinture a été commandée par Charles III !

Cela dit, en 1808, Napoléon déboule sur la scène et commence à se frayer un chemin à travers l'Europe.

Il force le roi Ferdinand VII (petit-fils de Charles III) à abdiquer. Napoléon place son frère, Joseph Bonaparte, sur le trône d'Espagne à sa place.
Cela déclenche des révoltes.

Pas seulement en Espagne, mais aussi en Argentine.

Pour montrer leur allégeance au vrai monarque d'Espagne, les rebelles argentins portaient les couleurs de l'Ordre de Charles III — bleu pâle et blanc — pour se distinguer des combattants bonapartistes et montrer leur loyauté envers Ferdinand, comme on le voit ici :

Deux ans plus tard, en 1810, la guerre d'indépendance argentine éclate.
Et en 1812, son chef, Manuel Belgrano, créa la cocarde d'Argentine, un symbole utilisé pour distinguer les forces révolutionnaires de celles des royalistes.
(Une cocarde est un nœud de ruban).

Il a utilisé des couleurs précédemment associées à la révolte argentine contre la domination espagnole sous Joseph Bonaparte - le bleu pâle et le blanc de l'ordre du roi Charles III et de la vraie monarchie.
Le gouvernement révolutionnaire adopte officiellement la cocarde.

Belgrano conçoit le drapeau de l'Argentine quelques jours plus tard, et il utilise les mêmes couleurs.

Quelques péripéties, changements de gouvernement, batailles et années plus tard, le dessin de Belgrano est adopté comme drapeau officiel de l'Argentine indépendante, en 1816.

Le soleil a été ajouté en 1818.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque Belgrano a présenté son projet au peuple, il a comparé ses couleurs au ciel et aux nuages.

On en a déduit que la nature était son inspiration. Ce qui est logique, étant donné les incroyables paysages naturels de l'Argentine.

Mais  l’inspiration de ces couleurs venait de Charles III.

Avançons de quelques décennies. Dans les années 1880, un sport appelé football arrive en Argentine par le truchement de cheminots britanniques, qui contaminent la population locale.

Le football s’installe à demeure. En 1891, l'Argentine possède son premier championnat (le 5e plus ancien du monde) et en 1893, elle fonde une fédération.

L'équipe nationale argentine porte un maillot bleu pâle pour ses débuts contre l'Uruguay en 1902.

Mais six ans plus tard, en 1908, elle affronte une équipe de la ligue brésilienne dans un maillot à rayures blanches et bleu pâle.

114 ans plus tard, l'Argentine porte toujours ces mêmes couleurs, inspirées de son drapeau, qui est lui-même le résultat d'une série de développements politiques, religieux et artistiques qui ont duré plusieurs siècles.

Une longue histoire pour l'une des tenues les plus emblématiques de ce sport!

 

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