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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 19:26
Marie, Mère de la Méditation... 

 La Vierge Marie est l’archétype de toute méditation contemplative.

Ce qui la caractérise le mieux,  c’est cette phrase de l’Ecriture : « Elle conservait avec soin toutes ces choses et les méditait en son  cœur » (Luc 2, 19).

Marie a soulevé le monde par la méditation... 

Des années durant au Temple, par la méditation continuelle, elle consacre tout son être à Dieu ; elle connaît le Bible par cœur et par le cœur, comme l’indique le proto-évangile de saint Jacques... 

Méditer, pour elle, c’est offrir sa chair à Dieu pour qu’Il en fasse son Temple Saint ; c’est avant tout veiller dans l’Attente, la tension vers Celui qui doit venir et que les prophètes ont annoncé, focalisation extrême vers un seul point, hors de toute distraction...

Et peu à peu, avec elle, notre être s’acheminera vers la virginité.

Méditer, c’est devenir vierge, parce que précisément tout en nous 
entre dans le Silence.

Mais pas n’importe quel silence...

Celui que l’on chante dans la Liturgie orthodoxe lors de la Grande Entrée et qui traduit la quintessence même de l’attitude mariale dans la méditation : « Que toute chair humaine fasse silence et se tienne dans la crainte et le  tremblement.

Qu’elle éloigne toute pensée terrestre, car le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs s’avance, afin d’être immolé et Se donner en nourriture aux fidèles. »

Marie est Vierge parce qu’elle  a déposé tous les soucis du monde ; sa chair se tait dans l’immobilité : dépouillée du vain bavardage des pensées, des passions et des attirances terrestres, sa volonté propre s’anéantit et c’est au cœur de cette abnégation virginale, suprême lâcher-prise dans l’abandon, que les entrailles de Marie s’ouvrent au Silence Incréé... 

« L’Au-delà au fond de nous-mêmes » par père Alphonse et Rachel Goettmann, Béthanie p. 151-155 

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20 septembre 2023 3 20 /09 /septembre /2023 05:14
Naissance au ciel de Mgr Paul Dupuis

Chers frères et sœurs en Christ notre résurrection !

 
Mgr Paul, évêque de l’éparchie d’Amérique est né au ciel, en ce jour du 19 septembre, à 19h27 à Boston dans le Massachussetts (le 20 septembre à 1h27, heure française).
 
Il s’est éteint paisiblement entourés de ses proches et de votre serviteur, pendant que nous récitions le chapelet qu’il affectionnait tant, suivit de plusieurs cantiques à la Vierge Marie.
 
Nous avons célébré aussitôt un office des défunts selon la tradition orthodoxe.
 
Désormais, nous avons un puissant intercesseur au ciel et pour l’Église orthodoxe celtique en Amérique, avec sainte Clotilde de Californie, un fondateur et un guide, vrai fils spirituel de saint François d’Assise, de saint Tugdual de Saint-Dolay et de Mgr Mael (qui sera canonisé en 2024).
 
Si la tristesse de la séparation étreint notre cœur, la naissance au ciel de Mgr Paul, nous fait participer par la foi à la grâce de sa pâque personnelle.
 
Que le Seigneur fasse reposer son âme dans la terre de la Lumière, de l’Abondance et de la Paix !  Mémoire éternelle ! 
 
Voici un extrait d’une méditation de saint Tugdual sur la mort :
 
« La mort est une délivrance, une libération, la liberté recouvrée, après son passage, une échéance, un fatum, l'inévitable avant son passage. La mort n'est pas un lieu où l'on perd tout, mais où on trouve tout. Ce n'est pas l'anéantissement de la vie, c'est la vraie vie. Ce n'est ni le vide, ni le noir, mais c'est la plénitude et la blanche lumière. La mort, c'est l'enlèvement de l'amour, on croit qu'il ôte tout et c'est là qu'il donne tout ! Il n'est que l'hérésie charnelle qui puisse procurer à l'âme de trouble en présence de la mort ; ô l'aveuglement de ceux que la vue de la mort jette dans la tristesse ou le désespoir ! C'est Dieu qui accueille, après la traversée, son enfant après tant d'années d'éloignements et sachant les épreuves, les dangers, les difficultés qu'il a dû traverser. Tristesse ! Non, c'est la joie parfaite. »
 
Que le Seigneur nous accorde la grâce d’une mort paisible dans la joie de son Amour et qu’il nous bénisse !
 
+ Marc, primat de l’ÉOC
 
Traduction anglaise
 
Dear brothers and sisters in Christ our resurrection!
 
Bishop Paul of the Eparchy of America was born in heaven on this day, September 19, at 7:27 p.m. in Boston, Massachusetts. He passed away peacefully, surrounded by his loved ones and me your faithful servant, while we prayed his beloved rosary, followed by several hymns to the Virgin Mary. We immediately celebrated an Office for the Dead in the Orthodox tradition. We now have a powerful intercessor in heaven and for the Celtic Orthodox Church in America, with St. Clotilde of California, a founder and guide, a true spiritual son of St. Francis of Assisi, St. Tugdual de Saint-Dolay and Bishop Mael (who will be canonized in 2024). If the sadness of separation grips our hearts, the birth in heaven of Mgr Paul makes us share in the grace of his personal Passover. May the Lord make his soul rest in the land of Light, Abundance and Peace!  Eternal memory!
 
Here's an extract from a meditation by Saint Tugdual on death:
 
"Death is a deliverance, a liberation, freedom regained, after its passage, a deadline, a fatum, the inevitable before its passage. Death is not a place where everything is lost, but where everything is found. It is not the annihilation of life, but true life. It's not emptiness or darkness, but fullness and white light. Death is the taking away of love. We think it takes away everything, but it gives everything! Only carnal heresy can bring trouble to the soul in the presence of death; oh, the blindness of those whom the sight of death throws into sadness or despair! It is God who, after the crossing, welcomes his child after so many years of estrangement, knowing the trials, the dangers, the difficulties he has had to go through. Sadness! No, it's perfect joy.
 
May the Lord grant us the grace of a peaceful death in the joy of his Love, and may he bless us!
 
+ Marc, Primate of the EOC
 
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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 19:30
Comprendre les interdits alimentaires

Des règles alimentaires existent dans les trois religions monothéistes, le plus souvent sous la forme d’interdits, mais pas toujours. Quelle est leur origine, quel est leur sens ?

De quand datent les premiers interdits ?

Dans le monde méditerranéen, les interdits alimentaires apparaissent avec le judaïsme vers 1 200 avant notre ère.

Dans la Bible, Dieu pose un premier interdit dès la Genèse sur le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

La transgression de cet interdit « étant à l’origine de la chute de l’être humain depuis l’Éden, la distinction entre aliments autorisés ou non est constitutive du judaïsme », explique Raphaël Buisson-Rozensztrauch, chargé d’enseignement à l’Institut catholique de Paris (1).

Les chapitres 11 à 16 du Lévitique donnent le détail de la cacherout, les lois relatives au pur et à l’impur qui régissent, entre autres, les interdits alimentaires.

Sont purs les animaux terrestres qui ruminent et dont les sabots sont fourchus (Lévitique 11, 3) et les animaux aquatiques qui ont nageoires ou écailles (Lv 11, 10).

En revanche, parmi les oiseaux, une vingtaine d’espèces sont impures, surtout des oiseaux de proie et des charognards (Lv 11, 13-16).

La consommation de viande demande un abattage rituel qui vide l’animal de son sang, car le sang, réceptacle de l’âme d’un être vivant, est prohibé (Gn 4, 3).

Enfin, viandes et laitages doivent être cuisinés et consommés séparément, pour faire droit à une interdiction répétée trois fois dans la Bible : « Tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère » (Ex 23, 19).

Quel est le sens de ces prescriptions ?

Pour certains, il s’agit ­d’hygiène.

D’autres pensent qu’elles visent à limiter la consommation carnée et la cruauté envers les animaux.

En réalité, assure ­Raphaël Buisson-Rozensztrauch, « le ­respect des interdits et usages alimentaires du judaïsme s’enracine dans le même principe que tous les ­commandements de la Torah : le respect des bornes qui séparent le sacré et le profane, le pur (­taharah) et l’impur (tymah).

La raison ­profonde ­derrière ces règles strictes est la ­sanctification du quotidien. 

Quelles règles le christianisme a-t-il conservées ?

Les toutes premières communautés chrétiennes rassemblaient des juifs qui continuaient à pratiquer la cacherout.

Mais fallait-il imposer ces règles aux ­convertis venus du paganisme ?

Pour que les chrétiens de toutes origines puissent s’asseoir à la même table, « un compromis fut trouvé », raconte Béatrice ­Caseau, professeure ­d’histoire byzantine à ­Paris-Sorbonne : « Interdiction de tout aliment ­offert en sacrifice aux idoles, interdiction de la ­consommation du sang des animaux, (…) interdiction de consommer un ­animal mort étouffé, et donc non saigné (Actes 1, 28-20) » (2).

Saint Paul, lui, alla plus loin, ­estimant que ­l’essentiel est de ne pas faire scandale et de ne pas blesser les consciences (cf. 1 Co 7-8).

« Sur ce point, le christianisme a opéré une véritable révolution, assure Claude Prudhomme, professeur d’histoire contemporaine à l’université Lumière Lyon 2 (3).

Saint Paul a questionné le pur et l’impur en incluant dans son raisonnement la réaction des ­commensaux au sujet des nourritures offertes à des sacrifices païens.

Une réflexion à laquelle les missionnaires chrétiens ont dû souvent s’atteler. » ­

Jésus, déjà, avait lancé le débat : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui souille l’homme » (Mt 15, 11).

Au Moyen Âge, les Églises orientales ont conservé les interdits énoncés par les Actes, tandis qu’en Occident, où l’on consommait du boudin, on les a oubliés.

L’Église catholique, en particulier, a adopté des règles de sobriété visant à la maîtrise de soi et à la pratique du partage.

Le jeûne s’est imposé à certaines périodes de l’année…

« La tentative chrétienne d’abolir les frontières entre le pur et l’impur n’a pas empêché le christianisme de reconstruire des oppositions entre le bon et le mauvais », note Claude Prudhomme.

Et dans l’islam ?

Le monde musulman naissant a voulu se démarquer des anciens Arabes et du judaïsme.

Ses interdits alimentaires se fondent non pas sur les notions de pur et d’impur, mais sur la distinction entre licite et illicite.

­Mohammed-Hocine ­Benkheira, directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études, ­explique que le Coran « invite à tout manger, exception faite de quatre nourritures qui sont défendues : la viande de porc, le sang que l’on recueille en tuant l’animal, la charogne et les victimes mises à mort en hurlant le nom d’un autre que le Dieu du Coran.

Toutefois, le ­Coran tient à préciser que même ces ­prohibitions tombent en cas de ­nécessité absolue, dont les situations de ­famine » (4).

À part le porc, qui est la seule espèce animale interdite, c’est donc le rituel d’abattage qui fait la licéité de la nourriture carnée.

La règle principale étant non pas l’interdiction du sang, qui demeure, mais « l’invocation du nom de Dieu lors de la mise à mort ».

Quant aux boissons fermentées, le Coran ne les interdit pas formellement, mais il « invite les fidèles à y renoncer », car « le ­démon se sert des boissons ­enivrantes pour susciter l’hostilité et la haine entre les fidèles ».

Pouvons-nous manger ensemble ?

Avec le retour à une forme ­d’orthopraxie, les marqueurs alimentaires religieux ont retrouvé de la vigueur aujourd’hui en France.

Parallèlement, la croissance de la communauté végane et certaines exigences de santé (intolérances, ­allergies…) ont fait émerger de ­nouveaux particularismes ­alimentaires.

Peut-on encore partager un repas avec ceux qui ont une religion ou des convictions différentes ?

En famille, comme en milieu ­institutionnel, associatif ou professionnel, préparer un repas commun suppose de plus en plus souvent que l’on consulte les convives, ce qui bouleverse la tradition française selon laquelle, à table, on mange ce que l’on vous sert.

« Qu’est-ce qui est le plus important, s’interroge Claude ­Pru­dhomme : manger la même chose, rester fidèle à sa tradition, manger ensemble ?

Heureusement,nous avons des pistes de travail qui s’ouvrent avec l’expérience des cantines scolaires et des usages dans les familles, pour observer comment la question de l’alimentation peut ­dépasser les ­clivages. »

Ce qu’il faut retenir

  • Des prescriptions présentes dans les trois religions monothéistes
  • Les premiers interdits ­alimentaires religieux ­apparaissent avec le judaïsme, vers 1 200 avant notre ère. Ils sont fondés sur les règles du pur et de l’impur, selon trois grands ­principes : certains ­animaux sont purs, d’autres non. Seuls les animaux purs sont propres à la consommation ; ils doivent être saignés à ­l’abattage ; tout contact entre la viande et les produits laitiers est interdit, à l’extérieur comme à l’intérieur du corps humain.
  • Le christianisme a aboli la ­distinction entre le pur et ­l’impur, mais a établi des ­prescriptions alimentaires, la modération et le jeûne, ­fondées sur l’éthique du partage et sur ­l’exigence de maîtrise de soi.
  • Dans le Coran, seul le porc fait l’objet d’une interdiction ­formelle. Les animaux doivent avoir été saignés, au cours d’un rituel où le nom du Dieu du Coran est invoqué. En cas de nécessité vitale, ces ­prescriptions perdent leur ­caractère ­obligatoire. L’alcool est ­déconseillé parce qu’il pousserait aux conflits entre les ­fidèles.

Christel Juquois

Le livre
Le livre. « Manger, c’est divin ! »
Le Monde de la Bible, n° 246

Bayard, 154 p., 17 €

Le Monde de la Bible, revue d’histoire et d’archéologie, consacre le dossier de son numéro de ­septembre 2023 à l’alimentation et aux prescriptions religieuses. Des antiques civilisations égyptienne et mésopotamienne aux religions monothéistes contemporaines, la nourriture tient une place essentielle. Pourquoi les civilisations et les religions du monde méditerranéen ont-elles éprouvé le besoin de réguler, codifier et sacraliser ce besoin primaire ? Sur quels critères et dans quel but le judaïsme et l’islam, en particulier, ont-ils élaboré leurs interdits alimentaires ? Comment le christianisme a-t-il évolué sur cette question, lui qui place un certain repas au cœur de sa liturgie ? Enfin, aujourd’hui, comment dépasser les clivages suscités par les particularismes religieux ou végans ? Autant de questions ­auxquelles on trouve, dans ce numéro, des réponses surprenantes.

Le Monde de la Bible est une publication du groupe Bayard, éditeur de La Croix.

(1) « Pureté et impureté dans le judaïsme », Le Monde de la Bible, n° 246, septembre 2023.

(2) « Un manger chrétien de l’Antiquité au Moyen Âge », Le Monde de la Bible, n° 246, septembre 2023.

(3) « Juifs, chrétiens, musulmans, végans… Pouvons-nous encore manger ensemble ? », Le Monde de la Bible, n° 246, septembre 2023.

(4) « Licite et illicite dans le Coran », Le Monde de la Bible, n° 246, septembre 2023.

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