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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 22:46

Meduse_09.jpg

Quand j’en étais le roi, cinq dieux ont décidé

D’apporter le Déluge aux hommes turbulents. (…) Sur le moment, Ea, le plus malin d’entre eux,

Avait aussi juré de garder le secret,

Mais je l’ai entendu murmurer aux roseaux

Qui bordaient mon jardin :

Roseaux, écoutez-moi,

Roseaux, dites au roi d’abattre sa maison,

Vite, dites au roi d’abandonner ses biens,

De construire un bateau et de sauver sa vie.

L’arche sera carrée, aussi large que longue,

Et couverte d’un toit. (...)

Je fis charger à bord mes plus grandes richesses :

Mon or et mon argent, ma famille et mes proches,

Tous genres d’animaux sauvages ou dressés

Et tous les artisans que nous pûmes trouver. (…)

Pour six jours et sept nuits, la tempête tonna

Et renversa le monde. À l’aube, cependant,

L’averse s’arrêta et les flots se calmèrent.

Et rien à l’horizon que le toit de la mer,

La mer à l’infini, la mer de tous côtés,

La mer, car l’homme était redevenu argile. (…)

Le septième jour, je pris une colombe

Et la laissai partir. Je la vis s’envoler

Puis revenir à l’arche, et sus que nulle terre

N’avait percé les flots. Le lendemain matin,

Je pris une hirondelle et la laissai partir ;

Je la vis s’envoler puis revenir à l’arche,

Tout comme la colombe, et sus que nulle terre

N’avait percé les flots. Le lendemain matin,

Je choisis un corbeau et le laissai partir ;

Je le vis se poser sur une branche, au loin,

Et sus que le niveau des eaux avait baissé.

Il reprit son envol et ne revint jamais.

Extrait de Gilgamesh, la quête de l’immortalité, Stephen Mitchell, Aurélien Clause, Éd. Synchronique, 336 p., 19 €. 

Génèse 6 et 7

Dieu regarda la terre et constata qu'elle était corrompue, car tout le monde avait corrompu sa conduite sur la terre.  Alors Dieu dit à Noé: «La fin de tous les hommes est décidée devant moi, car ils ont rempli la terre de violence. Je vais les détruire avec la terre.

Fais-toi un bateau avec des arbres résineux. Tu disposeras cette arche en compartiments et tu l'enduiras de poix dedans et dehors.

Voici comment tu la feras: l'arche aura 150 mètres de long, 25 de large et 15 de haut.

Tu feras une ouverture à l'arche et tu la feras d'une cinquantaine de centimètres depuis le haut. Tu placeras une porte sur le côté de l'arche. Tu construiras un étage inférieur, un deuxième et un troisième étages.

Pour ma part, je vais faire venir le déluge d'eau sur la terre pour détruire toute créature qui a souffle de vie sous le ciel. Tout ce qui est sur la terre mourra.

Cependant, j'établis mon alliance avec toi: tu entreras dans l'arche avec tes fils, ta femme et les femmes de tes fils.

De tout ce qui vit, de toute créature, tu feras entrer dans l'arche deux membres de chaque espèce pour leur conserver la vie avec toi. Il y aura un mâle et une femelle.

[...]

La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits.

[...]

Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat. Les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois. Le dixième mois, le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes.

C'est une très belle formule qui indique l'arrêt du déluge : Dieu se souvint de Noé... L'expression dit la confiance en la sollicitude de Dieu pour celui dont il a pris soin.

En laissant résonner le texte en nous, on peut sentir les ruptures de style : avec notamment une grande attention à tout ce qui est "chair et coeur" comme le récit du lâcher des oiseaux, d'abord le corbeau puis la colombe.

Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche. Il lâcha le corbeau, qui sortit, partant et revenant, jusqu'à ce que les eaux eussent séché sur la terre. Il lâcha aussi la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué à la surface de la terre. Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied, et elle revint à lui dans l'arche, car il y avait des eaux à la surface de toute la terre. Il avança la main, la prit, et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche. La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d'olivier arrachée était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient diminué sur la terre. Il attendit encore sept autres jours; et il lâcha la colombe. Mais elle ne revint plus à lui.

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 22:50

L'avocat du diable

diable_avocat.jpg

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 22:18

reve_marie.jpg

Le Rêve de la Vierge de Michele di Matteo. Vers 1440, bois, 60 x 81 cm, Pesaro, Musei Civici.

Le Lignum Vitae (Arbre de vie), court traité mystique écrit par saint Bonaventure en 1260 et composé de quarante-huit méditations, eut une influence certaine sur l'iconographie religieuse de la fin du Moyen Âge. Le grand théologien y décrit un arbre symbolique dont la branche basse représente l'origine du Sauveur, les branches moyennes sa Passion, et les plus hautes sa glorification.

C'est la première grande expression littéraire de la dévotion franciscaine à l'humanité du Christ.

Le but est d'amener le lecteur à participer au mystère pascal de la mort et de la résurrection.

L'ancienne tradition réactualisée

À partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, ces méditations spirituelles de saint Bonaventure réactualisent l'ancienne tradition selon laquelle le bois de la croix de Jésus provient de l'Arbre du Bien et du Mal qui donna lieu au péché originel.

C'est ce que donne à voir ce panneau de Michele di Matteo, Le Rêve de la Vierge , en une image qui synthétise l'histoire chrétienne du Salut par la juxtaposition de ses deux phases essentielles, la Chute et la Rédemption.

Le peintre nous montre le péché originel : Adam et Ève s'apprêtent à consommer le fruit défendu, sur le conseil du serpent enroulé au tronc de l'arbre. Mais Jésus est crucifié sur les branches de cet arbre : on ne pouvait mieux figurer l'idée selon laquelle la croix provient de l'Arbre du Bien et du Mal.

Le péché racheté

Tout ceci se déroule sous les yeux clos de Marie allongée sur un lit, ce qui veut dire que ça se déroule dans son rêve. Marie, à une période de sa vie que le tableau ne nous laisse pas deviner (est-elle déjà annoncée ? Déjà mère ?), a la vision de la mission qui sera accomplie par son Fils, et donc de sa propre mission à elle. L'image illustre parfaitement l'idée selon laquelle Marie est la nouvelle Ève, et Jésus, le nouvel Adam, qui « renversent » l'ordre du monde instauré par la Chute, en « rachetant » le péché commis par les premiers aïeux du genre humain. Le fond d'or, expression matérielle de la lumière divine, situe la scène sur un plan théologique, hors du temps, de l'espace et de tout contexte historique.

Manuel Jover, journaliste

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