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27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 19:30

 

Voici la première Ode du « Grand Canon » de Saint André de Crète (660-740), Hymnographe de la liturgie byzantine, Moine dans le Monastère attenant au Saint Sépulcre à Jérusalem dès l’âge de 15 ans qui fut Évêque de Gortyne en Crète. Le « Grand Canon pénitentiel » des neuf Odes bibliques de la liturgie grecque en 250 strophes, qui est le plus long et le plus connu, est lu pendant le Carême et permet d’adoucir l’âme la plus dure !

La prière du publicain "Dieu, aie pitié de moi pécheur" devient dans le canon de saint André de Crète, le rythme et le souffle du repentir dans le verset insistant : "Aie pitié de moi, aie pitié de moi."

Le Seigneur est mon secours,
ma protection, c'est lui qui m'a sauvé.
Il est mon Dieu et je veux le glorifier,
le Dieu de mon Père, et je l'exalterai,
car il s'est couvert de gloire.

R. Aie pitié de moi ô Dieu, aie pitié de moi.

Devant toi, je me prosterne, ô Jésus.
J'ai péché contre toi.
Pardonne-moi et rejette loin de moi
le joug de mes péchés
et donne-moi dans ta bonté
les larmes du repentir. R.

Ciel, écoute ma voix et je parlerai
pour chanter le Christ : 
ayant pris chair de la Vierge,
il est venu parmi nous. R.

Comme la Pécheresse je te crie :
J'ai péché, contre toi seul j'ai péché ;
comme la myrrhe autrefois,
reçois mes larmes,
Dieu Sauveur. R.

Regardez et voyez
c'est moi qui suis votre Dieu.
J'ai fait pleuvoir la manne,
jadis au désert pour mon peuple
j'ai fait sourdre l'eau du rocher,
par ma seule main et
la force de mon bras. R.

Voyez et comprenez :
c'est moi qui suis votre Dieu,
celui qui scrute les cœurs
et redresse les pensées,
qui manifeste les œuvres
et brûle les péchés,
et qui rend justice à l'orphelin,
au faible et au petit. R.

Sur la pierre inébranlable
de tes commandements,
ô Christ, affermis ton Église. R.

Ô Christ, je verse devant toi
les larmes de la Pécheresse :
dans ton amour, ô Sauveur,
prends pitié de moi. R.

Seigneur, affermis mon cœur
sur la pierre de tes commandements,
pour qu'il ne chancelle pas,
car tu es le seul Saint
et le seul Seigneur. R.

En toi est ma source de vie,
Triomphateur de la mort,
et de tout cœur je te crie avant la fin :
J'ai péché, pardonne-moi et sauve-moi. R.

Le Prophète, Seigneur,
apprenant ta venue,
fut saisi de stupeur,
car tu as voulu naître d'une Vierge
et te montrer parmi les hommes,
et il dit : J'ai entendu ta voix
et je suis rempli de crainte,
gloire à ta puissance, Seigneur. R.

Seigneur, tu opéras le salut
au milieu de la terre,
pour nous sauver ;
tu es monté sur la croix
pour ouvrir le Paradis ;
la création entière
et les nations rachetées
se prosternent devant toi. R.

La nuit, je veille devant toi,
Seigneur ami des hommes,
je t'en prie, illumine-moi,
conduis-moi sur la route
de tes commandements
et apprends-moi, Dieu Sauveur,
à faire ta volonté. R.

Dans la nuit s'est écoulée ma vie :
ce fut l'obscurité,
le profond chaos,
la nuit du péché ;
Sauveur, éclaire-moi,
pour que je devienne
un enfant de lumière. R.

J'ai crié de tout mon cœur
vers le Dieu de tendresse,
il écoute mon appel
du plus profond de l'Enfer,
et à la fosse il rachète ma vie. R.

Je t'offre en toute pureté,
Dieu Sauveur,
les larmes de mes yeux,
mes profonds gémissements
et le cri de mon cœur.
J'ai péché, pardonne-moi. R.

Nous avons commis le péché,
l'iniquité, l'injustice devant toi ;
nous n'avons pas gardé
ni mis en pratique
tes commandements :
ne nous rejette pas jusqu'à la fin,
Seigneur, Dieu de nos Pères. R.

Devant toi j'ai confessé,
ô mon Juge,
les secrets de mon cœur ;
vois ma peine et mon humiliation,
sois attentif à me juger
et fais-moi grâce en ta bonté,
Seigneur, Dieu de nos Pères. R.

Celui que tous les Anges glorifient,
devant qui tremblent
les Chérubins et les Séraphins,
que tout ce qui vit et respire
et toute la création le chante,
le bénisse et l'exalte
dans tous les siècles! R.

Sur ta tête je répands,
ô mon Sauveur,
le vase d'albâtre contenant
la myrrhe de mes pleurs :
comme la Pécheresse de jadis,
j'implore ta pitié ;
exauce ma prière
et donne-moi ton pardon. R.

Sans semence tu as conçu,
ineffable est ton enfantement,
ô Mère inépousée :
virginalement Dieu s'incarne
et renouvelle les lois de la nature ;
et selon la vraie foi,
ô Vierge Mère de Dieu,
d'âge en âge nous te magnifions. R.

Ô mon Juge qui me sondes et me connais,
comme tu viendras de nouveau avec
les Anges saints pour juger le monde entier,
de ton regard bienveillant regarde-moi
pour m'épargner et fais-moi grâce,
ô Jésus, bien que j'aie comblé
la mesure du péché.

Sainte Mère Marie, intercède pour nous.

Je suis assailli par la tempête de mes péchés :
ô Mère, viens à mon secours
et conduis-moi jusqu'au port,
sur le chemin qui me ramène vers Dieu.

Saint André de Crète, intercède pour nous.

Pasteur de Crète, saint André,
ô Père trois fois heureux,
intercède sans répit pour les chantres
de ton nom, afin que soient délivrés
de l'affliction et du péché
ceux qui vénèrent
ta mémoire sans fin.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit!

Consubstantielle Trinité,
nous chantons l'unité de tes personnes,
glorifiant le Père et magnifiant le Fils,
nous prosternant devant l'Esprit,
Dieu unique en vérité, 
unique et triple vie, 
éternelle royauté.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Nous te chantons, nous te bénissons,
devant toi nous nous prosternons,
ô Mère de Dieu, car tu as enfanté 
l'Un de la sainte Trinité,
ton Fils et ton Dieu,
entrouvrant pour nous
le ciel sur la terre.

Sans semence tu as conçu…

Pour l'image: DUCCIO DI BUONINSEGNA, LA DESCENTE DE CROIX, REVERS DE LA MAESTÀ, VERS 1308-1311 
La descente de Croix -
Cette scène vient juste après la Crucifixion dans les évangiles. Le Christ est mort sur la croix.

Il y est descendu par Joseph d’Arimathie et Nicodème : le premier est celui qui soutient le corps du Christ, le deuxième est celui qui décroche les pieds du Christ, à l’aide d’une pince pour déloger les clous.

Cinq femmes sont présentes ; par leur émotion, elles donnent une intensité dramatique à la scène. On retrouve à nouveau la figure de saint Jean et de la Vierge.

Tous deux semblent aider Joseph d’Arimathie à soutenir le corps : Marie est tout près du visage de son Fils, et Jean soutient le corps au niveau du buste.

Dans cette scène comme dans la précédente, on comprend l’importance de la figure de Jean : il est le seul apôtre présent aux côtés de Marie dans ces moments de douleur extrême. Il a choisi de rester, quand tant d’autres se sont éloignés.

A la façon dont il soutient fermement le corps de Jésus, on pressent combien le poids de ce qu’Il représente est difficile à porter.
Laura Hamant

 Chanté par la Communauté de la Théophanie -

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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 19:30

 

« Seigneur, celui que tu aimes est malade » (Jean 11,3).

 

Bien-aimés frères et sœurs en Christ,

En ressuscitant Lazare d’entre les morts, le Christ manifeste à la fois sa nature divine et humaine.

Il est divin parce qu’il est « la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra » Jn 11,25).

Il a ressuscité Lazare d’entre les morts car « elle servira à la gloire de Dieu, afin qu’à travers elle la gloire du Fils de Dieu soit révélée » (Jn 11:4).

 

Les gens n’avaient jamais entendu parler d’un homme qui était mort depuis quatre jours et qui était ressuscité—seul Dieu pouvait le faire.

Mais Jésus a aussi manifesté Sa nature humaine, parce qu’Il « frémit en son esprit, et fut tout ému » (Jn 11,33) quand on lui a annoncé la mort de Lazare.

Dans le verset le plus court de toute l’Écriture, nous lisons : « Jésus pleura » (Jn 11 :35), car telle était la relation profonde et intime entre Jésus et Lazare.

Même la mort n’a pas pu séparer Lazare de l’amour et de l’amitié de Jésus. Car même dans son plus profond chagrin, le Christ savait que Dieu « essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu » (Apoc 21,4).

Dans la tradition celtique, il y a une forte présence d’amitié spirituelle, telle que l’amitié aimante entre Jésus et Lazare.

C’est ce qu’on appelle Anam Ċara, ou ami de l’âme, du mot gaélique « Anam », âme, et « Ċara », ami.

Cet « ami de l’âme » était une personne qui agissait en tant qu’enseignant, compagnon ou guide spirituel.

Et dans la tradition celtique, ces « amis de l’âme » étaient considérés comme une partie essentielle et intégrale du développement spirituel.

Saint Paul nous dit : « Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et à de belles œuvres » (Hébreux 10,24).

Parmi les Pères de l’Église, de telles saintes amitiés existaient entre saint Grégoire de Nazianze et saint Basile le Grand ; dans l’Église celtique entre St Patrick d’Irlande et St Brigit de Kildare ; et dans l’Eglise romaine entre saint François d’Assise et sainte Claire.

Saint Grégoire parle de saint Basile en ces termes : « Nous semblions être deux corps avec un seul esprit.

Même si nous ne pouvons pas croire ceux qui prétendent que tout est contenu dans tout, vous devez pourtant croire que dans notre cas chacun de nous était dans l’autre et avec l’autre.

Notre unique objet et ambition était la vertu, et une vie d’espérance dans les bénédictions à venir ; nous voulions nous retirer de ce monde avant de le quitter.

C’est dans ce but que nous avons ordonné nos vies et toutes nos actions.

Nous avons suivi les conseils de la loi de Dieu et nous nous sommes incités mutuellement à la vertu.

Si ce n’est pas trop vantard à dire, nous avons trouvé l’un dans l’autre une norme et une règle pour discerner le bien du mal. »

Même parmi les anciens préchrétiens, un Aristote définissait l’amitié comme « une seule âme habitant deux corps ».

Jésus a pleuré sur la mort physique temporaire d’un ami, alors combien plus doit-il pleurer sur la mort spirituelle d’un pécheur ?

Dans la vie, les vrais amis sont « l’huile et les parfums [qui] réjouissent le cœur, et la douceur d’un ami vaut mieux que nos propres conseils » (Prov 27,9).

Déjà ici-bas, « qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble! » (Ps 133,1).

Alors imaginez à quel point ce sera joyeux et béni pour nous au ciel « de demeurer ensemble dans l’unité » avec tous nos vrais amis spirituels.

Si nous nous lions vraiment d’amitié avec le Christ ici-bas, alors Il sera notre très cher Anam Ċara pour toute l’éternité.

Amen.

Monseigneur Paul Dupuis

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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 20:30

 

Dans un département durement touché par la sécheresse, une procession est partie de la cathédrale jusqu’au Têt, le fleuve qui traverse Perpignan, pour essayer de faire tomber la pluie. Une première depuis près de 150 ans

Jamais de mémoire de météorologue, les Pyrénées-Orientales n'avaient connu telle période de sécheresse. Un manque d'eau d'ailleurs inégalé en France, et qui commence à générer des décisions de restrictions historiques. En six mois, la ville a enregistré à peine 130 mm de précipitations, un seuil alarmant qui inquiète en premier lieu les agriculteurs.

Au point que l'un d'eux, Georges Puig, viticulteur à Passa, a demandé au premier vicaire de la cathédrale de Perpignan, l'abbé Christophe Lefebvre, de prier avec lui le saint des agriculteurs, historiquement sollicité pour faire tomber la pluie. Tous deux, il y a un mois de cela, se sont retrouvés à genoux devant le retable de Saint-Gaudérique (patron des agriculteurs catalans et saint catholique du IXe siècle ), en la cathédrale Saint-Jean Baptiste, pour l'implorer d'intercéder en faveur de nos cultures catalanes.

"L'abbé m'a fait prier pendant 20 minutes, j'avais mal aux genoux", retrace Georges Puig. "À la sortie, je lui ai demandé que les reliques soient mises dans la nef, puisqu'on ne peut pas y accéder. À partir de là, on a pensé les porter au fleuve comme autrefois", poursuit Georges Puig.

"Saint-Gaudérique a un culte et une dévotion vraiment très développés en Roussillon, ça fait partie de la foi traditionnelle populaire catalane", assure Cédrik Blanch, président de l'archiconfrérie de la Sanch. "Dans d'autres villages, on a toujours des processions."

« Il va falloir sortir les reliques de Saint-Gaudérique (Saint-Galdric en catalan), c’est une expression que l’on utilise souvent, un peu comme boutade. Mais c’est peut-être le moment de les ressortir », reprend ce viticulteur, fils lui-même de viticulteurs depuis dix-neuf générations. « Sans être une grenouille de bénitier, je crois dans la force de la prière. D’ailleurs, je suis d’abord allé prier devant le retable de Saint-Gaudérique, dans la cathédrale de Perpignan, après en avoir discuté avec une personne de confession musulmane. Il m’a expliqué qu’il n’était pas rare qu’ils prient pour que tombe la pluie, ça m’a décidé ».

Mais depuis, le saint agriculteur audois a semblé sourd à ces prières. D'où l'idée de restaurer l'ancienne tradition wisigothique d'une procession dédiée à son culte. 

Cette procession religieuse est une première depuis 150 ans.

Depuis 1014, ce sont pas moins de 800 processions entre Saint-Martin du Canigou et Perpignan qui ont ainsi été recensées. "À chaque sécheresse, les consuls de Perpignan envoyaient quelqu'un chercher les reliques de Saint-Gaudérique, explique le président de l'association culturelle de la cathédrale Saint-Jean, Jean-Luc Antoniazzi. Cela s'est arrêté lorsque, lors de la sécularisation de Saint-Martin du Canigou, le retable et les reliques ont été transférés à Perpignan en 1781."

Mais aujourd'hui, la situation désespérée amène certains à reconsidérer la démarche. "J'ai des réunions quasiment tous les jours avec les autorités sur le problème de l'eau, argumente Georges Puig, mais on peut en faire autant qu'on veut, il n'y a plus d'eau ni à Vinça, ni aux Bouillouses - et c'est très grave -, et les réserves de Villeneuve-de-la Raho ne tiendront pas longtemps. Les restrictions préfectorales sont déjà comparables à celle du plein été. S'il n'arrive pas un déluge pendant 3 jours, on ne s'en sortira pas. Il ne reste plus qu'à prier."

L'abbé Benoît De Roeck, curé de la cathédrale, a présidé la procession qui partait du parvis de la cathédrale en présence de représentants du monde agricole, mais aussi des confréries de la Sanch et des Saintes-Epines.

Sous un ciel chargé de nuages, le buste-reliquaire retrouve les rues de Perpignan. Sous les yeux aussi de centaines de fidèles. Une affluence à hauteur des espoirs placés dans Saint-Gaudérique. "Écoute notre supplique, patron des cultivateurs", chante la foule. Pour Xavier Piqué, ancien maraîcher, il s'agit "d'implorer Saint-Gaudérique, d'implorer le ciel pour qu'il nous donne une bonne pluie, que la sécheresse soit endiguée". 

Deux brancards ont été portés le long du parcours. Le premier exhibait la statue de Saint-Gaudérique de l'église de Saint-Hippolyte. Le second recevait le buste-reliquaire issu de la paroisse Saint-Jacques, les reliques de la cathédrale, enfermées dans une chasse vitrée, ayant été jugées trop fragiles.

Le cortège de fidèles allait par la Loge jusqu’au Castillet, franchissait le pont de Notre-Dame avant de rejoindre son oratoire, derrière le Mediator, puis de franchir le pont Joffre. Il a descendu ensuite sur les rives de la Têt, côté avenue Torcatis, pour stationner devant la passe à poissons. C'est ici que les brancardiers, dûment bottés, sont allés au milieu de la rivière. 

"La tradition voulait que la statue soit immergée, relève Jean-Luc Antoniazzi, mais à la base, elle était en argent recouvert de cire, et aujourd'hui elle est en bois doré, elle a été donc symboliquement portée sur l'eau." "C'est ensuite l'archiprêtre de la cathédrale qui procéda, selon le rituel wisigothique, à la bénédiction du territoire aux quatre points cardinaux, et ceci avec une relique de la vraie croix", souligne l'abbé Lefebvre.

De quoi logiquement réveiller le Saint trop longtemps oublié. Ce Gaudérique dont la fête, en date du 16 octobre, aurait plusieurs fois donné lieu à des débordements. Dont le tristement célèbre aiguat de 1940.

« J’ai été très touché par cette démarche qui n’est absolument pas folklorique. Mais pas très surpris en même temps, explique Benoît De Roeck, l’archiprêtre de la cathédrale Saint Jean-Baptiste. Depuis quelques années, alors que l’on pensait maîtriser la vie et les mystères de notre monde, on sent bien que l’on reste très vulnérable. Des choses nous dépassent encore et nous montrent que l’on est toujours fragile, que ce soit d’un point de vue climatique, médial, social… Cette vulnérabilité nous rappelle l’humilité à avoir et que nous ne sommes pas tout-puissants. Cette procession est un acte de foi, d’humilité, de pénitence. On se place devant Dieu pour obtenir ce qui l’est difficilement à vue humaine ». 

Il a plu quelques heures après la procession autant d'eau qu'entre janvier et février 2023 cumulés…
 

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