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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 23:29
Comprendre l’hébreu biblique

Qu’est-ce que l’hébreu ?

Lors de leur arrivée en Canaan, à la fin du IIe millénaire av. J.-C., les Israélites abandonnèrent l’araméen pour une nouvelle langue sémitique dérivée de celle parlée dans le pays, proche du phénicien et cousine de l’araméen et de l’arabe. Après la chute de Jérusalem (587 av. J.-C.), les Juifs restés sur place cessent peu à peu de parler hébreu tandis que les élites déportées à Babylone se remettent aussi à l’araméen. Au retour d’exil, peu de gens sont capables de comprendre l’hébreu : ainsi que le rappelle le Livre de Néhémie, quand Esdras lit la loi au peuple rassemblé, des lévites doivent la traduire pour que chacun puisse comprendre (Ne 8, 8).

L’hébreu est cependant peu à peu réintroduit à Jérusalem et en Judée. À l’époque de Jésus, toutefois, la langue courante, fortement teintée d’araméen (hébreu mishnique) commence à différer de la langue sacrée. Finalement, après la destruction de Jérusalem par les Romains en 135, l’hébreu cesse d’être parlé par les Juifs, au profit de l’araméen ou du grec. Il reste néanmoins la langue de l’étude et de la prière du judaïsme.
 

Écrit d’abord avec un alphabet dérivé de l’alphabet phénicien (lui-même issu d’un alphabet apparu vers 3500 av. J.-C. dans le Sinaï), l’hébreu avait adopté, au moment de l’exil à Babylone, l’alphabet araméen qui devient l’alphabet hébraïque caractérisé par ses « lettres carrées » et l’absence de voyelles, la vocalisation de l’hébreu étant transmise oralement. La dispersion du peuple juif autour de la Méditerranée obligera toutefois à stabiliser cette tradition orale : les massorètes ajoutent alors aux lettres hébraïques des signes diacritiques (niqqoudot) exprimant les voyelles, fixant ainsi le texte biblique (du VIIe au XIe siècle).
 

Finalement, au XVIIIe siècle, les premiers questionnements autour d’un éventuel État juif poussent ses promoteurs à s’interroger sur la question de sa langue et prônent un réveil de l’hébreu qui sera mis en œuvre par Eliezer Ben Yehouda (1858-1922). Celui-ci, à partir de l’hébreu biblique et de l’hébreu rabbinique, forge l’hébreu moderne qui, en 1948, devient la langue officielle de l’État d’Israël.
 

Quelles sont les caractéristiques de l’hébreu biblique ?
 

L’une des principales caractéristiques de l’hébreu biblique est la pauvreté de son vocabulaire : alors que, par exemple, le grec de l’époque compte 120 000 mots, l’hébreu n’en utilise que 8 000, dont 2 000 une seule fois, et formés à partir de seulement 500 racines. « C’est un vocabulaire extrêmement concret », remarque Sœur Dominique de la Maisonneuve, enseignante d’hébreu au Collège des Bernardins et au Service d’information et de documentation juifs-chrétiens (Sidic), qui souligne aussi la facilité avec laquelle l’hébreu peut passer d’un registre à l’autre : « Ainsi le mot “chemin” peut aussi signifier la façon de se comporter, ou “talon” les conséquences de quelque chose… »
 

Autre caractéristique de la langue hébraïque : l’absence des temps passé/présent/futur, remplacés par l’« accompli » et l’« inaccompli ».

« L’hébreu est la langue de la Révélation, c’est une langue qui vient nous dire quelque chose de Dieu et d’un Dieu qui se situe hors du temps », explique Sœur Dominique de la Maisonneuve pour qui cette langue simple a aussi « beaucoup de subtilité ».
 

La religieuse prend ainsi l’exemple du passage de la ligature d’Isaac quand Abraham s’approche de la montagne : « Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit l’endroit de loin », traduit la Bible (Gn 22, 4). « Mais les verbes sont ici à l’inaccompli et on pourrait tout autant traduire par un futur : “Il lèvera les yeux et verra l’endroit de loin”, relève Sœur Dominique de la Maisonneuve. Cela veut dire que c’est une révélation pour Abraham, mais aussi pour vous et moi aujourd’hui. Ce texte s’adresse aussi à nous ! »
 

Pour la religieuse, l’hébreu permet ainsi de « s’ouvrir à un autre monde, à une autre symbolique, à une autre façon de penser : alors que nous pensons le temps en une succession d’événements A/B/C/D…, l’hébreu pense de façon beaucoup plus cyclique ».
 

Pourquoi apprendre l’hébreu biblique ?
 

« Pour comprendre les textes bibliques », répondent la plupart de ceux qui entament aujourd’hui des études d’hébreu. « Mais attention, il faut du temps pour entrer dans une vraie compréhension du texte biblique », met en garde Sœur Dominique de la Maisonneuve.

Pour la religieuse, qui a résumé son expérience d’enseignement de l’hébreu dans La Tora vient des cieux , « apprendre l’hébreu ne sert à rien, sinon que c’est intéressant et que cela ouvre l’esprit ».
 

« L’hébreu, explique-t-elle, est la langue de la Révélation : Dieu a choisi cette langue et ce peuple pour parler à l’humanité.

Comprendre l’hébreu permet ainsi d’entrer plus finement dans l’histoire de ce peuple et de son mystère. » Elle rappelle ainsi que, même si les Évangiles sont écrits principalement en grec, ils comptent de nombreux éléments hébraïques, évidents pour leurs auteurs mais plus difficiles à appréhender aujourd’hui.
 

Où apprendre l’hébreu ?
 

De nombreux lieux proposent aujourd’hui des cours d’initiation plus ou moins poussés d’hébreu biblique. À Paris, le Sidic offre des cours du soir sur quatre ans, tandis que le Collège des Bernardins propose des cours l’après-midi. En France, de nombreux diocèses permettent aussi une initiation à l’hébreu biblique (renseignements auprès des services diocésains de formation). Plus largement, l’Association des amis des sessions d’hébreu biblique propose aussi, dans un milieu interconfessionnel, des stages d’été, des cycles de formation et de perfectionnement (huit à neuf dimanches à Paris et à Lille) ainsi que des cours par correspondance. Enfin, le site Internet des Amitiés judéo-chrétiennes de France, dans sa rubrique formation, propose des liens vers différents sites d’apprentissage de l’hébreu.


NICOLAS SENÈZE

La Croix
 

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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 23:18
Lumière du Christ

Car l’âme qui a le privilège d’être en communion avec l’Esprit… devient toute lumière, toute visage, toute œil, et il n’y a aucune partie en elle qui ne soit pas remplie des yeux spirituels de la lumière… 

De même que le feu, la lumière même du feu, est la même en tout point, n’ayant en elle ni premier ni dernier, ni plus ni moins, de même l’âme qui est parfaitement irradiée par l’ineffable beauté de la lumière du Christ… devient toute œil, toute lumière, toute visage, toute gloire, toute esprit, étant façonnée de la sorte par le Christ qui la dirige, la guide, l’emmène, la porte et la pare ainsi de beauté spirituelle.

 

Extrait de : Pseudo-Macaire, Homélie I, extrait de : An Anthology of Christian Mysticism, ed. Harvey Egan, Collegeville, MN, The Liturgical Press, 1996, p. 83-84.

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 23:07
Gogol et Dostoievski ou la descente aux enfers

Entretien sur la réédition de "Gogol et Dostoievski ou la descente aux enfers", livre de Paul Evdokimov , paru en 1961. Il s'agit d'une lecture "théologique" des deux célèbres auteurs russes par P. Evdokimov (1901-1970) qui enseigna à l'Institut de théologie Saint Serge de Paris. Olivier Clément, dont une note de lecture est publiée dans le livre, qualifie en ces termes l'approche de l'auteur : "Lorsqu'il aborde l'œuvre de Gogol et Dostoîevski, sa méthode n'est pas de critique littéraire, c'est une quête de la destinée de l'homme. En cela même, il est fidèle à la démarche profonde de ces deux écrivains". Invité : Franck Damour, éditeur et professeur d'histoire.

Paul EVDOKIMOV, "Gogol et Dostoievski ou la descente aux enfers", DDB, 1961; pour l'édition actuelle : Éditions de Corlevour, 2011.

France Culture, "Orthodoxie" du 4 décembre 2011 par Alexis Chryssostalis

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