Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 septembre 2021 5 10 /09 /septembre /2021 19:30
Essai de reconstitution du visage de Marie-Madeleine
Essai de reconstitution du visage de Marie-Madeleine
Essai de reconstitution du visage de Marie-Madeleine
Essai de reconstitution du visage de Marie-Madeleine

Dans le village médiéval de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (département du Var), une crypte cachée sous une basilique abrite les restes humains parmi les plus célèbres du monde : un crâne et des os qui, selon la rumeur, appartiendraient à la compagne de Jésus, Marie-Madeleine. Un scientifique et un artiste ont reconstitué le visage de cette femme à partir de sa dépouille, afin d'obtenir un aperçu de ce à quoi elle ressemblait de son vivant.

La reconstruction faciale a été réalisée à partir d'une modélisation 3D du crâne et dépeint une femme au nez pointu, aux pommettes rehaussées et au visage rond. Pour ceux qui pensent que les os sont ceux de Marie-Madeleine, il s'agit du visage de l'une des femmes les plus tristement célèbres de l'Église catholique. 

« Nous ne sommes absolument pas certains qu'il s'agisse du véritable crâne de Marie-Madeleine », reconnaît Philippe Charlier, anthropologue en biologie à l'université de Versailles, « mais il était essentiel de le sortir de l'anonymat ». L'anthropologue a collaboré avec Philippe Froesch, un portraitiste judiciaire, afin de réaliser cette reconstitution.

Marie-Madeleine est depuis longtemps une figure controversée au sein de l'Église catholique. À compter du 5e siècle, elle est décrite comme une prostituée mais également comme la femme de Jésus, selon certaines théories populaires toujours infondées.

Lors d'un entretien accordé à National Geographic en 2004, Karen King, professeure à la faculté de théologie d'Harvard, souligne que les seules preuves probantes du rôle endossé par Marie-Madeleine la désigne comme une disciple de Jésus. À l'époque, la professeure laisse entendre que Marie-Madeleine aurait peut-être joué un rôle essentiel dans le développement des premiers fondements du christianisme.

Selon le livre Origins of the Magdalene Laundries, écrit par Rebecca Lea McCarthy, les rumeurs selon lesquelles ses restes reposeraient dans le sud de la France se sont répandues comme une traînée de poudre en 1279. Depuis, ils auraient été « découverts » dans au moins cinq autres régions, écrit l'auteure.

Malgré des preuves non concluantes sur ce qu'il est advenu de Marie-Madeleine, Froesch et Charlier souhaitaient mettre un visage sur le célèbre crâne de Saint Maximin.

Ils ont commencé à s'intéresser au crâne il y a trois ans, lorsque le portraitiste judiciaire travaillait à la reconstruction faciale d'un autre crâne dans le sud de la France. Il a alors fait un détour jusqu'au village de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et, lors d'une visite dans la basilique, explore la crypte où se trouve la vitrine de verre abritant le crâne.

Depuis la dernière analyse du crâne en 1974, la vitrine qui l'abrite est verrouillée. Les chercheurs ont contourné l'obstacle en prenant plus de 500 photographies de différents angles du crâne. À partir de ces images, ils sont parvenus à générer un modèle 3D généré par ordinateur du visage, révélant la taille du crâne, les pommettes et la structure des os.

Grâce à ces informations, ils ont progressivement découvert que le crâne était celui d'une femme disparue à environ 50 ans, d'origine méditerranéenne. Des lignes trigonométriques basées sur des caractéristiques relatives à l'âge, le sexe et l'origine du crâne ont permis de déterminer la forme du nez et d'autres traits.

Des photographies de cheveux trouvés sur le crâne ont révélé que cette femme avait les cheveux bruns, tandis que son teint a été déterminé à partir de la carnation généralement observée chez les femmes méditerranéennes. Un type d'argile utilisé depuis longtemps dans la prévention des poux a également été décelé sur ses cheveux.

Certaines caractéristiques, telles que le poids ou l'expression du visage, sont le fruit des interprétations de Froesch et Charlier.

Selon Philippe Froesch, ce procédé est inspiré des techniques médico-légales développées par le Bureau fédéral américain d'investigation et est généralement employé dans le cadre d'enquêtes criminelles.

À l'avenir, Philippe Charlier souhaiterait extraire le crâne de sa vitrine afin de poursuivre les recherches. Des techniques comme celle de la datation carbone, qui permet de déterminer l'ancienneté d'un artefact, ne peuvent être utilisées qu'en extrayant de petites parties du crâne, chose à laquelle s'oppose l'Église catholique.

L'anthropologue espère également pouvoir un jour réaliser des tests ADN sur les restes afin d'en déterminer l'origine géographique.

Charlier et Froesch insistent sur le fait que les recherches ont été menées indépendamment de l'Église et dans un cadre universitaire. Ils ont toutefois montré leurs images aux responsables religieux du village, qui ont fait montre d'enthousiasme face à cette reconstitution.

Selon Philippe Froesch, le fait de travailler sur une figure aussi célèbre « est très émouvant ».

Si les chercheurs ne disposent pour l'instant que d'un visage, ils espèrent un jour reconstituer le corps entier à partir des os du fémur et des côtes qui se trouvent aux côtés du crâne.

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2021 5 10 /09 /septembre /2021 09:42
Très chers frères et sœurs en Christ,
vous trouverez ci-dessous le lien pour suivre en direct 
 
un enseignement de Mgr Marc
(Monastère Sainte-Présence)
(ou à revoir en replay avec le même lien)
 
LA PRIÈRE DE JÉSUS ET VIE EN ÉGLISE
Pratique de la prière du cœur en communauté
 
- ∞ -
 
SAMEDI 11 SEPTEMBRE À 9h
Partager cet article
Repost0
9 septembre 2021 4 09 /09 /septembre /2021 19:30

Je suis allée passer quelques jours à Cadaqués. Ce village de Catalogne au bout du cap de Creus est inscrit en azur dans ma géographie intime. J’y ai appris à nager, j’y suis revenue chaque année depuis mon enfance.

Ce voyage est devenu pour moi un pèlerinage dont chaque station est un été de ma jeunesse. L’interruption de cette chaîne personnelle, pour cause de pandémie, avait aiguisé mon attente de ce rendez-vous de tout temps pris avec moi-même.

Lorsque j’ai pu enfin y revenir, j’ai été plus attentive encore aux lumières, aux clapotis des vagues dans leur exploration des rochers, à la patine des pierres dans les ruelles polies par tant de pas, à la blancheur crémeuse des façades chaulées, au tendre déchirement du ciel sous les cris des martinets, et à cet inimitable parfum de sel marin et d’eau de Cologne qui continue de flotter dans le vieux village.

J’ai grimpé ses rues raides pour retrouver le bonheur de déboucher sur la place où se dresse la petite église, d’où la mer et l’orient de la Méditerranée s’offrent à vous d’un seul coup. Un paysage si parfait qu’il vous laisse croire qu’il a été peint pour vous, pour le seul dessein d’être contemplé comme le faisait, sous le pinceau de Dali, Gala à sa fenêtre.

Est-ce à cause de la pandémie ? De l’interruption qu’elle a provoquée dans le cycle de mes vagabondages ?

Une silhouette m’a particulièrement manqué que j’aimais croiser au hasard de mes promenades – parfois sur le chemin escarpé qui mène au phare, au bout de la baie.

Enrique Irazoqui a disparu en septembre dernier et Cadaqués, dont il fut l’une des figures, semble par moments trouée par cette absence.

Irazoqui ? Le Christ de Pasolini, dans son magnifique Évangile selon saint Matthieu que le réalisateur italien avait tourné en 1964 – pour moi, la tentative de retranscrire au cinéma la vie de Jésus la plus réussie qui soit.

Un chef-d’œuvre épuré en noir et blanc qui fait resurgir ce que dut être le premier siècle de notre ère, tant le dépouillement des acteurs, et l’extrême misère des figurants engagés à jouer leur propre rôle de pauvres parmi les pauvres, comme ceux qui hantent les Évangiles – lépreux, scrofuleux, aveugles, épileptiques – agrippent l’imagination.

Jamais l’expression « incarner un personnage » ne m’a paru plus juste quand j’ai vu pour la première fois ce jeune homme de 19 ans, avec son visage de christ byzantin apparaître à l’écran. Plus énigmatique que beau, plus pénétrant que doux, plus inspiré qu’empathique tant il donnait l’impression, par sa hauteur, de marcher au-dessus de lui-même.

Il avait gardé cette silhouette jusqu’à l’extrême de l’âge qu’il avait à vivre sur terre, et je me sentais étrangement réconfortée à l’idée qu’il soit là – bien plus présent qu’aucun autre passant de Cadaqués, sans rien de ces acteurs qu’on dirait être, longtemps après la sortie de leur film, des figures mortes décalquées de leur rôle.

Je me suis rappelé ses propres souvenirs du tournage, lorsqu’il marchait entre deux prises de vue sur les plages de Calabre que Pasolini avait choisies pour leur ressemblance avec ce que dut être la Palestine biblique, pour la population dont le dénuement total rappelait celui des suiveurs de Jésus, qu’évoquent les évangélistes – des êtres affamés de miracles.

« Nous étions sur la plage avec mes apôtres, attendant la prochaine prise, raconte Enrique Irazoqui. Et je vois une longue queue d’hommes et de femmes, tous vêtus de noir, s’agenouiller devant moi : ils me demandaient d’accomplir des miracles…

Un autre soir, je me promenais avec Jean l’évangéliste, la cigarette à la bouche, et des paysans m’ont engueulé : le Christ ne fume pas ! »

Certains ont souri à ces histoires quand il les a racontées. Ceux-là qui ont vu dans cet élan populaire de la crédulité, quand il n’y avait qu’une démonstration des liens étroits qui unissent la foi et l’espoir – la foi en un Christ d’amour et l’espoir de son retour qu’ils attendaient, en quoi ils croyaient puisque le Christ l’a promis.

Cette fresque humaine confère au film quelque chose de terrible et de sacré. C’est une vie de Jésus décapée des halos roses et mauves d’une certaine imagerie que Pier Paolo Pasolini nous a offerte, bien plus proche de Masaccio que de l’art sulpicien.

On comprend alors qu’après un tel rôle, une telle poésie, Enrique Irazoqui ait refusé d’endosser d’autres personnages – hormis, plus tard, deux engagements dans des mauvais films espagnols, pour échapper, sa femme enceinte, au service militaire.

On comprend qu’il ait décidé de ne plus rien faire d’autre que de jouer aux échecs.

Et face à ce que nous disent les paysages du cap de Creus, sévères, ascétiques, écharpés par la mer et le vent, on comprend aussi que celui qui a prêté son visage d’homme au Jésus de saint Matthieu, ait finalement choisi de jeter son sac ici, à Cadaqués, comme le fit avant lui un grand mystique, Salvador Dali.

D’appartenir à son décor.

Christiane Rancé

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

 

Partager cet article
Repost0