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18 décembre 2023 1 18 /12 /décembre /2023 20:51
La puissance de la Louange

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17 décembre 2023 7 17 /12 /décembre /2023 21:35
Lettre de Béthanie N°206

Chers amis,

Voici le temps des illuminations dans les rues de nos villes, des sapins enrubannés de guirlandes, des magasins regorgeant de victuailles… voilà la manière dont notre monde, monde sans Dieu ou dans le meilleur des cas indifférent à Dieu, célèbre, inconsciemment ou souvent un peu malgré lui, l’irruption de La Lumière dans un monde assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort.

De la même façon, par de la musique un peu partout, des chansons sans rapport avec l’évènement ou alors parfois un peu surannées, le monde figure, sans le savoir, le chœur des anges entendus par les bergers, la sublime musique angélique, celle que nous ne cessons de chercher mais aussi souvent de défigurer, sauf à de rares exceptions que je vous laisse nommer.

On peut voir dans tout cela une caricature, la perte de la foi, l’agonie du christianisme, c’est vrai ! mais on peut y voir aussi… l’humour de l’Esprit Saint qui rentre par la fenêtre lorsqu’on l’a mis à la porte !

Il faut dire à la décharge de notre monde que l’événement est inconcevable s’il ne nous est pas révélé ! Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous et nous avons contemplé Sa gloire !  Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Déjà… le Verbe ! certes nous entendons chaque année à l’Eglise cette expression dans le prologue de l’Evangile selon saint Jean : Dans le principe était le Verbe et le Verbe était tourné vers Dieu et le Verbe était Dieu.

Le Verbe était Dieu ! …Est-ce qu’on est beaucoup plus avancé ? En vérité non si l’on n’a pas fait l’expérience intérieure de saint Jean ! Aussi je vous propose pour entrevoir le Verbe qui est Dieu de mettre les pas de notre expérience spirituelle dans ceux de saint Grégoire de Nazianze, un poète et un mystique du 4e siècle, un Père de l’Eglise :  

Ô Toi l'au-delà de tout, comment t'appeler d'un autre nom ? Quel hymne peut te chanter ? Aucun mot ne t'exprime. Quel esprit peut te saisir ? Nulle intelligence ne te conçoit. Seul, tu es ineffable ; tout ce qui se dit est sorti de toi. Seul, tu es inconnaissable ; tout ce qui se pense est sorti de toi. Tous les êtres te célèbrent, ceux qui parlent et ceux qui sont muets.

Tous les êtres te rendent hommage, ceux qui pensent comme ceux qui ne pensent pas. L'universel désir, le gémissement de tous aspire vers toi. Tout ce qui existe te prie et vers toi tout être qui sait lire ton univers fait monter un hymne de silence… Tu es chacun et tu n'es aucun. Tu n'es pas un être seul, tu n'es pas l'ensemble : Tu as tous les noms, comment t'appellerai-je ? … Aie pitié, ô Toi, l'au-delà de tout ; comment t'appeler d'un autre nom ?

On sent bien ici le désarroi du poète ! le mystique a fait l’expérience de l’au-delà de tout mais comment l’exprimer ? Ce ne sont pas les concepts, ni le mental qui nous ouvrent les portes de Dieu, du Verbe, mais justement la sortie des concepts, la sortie du mental pour entrer dans un Silence d’émerveillement, de contemplation : ton univers fait monter un hymne de silence ! finit-il par dire !  

C’est donc le Verbe… du Silence qui s’est fait chair ! La chair ! Que n’a-t-on pas fait dire aux chrétiens, à l’Eglise, à saint Paul surtout à propos de la chair ! Pourtant le Verbe de Dieu s’est fait chair …et nous célébrons, nous chrétiens, cet évènement avec faste et dans la joie ! Pour des gens supposés avoir des problèmes avec la chair quel paradoxe ! En fait ce qui est important pour nous ici, c’est de sortir du dualisme platonicien dans lequel on nous a enfermé et qui imprègne notre pensée, notre expression, notre lecture même de la Bible !

Le Verbe ne s’est pas fait corps seulement ! Il ne s’est pas fait âme seulement !  Il s’est fait chair ! Il y a dans ce mot de chair, tel qu’il est employé dans l’Evangile, la totalité de la créature. La chair c’est la créature en face du Créateur ! Et le Verbe, le Créateur, s’est fait homme, homme tout entier ! Il s’est fait chair sans aucun faux semblant ! Il est le nouvel Adam !

La fête de Noël c’est une fête de la rencontre du Créateur avec sa créature ! Plus qu’une rencontre d’ailleurs, ce sont des épousailles entre le Créateur et la créature, entre la Lumière qui nous a créés et une humanité, une créature, qui s’est enfoncée dans les ténèbres, s’éloignant toujours plus de la Lumière créatrice. Cependant la Lumière ne l’a jamais oublié, elle ne l’a pas abandonnée !

Fondamentalement, dans le Principe, nous avons été créés « lumière » par la Lumière. C’est un enseignement que l’Eglise nous donne notamment en situant cette fête au moment même où la lumière monte à nouveau dans le cosmos, la création est une Bible, une révélation, ne l’oublions pas ! Dieu y parle, et le Verbe qui l’a créé nous manifeste ainsi qu’Il habite parmi nous et qu’Il nous montre Sa gloire !

Et nous avons contemplé Sa Gloire ! Gloire certes encore cachée à nos yeux ! Elle fut un instant dévoilée aux bergers et aux mages, aux humbles contemplatifs et aux chercheurs. Mais gloire qui nous est possible de contempler depuis deux mille ans, même si elle est encore tellement cachée à notre expérience ! Puissions-nous être à la fois des bergers et des mages, des humbles et des chercheurs, des hommes de silence et des hommes du Verbe !

Aujourd’hui, le mystère est toujours là devant nous ! ne nous laissons pas trop vite happés à nouveau par les ténèbres qui nous entourent et qui s’épaississent, ténèbres qui sont d’abord en nous ! mais au milieu d’elles laissons surgir, encore et encore, la Lumière du Verbe Créateur qui s’est chair et qui habite parmi nous !

 

A tous, joyeuses fêtes et célébrations de Noël !

 

 

Avec toute mon affection en Christ !

 

Père Pascal

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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 20:30
Le peuple de Dieu

Peuple de Dieu, lève-toi et marche !

Le défi de ce mois-ci n’est pas simple. D’abord parce qu’il s’agit de prier pour l’Eglise, qui traîne beaucoup d’images et apparaît souvent discréditée. Ensuite parce qu’il faut lire au moins deux fois cette intention de prière pour comprendre de quoi il s’agit. Or il s’agit de nous ! Nous tous, disciples du Christ qui formons l’Eglise universelle. Notre défi pour ce mois ? Que l’Eglise, nous-mêmes, puissions laisser resplendir la lumière du Christ.

L’Eglise ? Qu’est-ce que c’est ? – L’Eglise est souvent perçue comme une institution d’un autre âge n’ayant pas su évoluer avec son temps. Ce qu’elle dit, tout particulièrement dans le domaine de la morale, est généralement disqualifié. Son langage n’est pas toujours simple et accessible, et peut demander des clefs de décryptage. Sa tradition théologique et spirituelle souvent méconnue est discréditée. De plus notre mémoire est marquée par des dysfonctionnements institutionnels de l’Eglise, au cours de l’histoire, qui ont voilé et fait obstacle à l’Evangile. Que de blessures et de malentendus ! On peut comprendre cette distance, même chez des catholiques, vis-à-vis de l’Eglise, souvent réduite à son aspect institutionnel. Même dans une paroisse on me disait que je ne devais pas trop parler des textes du magistère ou du Pape… Aujourd’hui il est essentiel de redécouvrir le mystère de l’Eglise pour l’aimer.

L’Eglise avant d’être une institution est un événement. L’Eglise est née à Pâques de la mort et résurrection de Jésus-Christ, un événement inimaginable. « Elle est cet événement, elle en est la forme historique, visible » (1). Ce n’est pas seulement un événement qui aurait eu lieu il y a deux mille ans. L’Eglise naît sans cesse du Christ, le Vivant, lui qui aujourd’hui comme hier la conduit par l’Esprit-Saint. Elle est communion d’amour avec Jésus, de tous ceux qui sont nés de l’Esprit par le baptême. Malgré son péché, elle porte dans des vases d’argile une expérience spirituelle millénaire, une tradition vivante qui la dépasse elle-même.Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre peut reconnaître l’Esprit à l’œuvre dans l’Eglise, elle à qui Jésus-Christ a confié la « mission d’entraîner toute l’humanité vers la communion universelle de l’amour ».

Son but n’est pas elle-même, mais l’annonce de cette Bonne Nouvelle. C’est le « Christ, la lumière des nations » (1 Lumen Gentium). Il est vrai que l’Eglise, c’est-à-dire nous tous qui portons le nom de chrétiens, pouvons voiler cette lumière, parfois jusqu’à l’obscurcir…  C’est ce que reconnaît le Message final du Synode des évêques pour la nouvelle évangélisation :

« Nous sentons sincèrement le devoir de nous convertir avant tout nous-mêmes à la puissance du Christ, qui seul est capable de renouveler toute chose, surtout nos pauvres existences. Avec humilité, nous devons reconnaître que les pauvretés et les faiblesses des disciples de Jésus, en particulier de ses ministres, pèsent sur la crédibilité de la mission. Nous sommes, certes, conscients, nous évêques en premier lieu, de ne jamais pouvoir être à la hauteur de l’appel du Seigneur et de la garde qu’il nous a confiée de son Évangile pour l’annoncer aux nations. Nous avons conscience du devoir de reconnaître humblement notre vulnérabilité aux blessures de l’histoire et nous n’hésitons pas à reconnaître nos propres péchés. Cependant, nous sommes aussi convaincus que la force de l’Esprit du Seigneur peut renouveler son Église et la revêtir de beauté, si nous nous laissons modeler par lui » (n°5).

Quand est-ce que l’Eglise reflète la lumière du Christ ? Lorsqu’elle consent, docile à l’Esprit, à son « allure pèlerine » (2). L’Eglise, comme « Peuple de Dieu » (Lumen Gentium, chap II) est en marche vers un monde nouveau, le « Royaume de Dieu ». Aujourd’hui comme hier, l’Esprit est à l’œuvre en elle et la reconduit au lieu du commencement. Jésus nous parle de cette « allure pèlerine » qui a saveur d’Evangile :

«  Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
N’emportez pas de bourse, pas de sac, pas de sandales,
et n’échangez de salutations avec personne en chemin.
Dans quelque maison que vous entriez dites d’abord : ‘Paix à cette maison’ »

– Evangile selon saint Luc, chp. 10, v. 3-5

Prions pour que l’Eglise, tous les baptisés, dont les ministres de l’Evangile, nous puissions refléter la lumière du Christ, à travers un style de vie qui doive plus « à l’hospitalité de l’amitié, au génie inventif de la sainteté et aux espiègleries de l’Esprit qu’à la perfection aseptisée des discours et des structures » (1)

Père Frédéric Fornos, jésuite

(1) P. Robert Scholtus, Petit christianisme d’insolence, Ed. Bayard 2004, p. 105 / p. 59
(2) D’après le livre la Cité de Dieu de St Augustin « Civitas dei », « peregrinando ecclésia » est l’Eglise en marche sur une terre étrangère, l’Eglise en exil vers la Cité de Dieu. On a souvent traduit ce mot par « Eglise pèlerine ».  

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