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2 novembre 2024 6 02 /11 /novembre /2024 20:24
Les reliques dans l’armure sont celles de  Saint Panrace

Les reliques dans l’armure sont celles de Saint Panrace

La fête de la Toussaint en tant que commémoration de tous les saints remonte au IVème siècle, époque à laquelle nous pouvions trouver des homélies de St Jean Chrysostome dédiées à cette fête, dans l’hymnographie de St.Ephrem le Syrien nous trouvons une mention de la fête de tous les saints le 13 mai.

Le lectionnaire syriaque indique que la Toussaint fut fêtée le vendredi après Pâques. L’Ordo de St. Théodore le Studite ainsi que l’Ordo de Jérusalem placent la Toussaint au premier dimanche après la Pentecôte. Cette mise en place de l’ordre des fêtes a une logique : les saints vécurent à des époques différentes, mais ils ont agi dans la grâce de l’Esprit Saint qui est descendu sur l’Église le jour de la Pentecôte.

Dans la tradition Occidentale nous savons que le pape Boniface IV a consacré un ancien temple païen, le fameux Panthéon à Rome, il l’a consacré à la Mère de Dieu ainsi qu’à tous les martyrs. À partir de cet événement, la Toussaint a été fêtée le 13 mai dans l’Église d’Occident. Ce que je trouve curieux c’est la coïncidence avec les informations rapportées par St.Ephrem le Syrien sur le 13 mai, qui, pourtant a vécu en Syrie au 4éme siècle, soit plus de 250 ans avant l’instauration du 13 mai en Occident.

Ensuite, au milieu du VIII ème siècle le pape Grégoire III a consacré à tous les saints une des chapelles de la basilique Saint-Pierre le 1er novembre et depuis on célébrait la Toussaint à Rome le 1er novembre.

Cent ans plus tard le pape Grégoire IV a ordonné que la Toussaint du 1er novembre soit fêtée partout en Occident.

Mais ce ne sont que les dates, mais quelle peut être la cause de ce changement ?

Pour cela il faut connaître un petit peu qui était le pape Grégoire III. Il était d’origine syrienne et son pontificat coïncide avec la période d’iconoclasme en Orient.

Grégoire III était un opposant farouche d’iconoclasme, durant lequel les orientaux ont détruits non seulement la quasi-totalité des icônes mais aussi des reliques ( il est presque impossible de trouver des icônes qui datent d’avant la crise iconoclaste).

Grégoire III a ordonné l’édification d’un grand iconostase au centre de la basilique Saint-Pierre.

On peut donc déduire que son geste de consécration de la chapelle de tous les saints ainsi que la mise en place de l’iconostase soit une manifestation de ses convictions profondément iconodules, et le changement de date de la Toussaint en Occident est due à la crise iconoclaste en Orient.

Maintenant que nous savons tout cela, j’aimerais déjà souligner que la différence de date ne fait pas une différence de sens, mais reflète l’histoire de l’Église. Je dis cela surtout en m’adressant aux chrétiens orthodoxes souffrants d’un excès de zèle par rapport aux questions de calendrier et notamment leur déni total du 1er novembre.

Maintenant j’aimerais aborder brièvement le sujet qui fâche- la veille de la Toussaint en Occident, autrement dit, BOOOOO, « le grand méchant Halloween ».

Cette fête est vraiment mal vue eu Europe: chaque communauté chrétienne fait appel aux arguments différents : les orthodoxes râlent – c’est une fête des papistes latins et des reptiliens satanistes ( ce qui est une absurdité), les catholiques accusent les protestants américains ( je me demande comment, sachant que les protestants américains ne vénèrent pas les saints et craignent l’esthétique sombre encore plus que tous les autres) et seulement les catholiques irlandais mangent joyeusement des bonbons.

Mettons donc les émotions et les théories de complot de côté, essayons de comprendre et voyons ce qu’on peut faire.

1) Toute grande fête ecclésiale peu importe le pays connaît sa version profane et populaire, parfois avec un certain mélange de coutumes locales.

Très souvent dans l’avant fête populaire il y a un aspect de débauche – le Mardi Gras avant le Mercredi des Cendres en France, le grand Carnaval de Rio de Janeiro est aussi une version du Mardi Gras ( Carnaval dans son étymologie populaire signifié littéralement carne -viande, vale- adieu).

La fête de St Patrick, l’Apôtre d’Irlande est plus associée dans la pop-culture à la bière qu’à la personnalité de ce saint formidable qui nous a même laissé des écrits ( que je conseille vivement, la confession de St Patrick et la prière « le bouclier de St.Patrick »).

Les veillées de Noël ont toujours été une occasion de mendier des confiseries en étant déguisés en créatures poilues et parfois cornues dans les pays Balkans et en Europe de l’Est.

Si on décide de combattre toutes les festivités populaires qui accompagnent les fêtes ecclésiales nous allons contre l’approche traditionnelle de l’Église de rester souple vis-à-vis des coutumes locales tant qu’elles ne touchent pas au dogme.

Et c’est un bon moyen de devenir un mouvement religieux qui rapporte zéro valeur culturelle car il cesse d’en produire ( je passe bonjour au TJ qui ne fêtent ni les anniversaires, ni Noël…).

Choisir cette logique serait de se priver du soft power chrétien.

2) Dans une société séculière la version profane de la fête se détache totalement de son origine ecclésiale pour les personnes non pratiquantes et elles en font ce qu’elles veulent.

C’est un fait, il faut vivre avec sans pour autant culpabiliser ou renier la fête si elle devient quelque chose qui nous ne plaît pas.

Exemple : Les athées, les agnostiques et les non pratiquants n’ont pas besoin de la St.Valentin pour forniquer ou commettre l’adultère, tout comme les personnes qui prétendent pratiquer la sorcellerie n’ont pas besoin d’Halloween pour cela, ils le feront de toute manière même si Halloween dans sa version profane n’existait pas.

3) Qu’est qui dérange concrètement avec Halloween ? Les déguisements « pas très catholiques » ?

Pitié, si on regarde les costumes du Carnaval au Brésil ou les mendiants de Noël en Roumanie ce n’est pas mieux, et pourtant personne ne s’oppose à cela et c’est littéralement pareil.

La dominance de l’esthétique mortuaire ?

Nous, chrétiens orthodoxes qui vénèrent les reliques des saints que nous avons dans nossanctuaires.

Nous qui avons traumatisé le monde païen il y a 2000 ans par notre mépris de la mort, par notre absence de superstitions vis-à-vis des ossements et de la souillure qui provient des morts, nous avons trouvé dans les reliques des transmetteurs de grâce, nous qui vénérons le Christ Crucifié et c’est en 2024 que nous allons avoir peur d’un squelette en plastique et d’une chauve souris en tissu ?

J’espère bien que nous ne sommes pas si ridicules.

4) Nous sommes libres de fêter ou de ne pas fêter Halloween, si on choisit de le fêter on peut le faire de manière chrétienne en se fondant sur l’histoire.

Et si on veut le fêter de manière chrétienne en tant qu’un avant-fête de la fête de tous les Saints, je rappelle qu’Halloween n’est qu’un raccourci de All Hallow Evening – la Veillée de tous les Saints) il faut remonter à sa source populaire chrétienne irlandaise – on peut tout à fait garder les déguisements ( après tout, le déguisement ne signifie pas du tout la vénération, bien au contraire, c’est de la parodie, donc on ridiculise le mal quand il est « en carton » , c’est bien pour cela que, personnellement, quand les personnes se déguisent en personnages bibliques à d’autres occasions je peux trouver cela « ridiculisant ».) et surtout ne pas oublier pourquoi les chrétiens irlandais mendiaient les friandises…en échange de prière de commémoration des endormis dans l’espérance de la Résurrection.

Au lieu de laisser le terrain d’Halloween aux autres j’estime qu’on devrait le reprendre !

Juste au lieu de dire « un bonbon ou un sort » on peut demander à ceux qui offrent des friandises les prénoms des personnes qui ont besoin de nos prières.

Yustina Panina – orthodoxe, spécialiste en théologie.

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1 novembre 2024 5 01 /11 /novembre /2024 20:30
Ô mon Roi

En plein vacarme et en pleine dérision humaine, ma prière s’élève vers Toi, Ô Mon Roi !  

La prière est de l’encens, qui sans cesse encense mon âme, l’élève vers Toi et T’attire vers elle. 

Penche-Toi, mon Roi, que je Te confie mon secret le plus cher, ma prière la plus secrète, mon désir le plus priant.

Tu es l’objet de toutes mes prières, de tous mes souhaits.  

Hormis Toi, je ne souhaite rien ; en vérité je ne souhaite rien que Toi… 

Ô mon Roi lumineux, mon Dieu, Toi seul je prie et devant Toi je me prosterne.  

Déverse-Toi en moi comme le ruisseau tumultueux dans le sable assoiffé. 

Pourvu que Tu te déverses, eau vivifiante, et l’herbe alors poussera facilement sur le sable et les brebis blanches brouteront l’herbe.  

Pourvu que Tu te déverses dans mon âme aride, Ô ma Vie, mon Salut ! 

« Prières sur le lac » de saint Nicolas Vélimirovitch, l’Age d’homme, p. 70-71

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31 octobre 2024 4 31 /10 /octobre /2024 20:30
Fais reposer parmi les Saints, ô Christ, les âmes de tes serviteurs

La situation d’un défunt est pareille à celle d’une personne qui flotte sur une rivière très dangereuse.

La prière pour les défunts est comme une bouée de sauvetage jetée à celui qui se noie.

Si les portes de l’éternité s’ouvraient devant nous et que nous voyions ces milliers et ces millions de personnes aspirant à un havre de paix, quel cœur ne serait pas frappé à la vue de ses proches et de ses frères et sœurs en Christ, sans paroles appelant à notre prière!

Je vais vous raconter une histoire qui s’est passée dans une paroisse de l’Église russe et qui nous montre à quel point les prières pour les défunts sont nécessaires.

Dans le village de Lysogorka, le prêtre est décédé.

Un jeune prêtre a été envoyé pour le remplacer, mais il est mort de façon inattendue au cours de la première liturgie, dans le sanctuaire.

Un autre prêtre a été envoyé, mais la même chose est arrivée: pendant sa première liturgie, on a chanté le Notre Père et les versets de communion, mais le prêtre n’est pas sorti du sanctuaire (derrière l'iconstase) avec les Saints Dons.

Alors le sacristain est entré dans le sanctuaire et a vu le prêtre mort devant l’autel.

Tout le monde a été horrifié d’apprendre ces morts mystérieuses et, n’en connaissant pas la raison, on disait que quelque péché grave avait été commis dans la paroisse.

Les rumeurs à ce sujet se sont répandues, et aucun prêtre n’a osé y aller servir.

Finalement, un vieux moine a accepté d’y célébrer la liturgie: ‟Je vais mourir bientôt de toute façon. Ma mort ne rendra personne orphelin”.

Pendant la liturgie, alors qu’on a chanté le Notre Père, il a vu une silhouette derrière l’autel.

Elle devenait de plus en plus nette, et soudain, le moine a discerné la figure sinistre d’un prêtre en riza, enchaîné aux mains et aux pieds.

Tremblant de peur, le moine a confondu les mots de la prière, mais après un moment, s’étant ressaisi, il est sorti pour donner la communion aux fidèles.

Tout le monde a vu que quelque chose lui était arrivé.

Le fantôme était toujours dans le sanctuaire, faisant cliqueter ses chaînes et désignant de ses mains entravées une boîte.

La liturgie célébrée, le moine a appelé le sacristain pour ouvrir la boîte, dans laquelle ils ont trouvé... des notes contenant les intentions de prière pour les défunts.

Il s’est avéré que lorsqu’on avait confié des intentions de prière pour les défunts au prêtre décédé, il les avait toujours mises de côté pour une autre fois sans les lire.

Le moine a alors compris la raison de cette apparition et a commencé à servir des pannychides pour les défunts oubliés.

Pendant la liturgie du dimanche suivant, le moine priait pour la paix de l’âme du prêtre décédé.

Quand on a chanté les versets de communion, la silhouette a réapparu, mais elle n’était plus tragique ni redoutable, comme la première fois, mais avec un visage lumineux et joyeux, sans chaînes aux bras et aux jambes.

Quand le moine a reçu la communion, le fantôme s’est incliné devant lui et a disparu.

Nous voyons donc comment les prières pour les défunts leur sont bénéfiques et soulagent leur sort.

Bientôt, la Sainte Église va célèbrer un jour spécial, appelé le samedi des défunts, et rassembler les fidèles pour prier ensemble devant le trône de Dieu pour leurs proches, pour les frères et soeurs en Christ qui sont passés à la vie éternelle.

La Sainte Église nous rappelle qu’il faut être prêt pour le Jugement dernier et nous demande de prier le Juste Juge pour nos proches décédés, afin que tous leurs péchés soient pardonnés et que leur chemin vers la lumineuse demeure de notre Père Céleste soit libre.

Prions donc le Seigneur de tout notre coeur:

Fais reposer parmi les saints, ô Christ, les âmes de tes serviteurs, en un lieu d’où sont absents la peine, la tristesse, les gémissements, mais où se trouve la vie éternelle. Amen.

Archimandrite Cyril (Pavlov)

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