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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 20:30
Le peuple de Dieu

Peuple de Dieu, lève-toi et marche !

Le défi de ce mois-ci n’est pas simple. D’abord parce qu’il s’agit de prier pour l’Eglise, qui traîne beaucoup d’images et apparaît souvent discréditée. Ensuite parce qu’il faut lire au moins deux fois cette intention de prière pour comprendre de quoi il s’agit. Or il s’agit de nous ! Nous tous, disciples du Christ qui formons l’Eglise universelle. Notre défi pour ce mois ? Que l’Eglise, nous-mêmes, puissions laisser resplendir la lumière du Christ.

L’Eglise ? Qu’est-ce que c’est ? – L’Eglise est souvent perçue comme une institution d’un autre âge n’ayant pas su évoluer avec son temps. Ce qu’elle dit, tout particulièrement dans le domaine de la morale, est généralement disqualifié. Son langage n’est pas toujours simple et accessible, et peut demander des clefs de décryptage. Sa tradition théologique et spirituelle souvent méconnue est discréditée. De plus notre mémoire est marquée par des dysfonctionnements institutionnels de l’Eglise, au cours de l’histoire, qui ont voilé et fait obstacle à l’Evangile. Que de blessures et de malentendus ! On peut comprendre cette distance, même chez des catholiques, vis-à-vis de l’Eglise, souvent réduite à son aspect institutionnel. Même dans une paroisse on me disait que je ne devais pas trop parler des textes du magistère ou du Pape… Aujourd’hui il est essentiel de redécouvrir le mystère de l’Eglise pour l’aimer.

L’Eglise avant d’être une institution est un événement. L’Eglise est née à Pâques de la mort et résurrection de Jésus-Christ, un événement inimaginable. « Elle est cet événement, elle en est la forme historique, visible » (1). Ce n’est pas seulement un événement qui aurait eu lieu il y a deux mille ans. L’Eglise naît sans cesse du Christ, le Vivant, lui qui aujourd’hui comme hier la conduit par l’Esprit-Saint. Elle est communion d’amour avec Jésus, de tous ceux qui sont nés de l’Esprit par le baptême. Malgré son péché, elle porte dans des vases d’argile une expérience spirituelle millénaire, une tradition vivante qui la dépasse elle-même.Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre peut reconnaître l’Esprit à l’œuvre dans l’Eglise, elle à qui Jésus-Christ a confié la « mission d’entraîner toute l’humanité vers la communion universelle de l’amour ».

Son but n’est pas elle-même, mais l’annonce de cette Bonne Nouvelle. C’est le « Christ, la lumière des nations » (1 Lumen Gentium). Il est vrai que l’Eglise, c’est-à-dire nous tous qui portons le nom de chrétiens, pouvons voiler cette lumière, parfois jusqu’à l’obscurcir…  C’est ce que reconnaît le Message final du Synode des évêques pour la nouvelle évangélisation :

« Nous sentons sincèrement le devoir de nous convertir avant tout nous-mêmes à la puissance du Christ, qui seul est capable de renouveler toute chose, surtout nos pauvres existences. Avec humilité, nous devons reconnaître que les pauvretés et les faiblesses des disciples de Jésus, en particulier de ses ministres, pèsent sur la crédibilité de la mission. Nous sommes, certes, conscients, nous évêques en premier lieu, de ne jamais pouvoir être à la hauteur de l’appel du Seigneur et de la garde qu’il nous a confiée de son Évangile pour l’annoncer aux nations. Nous avons conscience du devoir de reconnaître humblement notre vulnérabilité aux blessures de l’histoire et nous n’hésitons pas à reconnaître nos propres péchés. Cependant, nous sommes aussi convaincus que la force de l’Esprit du Seigneur peut renouveler son Église et la revêtir de beauté, si nous nous laissons modeler par lui » (n°5).

Quand est-ce que l’Eglise reflète la lumière du Christ ? Lorsqu’elle consent, docile à l’Esprit, à son « allure pèlerine » (2). L’Eglise, comme « Peuple de Dieu » (Lumen Gentium, chap II) est en marche vers un monde nouveau, le « Royaume de Dieu ». Aujourd’hui comme hier, l’Esprit est à l’œuvre en elle et la reconduit au lieu du commencement. Jésus nous parle de cette « allure pèlerine » qui a saveur d’Evangile :

«  Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
N’emportez pas de bourse, pas de sac, pas de sandales,
et n’échangez de salutations avec personne en chemin.
Dans quelque maison que vous entriez dites d’abord : ‘Paix à cette maison’ »

– Evangile selon saint Luc, chp. 10, v. 3-5

Prions pour que l’Eglise, tous les baptisés, dont les ministres de l’Evangile, nous puissions refléter la lumière du Christ, à travers un style de vie qui doive plus « à l’hospitalité de l’amitié, au génie inventif de la sainteté et aux espiègleries de l’Esprit qu’à la perfection aseptisée des discours et des structures » (1)

Père Frédéric Fornos, jésuite

(1) P. Robert Scholtus, Petit christianisme d’insolence, Ed. Bayard 2004, p. 105 / p. 59
(2) D’après le livre la Cité de Dieu de St Augustin « Civitas dei », « peregrinando ecclésia » est l’Eglise en marche sur une terre étrangère, l’Eglise en exil vers la Cité de Dieu. On a souvent traduit ce mot par « Eglise pèlerine ».  

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15 décembre 2023 5 15 /12 /décembre /2023 20:40
Que se passe-t-il au moment de la mort ?

Extraits de l'article
Au moment de la mort, chaque homme reçoit dans son âme sa rétribution éternelle. Chacun se voit jugé en conscience dans la vérité de son cœur, soit à travers une purification, soit pour entrer dans la béatitude du ciel, soit pour se damner. L’Église invite à la conversion et également à la confiance.
[...]
le Christ n’est pas venu sur terre pour une autre raison que celle-là : nous enseigner qui nous sommes, d’où nous venons, ce que le péché nous fit perdre, quelle est notre dignité et où nous allons.

Sans Dieu l’homme est une énigme à lui-même, un « monstre incompréhensible » disait Pascal, et c’est seulement en son origine qu’il peut trouver les réponses sur sa destinée.

C’est donc en Dieu notre Créateur que se trouvent ces réponses et le Christ n’est pas venu sur terre pour une autre raison que celle-là : nous enseigner qui nous sommes, d’où nous venons, ce que le péché nous fit perdre, quelle est notre dignité et où nous allons. Sa réponse comble le cœur de l’homme au-delà de nos espérances les plus folles : il nous révèle que nous fûmes créés gratuitement par amour « à son image », et qu’ainsi nous sommes fils adoptifs de son Père céleste et destinés en lui à une éternité de joie.

« Le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » résume parfaitement le concile Vatican II (Gaudium et Spes, 22). Éclairée par les paroles du Christ, l’Église peut poser quelques jalons prudents mais assurés sur ce qui se passe au moment de notre mort physique et après.

Comme chrétiens, nous savons que notre vie éternelle a déjà commencé et que la mort n’est pas à venir mais qu’elle est déjà en quelque sorte « derrière nous ». Les premiers chrétiens s’appelaient « les vivants » [en grec : hoï zontes]. 
[...]
L’élément commun entre notre vie terrestre et la vie dans l’au-delà est l’amour. Ne subsiste que ce qui se donne. 
[...]
l’agonie qui précède la mort est l’expérience d’une solitude indépassable : « J’y vais seul. » La Révélation chrétienne nous dit qu’au contraire la mort nous ouvre sur la fin définitive de toute solitude : une communion parfaite avec celui qui est totalement autre et qui nous aime. 
[...]
Quand le Christ dit qu’il revient bientôt, même s’il parle d’abord de la fin des temps, ces paroles peuvent inclure également l’instant de notre mort, pour lequel il faut nous préparer à le rencontrer.
[...]
Il nous appartient cependant d’être prêts. Quand le Christ dit qu’il revient bientôt, même s’il parle d’abord de la fin des temps, ces paroles peuvent inclure également l’instant de notre mort, pour lequel il faut nous préparer à le rencontrer.
[...]
Sur le plan théologique, ce moment de la mort physique correspond donc pour l’âme à son jugement particulier, dans l’attente de la fin des temps. Durant ce jugement particulier, à l’instant de la mort, se détermine notre destin éternel.

Si Dieu, dans son infinie liberté et miséricorde, peut faire à qui Il veut la grâce d’une ultime décision de conversion juste avant sa mort, la mort met cependant fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ. Elle marque la séparation de notre âme (notre principe spirituel) et de notre corps (matériel). 
[...]
« doué d’une âme immortelle, l’homme peut, dès sa mort, rencontrer son Créateur et Seigneur » 
[...]
La vie éternelle nous est déjà acquise par le Christ, chemin unique vers le Père : il a acquis pour chacun de nous une place au ciel, une place qui nous attend. À nous d’accepter son Salut sans tarder.
[...]
À l’instant de la mort, l’âme (séparée du corps) parait sans fard dans la pleine lumière du Christ. Nos vies sont alors référées à Lui, le « Parfait Adam » (c’est le jugement particulier, cf. 2 Co 5.10). Nombre d’entre nous ne seront pas suffisamment prêts à vivre en sa présence, et c’est en cela que cette présence, bien qu’aimante, sera douloureuse.  C’est ce feu de la purification dont parle Paul. 
[...]
Certains théologiens récents sont de l’avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le juge et sauveur. 
[...]
Quand la présence est absolue, le présent l’est aussi : c’est l’éternité. Comblés par la présence de Dieu, nous serons dans un présent où nous n’aurons plus rien à attendre, un présent qui englobe donc tout l’avenir : un éternel présent.

Le Nouveau Testament appelle » kairos » de tels moments favorables où Dieu visite le temps des hommes et le remplit de sa présence. Grégoire de Nysse a ces mots magnifiques : « Nous irons de commencement en commencement jusqu’à des commencements qui n’auront pas de fin. »
[...]
L’Église, et la Création toute entière, attend le retour définitif du Christ.

Ce retour ne sera pas semblable à sa première venue (son Incarnation). Il s’agit d’un retour « en gloire », tel que tout homme, croyant ou non, le reconnaîtra.

Ce retour marquera la fin des temps (c’est-à-dire la fin de l’Univers tel que nous le connaissons), la manifestation finale de Dieu — « Dieu sera alors tout en tous » (1 Co 15, 28) — et sa victoire définitive sur le péché et la mort : « Le dernier ennemi vaincu sera la mort » (1 Co 15, 26).

Nul ne connaît le jour ni l’heure de ce retour (Mc 13, 35) ; nous savons simplement qu’il sera précédé par de nombreux signes souvent apocalyptiques.
[...]
C’est seulement à la fin des temps que toutes les conséquences de nos actions (bonnes ou mauvaises) auront fini de porter du fruit, et pourront être jugées
[...]
C’est également le moment de la « résurrection des corps », 
[...]
Le texte de référence le plus commun est ici 1 Co 15, 43, où saint Paul décrit nos corps ressuscités comme incorruptibles, glorieux, immortels, animés par l’Esprit saint, et surtout à l’image du nouvel Adam, donc à l’image du corps glorieux du Christ.
Père Nathanaël Pujos 

Sommaire de l'article à télécharger

  • Le paradoxe ultime : lucidité mais impuissance
  • L’homme est un être de désir, fait pour l’éternité
  • La mort est « derrière nous »
  • L’entrée dans la vraie vie
  • La mort marque la fin de toute solitude
  • Comblés de grâce
  • Se préparer à la mort
  • Le moment du jugement personnel
  • En pleine conscience
  • Vie éternelle et damnation ne sont pas équivalentes
  • Le purgatoire
  • Et si le Christ était ce feu purifiant ?
  • Le banquet de noce et l’éblouissement de l’âme
  • Un éternel présent
  • La Parousie et le jugement dernier
  • La résurrection des corps

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15 décembre 2023 5 15 /12 /décembre /2023 20:30
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