Vous trouverez ici des textes extraits de mes écoutes et lectures "spirituelles". Si un mot, une phrase, une
pensée, touche votre coeur c'est que Dieu vous a fait signe par les mots de ceux qu'Il inspire.
Les Monts d'Arrée, berceau de légendes anciennes, s'élèvent sous des ciels changeants, enveloppés d'une lumière dorée.
Ce lieu, à la frontière entre terre et ciel, respire une magie ancestrale, un souffle oublié qui murmure encore aux âmes sensibles.
La chapelle Saint Michel de Brasparts, perchée au sommet, veille sur cette terre sacrée.
À l'intérieur, une croix celtique, des offrandes silencieuses et un vieux balai protecteur témoignent des traditions ésotériques enracinées dans la terre bretonne.
Ici, chaque pierre, chaque souffle de vent porte l'empreinte des anciens, rappelant à ceux qui écoutent l’amour profond de la Bretagne pour ses mystères.
Les Monts d'Arrée au coucher du soleil.
Les Monts d'Arrée
La chapelle en haut sur le massif à droite.
La chapelle Saint Michel de Brasparts avant sa rénovation.
Sous cette croix celtique, en forme d'autel improvisé, les offrandes témoignent d'une tradition qui perdure, vivante et vibrante. Ce lieu sacré, bien avant d'être une chapelle, portait déjà en lui l'empreinte des anciens rites celtiques. Ici, au sommet des Monts d'Arrée, dans le silence des pierres et sous le souffle des vents bretons, l’âme ancestrale de la Bretagne respire encore.Les offrandes déposées autour de cette croix nous rappellent que ce lieu demeure un passage entre les mondes, un pont entre le visible et l’invisible. La spiritualité celtique, liée à la terre et aux esprits anciens, continue d’habiter cet espace sacré, nous invitant à communier avec la nature et à honorer les traditions anciennes qui vibrent dans chaque pierre. C’est ici que se rejoignent les temps, les croyances et les mystères, sous le regard bienveillant des anciens dieux.
Juste à l'entrée de la chapelle, un vieux balai fait de branches entrelacées repose, comme s’il avait été déposé là par des mains anciennes. Dans la tradition de la magie blanche, un balai de ce type ne se limite pas à sa fonction pratique. Il est un gardien symbolique, chargé de protéger l’entrée des lieux sacrés en repoussant les énergies indésirables et en veillant sur la pureté spirituelle de l’espace. Ce simple objet devient alors un bouclier silencieux, enraciné dans les traditions ancestrales.
Ce balai, témoin d’un passé mystique, nous plonge dans l’atmosphère de la Bretagne sacrée. Il évoque ces temps anciens où chaque geste, chaque outil portait une signification profonde, reliant l’humain aux forces invisibles qui entouraient son quotidien. Ici, au cœur des Monts d’Arrée, il veille toujours, gardien discret de la chapelle, nous rappelant que les anciennes traditions de protection et de respect de la nature restent vivants.
Les pierres et la roche jaillissent de la bruyère et de la lande des Monts d’Arrée, comme les gardiens silencieux d’un monde enchanté. Ici, je m’attends toujours à croiser un elfe, un lutin, une fée ou peut-être même un dragon.
Leurs présences se devinent dans chaque souffle de vent, dans chaque vibration de ce lieu chargé d’énergie. Ils sont là, invisibles, mais bien réels pour ceux qui savent les ressentir. Gratitude pour ce lien intime avec l'invisible.
Voici une représentation des Monts d'Arrée sous un magnifique coucher de soleil, capturant la beauté mystique de ces anciens massifs bretons. Les teintes chaudes enveloppent le paysage, reflétant le lien sacré entre la nature et l'héritage spirituel de cette terre intemporelle. Un moment qui invite à la contemplation et à la connexion profonde avec l'âme de la Bretagne.
Le lac Saint Michel à gauche.
Nina Polnikoff
Et en bas du Mont St Michel .. le Yeun Elez.. Un marais de tourbe noyé dans la brume , avec en son centre le "Youdig" , "la petite bouillie".. un lieu surnommé les Portes de l'Enfer.. où il ne fait pas bon se perdre, en novembre, dans le brouillard ,par une nuit sans lune (où même avec lune, je déconseille😆) C'est quand tu arrives dans le Yeun Elez en hiver que tu te rends compte que ,finalement, tu serais mieux à la maison...
Parmi les pierres anciennes des Monts d'Arrée, une forme semble se révéler… Serait-ce un simple jeu de lumière ou l'empreinte d'une présence cachée depuis des siècles ? Je vous laisse deviner ce qui se dessine ici. Une figure peut-être familière, veille sur ce paysage sacré. Et vous, que voyez-vous? La forme n'apparaît que quand le soleil est à cette position.
Assis au milieu des pierres des Monts d'Arrée, je prends un moment pour moi, simplement contempler l’horizon. Le calme du lieu m’apaise, et je profite de cet instant suspendu entre ciel et terre, loin du tumulte quotidien. Ici, tout semble immuable, comme si le temps lui-même avait décidé de ralentir.
Parmi les pierres anciennes des Monts d'Arrée, une forme semble se révéler... Serait-ce un simple jeu de lumière ou l'empreinte d'une présence cachée depuis des siècles ? Je vous laisse devi...
De la situation dans les premiers siècles aux ministères institués en 2021
La question qui se pose aujourd’hui est donc différente : est-il nécessaire de rétablir un ministère de service ? Pour quelle raison ? Ne faut-il pas se demander de quel ministère le peuple de Dieu a besoin aujourd’hui ?
L’article suivant correspond à la contribution de la théologienne Mechelina Tenace à la table ronde « Femmes et ministères, status quaestionis », du Symposium International « Pour une théologie fondamentale du sacerdoce » qui s’est tenue à Rome du 17 au 19 février 2022, et dont la revue Humanitas était l’un des sponsors.
La commission que le Pape François a instituée en 2016 pour le diaconat féminin a été une surprise pour les membres appelés à y participer.
La moitié d’entre nous soit six personnes, étaient des femmes. C’était un événement qui se voulait dans la réflexion théologique de l’Église catholique. Et il n’a pas failli à sa tâche.
Il a eu un impact dont nous avons déjà commencé à voir les premiers signes – le motu proprio Spiritus Domini du 11 janvier 2021 parle de l’accès des femmes au ministère institué du lectorat et de l’acolytat.
Au-delà de cette perspective d’étude interne, la tâche de la commission a été appréhendée de manière réduite et inappropriée ; comme s’il s’agissait de trouver des arguments historiques pour restaurer un ministère féminin attesté par le terme « diaconesse » aux premiers siècles (dans certaines lettres de saint Paul et dans d’autres documents analysés par la commission).
La commission avait pour mission d’étudier, certes, mais pas de restituer. Pour au moins deux raisons liées à l’Écriture et à la Tradition.
L’Écriture n’est pas lue pour justifier un courant de pensée.
Et l’étude de la Tradition ne veut pas actualiser quelque chose du passé.
L’Ecriture se lit dans l’Esprit – la révélation – et la Tradition se lit dans la lettre – l’histoire. Sinon, on risque de trahir la nouveauté que l’Esprit apporte à chaque moment de l’histoire.
Les diaconesses sont mentionnées dans l’Écriture et dans la tradition de l’Église primitive.
Il en ressort la participation des femmes à l’évangélisation de la charité pour tous et la présence des femmes dans des services (ministères) qui les mettaient en contact avec d’autres femmes dans un lieu où la culture de la pudeur l’indiquait (notamment pour le baptême et l’onction des malades).
La question qui se pose aujourd’hui est donc différente : est-il nécessaire de rétablir un ministère de service ? Pour quelle raison ? Ne devrions-nous pas plutôt nous demander de quel ministère le peuple de Dieu a besoin aujourd’hui ?
Ce qui est courageux aujourd’hui, c’est la nouveauté, et non la simple restauration de quelque chose qui appartient au passé. La tentative de restauration est anachronique.
La recherche de la nouveauté est prophétique parce que la nouveauté doit tenir compte du chemin de croissance au sein des changements culturels, sociaux et théologiques.
La première commission consacrée à la recherche historique a établi quelques faits indiscutables.
J’en citerai trois : dans l’Église primitive, il y avait des diaconesses ; il y avait un rite propre lié à ce ministère ; et la présence des diaconesses a complètement disparu dans l’Église latine.
Néanmoins, le véritable succès de la commission a été d’ouvrir une voie et d’indiquer plusieurs directions : la disparition des diaconesses n’a pas impliqué la disparition des femmes dans l’Église ; la sainteté des femmes a été reconnue sans aucune discrimination ; et la diaconie, le service, a été accomplie sans « ministère institué ».
Pourquoi est-il nécessaire de réfléchir maintenant à l’histoire des ministères qui n’ont pas été conférés aux femmes ?
Parce que ce moment historique de l’absence des femmes dans les ministères a coïncidé avec une dérive « sexiste-cléricale » de l’Église qui n’a pas laissé resplendir son vrai visage d’humanité nouvelle, où les hommes et les femmes sont revêtus de la même dignité d´enfants.
Alors pourquoi est-il si important et urgent d’instituer des ministères pour les femmes ?
Non pas pour reconnaître la dignité des femmes, mais pour reconnaître la véritable identité de l’Église.
C’est l’Église qui a besoin des femmes et qui doit les appeler à son service.
Sur la base de cet appel de l’Église, les femmes pourront répondre « oui » et faire fructifier leurs dons pour le bien de tous.
Si l’Église ne les appelle pas, il est probable qu’un ministère sera considéré comme un droit.
Mais servir n’est pas un droit, c’est un devoir.
A partir de ce devoir de servir comme Jésus l’a fait, l’Eglise réalise aussi, à travers sa structure hiérarchique, qu’elle doit constamment se demander comment servir au mieux l’humanité dans sa quête du salut et de la manière la plus conforme au commandement du Maître.
Telle est la portée du discernement de l’Église sur les ministères féminins : le bien du peuple de Dieu dans des contextes géographiques, culturels et ecclésiaux si différents.
Pour qu’elle ne soit pas une réponse dictée par l’emprise d’une idéologie – l’idéologie féministe qui a trop revendiqué le droit – la réflexion sur les ministères doit revenir à la source : au baptême, où toute vocation naît et s’épanouit.
Nous voyons ainsi ce qui ne manque jamais à un baptisé : étant entré comme nouvelle créature dans la mort et la résurrection du Christ, il participe à son sacerdoce et s’incorpore ainsi à la dignité du corps qui continue dans l’histoire à assurer le chemin vers le Père.
La dignité du baptisé est la dignité de tous, hommes et femmes.
Le pape François nous le rappelle à de nombreuses reprises. Le baptême est la source incontestable de la sainteté pour tous.
Si nous partons de là, nous découvrirons comment énoncer le service et par rapport à quels ministères.
Car la dignité n’est pas seulement liée au service sacerdotal : il est donc contradictoire de penser qu’accorder le sacerdoce aux femmes serait une manière de reconnaître leur dignité.
Le service est déterminé par la nécessité, par l’exigence, par l’urgence de la charité.
Il ne s’agit donc pas de rétablir le diaconat féminin ; il serait trop pauvre s’il se limitait aux fonctions des diaconesses que l’histoire a connues.
Il s’agit de faire autre chose : écouter ce que l’Esprit suggère à l’Église pour que le visage masculin et féminin de l’humanité soit rétabli vers le Royaume.
En respectant la vocation de chacun, sans permettre que la diversité soit utilisée contre les autres, mais en la faisant reconnaître comme un bénéfice pour chacun.
Sinon, le danger est que le « sacerdoce commun » reste une expression désincarnée, un mirage en attente de la réalité.
Il y a peut-être un autre danger, celui de la promotion des laïcs, et donc des femmes, qui consiste la plupart du temps à les faire entrer dans la zone grise du sacerdoce ministériel, au plus près de l’autel dans la célébration de l’Eucharistie.
Cette célébration est considérée comme la seule réalité digne, car seul « le Christ en personne » y agit. Le Christ masculin (et non féminin) est une réalité liée à la logique de l’incarnation.
Le Sauveur, par respect pour l’humanité qu’il voulait assumer, est né comme un enfant mâle en qui l’ancienne alliance a été gravée par la circoncision ; pour révéler la dignité de l’humanité féminine, il est né d’une femme qui, « pleine de grâce », devient la première rédemptrice élevée au ciel dans la demeure de la Trinité.
Nous croyons que la question des ministères féminins comporte deux réductions : la réduction de la dignité de tout ministère à la dignité du sacerdoce ministériel, et la réduction de la dignité du sacerdoce ministériel au sacerdoce du Christ en tant que « mâle ».
Cette réduction n’est pas conforme à la foi : le Fils, deuxième personne de la Trinité, est notre Sauveur en tant que personne de nature humaine et divine.
Le salut s’adresse à tous, hommes et femmes, en tant que personnes différentes.
À quelle réflexion cette considération de la foi nous conduit-elle ?
L’homme et la femme sont deux réalités qui expriment une diversité complémentaire en ce qui concerne la reproduction : selon leur propre « genre », l’homme « engendre » et la femme « met au monde ».
Ainsi, symboliquement, hommes et femmes participent au sacerdoce unique du Christ qui a confié à l’Église ceux qui « engendrent » – en vertu du sacerdoce ministériel – et ceux qui « mettent au monde » – en vertu du sacerdoce commun – dans une dépendance et un soutien mutuel.
La réflexion sur les ministères féminins dans l’Église ne peut se passer d’une théologie renouvelée de la personne humaine – une anthropologie qui considère le masculin et le féminin selon la création et la vocation – et cette anthropologie du masculin et du féminin doit être le fondement de la réflexion sur les ministères dans le contexte d’une ecclésiologie de communion sur un chemin de synodalité.
Je voudrais conclure avec les mots du titre d’un livre de Bernard Pottier (1), l’un des membres de la commission.
J’ajouterai juste un point d’interrogation à la fin du titre. Le diaconat féminin. Jadis et bientôt.
Je dirais : le diaconat féminin. Jadis et bientôt ?
A suivre !
Notes * Mechelina Tenace est professeur de théologie à l’Université Pontificale Grégorienne, où elle enseigne les matières relatives à l’anthropologie théologique, à l’Orient chrétien et à la théologie spirituelle. Au sein de cette même faculté, elle a dirigé le département de théologie fondamentale de 2011 à 2018. Depuis 2018, elle est consultante auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi. [1] Pottier, Bernard ; Le diaconat féminin. Jadis et bientôt. Lessius, Belgique, 2021.
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Pour la plupart d’entre nous, aller à l’église tous les jours ; nous y venons généralement une fois par semaine le dimanche. Mais si nous ne pouvons pas y venir plus souvent, entre temps nous pouvons bien sûr continuer de prier à la maison, nous pouvons être Eglise à la maison.
Je suis d’accord avec vous : il est beaucoup plus difficile de prier à la maison qu'à l'église, car nous manquons du soutien visible de nos frères et sœurs dans la foi ; nous manquons du sentiment immédiat de contribuer à la liturgie, l’œuvre commune du peuple de Dieu, nous avons du mal à nous ressentir au sein de la communauté de l’Eglise.
Pourtant, si nous prions chaque jour à la maison ou ailleurs, cette prière est au sein de l’Eglise. L’Eglise domestique doit être une réalité pour chacun car nous sommes appelés à prier chaque jour et où que nous nous trouvions ! Non seulement pour ce don commun de la prière à l’humanité qui en a tant besoin, mais d’abord par amour pour Dieu, pour la Divine Trinité, pour notre Créateur, dans une action de grâce, une reconnaissance pour tous les dons reçus et en premier lieu celui dont nous jouissons en permanence : la vie !
Prier c’est avoir une relation avec Lui, notre Créateur, une relation d’amour qui se construit, qui nous construit, qui nous nourrit. Si nous oublions de prier, nous allons rapidement nous anémier, nous déconstruire, aller de plus en plus mal au fond de nous-mêmes, être de plus en plus la cible de toutes les passions par lesquelles le Malin, à travers le monde qui nous entoure, mettra la main sur nous, pour nous couper de la belle relation que nous avons avec Dieu qui nous crée en permanence.
N’oublions pas que sans cette relation avec nous, Dieu ne peut pas grand-chose pour nous ! En effet, son amour n’est pas possessif, il n’est pas contraignant, son amour est gratuit et nous veut libre de Lui. C’est ça le véritable amour ! Le seul ! Celui que nous avons tant de mal à vivre envers Dieu comme envers nos frères ! Un amour gratuit et respectueux jusqu’à l’extrême.
Mais si nous avons conscience de cela, notre vie spirituelle ne peut pas consister à aller à la messe le dimanche… et puis c’est tout. Il lui faut un continuum. Ce que je vous raconte là vous en avez sans doute fait l’expérience. L'Église sans prière régulière n'est pas l'Eglise. Notre vie, sans prière régulière, n’est pas dans l’Eglise. Pour regagner notre connexion perdue avec Dieu, sortir de notre exil, il nous faut prier. Prier n’est pas autre chose que cette relation avec Dieu et quand nous ne prions pas, je le répète, l’Eglise que nous sommes, cesse d'être l'Église.
Le psalmiste a dit : « Je Te loue sept fois par jour.» (Ps 118:164). C’est une façon de rythmer notre relation à Dieu pour raccourcir le temps, pour aller vers une relation continuelle. Quand on aime quelqu’un, on pense beaucoup à lui ou à elle, presque tout le temps, même si l’on est occupé à autre chose. Et c’est là-dessus que le monachisme s’est construit. C’est sur cette réalité que l’Eglise, notre Tradition vivante et créative, a produit tous les offices : Vêpres (à la tombée du jour), Complies (avant d’aller dormir), Matines (au milieu de la nuit), Laudes (au lever du jour), Tierce (avant le travail du matin), Sexte (au milieu du jour), None (avant le travail de l’après-midi).
Sans aller jusque-là, car nous ne sommes pas des moines, me direz-vous, et notre engagement dans le monde et la famille ne permettent pas des offices domestiques aussi importants et réguliers que ceux des moines, nous pouvons pourtant nous en inspirer, et trouver une manière de prier le cycle quotidien à notre mesure.
Orante dans les catacombes de Rome
On peut dire un office de laudes, même très raccourci, pour commencer la journée et lui donner la juste tonalité. Au minimum, invoquons l’Esprit Saint, disons un trisagion, un notre Père et un Salut Marie. On peut aussi les remplacer par la Prière de Jésus qui n'est pas moins bénéfique pour nourrir notre esprit et notre relation à Dieu. On peut la dire partout à haute voix ou intérieurement.
Le soir avant de se coucher, disons les Complies courtes ou au moins la prière de bénédiction des Complies, ça ne prend pas de temps ! Avant de dormir bénissons nos proches, nos lointains, nos ennemis ! Confions nos soucis et nos angoisses à Dieu !
On peut faire aussi des prosternations : ce sont les reines de l'exercice physique puisqu’elles sont non seulement corporelles mais aussi spirituelles. C’est une posture très simple, très utile et universellement éprouvée. Agenouillons-nous sur le sol (un tapis aide, mais sinon n'importe quel endroit raisonnablement propre fait l'affaire), penchons-nous vers ce sol et touchons-le avec notre front puis levons-nous ! et répétons cela autant de fois que nous le sentons, aussi vite ou aussi lentement que notre corps le suggère. En plus de maintenir nos membres en exercice, affaiblis qu’ils sont par l'immobilité domestique aujourd’hui très générale, la posture de la prosternation est une prière cultivant notre aptitude à l’humilité et à laisser Dieu faire en nos vies.
Il y a aussi la lecture de la Bible. Je vous invite à reprendre ces Saintes Écritures que nous n'avons jamais le temps de lire... nous y feront plus amplement connaissance avec notre « amoureux », notre Créateur, avec ses mœurs, son amour et aussi ses exigences, car Il a une haute estime de nous ! En faisant cet effort, nous redécouvrirons avec joie que l'appétit vient en mangeant, et alors peut-être nous lirons aussi la vie des saints et les lectures ascétiques des Pères.
Chers amis, la prière domestique est fondamentale : chaque baptisé est membre du corps sacerdotal du Christ. Quand nous prions à la maison ou sur notre lieu de travail, ce sacerdoce est mis en œuvre. Aussi installons, si ce n’est déjà fait, notre petit autel sur lequel se trouve le livre de l’Évangile (pour le lire, pas pour faire beau !), où se trouvent les indispensables icônes (du Christ, de la Mère de Dieu, ainsi que, si possible, un ou plusieurs de nos saints favoris), la croix, une veilleuse pour l’offrande de la lumière, peut-être un brûle-parfum pour l’offrande de l’encens, ainsi que la liste des vivants et des défunts pour lesquels nous voulons prier chaque jour.
On devient chrétien en acquérant la conscience que l’Église prie par nous ; notre prière n’est pas individuelle ou isolée : ce n’est pas moi, pécheur, qui prie ; c’est l’Église qui prie par moi. Voilà une belle responsabilité ! Voilà aussi le moyen de devenir des hommes et des femmes en plénitude, sans crispation, mais sans relâchement, dans l’accomplissement de notre progressive déification.