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12 mars 2019 2 12 /03 /mars /2019 23:55
Dans son message de Carême, rendu public mardi 26 février, le pape de Laudato si’ insiste sur la nécessaire conversion du rapport de l’homme avec la Création et condamne les « comportements destructeurs envers le prochain et les autres créatures ».

Relier le Carême à la protection de la Création. Dans son message rendu public 26 février, à l’approche du début de ce temps de préparation à la fête de Pâques, le pape François reprend les grandes idées de l’écologie intégrale développées dans son encyclique Laudato si’ pour la protection de la « Maison commune », les associant aux quarante jours de conversion du Carême, qui débutera mercredi 6 mars.

À cette occasion, il invite les chrétiens à retrouver la juste place de l’homme dans l’« harmonie produite par la rédemption » mais encore « menacée par la force négative du péché et de la mort ».

« Tout est lié, tout est connecté, la personne humaine n’est pas le centre auto-référentiel de la Création », a ainsi rappelé le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le développement intégral, lors de la présentation de ce message de Carême au Vatican.

Temps de pénitence par excellence, le Carême peut ainsi être le moment privilégié, selon le pape François, pour amorcer un changement en profondeur vers plus de respect des fragiles équilibres entre l’homme et son environnement.

Lorsque ceux-ci sont remis en cause par des excès humains, « l’intempérance prend le dessus et nous conduit à un style de vie qui viole les limites que notre condition humaine et la nature nous demandent de respecter ».

« Si nous ne tendons pas continuellement vers la Pâque, vers l’horizon de la Résurrection, il devient clair que la logique du “tout et tout de suite”, de “posséder toujours davantage” finit par s’imposer », déplore encore le pape dans ce texte. 

« Si l’homme vit comme fils de Dieu, (…) et sait reconnaître et mettre en œuvre la loi de Dieu, en commençant par celle qui est inscrite en son cœur et dans la nature, alors il fait également du bien à la Création, en coopérant à sa rédemption », ­insiste-t-il.

Dans ce message intitulé « La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu » (Rm 8, 19), François souhaite dès lors « offrir quelques points de réflexion » pour retrouver, par le jeûne, la prière et l’aumône, des relations harmonieuses entre l’homme et ce qui l’entoure, loin de toute « exploitation » et de tout « désir de bien-être excessif ».

« Jeûner, c’est-à-dire apprendre à changer d’attitude à l’égard des autres et des créatures : de la tentation de tout “dévorer” pour assouvir notre cupidité, à la capacité de souffrir par amour, laquelle est capable de combler le vide de notre cœur », souligne ainsi le pape.

Pour le cardinal Turkson, le « sens du jeûne » peut être de cette façon celui de « s’abstenir de certaines choses pour le bien de l’autre ». 

[...]

De façon plus générale, depuis la publication de l’encyclique ­Laudato si’ en 2015, les initiatives pour lier le Carême aux enjeux de sauvegarde de la Création se multiplient dans les diocèses, particulièrement en France.

La sobriété propre à cette période s’accorde particulièrement avec la nécessité prônée par le pape de nouveaux modes de vie, prenant davantage en compte l’impact de l’action humaine sur l’environnement.

Ce message s’inscrit aussi dans le droit fil de la préparation du ­Synode des évêques pour ­l’Amazonie qui se tiendra au mois d’octobre au Vatican sur le thème « nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale ».

Dans cette région qualifiée de « poumon de la planète », où les enjeux environnementaux et humains s’entremêlent de façon souvent tragique, la question de la conversion des pratiques est plus urgente que jamais.

Marie Malzac
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11 mars 2019 1 11 /03 /mars /2019 23:55
 Les images miraculeuses de la Vierge à travers la culture visuelle du Moyen Âge

Les images médiévales, qu’elles soient dans les manuscrits, sur des objets et des vêtements ou de taille monumentale dans les maisons et les églises, sont inséparables des fonctions et des lieux pour lesquels elles ont été conçues.

Dans le cas de l’image religieuse, entendue comme une représentation d’un personnage issu de la Bible ou reconnu comme saint, l’emplacement le plus caractéristique est l’espace sacré de l’église, où ont lieu les usages rituels et liturgiques, comme la messe et les sacrements.

Mais on peut aussi les trouver dans le domaine laïc et la dévotion privée. Au-delà de la condition d’objet artistique, soumis au style d’une époque particulière, l’image est déterminée par sa finalité, autrement dit le but qu’elle cherche à atteindre, et par sa valeur représentative, symbolique, rituelle ou instrumentale.

Les courants de recherche des Visual studies et de l’Anthropologie Historique ont analysé les images miraculeuses à travers des scènes de l’art médiéval.

Les formules iconographiques, les miniatures et les sculptures sont en effet le reflet des préoccupations du moment et ne sont dès lors pas séparées de la mentalité de la société qui les a créées et regardées.

LES  IMAGES  MIRACULEUSES  DANS  L’OCCIDENT  MÉDIÉVAL  : DU REJET À LA LÉGITIMATION.

À partir de l’an 1000, on assiste à un changement du discours chrétien sur les images, lequel avait rejeté leur caractère sacré depuis le début du Moyen Âge.

Suivant la tradition de l’Ancien Testament, le culte aux images avait été assimilé à l’idolâtrie, il n’était pas possible d’adorer Dieu à travers sa représentation.

Une réponse très claire vint du monde carolingien au deuxième Concile de Nicée, dont l’objectif était de mettre un terme au conflit politico-religieux provoqué par l'iconoclasme.

Les Carolingiens proposent dès lors de reconnaître trois fonctions à l’image : l’enseignement des fidèles, la mémoire de l’histoire sainte et l’ornamentum, c’est-à-dire le décor comme partie prenante d’un édifice.

La réalisation de miracles, relatée dans plusieurs récits, est interprétée comme preuve de l’existence d’une relation étroite entre le personnage divin et l’image qui le représente.

Dans l’exemple  particulier  de la Vierge, son culte comme médiatrice fut un fait crucial, grâce à l’union entre le miracle et la médiation.

Les fidèles abordent l’image avec l’intention d’implorer l’intervention de Marie pour qu’elle résolve leurs problèmes quotidiens.

De cette façon, l’évolution des effigies miraculeuses atteint son point culminant au XIIIe siècle, quand la culture écrite et la culture visuelle confèrent leur légitimation comme objets sacrés, en devenant objets de culte.

LES COLLECTIONS DE MIRACLES MARIAUX À LA FIN DU MOYEN ÂGE.

Les collections des récits de miracles attribués à la Vierge Marie, très populaires au XIIIe siècle, constituent un champ d’étude exceptionnel tant pour les littéraires, les historiens que les historiens de l’art, parce que, d’un côté, elles forment un ensemble de sources textuelles différentes du discours théologique et théorique, et de l’autre, elles sont aussi des sources visuelles, du fait du grand nombre de manuscrits enluminés entre 1250  et la fin du XIVe siècle.

On ne doit pas comprendre ces groupes de miniatures – représentations d'une scène ou d'un  personnage dans un espace indépendant de la lettre initiale (le terme vient de "minium",  cet oxyde de plomb de couleur rouge utilisé pour tracer les initiales et les titres dans les manuscrits) – comme des représentations neutres ou objectives de la réalité, mais plutôt comme des images conditionnées par le point de vue de l’artiste, du chef de l’atelier ou du commanditaire.

C’est pour cela qu’il faut prêter attention au texte qui les accompagne ainsi qu’aux autres composantes de la culture écrite portant sur la légitimité des images chrétiennes.

Les allusions aux rôles actifs des images sont nombreuses dans les textes : Les Miracles de Nostre Dame, écrit par Gautier de Coinci avant 1236, ou Le Miroir Historial, la traduction de Speculum Historiale effectuée par Jean de Vignay dans la première moitié du XIVe siècle.

Les images sont en effet décrites comme des objets de dévotion, mais aussi comme des médiatrices et des protagonistes de faits miraculeux.

Par ailleurs, quand les artistes montrent les moments les plus importants de ces récits, ils emploient plusieurs ressources iconographiques pour exprimer le caractère sacré de l’image mariale, aussi bien en juxtaposant les scènes qu’en créant visuellement une relation entre la cause et la conséquence, inscrivant les deux dans le même lieu.

Les miniatures expriment la relation étroite entre la dévotion à l’image et l’apparition de la Vierge ; la prière devant la première rend possible l’action de la deuxième, ce qui signifie que si l’image  est vénérée, Marie aide ou récompense le protagoniste.

Cette argumentation émane de la revalorisation des postulats byzantins, surtout dans l’œuvre de Jean Damas- cène, théologien chrétien d’origine  syriaque (VIIe-VIIIe siècles).

Les auteurs occidentaux assument l’idée du transitus, le "passage" en latin - "L’honneur rendu à l’image parvient au prototype sacré" - et la scolastique (la philosophie développée avec la création des universités) l’introduit dans ses réflexions.

L’attitude de l’Église et de la papauté conditionne aussi ces formules.

Au XIIIe siècle, elles  commencent à utiliser les images comme preuve de l’hégémonie chrétienne.

Cette circonstance et la promotion de la dévotion privée influencent leur représentation selon le contexte, public ou individuel.

L’image est présentée au même niveau de réalité que les protagonistes : elle n’est plus un objet sur l’autel, mais une figure presque vivante, et en tout cas plus humanisée et plus réaliste.

Dans l’expérience personnelle de chaque chrétien lors de la prière par exemple, son rôle est révélé comme un moyen de rendre plus visible la présence de la Vierge.

La propriété visuelle produit une avancée fondamentale : l’image devient le substitut du prototype sacré, de sorte que les artistes ne la représentent plus sous forme de sculpture ou de peinture, mais comme la Mère de Dieu en personne.

Cette idée sera finalement consolidée sous la Contre-Réforme à partir du XVIe siècle et sera à l’origine de la ferveur catholique jusqu’à nos jours.
 
Au final, la culture  visuelle permet  de comprendre  l’expérience des images miraculeuses à la fin du Moyen Âge, car les formules iconographiques s’adaptent  aux nouvelles institutions, aux lois et aux interdictions.

Ces miniatures sont une conséquence des préoccupations du moment et ne sont pas séparées de la mentalité de la société qui les a créées et regardées.

Fuensanta MURCIA NICOLÁS < CESCM
f.murcia.nicolas@gmail.com 
Chercheure invitée
Fundación Séneca de la Región de Murcia (Espagne)

http://cescm.labo.univ-poitiers.fr/ 

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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 23:55

 

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