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24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 20:30
Illustration et calligraphie de Sophie Guichard

Illustration et calligraphie de Sophie Guichard

Voici que se lève sur la paille du monde une lumière première et dernière, comme une coulée d’étoiles, un voile de douceur dans la nuit des cœurs.

Pour annoncer un commencement, il fallait bien un enfant !

Un visage de tout-petit qui porte l’inouï :
Dieu s’entre-dit dans notre histoire ;
Il est à nos côtés, pèlerin d’humanité.

Ceux qui goûtent cette présence sont en chemin vers leur naissance.

Ils abritent en eux une racine de lumière incomparable, à jamais inaltérable.

Vers l’inépuisable de Francine Carrillo, Labor et Fides, p. 137

Message de Noël 2023 du métropolite Jean de Doubna
 
Aux Excellences, au clergé, aux moines, aux moniales et aux fidèles de l’Archevêché des Églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale.

Nous entrons dans la période de Noël, le jeûne de l’Avent a commencé depuis le 15 novembre, aussi sommes-nous orientés maintenant vers la célébration d’un événement qui a changé le cours du monde: la naissance de Dieu selon la chair. Poser une telle affirmation ne relève que de la foi et non de la rationalité. Celui qui la pose fait un choix, engage sa vie tout entière. En effet, chacun doit déclarer avec sincérité quel Dieu il choisit.

Or le Christ ne naît ni à Rome ni à Athènes. Il n’a choisi ni le pouvoir ni la richesse, ni l’intelligence. Il n’a même pas choisi Jérusalem, « la Ville ». Le lieu qui a écouté la première respiration de Dieu fait homme, c’est l’humble grotte de Bethléem.

De même le choix du Christ fait de nous des citoyens de Bethléem, nous devons faire nôtres l’humilité et la pauvreté de la grotte. Dieu a fait de cette bourgade méprisée et inconnue des hommes le lieu par excellence de sa révélation.

Il a choisi ce qui n’était rien, ce qui était pauvre, ce qui était vraiment humain pour dire aux hommes que Lui, le Dieu créateur, voulait être aussi comme l’homme, vivre avec lui, assumer toute l’angoisse, la pauvreté, la tragédie de l’homme, du petit homme que nous sommes tous.

Noël c’est cette grotte, cette paille, ces humbles animaux et deux être pauvres mais pleins de confiance qui regardent cet enfant que l’on proclame comme Sauveur.

Car la naissance de Jésus à Bethléem n’est pas un événement historique, perdu au fin fond de l’histoire, et qui ne me concernerait pas moi, l’homme du troisième millénaire. Le message de Noël ne s’adresse pas à l’humanité en général (qui comme telle n’est rien) mais il s’adresse à chaque homme en particulier, comme personne.

Il atteint chaque âme, d’une manière unique, exceptionnelle. C’est à moi que l’on dit « Voici que je vous annonce une grande joie… aujourd’hui, Il vous est né un Sauveur  » (Luc 2, 10 – 12).

C’est à chacun de nous que cette joie est annoncée. C’est pour moi qu’un Sauveur est né. Noël est pour chaque homme un don qu’il faut savoir accueillir et recevoir avec foi et reconnaissance.

La Nativité du Christ dans la simplicité de la grotte et de la crèche déclare avant même toute parole que Dieu veut être compté parmi les plus pauvres, parmi les plus humbles de la terre.

On le trouvera donc parmi les déshérités de ce monde (leur nombre ne cesse de s’accroître, alors que l’intelligence n’a jamais été aussi puissante), les malades, les prisonniers, les pécheurs, toute âme souffrante.

Le vrai chrétien ne désire qu’une chose être pauvre avec Jésus, plutôt qu’être riche sans Jésus. Il préfère habiter dans la grotte avec Jésus, Marie et Joseph, plutôt que dans une hôtellerie où il n’y aura pas de place pour lui s’il dit qui il est.

Aussi, selon la parole de Jésus enseignant ses disciples, quiconque l’aimera comme maître doit savoir qu’il n’a pas de place en ce monde car :  » le Fils de l’homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête » (Luc 9,58).

La Nativité du Christ, c’est la fête du corps mystique de tous les baptisés, car c’est par l’Incarnation que les hommes sont devenus membres du Christ. Saint Paul avait bien compris cela lorsqu’il écrivait aux Corinthiens : « Vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part » (Cor. 1, 12-17).

Aussi nous croyons qu’avec l’Incarnation a commencé dans la chair humaine, Jésus-Christ et les hommes, une union ineffable qui dépasse tout entendement.

Car au-delà de l’événement historique qui se produit à Bethléem et par lequel le Fils de Dieu revêt un corps humain visible, un autre événement se produit et celui-là intéresse la race humaine tout entière : Dieu, en s’incarnant, épouse et revêt d’une certaine manière la nature humaine dont nous sommes participants et crée entre lui et nous une relation qui, sans cesser d’être celle de Créateur a créature, est aussi celle du corps aux membres.

Il y a union des deux natures sans confusion. Noël nous permet ainsi de prendre plus profondément conscience de ce qu’est notre propre nature, la nature humaine, régénérée par Jésus-Christ comme le souligne saint Léon-le-Grand: « Reconnais, ô Chrétien, ta dignité et, admis  à partager la nature divine, ne reviens pas à ton ancienne bassesse par une manière de vivre dégénérée. Souviens-toi de quelle tête et de quel corps tu es membre. » (Homélie pour la Nativité).

Ainsi, que la Parole de Dieu devienne donc chair en nous, ce lieu créé pour son accueil, qu’elle entre dans notre corps et le transforme. Que la force de cette parole passe de l’extérieur à l’intérieur dans nos membres et que la loi de l’Esprit l’emporte sur la loi de la chair. La Nativité du Christ n’aura pour nous un sens réel que si notre propre chair devient transformée, mue et dominée par la Parole faite chair.

Sainte Fête de Noël à tous !

Paris, 25 décembre 2023/7 janvier 2024
 
 

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23 décembre 2023 6 23 /12 /décembre /2023 20:26
Dogme ou pas dogme ?

Le dogme, cancer de l’Eglise catholique ? article paru en 2016 de Jacques Meurice, ancien prêtre-ouvrier et écrivain. Auteur de « Adieu l’Eglise. Chemin d’un prêtre-ouvrier », Paris, L’Harmattan.

Extrait

« L’Eglise catholique est malade, gravement. C’est un cancer qui la ronge. Ce cancer c’est le dogme. Le dogme, pour celui qui le professe, c’est une certitude. La certitude de posséder la vérité, ou au moins un morceau de celle-ci. Un dogme cela ne se discute pas. Avant sa proclamation, peut-être, après plus jamais. Cela s’accepte ou se rejette. Quand un groupe d’êtres humains se lance dans la pratique du dogme, il se prépare à se séparer de beaucoup d’autres êtres humains qui, pour diverses raisons, ne s’y soumettent pas. Le dogme entraîne l’exclusion. Le dogme se multiplie aussi. Un dogme en entraîne d’autres presque à l’infini, comme des ganglions. Le grand tort de l’Eglise catholique, c’est de ne pas s’être méfiée du dogme.
[...]
Sans chimiothérapie, le dogme va continuer à étouffer l’Eglise. Le dogme ne laisse aucune place à la discussion, il s’oppose au relativisme. Or, toute la vie des hommes est relative, elle tient compte des changements de société, elle s’adapte aux nouvelles politiques, elle évolue avec la pensée, les idées, et Jésus l’avait bien compris, déjà ! Alors ? Il faut chercher, apprendre à recommencer, démonter et reconstruire, douter bien sûr, redire les choses autrement, accepter de reconnaître l’erreur et l’impasse, se projeter dans l’avenir, inventer, oser… 

Lire l'article complet

Le dogme, cancer de l’Eglise catholique ? - Appelés à la liberté... (kestenig.fr)

Ma réponse à cet article

Un texte intéressant mais qui est cérébral et rationnaliste.

Le dogme ne se discute pas, il se médite. Il ne peut pas être "relatif", il caractérise la Vérité. 

Dire par exemple que Dieu est un en trois personnes ou que le Christ est Dieu et homme et le Verbe incarné ou que Marie est Vierge avant, pendant et après la naissance de Jésus et mère de Dieu est une révélation évangélique, un mystère non pas à raisonner mais à méditer ce qui était une évidence reçue par la grace de l'Esprit par les Pères de l'Eglise réunis en concile.

Ces derniers ont formalisé le mystère pour affirmer ce qu'était la révélation chrétienne face aux opinions et raisonnements divers et variés de chaque époque.

Ce n'est bien sûr pas la vérité dans toute sa plénitude inaccessible à l'homme fini mais le manteau qui la voile et la révèle partiellement.

Les dogmes fixent ce qui fonde la foi chrétienne dans le sol de la connaissance divine et ils sont comme des phares sur le chemin de la vérité et du salut.

Chacun est libre d'y adhérer ou pas.

Ce qui est étonnant ce sont les personnes qui remettent en cause ces fondements qui établissent les Eglises catholiques, orthodoxes, copte, éthiopienne etc.

Réfléchir sur les dogmes, les réinterpréter, les explorer avec un regard nouveau c'est le rôle des théologiens, des saints et de chaque baptisé mais sans les remettre en cause.

Désirer modifier ou faire disparaître les dogmes c'est s'exclure naturellement de la communauté des croyants de son Eglise.

Appartenir à une Eglise c'est accepter ses dogmes qui crèent une communauté de foi.

Sans les dogmes une Eglise disparait.

Ceux qui veulent faire disparaître les dogmes veulent sans le savoir la fin de l'Eglise.

Pourquoi restent-ils alors dans l'Eglise qu'ils récusent?

Qu'ils crèent leur propre organisation avec leurs fondements sans dogmes.

A coup sûr ils savent inconsciemment que cette construction mourra car il lui manquera les points d'appui voulus par Dieu sinon pourquoi n'émerge pas ce nouveau christianisme qu'ils appellent de leurs voeux.

Pourquoi ne redéfinissent-ils pas la notion de christianisme à leur aune?

Difficile sans dogmes, sans conscience de l'absolu de Dieu. Le relativisme spirituel n'est pas de Dieu mais de l'homme sans Dieu.

Même les protestants les plus critiques avec les Eglises traditionnelles ont des dogmes.

Et sur quoi pourrait-on fonder le christianisme sans que cela soit sur un dogme? Et quel dogme : L'amour universel?  La simple croyance en Dieu et en Jésus comme sauveur ?

Réfléchir à une évolution de la parole du christianisme au sein des Eglises est sans doute nécessaire pour atteindre le coeur des hommes en recherche.

Il y a plusieurs pièces dans la maison du Père.

Si cette réflexion est une manifestation de la Vérité il y a place pour une autre forme de christianisme si Dieu le veut mais non pas pour détruire les autres christianismes ni les réformer au niveau du dogme mais les compléter comme une autre voie d'annonce de la Bonne Nouvelle.

Encore faut-il pour ouvrir cette voie répondant aux besoins actuels de notre temps des saints fondateurs inspirés par l'Esprit et non des intellectuels plus intéressés par les concepts que par le discernement de leurs péchés, le repentir et l'obéissance à la volonté de Dieu.

Et de toute façon ils ne mettront pas en cause les principaux dogmes chrétiens.

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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 20:30
Faire naître le Fils de l'Homme en nous

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